Si l'on ne change pas une recette qui gagne, on peut toutefois y apporter des améliorations. Bien conscients de cela, les développeurs italiens ont conservé la philosophie d'ensemble du premier SampleTank mais ont revu un à un tout ses composants pour les améliorer significativement.
Si l’on ne change pas une recette qui gagne, on peut toutefois y apporter des améliorations. Bien conscients de cela, les développeurs italiens ont conservé la philosophie d’ensemble du premier SampleTank mais ont revu un à un tout ses composants pour les améliorer significativement.
Avec le premier SampleTank, IK Multimedia avait accouché d’un concept assez novateur pour l’époque : à mi-chemin entre l’expandeur sophistiqué et l’échantillonneur basique, le plug-in faisait l’effet d’une formidable boîte à sons pensée pour répondre au mieux aux besoins des musiciens. Le succès fut d’ailleurs au rendez-vous et, grâce notamment au soutien de l’éditeur de samples Sonic Reality, SampleTank devint un outil de prédilection pour de nombreux utilisateurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels (Eminem par exemple…). Dans ce contexte, inutile de dire que SampleTank 2 était attendu au tournant. Or, IK Multimedia semble avoir eu à cœur de ne décevoir personne, comme nous allons le voir.
Le Tank a grandi
Cela commence par l’interface du logiciel qui est désormais plus grande car elle abrite à la fois plus de boutons et un écran d’affichage nettement plus large. Divisé en trois, ce dernier affiche à gauche les 16 canaux MIDI auxquels vous pourrez affecter 16 patchs, avec la possibilité de spécifier le panoramique, le volume et la polyphonie maximum de chacun (pratique pour économiser des ressources). C’est aussi ici qu’on affecte la sortie audio de chaque instrument. Au maximum, on utilisera 16 sorties réparties 2 à 2 pour la stéréo (1+2, 3+4, etc.) mais on pourra, là encore, réduire le nombre de sorties pour soulager la machine. Pratique, la colonne MB vous renseigne quant à elle sur le nombre de MegaOctets de RAM alloué à chaque patch. Notez enfin qu’on peut, toujours dans cette partie, écouter un canal en Solo ou le rendre muet via les colonnes S et M (Mute).
A droite de l’affichage des canaux, on retrouve le navigateur (browser) qui avait fait le succès du premier SampleTank en offrant un moyen simple d’accéder aux nombreux presets livrés. L’arborescence est d’une simplicité enfantine et connaît trois niveau :
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A l’extrême droite de l’écran d’affichage, on trouve enfin une partie contenant nombre de renseignement sur l’instrument en cours d’utilisation (Polyphonie, taille, auteur, descriptif, etc.). C’est aussi ici qu’on accède à la configuration du programme (pour spécifier par exemple dans quel répertoire se trouvent les samples), aux fonctions d’import (au format WAV ou AIFF, SDII, AKAI ou SAMPLECELL) et au moteur de recherche. Pour simplifier la recherche dans vos banques de sons, IK Multimedia a en effet mis au point un système permettant d’associer des mots-clés à un instrument. Dès lors, il suffira de taper l’un des mots-clés associé dans la case Search pour tomber sur le(s) instrument(s) concernés autrement plus rapidement qu’en parcourant l’arborescence. C’est certes accessoire mais vraiment très bien vu, d’autant que dans sa version XL, SampleTank est quand même livré avec la bagatelle de 1500 presets prêts à l’emploi, sur lesquels il conviendra de revenir après avoir évoqué l’une des autres grande amélioration de cette nouvelle version : la partie édition
J’édite, tu édites, nous éditons
Chaque instrument est évidemment succeptible d’être modifié grâce au panneau Synth Sampler. Disposés en croix sur ce dernier, 7 boutons donnent accès aux éditeurs Envelope 1, Envelope 2, Filter, Synth, Velocity, LFO 1 et LFO 2. Tous les réglages se font ensuite au moyen de 8 potars qui changent d’attribution selon l’éditeur sélectionné. Voici donc la liste des réglages sur lesquels on peut intervenir :
- « Envelope 1 » sert à paramétrer l’enveloppe de volume. Ses réglages sont Attack, Hold, Decay, Sustain, Release et Level.
- « Envelope 2 » sert à paramétrer l’enveloppe de pitch et/ou la fréquence du filtre. Ses réglages sont Attack, Hold, Decay, Sustain, Release, Filter et Pitch.
- « Filter » permet de régler le filtre appliqué au son. Ce dernier peut être passe-bas, passe-bande ou passe-haut avec une pente de 6 dB par octave (1 pôle), 12 dB par octave (2 pôles) ou 24 dB par octave (4 pôles). Evidemment, la fréquence de coupure et la résonance du filtre sont aussi réglables.
- « Velocity » sert à déterminer la façon dont SampleTank répond aux commandes de votre clavier maître. Ses réglages sont Curve, Amp, Filter, Pitch, Res, LFO1 Depth, Env2 Sustain.
