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Test du Steinberg HALion 5 - Nous HALions au VST, cueillir de l’audio

Douze ans après la sortie de la première version, HALion, l’échantillonneur logiciel made in Steinberg, revient avec une cinquième mouture riche en nouveautés. Mais cela sera-t-il suffisant pour contrer les deux ténors du genre que sont Kontakt et MachFive ?

La version 4 d’HA­Lion ayant un peu plus de deux ans, c’est sans surprise que nous accueillons cette nouvelle cuvée. MOTU ayant entre temps sorti un très gros Mach­Five 3 et Native Instru­ments un Kontakt 5 un peu pares­seux, Stein­berg se devait de réagir. Côté prix, pas vrai­ment de chan­ge­ment ni de surprise, HALion 5 se plaçant en concur­rence fron­tale avec Mach­Five et Kontakt, les trois avoi­si­nant les 350 €.

Slim fast

Steinberg HALion 5/HALion Sonic 2

Première nouveauté de cette version, HALion 5 est fourni avec HALion Sonic 2, qui, contrai­re­ment à son ancêtre Hyper­So­nic, est désor­mais une version light utili­sant le même moteur (mais coûtant tout de même 250 €) plus orien­tée works­ta­tion de par ses limi­ta­tions. Les prin­ci­pales diffé­rences se situent dans l’in­ter­face graphique, qui est beau­coup moins flexible, mais aussi beau­coup simple chez HALion Sonic, et dans certaines limi­ta­tions tech­niques, comme le nombre de canaux MIDI, d’in­serts et de canaux de sortie, et dans l’ab­sence de slicing, éditeur audio, d’au­dio warp et d’im­port MIDI ou audio. HALion Sonic inté­res­sera donc les compo­si­teurs et musi­ciens dési­reux d’avoir une bonne collec­tion de sons, mais qui n’ont pas forcé­ment envie de retrous­ser leurs manches et de se perdre dans les méandres du sound design. Les Cuba­siens connaissent quant à eux déjà HALion Sonic, une version LE très limité étant incluse avec leur séquen­ceur favori.

À l’ins­tal­la­tion, nous sommes déjà surpris par la taille de la banque de sons, qui peine à atteindre les 12 Go sur notre disque dur. C’est très peu par rapport aux concur­rents qui dépassent allè­gre­ment les 40 Go. Alors nous savons que derrière HALion se cache l’équipe des MOTIF de Yamaha, habi­tués à faire des merveilles avec très peu de mémoire, mais quand même, en 2013, ça laisse pensif quand on sait que les disques durs de 3To sont deve­nus la norme… Nous verrons si à l’écoute cela se ressent.

Aussi, sachez que HALion, tout comme Cubase ou n’im­porte quel produit signé Stein­berg, requiert une clé USB eLicen­ser (qu’il faudra ache­ter une ving­taine d’eu­ros), et c’est toujours un port USB de pris, ce qui peut ennuyer certains non Cuba­siens. Notons que Mach­Five demande une clé iLok, mais que Kontakt passe par un système d’ac­ti­va­tion en ligne plus pratique…

La porte ouverte à toutes les fenêtres

Steinberg HALion 5

HALion 5 est compa­tible VST 2 et 3 sous Windows, et VST 3 / AU sous OS X. Une fois le logi­ciel lancé, nous nous retrou­vons devant une grande fenêtre divi­sée en plusieurs sections. Premières décep­tions sur Mac, à l’ins­tar de Cubase 7, les gars de Stein­berg ne semblent pas connaître les fonc­tions plein écran de Moun­tain Lion, pour­tant bien pratique sur un laptop afin de gagner quelques pixels, et les écrans Retina. De plus, nous avons remarqué une certaine lenteur sur notre MacBook Pro Retina pour­tant très récent et haut de gamme… On connait la préfé­rence de l’édi­teur alle­mand pour l’OS de Micro­soft, mais on espère quand même qu’ils se penche­ront sur la ques­tion lors d’une future mise à jour… Même Micro­soft s’y est mis avec Office sur Mac, un petit effort !

