Sujet Le Pub de l'écologie

Justement non, ce genre de geste minuscule a un impact minuscule. Évidemment qu'il faut pas prendre la voiture pour faire 500m, mais les changements à effectuer sont d'un autre ordre de grandeur.

Ce genre de geste a un impact proportionnel aux nombre de personnes qui ne se diront pas : "ce genre de geste minuscule a un impact minuscule., donc ce n'est pas la peine . "

Bah ce qui se dit c'est que si chacun fait des efforts individuel, on parle de 25%.
Et si ma mémoire ne me fait pas défaut, Aurélien Barrault , c'est hélas trop faible pour faire la différence.

Citation de Éric :

Ce genre de geste a un impact proportionnel aux nombre de personnes qui ne se diront pas : "ce genre de geste minuscule a un impact minuscule., donc ce n'est pas la peine . "

Et bien justement, je pense que le colibrisme a plus pour effet de se donner bonne conscience qu'un quelconque impact significatif sur le climat. Là on parle pas d'un truc qu'on fait mais d'un truc qu'on peut ne pas faire (et même que très peu de gens font). Le résultat concret de ça, c'est que quand on met les emballages dans la poubelle jaune ou qu'on remplace ses lampes par des LEDs on se donne l'illusion d'agir, à notre échelle, pour le climat. On peut même se comparer aux voisins avec leur R21 diesel et se dire que si tout le monde faisait comme nous, tout irait mieux.

Sur les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, ce genre d'image, c'est important de prendre connaissance des chiffres plutôt que d'en rester à ce type de lieu commun. Déjà ça permet de voir que même si plus personne ne fait les choses en question (prendre la voiture pour acheter du pain, ce qui est un cliché, ou plus improbable : laisser couler l'eau quand on se lave les dents, en vrai personne ne fait ça), en gros l'ensemble des «petits gestes du quotidien», l'effet est négligeable (des équipes de chercheurs ont fait les calculs).

Mais surtout, imaginer que l'écologie est le problème des individus, ou plutôt d'un fantasme très libéral de ce que sont les individus, revient à ignorer que beaucoup des «gestes du quotidien» sont socialement déterminés ou alors imposés par les politiques des états : par exemple l'utilisation massive de la voiture, c'est pas un problème de gens qui ont la flemme de faire du vélo, c'est un problème d’aménagement du territoire au profit de la voiture (étalement urbain : lotissements, hypermarchés dans des zones commerciales et routes à 4 voies). Et si on y réfléchit un peu, nos modes de vie basés sur la voiture individuelle, la maison individuelle, le fait de posséder une multitude d'objets individuels, le fait de tous devoir se déplacer tous les jours à la même heure à l'autre bout du département pour faire un bullshit job... C'est un problème de société et c'est à ça qu'il faut s'attaquer si on veut espérer changer le cours catastrophique du changement climatique.

Si à la place de ça on se met à faire le compte de la pollution qu'individuellement on n'émet pas*, au lieu de regarder ce qu'on fait à l'échelle de la société et les vraies raisons qu'il y a derrière (qui ne sont pas une histoire de volonté personnelle mais un problème politique), non seulement ça sert à rien mais en plus on se convainc qu'on fait ce qu'il faut alors que non. Donc je dirais que non seulement ça ne sert à rien, mais que c'est une diversion pour nous empêcher de voir le vrai problème.

*et on peut aller très loin là-dedans. On peut ne pas prendre l'avion, ou ne pas avoir un SUV, ou alors ne pas changer de téléphone, c'est à dire qu'on reste dans l'imaginaire.