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Sujet Economie-fanzine

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Sujet de la discussion Economie-fanzine

Pour parler de la science des idéologies qu'est l'économie.

 

Tu sais tout des Futures, des cycles schumeteriens, tu es fan de l'école de Chicago mais tu détestes la house ?

Hayek et fais bander mais t'aimes pas les actrices latinos ?

Tu shortes en intraday dans une stratégie win-win sur le forex ?

 

T'as rien compris aux phrases précedentes, mais tu veux apprendre ?

 

C'est ici. Les débats idéologiques seront tolérés, dans la limite de la courtoisie argumentée, et de la pédagogie de bon aloi.

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Citation :
Machin dont j’ai oublié le nom :

Kenneth boulding, un économiste! :oops2:

 

 

[ Dernière édition du message le 27/04/2018 à 15:49:13 ]

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L’histoire du pipeline, de la nappe et du marché

1. Il s’agit d’une ville, alimentée en essence via un pipeline, relié à une poche de pétrole. La demande est telle que le pipeline débite son maximum. Un certain prix d’équilibre s’établit pour cette essence qui fait rouler les voitures.

2. Un beau jour, une nouvelle étude géologique est faite, et elle révèle que la poche est moitié moins grande qu’estimée initialement. Bon le propriétaire se dit que se vieux jours seront peut-être plus compliqués mais ça ne change rien à ses affaires courantes.

3. Un peu plus tard un deuxième pipeline concurrent est créé (mais en fait il prélève dans la même nappe). Tout d’un coup l’offre augmente brusquement, devient grande devant la demande. Alors le prix baisse nettement, et devant cette aubaine, les habitants prennent encore plus la voiture.


Bref, on voit un souci de l’économie actuelle : la nappe de pétrole, alias les ressources non renouvelables, ne sont pas comptabilisées comme un stock. Ces facteurs très importants, qui jouent sur l’avenir de notre planète, ne sont tout simplement pas pris en compte.

Si à un moment donné Renault fait un stock d’acier ou de boulons, ce sera pris en compte dans sa comptabilité. Si le stock est bradé / dilapidé, ça se verra dans les comptes de l’entreprise et ça ne fera pas illusion. Mais au niveau des réserves de la planète... ben ce n’est pas comptabilisé et ça ne se verra pas. Enfin tant qu’on n’est pas encore vraiment dans le mur. Cette politique de l’autruche est l’une des causes des problèmes environnementaux vers lesquels nous nous acheminons.

[ Dernière édition du message le 18/05/2018 à 22:11:25 ]

234
Citation :
Ces facteurs très importants

Enfin quelqu'un qui reconnait le travail de nos préposés :bravo:

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Dans les échos, un point de vue sur la fin de la croissance :
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-185839-bientot-la-fin-de-la-croissance-2198068.php

Bon rien de nouveau par rapport à ce dont on a parlé plein de fois dans le pub de l’écologie. Mais c’est une voix de plus qui le dit, c’est dans les échos... Petit à petit le message va passer.

Citation :
POINT DE VUE - La contraction énergétique, due à l'épuisement des ressources fossiles et à l'augmentation de la demande dans le monde, risque d'entraîner une diminution de la croissance du PIB par habitant dans les pays occidentaux.

La croissance… De nombreuses personnalités politiques font de ce terme le but à atteindre, comme l’espoir d’une ère d’abondance. Pourtant, pour des raisons purement physiques, et donc indépendantes des politiques menées, nous nous dirigeons vers une récession structurelle. Pourquoi ?

Quelques définitions

Le PIB, produit intérieur brut, mesure la production économique d'un pays. Ici, nous parlerons de PIB par personne (soit le PIB divisé par le nombre d'habitants) qui permet de se concentrer sur ce que ressent un habitant. Si le PIB/personne augmente, on parlera de croissance et la population s'enrichit (en moyenne). Sinon, c'est elle s'appauvrit.

En physique, l'outil qui mesure le changement est l'énergie. Quand quelque chose s'échauffe, se déplace, rayonne, change de forme, de composition chimique ou atomique, de l'énergie est transférée. Si peu d'énergie intervient, le changement est faible, si beaucoup d'énergie est mise en jeu, il est important. Cela vaut également pour la production humaine. Tous les objets qui nous entourent sont fabriqués avec des matières premières naturelles transformées grâce à de l'énergie. Ainsi, plus l'énergie consommée par habitant est importante, plus le PIB par habitant sera élevé.