Avouons que le premier lance­ment du logi­ciel fait un peu peur, le « screen set » par défaut étant le « advan­ced » qui affiche beau­coup d’in­for­ma­tions sur l’écran. Mais il faut savoir que l’in­ter­face de HALion 5 est entiè­re­ment person­na­li­sable, à un point que l’on ne voit que très rare­ment chez la concur­rence. Et s’il est possible de char­ger des screen sets afin d’adap­ter le logi­ciel à diffé­rentes situa­tions, comme la recherche de présets ou l’édi­tion de para­mètres, il est aussi tout à fait envi­sa­geable, et même conseillé, de faire ses propres screen sets, en fonc­tion de ses diffé­rents besoins. Pour cela, HALion nous permet toutes les fantai­sies, et il est possible de créer autant de fenêtres que l’on veut (ce qui est génial en multié­cran), de les orga­ni­ser à conve­nance en plaçant et redi­men­sion­nant les diffé­rents éditeurs à l’in­té­rieur de chaque fenêtre. Il est même possible de créer des onglets (tab) à l’in­té­rieur même d’un éditeur si besoin, ou encore de les divi­ser hori­zon­ta­le­ment ou verti­ca­le­ment. Vrai­ment, on peut saluer Stein­berg sur ce coup-là, car tout est possible avec l’in­ter­face utili­sa­teur de HALion. En contre­par­tie, on peut se perdre rapi­de­ment avec certains screen sets, mais cela ne tient qu’à vous de les modi­fier et les simpli­fier. À ce niveau-là, la concur­rence peut en prendre de la grai­ne…

Voici une petite vidéo montrant ce qu’il est possible de faire avec l’in­ter­face de HALion.

 

Prêt à jouer

Steinberg HALion 5

Avant de décor­tiquer les nouveaux modules, parcou­rons les diffé­rents présets grâce au très utile Media­Bay qui permet de trou­ver rapi­de­ment le son qu’on a en tête grâce à un système d’at­tri­buts et un moteur de recherche. Ainsi, les présets, que ce soit des Multi-Programs, des Programs ou de simples Layers (couches), sont clas­sés par caté­go­rie (Piano, Organ, Bass, Ethnic, Wood­wind…) et sous-caté­go­rie (analogue ou numé­rique pour les synthés, par exemple), par style de musique et par carac­tère (froid, clair, satu­ré…). Ajou­tez à cela un système de nota­tion par étoile et d’autres attri­buts que vous pour­rez remplir vous-même (tempo, clé…) et vous pour­rez retrou­ver vos petits très rapi­de­ment et simple­ment, d’au­tant que les noms de présets sont assez parlants.

Il est aussi possible de trier par instru­ment (HALion propose plusieurs synthés, une boîte à rythmes, un Mello­tron, un orgue…) et ainsi de n’af­fi­cher que les présets d’un synthé en parti­cu­lier ou de la B-Box, par exemple.

Steinberg HALion 5

Une fois le préset chargé, vous pour­rez regar­der l’ar­bo­res­cence du programme grâce au « Program Tree » qui vous permet­tra de dissé­quer les diffé­rents éléments le consti­tuant et qui suit l’ache­mi­ne­ment du signal de haut en bas. Telle une arbo­res­cence de fichiers dans un OS, vous pour­rez déplier les éléments et « rentrer » dans le programme qui cache souvent diffé­rentes couches, des zones, des bus, des modules MIDI et des effets. Les couches vous permet­tront d’or­ga­ni­ser vos programmes et de combi­ner diffé­rents éléments afin de créer des sons complexes. La zone est l’élé­ment le plus bas dans l’ar­bo­res­cence, car c’est elle qui « créera » le son. Il y aura donc deux types de zones, une à base de synthèse (synth et organ) et une à base de samples (sample ou granu­laire). Si le Program Tree peut désta­bi­li­ser au début, il s’avère très pratique pour rapi­de­ment modi­fier un para­mètre (un clic sur la réverbe et ses para­mètres s’af­fichent) et pour voir comment le programme a été construit. Très utile pour plus tard, quand on voudra créer ses propres programmes !