- « LFO 1 » sert à paramétrer le premier oscillateur qui servira à moduler la fréquence de coupure du Filtre, ainsi que le Volume (pour obtenir un tremolo par exemple) ou le Pitch du son (pour obtenir un vibrato). Ses réglages sont Wave (5 formes d’onde dispo), Speed, Depth, Delay, Level, Pitch, Filter et Free Run (Détermine si le LFO commence sa course lorsqu’une touche est préssée ou s’il oscille indépendamment, sans discontinuer)
- « LFO 2 » peut lui aussi agir sur la fréquence de coupure du Filtre, ainsi que sur le Volume et le Pitch d’un son. Mais il peut également moduler le placement stéréo d’un son (le panoramique). Ses réglages sont Wave (5 formes d’onde dispo), Speed, Depth, Level, Pitch, Filter et Pan.
- « Synth » permet enfin de choisir quel moteur de sampling est utilisé par la logiciel pour effectuer des transpositions tonales ou rythmiques du son. 3 moteurs cohabitent dans le logiciel : RESAMP., PS/TS et STRETCH, lesquels sont au centre de SampleTank et méritent donc qu’on s’attarde sur leur cas.
RESAMP., PS/TS et STRETCH sont dans un bateau tank…
En cliquant sur le bouton Synth, on accède au paramétrage des 3 moteurs de sampling qui cohabitent dans le logiciel : RESAMP., PS/TS et STRETCH
RESAMP. (Resampling)
C’est un moteur de sampling de base qui joue sur la vitesse de lecture d’un sample pour le transposer vers le haut ou vers le bas, exactement comme on pouvait le faire avec un vieux 45 tours de Sheila en le lisant à 33 tours/minute (Plus lent donc dans une tonalité plus basse : Sheila devient Barry White sous Prozac) ou en 78 tours/minute (Plus rapide donc dans une tonalité plus haute : Sheila évoque alors un Farinelli sous amphétamines). Le problème avec cette méthode de sampling est évident : Plus le sample est transposé vers l’aigu, plus il est court. Plus il est transposé vers le grave, plus il est long. Or, si cela s’entend sur un instrument lorsqu’on joue deux notes trop éloignées, cela est plus gênant encore pour travailler avec une boucle rythmique, le tempo de cette dernière augmentant ou descendant à mesure qu’on la transpose dans les aigüs ou les graves…
PS/TS (Pitch-shift/Time-stretch)
Le Pitch Shifting et le Time Stretching permettent de résoudre ce problème et, de ce côté, le moteur PS/TS de SampleTank 2 s’en tire plutôt bien. S’il n’atteint pas la qualité des algorithmes MPEX de Prosoniq (qui ne travaillent pas en temps réel) ou de l’Elastic Audio d’Ableton, il fait bien son boulot tant qu’on reste dans des modifications de Picth ou de durée raisonnables. On notera à ce sujet qu’un bouton Loop Sync permet, à la manière d’Acid ou de Live, de caler instantanément toutes les boucles lues dans SampleTank au tempo du séquenceur hôte. Cette fonction est particulièrement utile pour réaliser des chœurs : en utilisant quelques bonnes boucles vocales, il suffit de plaquer des accords pour voir surgir une chorale…
STRETCH (Acronyme de « SampleTank Time REsynthesis TeCHnology »)
Complémentaire mais nettement plus novateur que RESAMP. ou PS/TS, STRETCH est le vrai morceau de bravoure de ce SampleTank 2, morceau sur lequel IK Multimedia a d’ailleurs basé l’essentiel de sa communication. De quoi s’agit-il ? D’un moteur de sampling capable d’opérer des transpositions tonales et rythmiques en tenant compte des formants propres aux différents timbres, dans un esprit proche de ce que fait le Melodyne de Celemony ou le VariPhraze de Roland.
Dans les faits, STRETCH atteint une qualité de transposition très nettement supérieure à ce qu’on obtient via un classique Pitch Shifting/Time Stretching. Là où un algorithme de transposition classique produit un son artificiel et bourré de défauts dès qu’on modifie la durée ou le pitch d’un sample de plus de 20 % (Les sons les plus acoustiques se métallisent et sonnent extrêmement synthétiques, ou offrent une sorte de décomposition abominable), STRETCH parvient à réaliser des transpositions à l’octave en maintenant une qualité absolument bluffante. Essayé sur une voix de soprane en mode Legato (Réglable via un potar), il permet non seulement d’obtenir une transposition crédible de la voix de la chanteuse mais produit en outre des articulations organiques entre les notes extrêmement réalistes.