(...)

Si nous ne voulons pas que nos sociétés souffrent d'une récession subie, il est urgent de reconsidérer notre modèle économique (notamment la répartition des richesses) afin de conserver la paix sociale. La réduction des inégalités peut ainsi atténuer les effets de l'appauvrissement moyen inhérent à une récession.

Nous devons également améliorer l'efficacité énergétique et réduire notre consommation. La sobriété mènera aussi à une récession, mais dans laquelle nous pourrons choisir ce que nous sommes prêts à abandonner et ce que nous souhaitons conserver. Sinon, c'est la pénurie énergétique qui réduira de façon forcée notre consommation par un autre mécanisme : la pauvreté. Dans ce cas, nous subirons cette pénurie et il sera trop tard pour choisir ce que nous souhaitons garder. Une fois engagés sur cette voie, il sera difficile de faire machine arrière.
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Juste une petite remarque qui ne change pas le fond mais apporte une nuance sur un des points de l'article concernant le PIB :

Citation :
Tous les objets qui nous entourent sont fabriqués avec des matières premières naturelles transformées grâce à de l'énergie.


Tous les objets qui nous entourent sont également fabriqués avec de l'intelligence (ingénierie, recherche et développement, design,..). Il est donc tout à fait possible d'augmenter le PIB par une autre variable que les matières premières.

D'autre part une grande partie du PIB dans nos économies modernes est tirée par les services (60%) et donc des productions immatérielles (même si cette production nécessite une infrastructure)

[ Dernière édition du message le 17/08/2018 à 10:47:39 ]

238
Citation :
Tous les objets qui nous entourent sont également fabriqués avec de l'intelligence (ingénierie, recherche et développement). Il est donc tout à fait possible d'augmenter le PIB par une autre variable que les matières premières.

D'autre part une grande partie du PIB dans nos économies modernes est tirée par les services (60%) et donc des productions immatérielles (même si cette production nécessite une infrastructure)


Oui mais non. La production des biens et des services dépend d’une telle consommation d’énergie, que si on réduit cette consommation (évolution inévitable) alors le PIB va forcément baisser. Actuellement, quand un humain occidental travaille, avec l’énergie qu’il consomme, c’est comme si il avait 200 esclaves virtuels qui agissent avec lui. Si on supprime 50 voire 100 ou 150 de ces esclaves, inévitablement le PIB va baisser.

Néanmoins ce n’est pas forcément grave. On peut avoir le plein emploi tout en ayant un PIB qui baisse (notamment avec une mécanisation moins grande de l’agriculture). Par contre il faut s’organiser pour ça.

Tout ça est bien expliqué (et démontré) dans les conférences de Jancovici.
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Jancovici est polytechnicien. A mon sens, l'économie n'est pas la partie qu'il maîtrise le mieux.
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Citation :
Jancovici est polytechnicien. A mon sens, l'économie n'est pas la partie qu'il maîtrise le mieux.


C’est plus une attaque personnelle et pas du tout un argument ça ! :-D
C’est d’abord une question de physique. Et de maths. Et il n’y a pas que lui qui dit ça. Tu peux regarder ce que dit Roland Giraud par exemple (en termes de diplomes d’économie il est assez fourni :-D).

On peut faire la constatation symétrique : la croissance du PIB depuis 1800 a été totalement boostée par notre utilisation d’énergie. D’abord charbon, puis tout le reste. Pétrole en tête.

Bref, tu peux re-regarder les conférences de Jancovici jusqu’à bien comprendre le truc. Et tu te rendras compte que c’est parfaitement inévitable. Mais comme il a été dit, ce n’est pas grave, la baisse du PIB n’est pas la fin du monde ou la fin du bonheur.


Je remets quand même cette évidence :
Actuellement, quand un humain occidental travaille, avec l’énergie qu’il consomme, c’est comme si il avait 200 esclaves virtuels qui agissent avec lui. Si on supprime 50 voire 100 ou 150 de ces esclaves, inévitablement le PIB va baisser.

[ Dernière édition du message le 17/08/2018 à 11:22:20 ]