De ce point de vue, la comparaison avec le pitch-shift classique est sans appel. On s’en rend compte notamment sur les instruments à vent solo : les trompettes, trombones ou saxophones sont réellement de très belle facture. Toutefois, si impressionnant soit-il, STRETCH a ses limites. D’abord, il donne lieu à des choses plus ou moins réussies suivant le type de son auquel on essaye de l’appliquer : sur des boucles vocales par exemple, il produit ainsi un grand nombre d’artefacts (glitchs) qu’il est assez dur de contrôler. Idem sur les ensembles orchestraux et de manière générale sur les sons polyphoniques. Bref, on a affaire au même genre de contraintes qui limitaient l’emploi du VariPhraze et de Melodyne. Remarquez néanmoins que, si vous aimez les sons trafiqués, les défauts sonores du STRETCH devraient ravir votre côté Sound Designer. En jouant avec les formants via la molette Harmonics, vous pourrez ainsi obtenir quelques torsions de timbre plutôt sympathiques…
Bien évidemment, chacun de ses 3 moteurs de sampling peut être réglé suivant différents paramètres : Pitch, Fine & Bender pour RESAMP., Pitch, Fine, Bender, Tempo & Overlap pour PS/TS et Pitch, Fine, Bender, Tempo & Harmonics pour STRETCH. Et ces réglages peuvent être différents pour chaque note d’un patch. La fonction Zone, en montrant tout le mapping d’un instrument, permet ainsi par une simple pression de touche de paramétrer le moteur de sampling sur chaque note. Là encore, les expérimentateurs sonores apprécieront.
Macro sauce SampleTank
Si l’on met bout à bout les possibilités offertes par les filtres, les LFOs, les enveloppes et les 3 moteurs de sampling, il y a déjà de quoi faire en terme de design sonore. Or, SampleTank ne s’arrête pas là et propose encore quelques contrôles supplémentaires via le panneau « Macro ».
Sur ce dernier, jusqu’à 4 potars peuvent être assignés à différents paramètres en fonction du patch sélectionné : Avec une batterie, ils permettront ainsi de régler le niveau de chaque percu indépendamment (grosse caisse, caisse claire, charley et cymbales). Sur un patch d’Hammond B3, ils serviront cette fois à doser l’attaque percussive si caractéristique de ce type d’orgue. Et caetera, et caetera…
Seul regret concernant ce mode macro : On ne peut pas s’en servir pour ses propres banques de son. Si les designers d’IK Multimedia ont sans nul doute un outil interne qui leur permette de programmer des macros, ils n’ont pas jugé utile de le livrer avec SampleTank et c’est bien dommage pour les tweakers que nous sommes… Bah, on ne râlera pas trop quand même dans la mesure où : 1) il y a déjà largement de quoi faire du coté édition. 2) la section d’effets s’est elle aussi considérablement étoffée.
Effet tant mieux !
Déjà impressionnant dans SampleTank premier du nom, le multi-effet a donc été amélioré lui aussi. Désormais, ce ne sont plus 4 mais 5 effets que vous pourrez chaîner, à choisir parmi un total de 32 contre 27 dans la précédente version. C’est parti pour la liste : en plus de l’EQ/Compresseur du premier slot et qui est inamovible, pour pourrez faire mumuse avec des reverbs et des delays (Reverb, Ambience, Reverb Delay, Spring Reverb, Delay), des filtres (Filter, Envelope Filter, Multi Filter, Wah-Wah), des effets à modulations (Chorus, Multi Chorus, Phaser, AM Modulation, FM Modulation, Flanger, Envelope Flanger), des effets de placement du son (Auto Pan, Tremolo, Rotary Speaker), des distorsions (Lo-Fi, Distortion, Phonograph, Crusher, Overdrive), des simulateurs d’ampli/Haut-parleur (Pre Amp, Tone Control, Cabinet), des traitements spectraux et dynamiques (Param EQ, Channel Strip, Compressor, Limiter) et même un outil appelé Slicer et qui permet, selon un pattern rythmique et une cadence prédéfinis, de hacher le son d’un instrument.
Autant le dire : il y a de quoi répondre à quasiment tous les besoins… et avec quelle qualité !
Provenant pour certains d’Amplitube ou de T-Racks, les effets sonnent ainsi vraiment bien. Leur grande musicalité met réellement en valeur les instruments auxquels on les applique, au point qu’on aurait bien aimé pouvoir bénéficier de cette section comme simple plug-in VST, à l’instar de la cabine Leslie du Native Instrument B4 ou des pédales virtuelles fournies avec le Virtual Guitarist Electric Edition de Steinberg.
Les réglages se font comme dans la partie édition, au moyen de 8 potars assignés à différents réglages en fonction de l’effet, cependant qu’il est possible, également, de sauvegarder les Presets effets. C’est simple, efficace et ça sonne ! Les quelques 1500 instruments fournis avec le logiciels ne se privent d’ailleurs pas pour montrer les perspectives ouvertes par cette section en terme de design sonore. C’est là d’ailleurs une bonne occasion de vous entretenir de la sympathique banque de sons livrée avec la version XL de SampleTank 2.
Orgie sonore !
Comme pour mieux nous signifier que SampleTank 2 est au moins deux fois mieux que SampleTank 1, IK Multimedia a carrément doublé la taille de la banque livrée avec la version XL son logiciel. Après l’installation fastidieuse de 8 CD (Dis Monsieur IK, tu connais les DVD-ROM ?), vous vous trouverez donc à la tête de 4,5 Go de sons divers et variés, prêt à affronter toutes les situations. Car c’est un fait : il y a ici de quoi aborder tous les registres, de l’electro à la musique de film symphonique en passant par le rock, le hip hop ou le jazz.
Les instruments sont rangés en 14 familles. Dans l’ordre, on trouvera des basses (électriques & acoustiques), des cuivres (soli & en sections), des batteries (acoustiques & electroniques), divers instruments « ethniques » (accordéon, mandoline, Sitar, etc.), des guitares (électriques & acoustiques), des boucles rythmiques (electro & percussions), des ensembles orchestraux (section de cuivres ou de cordes, orchestre symphonique complet, etc.), des orgues (B3 & orgues d’église), diverses percussions (Congas, darbukas, tablas, etc.), des pianos (acoustiques, électriques et synthétiques), des cordes (Violoncelles, contrebasses, alto et violons, en solo ou en sections), des sons de synthés (Basses, Drumkits, FX, Leads, nappes, percussions & pianos), des voix masculines et féminines (En choeur ou en solo dans les registres soprano, tenor et alto) et des bois (Flûtes, clarinettes, bassons, aubois, etc.).
Or, on le sent dans chacune des catégories, IK Multimedia a eu à cœur de n’ignorer aucun son typique d’un instrument : Pour prendre un exemple parlant, on trouve ainsi parmi les basses toutes les variantes connues de la 4-cordes : les contrebasses et les basses fretless bien sûr, mais aussi les basses à 6 cordes, les indémodables Precision Bass et Jazz Bass de Fender, ou encore le fameux Stick Chapman… Bien évidemment, les différentes techniques de jeu sont représentées (jeu aux doigts, au mediator ou en slap) cependant que la section d’effets se charge de livrer son quota de basses extra-terrestres à grand coup de disto, de chorus, de flanger ou de phaser. Résultat : une centaine de presets capables d’asseoir le groove de n’importe quel morceau dans n’importe quel style.
Cette logique s’appliquant à chaque catégorie, vous l’aurez compris : la banque du SampleTank 2 XL se la joue complète, façon oeuf-jambon-fromage, et devrait caler les plus voraces en terme de sons. Toutefois, si la quantité est une chose, la qualité en est une autre et comme un tonneau de Carré de vigne n’a jamais valu un verre de Saint-Emilion, autant passer par la cave aux samples pour s’offrir une petite dégustation.
Du petit vin de table au grand crû millésimé
Au risque de ruiner le suspens de ce paragraphe, disons le tout de go : dans l’ensemble, la banque de sons de SampleTank 2 XL est vraiment de bonne qualité. C’est bien simple : les pires instruments sont tout juste médiocres. Or, ces derniers ne sont pas bien nombreux et l’essentiel des patchs oscille entre le bon, le très bon et l’excellent. Alors bien sûr, on sera déçu ici par des aubois trop raides ou par un souffle trop prononcé sur les violons soli, mais on se délectera en revanche des basses électriques/acoustiques, des cuivres ou encore des guitares…
Les basses (Bass) : Elles sont excellentes et, de manière générale, très bien mappées : sur la plupart des patchs, on entends les cordes friser sur les vélocités fortes cependant que les octaves sortant de la tessiture de l’instrument sont affectées à divers effets de glissando. Comme expliqué plus haut, le pannel de sonorités est plutôt vaste, permettant d’aborder tous les styles de musique : du rock vintage au funk moderne en passant par le dub, le jazz ou l’indus. Seul petit reproche à mon sens : les basses distordues sont un peu molle du genou (on aurait aimé des attaques plus agressives). Dans la mesure où la plupart des instruments sont basé sur 5 Mo de samples, on n’est bien sûr pas non plus au niveau de ce que propose Spectrasonics avec Trilogy… mais on s’en approche ! Au sein du mix, les basses du SampleTank font ainsi parfaitement la blague sans toutefois squatter toute la mémoire de l’ordinateur. De ce point de vue, on n’est pas loin de la perfection…
Démo audio : Fretless Acoustic, Octave
Les cuivres (Brass) : En dépit d’un manque de vélocités différentes, les saxophones, trompettes et trombones soli sont vraiment stupéfiants de réalisme. Cela tient certes au fait que nombre d’entre eux sont basés sur une trentaine de MegaOctets de samples mais cela est surtout dû à STRETCH qui, combiné au mode Legato et au Portamento réglable, permet de réaliser des phrasés extrêmement réalistes du point de vue des articulations. Là encore, le mapping est très bien foutu, la molette de pitch bend servant à l’occasion pour régler l’intensité du souffle. Quant aux sections cuivres, elles sont sans histoires et remplissent parfaitement leur office dans des registres plus ou moins pêchus. On notera d’ailleurs qu’on dispose de toute la grammaire des instruments à vent : swells, staccati, glissandi… Il y a donc de quoi faire des séquences variées. Quant à ceux que la programmation rebute, ils trouveront quelques phrasés bouclés prêts à consommer. Deux petits bémols néanmoins : on ne dispose pas de tuba et certains instruments à sourdine sont un peu décevants : la plupart de ces derniers n’ayant pas fait l’objet d’un échantillonnage dédié, ils sont bidouillés à coup de filtres et de STRETCH à partir des instruments génériques. Or un trombone filtré synthétiquement et un trombone bouché sont deux choses bien différentes… Relativisons tout de même : le plaisir procuré par certains instruments soli de cette section est tel qu’il pardonne bien des choses.
Démo audio : Alto Sax (Avec STRETCH)
Les batteries (Drums) : Rien à redire à ce sujet, que ce soit du côté electro ou acoustique. Les kits synthétiques sont rangés par styles musicaux (Trance, Hip Hop, Techno, House, DnB) ou par familles (Bass Drums, Hi-Hats, Snares) et explorent évidemment le registre des fameuses boîtes à rythmes Roland de la série TR. On ne trouve donc rien d’exceptionnel de ce point de vue, mais rien de décevant non plus. Quant aux kits acoustiques, ils offrent une palette de sons suffisamment larges pour convenir à tous les besoins. Sons vintage ou modernes, dry, compressés ou distordus, avec balais ou baguettes : l’essentiel est là, et avec une belle qualité. Suivant les kits, on dispose de petits plus bien agréables comme des roulements et des flas. Et là encore, on peut accéder aux percussions par kit, par style ou par famille. C’est complet, c’est bien foutu et, mis en situation, ça sonne bien. Ainsi, même si l’on est loin d’un BFD en terme de réalisme et de définition (Et pour cause BFD repose sur 9 Go de samples !), les batteries de SampleTank 2 XL sont en mesure d’en remontrer à plus d’un expandeur du marché.
Démo audio : Studio Natural, Trance Gated
Les instruments « ethniques » (Ethnic) : La catégorie « Ethnic » est un fourre-tout qui vous fera voyager de la l’Inde jusqu’en Afrique, en passant par l’italie. Au programme, on trouve entre autre un sitar, des tampuras mais aussi une mandoline, des harmonicas et divers accordéons. C’est à mon sens la catégorie la plus faiblarde de la banque, non que les instruments présents soient de mauvaise qualité, mais qu’on y déplore de nombreux manques : pas de balafon, pas de cornemuse ni de biniou, pas de koto… Bref, si vous cherchez de quoi apporter des couleurs exotiques à vos morceaux, ça peut faire l’affaire. Mais si vous ambitionnez vraiment de vous mettre aux musiques de cultures spécifiques, il faudra attendre qu’un éditeur (Sonic Reality probablement) se penche avec un peu plus de sérieux sur l’affaire.
Démo audio : Sitar, Harmonica
Les guitares (Guitar) : Acoustiques ou électriques, elles sont d’excellentes factures avec une grande variété dans les sons, que cela soit dû aux différents types d’instruments, aux différentes façon de jouer (Médiator, doigt) ou encore à la section d’effets. Le rayon acoustique est plutôt complet avec des guitares à cordes en nylon (pour le classique) ou en acier (pour le folk, la pop ou le rock). Les douzes cordes sont évidemment de la partie, de même qu’un banjo qui ravira les country addicts. Bien enregistrés et bien mappés (les vélocités fortes provoquent des glissandi d’un ton), les instruments font preuve d’une belle chaleur et d’une grande authenticité. Du coup, mis en situation, ils rendent vraiment un son aussi réaliste que la programmation MIDI le permet… On retrouve ces mêmes qualité dans les guitares électriques qui sont, pour l’ensemble, très convaincantes et variées. Allant du son clair au son saturé Lead en passant par diverses variantes de crunch, les 6-cordes montrent clairement le bénéfice apporté par les nouveaux effets issus d’Amplitube et de T-Racks. Le son est à la fois bien défini et bénéficie d’une rondeur et d’une chaleur extrêmement agréable… Un vrai bonheur qui, mis en situation, s’en tire vraiment bien et devrait vous permettre d’électrifier nombre de vos morceaux, toujours dans les limites de ce que le MIDI permet. Finissons avec les trois petits point faible : un Dobro pas terrible dans les acoustiques (même si le pitch bend permet de faire de la Slide d’une façon très intéressante), des attaques trop marquées sur les guitares Lead qui nuisent à la fluidité des phrasés (dans la mesure où toutes les notes sont attaquées) et enfin, les guitares wah-wah qui sont un tantinet décevantes (Mais cela n’a rien de très anormal dans la mesure ou la wah-wah d’Amplitube était loin d’être terrible comparée à l’Ultrafunk Wah de Sonitus qu’on retrouve désormais dans le Sonar 3 de Cakewalk). Relativisons tout de même ces défauts dans le mesure où on les retrouve dans la quasi totalité des collection de samples de guitare et sur la plupart des expandeurs, qu’ils soient matériels ou logiciels. Loin de faire pire que la concurrence au niveau des grattes, SampleTank fait donc au moins aussi bien, voir mieux suivant les cas… Si, MIDI oblige, il ne permettra donc pas d’obtenir des rythmiques aussi réalistes que celles produites par Virtual Guitarist, il offre à la fois une qualité comparable aux meilleurs patchs du PlugSound PS-02 tout en offrant, grâce à sa section d’effets, nettement plus de possibilités.
Démo audio : Clean STR Modern, Carlos, Picked
Les boucles (Loops) : Histoire de démontrer la pertinence du moteur PS/TS et de l’option Loop Sync, IK fournit également dans le package quelques grooves Electro (dans les styles Ambient-Dub, Drum’n’Bass, Hip Hop, Techno & Trance) ainsi que des boucles de percussion. Rien à redire côté technologique : la synchronisation marche et on peut tout à fait jouer en live les motifs à partir du clavier maître. Si certains DJ apprécieront peut-être ces fonctionnalités, la plupart des utilisateurs n’y auront toutefois jamais recours. Pourquoi ? Parce ce que pour faire de la séquence à partir de boucles, on trouvera des logiciels autrement plus puissants et conviviaux que SampleTank tels Acid de Sony ou surtout Live d’Ableton. Quant à ce qui est de la qualité des loops, c’est très correct dans pour ce qui concerne les grooves electro, même si on reste dans des choses très sages… et peut-être un peu stéréotypées. Les percus, africaines et latino-américaines pour l’essentiel, sont à mon sens plus intéressantes et permettent de rajouter une pointe de soleil à une rythmique sans se prendre la tête. Conclusion : une catégorie qu’on considèrera plus comme un bonus sympathique que comme un véritable élément pouvant motiver à lui seul l’achat du logiciel…
Instruments orchestraux (Orchestra) : Pas de surprise quant au contenu du dossier Orchestra, qui contient son lot d’ensemble de cordes et d’orchestres au grand complet, ainsi que quelques instruments en solo : Glockenspiel, clavecin, harpe et Timpani. Cette section de la banque est plaisante à plus d’un titre : d’abord parce qu’on y trouve suffisamment de configurations pour répondre à la plupart des situations (Cuivres + cordes, piano + cordes, quartet à cordes), ensuite parce qu’on dispose des nuances de rigueur (Tremolo, Staccato, etc.), enfin – et surtout – parce que les instruments sonnent bien. Loin de pouvoir concurrencer la collection de samples Vienna, SampleTank 2 XL peut aborder un certain registre symphonique sans rougir. Entendez par là que pour de la musique de film ou de la symphonie variét’ (Genre Aznavour chante chez Drucker), il fait illusion. Maintenant, si vous êtes un compositeur classique et espérer taper dans Stravinsky, Beethoven ou Tchaïkovski, autant vous le dire de suite : il faudra investir dans des samples supplémentaires…
Démo audio : Staccato String Orch
Les orgues (organ) : Orgues d’églises ou de cathédrales, Farfisa, Vox Continental et surtout Hammond B3 composent ici l’essentiel du menu… et de fort belle manière. Rien à redire, il est vrai, sur la qualité des uns et des autres, d’autant qu’ils tirent merveilleusement parti des réverbs, overdrives et autres cabines Leslie de la section d’effets. Côté B3, les sons proposés donnent le change au Native Instrument B4 même si on aura ici moins de latitude pour les réglages. Une section sans histoire donc, qui devrait ne décevoir personne.
Démo audio : B3 Organ
Les percussions (Percussion) : Complétée par les grooves du dossier Loops, la section des percus se révèle très complète et de bonne qualité. Tout y est, des shakers aux maracas en passant par le triangle, les tablas, le djembe, ou la darbuka… En ce qui concerne les instruments percussifs mélodiques, on notera la présence d’une boîte à musique, des incontournables xylophones et vibraphones et d’un marimba, tous convaincants même si l’on aurait aimé disposer de plus de vélocités. Un autre regret ? Les tambourins, pour lesquels on aurait voulu plus de hits peut-être… Reste que l’ensemble, sans être à la hauteur du Culture de Yellow Tools, tient la route et se hisse à peu près au niveau de l’excellent Plugsound PS-03 d’Universal Sound Bank.
Démo audio : Darabouka and Doumbeek
Les pianos (Piano) : Dans une collection généraliste comme celle proposée avec SampleTank 2 XL, le piano de concert sert souvent de mètre étalon pour juger de la qualité globale de la banque. Or, celui de SampleTank se débrouille mieux que bien compte tenu de sa taille relativement modeste (une soixantaine de Mo). Encore une fois, on n’est pas au niveau de définition d’un Steinway B comme on peut le voir chez East-West (on manque surtout de nuances dans le jeu) mais ça sonne suffisamment bien pour faire l’affaire au sein d’un mix. Et si, toutefois, tel n’était pas le cas, les designers d’IK Mutlitmedia ont fourni de nombreux autres types de piano, plus ronds, plus sombres ou plus brillants, de sorte qu’on trouve forcément la sonorité qui convient à un morceau.
Démo audio : Acoustic Grand
On retrouve la même diversité dans les pianos électriques qui vont des Rhodes crémeux aux pianos électriques typés 80's-90's, avec tout ce qu’on peut imaginer comme variantes apportées par la section d’effets (Wha, phasing, chorus, etc.). Là encore, ça sonne bien, même si les dingues du Rhodes préféreront s’en remettre au 1,5 Go du R.S.P. 73' édité chez Scarbee et qui offre autrement plus de détail et de dynamique. Notons aussi qu’on ne dispose que d’un unique patch de Wurlitzer et que ce dernier n’est en fait qu’un Rhodes traffiqué… Sur ce point donc, on aura mieux fait de regarder du côté de la collection de sample W.E.P (toujours chez Scarbee) ou encore du Lounge Lizard 2 d’Applied Acoustic System.
Démo audio : Electric Piano
Les cordes (Strings) : Contre-basses, violoncelles, alto et violons sont ici déclinés à toutes les sauces : en solo ou en sections, en pizzicato ou à l’archet, avec ou sans tremolo, vibrato, etc. La qualité sonore des ensembles est excellente et devrait couvrir la majorité des usages. Un reproche toutefois : les ensembles pizzicati ne sont pas toujours syncro sur certaines notes, d’où l’impression que la prise de son a été un peu bâclée de ce côté. Par ailleurs, les cordes soli sont de qualité variable : s’il n’y a rien de réellement épouvantable, on regrettera la présence de souffle et les sonorités quelque peu artificielles des instruments dans les notes les plus aiguës. Ne soyons cependant pas trop sévères dans la mesure où les violons sont un écueil bien connu dans le domaine du sampling. Or, ce qui est proposé ici n’est pas beaucoup plus mauvais que ce qu’on peut voir sur la majorité des expandeurs généralistes, qu’ils soient logiciels ou matériels…
Démo audio : Pizzicatos Violins
Les sons de synthés (Synth) : Sans histoire, la section synthé offre son comptant de basses, de kits & percus, d’effets spéciaux, de lead et de nappes, tous très réussis et tirant bien avantage de la section d’effets. Aux côtés des classiques sons de Moog, TB et autres Prophets, on retrouve ainsi quelques textures plus originales et tout à fait exploitables. Toutefois, à mon humble avis, l’intérêt de SampleTank ne réside pas vraiment dans les sons synthétiques et on aura mieux fait d’acquérir un vrai synthé plutôt qu’un sampler pour avoir un contrôle total sur le son et nettement plus de possibilités (notamment avec Tera & Cube de Virsyn, z3ta+ de RGC Audio ou encore les divers instruments réalisés par Native Instruments).
Démo audio : Weird Synth
Les voix (Vocals) : Cette catégorie alterne le bon et le moins bon. Les voix soli dans le registre soprano sont ainsi parmi les instruments tirant le mieux parti de STRETCH, mais on ne peut pas en dire autant de certains chœurs par trop artificiels. On notera aussi la présence de quelques boucles vocales, plus ou moins anecdotiques dans la mesures où elles sont en langue anglaise et qu’à moins de vouloir ponctuer une chanson de gimmick stéréotypés (« All my soul », « It’s easy if you try », etc), elles devraient ne pas trouver grand usage. Ces boucles sont toutefois l’occasion de jouer avec le mode Legato qui, couplé aux moteurs STRETCH ou PS/TS, pourra redéfinir la mélodie d’une phrase où son placement rythmique. Les mots « Au clair de la lune » peuvent par exemple suivre la mélodie de « Frère Jacques » pourvu qu’on joue cette dernière sur le clavier. De même « Au clair de la lune » pourra devenir « au claaaaaaaaair de la lune » ou encore « au clair de la luuuuuuuuuune » si l’on joue en temps réel sur le tempo de la boucle. Amusant mais pas forcément ultra-utile avec les samples ici fournis, d’autant que STRETCH réagit bizarrement sur certains notes. Bref, une section certes inégale mais dont les meilleurs patchs devraient vous permettre de réaliser des chœurs tout à fait corrects… pour du MIDI.
Démo audio : Solo Vocal (avec STRETCH)
Les bois (Woods and Winds) : Autant le dire tout de suite, les flûtes, clarinettes, bassons et aubois ne comptent pas parmi les instruments les plus réussis de la collection. Réalisés à l’économie (certains instruments se basent sur moins d’un Mo de samples comme les flûtes), les bois ne disposent que de peu de vélocité et sonnent extrêmement raide dans l’ensemble. Dans ce contexte, la palme du ratage revient au aubois extrêmement synthétique qui, selon les notes, évoque une flûte enrhumée ou un canard cybernétique. Les autres instruments s’en tirent quand même mieux et, s’ils auront du mal à convaincre en solo, ils feront sans conteste l’affaire une fois « planqués » dans le mix…
Démo audio : Bassoon
En conclusion, malgré quelques lacunes et quelques demies réussites, force est de constater que la banque de SampleTank 2 XL jouit d’une qualité relativement homogène et constitue une excellente base pour travailler. Dans leur grosse majorité, les instruments sonnent bien et, grâce à la section d’effets, on dispose de suffisamment de variantes pour aborder la plupart des styles de musique. Le seul vrai reproche qu’on pourrait adresser aux gens d’IK Multimedia concerne le nombre de layers utilisés par la plupart des programmes. On s’en rend compte à l’usage : on aurait aimé bénéficier de plus de détails, de nuances. Cela est d’autant plus flagrant qu’avec les récents expandeurs spécialisés et leurs GigaOctets de données, on s’est habitué à une certaine qualité de ce côté.
Reste que pour bâtir un projet, je ne suis pas loin de penser qu’IK Multimedia livre là l’une des meilleures banque généraliste du marché, ridiculisant plus d’un concurrent hardware ou software. Pour ne parler que des logiciels, SampleTank 2 XL file ainsi un méchant coup de vieux à l’Hyper Canvas d’Edirol et même à l’Hypersonic de Steinberg, pourtant sorti très récemment. Ajoutez à cela la possibilité de lire les banques de SampleTank premier du nom et d’importer des samples au format Akai et vous comprendrez qu’il y a de quoi combler les aspects lacunaire de la collection. Dans cette même optique, on a d’ailleurs hâte de voir les Sonik Capsules de l’éditeur Sonic Reality, qui devraient à la fois proposer des instruments plus détaillés tout en exploitant la puissance des différents moteurs de sampling et de la section d’effets.
Parlons à présent des détails qui fâchent, à commencer par les quelques bugs qui traînent encore ça et là. Testé dans sa version 2.03 sous Cubase SX 2 pour PC, SampleTank 2 est globalement stable mais a donné lieu à quelques plantages lorsque STRETCH entamait une resynthèse. Gageons toutefois qu’IK sera venir à bout des ces rares désagréments.
Autre regret, la rusticité de l’érgonomie qui complique l’accès aux fonctions les plus avancées du programme. Cela commence par la conception des banques puisque le mapping d’échantillons se fait d’après les noms des fichiers WAV. Pour créer un instrument multi-samplé, il vous faudra donc préalablement nommer tous vos fichiers de la même façon en leur associant un incrément indiquant à quelle note et quel layer le fichier doit être affecté : difficile de faire plus laborieux là où un simple cliquer-glisser sur le clavier assorti de quelques boîtes de dialogue auraient permis de réaliser la chose de façon conviviale et rapide.
Dans le même ordre d’idée, on regrettera l’absence d’un écran dédié à l’Editing, avec une bonne vieille forme d’onde et des vecteurs en surimpression. Certes, IK Multimedia a voulu simplifier au maximum son interface, mais de là à obliger l’utilisateur à régler des enveloppes à l’aveuglette avec des potars rotatifs… Cela est d’autant plus critiquable qu’avec MachFive, MOTU a prouvé qu’il était possible de proposer toutes les fonctions d’un sampler dans une interface ergonomique, sans tomber dans le travers des navigations à tiroirs qui sont le propre des usines à gaz HALion ou Kontakt. A coup sûr, un switch permettant de basculer vers l’affichage de la forme d’onde sur l’écran principale n’aurait pas ruiné l’ergonomie du logiciel. Pour la troisième version peut-être…
Autre petit détail énervant concernant l’ergonomie : la molette de la souris n’est pas gérée, ce qui oblige à jouer de l’ascenseur pour parcourir la banque de sons (1500 patchs dans la version XL, qu’on pourra compléter avec les dizaines de CD à paraître chez Sonic Reality ou avec les anciennes banques de SampleTank 1). Je sais, je pinaille, d’autant qu’IK Multimedia a intégré un moteur de recherche pour parcourir la banque de sons. Mais simplifier la consultation d’une arborescence me semble un peu plus essentiel que de pouvoir changer la couleur et le contraste de l’écran principal…
Enfin, on ne pourra s’empêcher parfois de pester contre le génial STRETCH. Lui qui sur certains patch réalise des miracles, semble parfois bien en peine avec certains sons sans qu’on comprenne toujours pourquoi… Bref, le chose est prometteuse, mais ne semble pas facile à dompter, surtout lorsqu’on réalise ses propres patchs à partir de samples perso.
Si son interface est perfectible et si quelques bugs sont encore à déplorer, SampleTank 2 XL est incontestablement une réussite qui éclipse bien des concurrents sur le terrain de l’innovation technique ou sur celui de la musicalité. Doté d’une section d’effets gargantuesque, d’un moteur audio extrêmement performant et d’une banque de sons à la fois complète et de bonne facture, il peut sans problème être l’unique VSTi de votre Home Studio sans que vous vous sentiez limité. Dans ce contexte, il offre à 499 € un excellent rapport qualité/prix et constitue, à mon sens, un très bon investissement.
Gardez toutefois à l’esprit que SampleTank 2 est, tout comme son prédécesseur, un instrument hybride. Si vous cherchez un sampler au sens strict du terme (avec tout ce que cela implique en terme d’Edition et d’ouverture aux différents formats existants), vous gagnerez à aller voir du côté de Mach5, HALion ou encore Kontakt. Par ailleurs, le bébé d’IK Multimedia ne saurait, à l’heure actuelle, rivaliser sur le terrain de certains gros expandeurs logiciels qui ont été conçus spécialement pour un instrument (BFD par exemple). S’il fallait lui désigner un concurrent, on penserait donc plus volontiers à un autre hybride tel qu’Hypersonic. Or, à moins que les modules supplémentaires annoncé par Wizoo ne changent la donne, il faut admettre que les sons produits par SampleTank sont nettement supérieurs à ceux du VSTi de Steinberg.
Quant aux possesseurs de SampleTank 1, ils ont selon moi tout intérêt à se payer l’upgrade dans la mesure où ils garderont une compatibilité ascendante avec leurs anciennes banques et bénéficieront des progrès technologiques apportés par cette version, STRETCH en tête…