Plon­geons-nous désor­mais dans les diffé­rents instru­ments qui consti­tuent le gros des nouveau­tés de ce HALion 5.

Ils nous Auron, un jour

Steinberg HALion 5

Fort de son expé­rience en matière de synthèse granu­laire avec son Padshop inté­gré à Cubase, Stein­berg propose désor­mais un synthé granu­laire dénommé Auron. Ce dernier nous permet d’ailleurs de faire connais­sance avec la fenêtre Macro qui, à l’ins­tar de la Perfor­mance View de Kontakt, affiche une inter­face person­na­li­sée du synthé, avec des jolis potards et sliders rendant le tout plus agréable.

Auron est vrai­ment très complet et peut diffu­ser jusqu’à 8 grains simul­ta­né­ment. Vous pour­rez ajou­ter à cela une section filtre multi­mode pouvant être modu­lée par le clavier, la vélo­cité, un LFO, ou le step sequen­cer inté­gré. Le synthé propose deux LFOs pour contrô­ler le pitch, la posi­tion du grain, le formant, la durée et donc la section filtre. Le premier LFO peut être synchro­nisé au tempo du séquen­ceur, tandis que le deuxième est contrôlé par la molette de modu­la­tion pour créer un vibrato.

Steinberg HALion 5

Dans la fenêtre Macro, trois pages sont dispo­nibles : Osc (pour les oscil­la­teurs), Mod (pour la molette de modu­la­tion) et Voice (pour la poly­pho­nie et le pitch), afin d’ac­cé­der aux diffé­rents para­mètres du synthé. En plus de l’en­ve­loppe de la section filtre (attack, decay, sustain, release) on dispose d’une enve­loppe dans une section « Amp » pour contrô­ler le volume global du son. L’on­glet arpé­gia­teur cache en réalité un Flex­Phra­ser dont nous parle­rons un peu plus tard…

Auron est donc un synthé granu­laire de très bonne qualité, avec bon nombre de para­mètres direc­te­ment acces­sibles dans la fenêtre Macro. Un des gros points forts de cet HALion 5, assu­ré­ment.

Voici un exemple audio réalisé avec Auron :

Auron 1
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  • Auron 1 00:30
  • Auron 2 00:30

À votre synthé

Steinberg HALion 5

Cette cinquième mouture de HALion donne aussi nais­sance à deux nouveaux synthé­ti­seurs : Trium, qui se veut moderne et Voltage qui reste dans un esprit plus vintage. Le premier propose trois oscil­la­teurs, un sub-oscillo, un ring modu­la­tor et un géné­ra­teur de bruit. Comme Auron, il intègre un arpé­gia­teur à base de Flex­Phra­ser, un filtre multi­mode avec enve­loppe et une section Amp avec enve­loppe.

L’af­fi­chage macro permet d’ac­cé­der faci­le­ment à tous les para­mètres, avec des onglets pour les oscil­los, le sub (sub, ring modu­la­teur et géné­ra­teur de bruit), les LFOs, ainsi que l’ar­pé­gia­teur. Tout comme l’Au­ron, on retrouve deux LFOs dont un pouvant être synchro au tempo et permet­tant de modu­ler le cutoff du filtre, le pitch et la forme d’onde des trois oscil­la­teurs. Le second LFO est contrôlé par la molette pour faire un vibrato.

Steinberg HALion 5

Voltage, avec ses potards rappe­lant les Moog, est clai­re­ment orienté vintage et se classe dans la caté­go­rie des Virtual Analog. Il propose deux oscil­la­teurs et un géné­ra­teur de bruit afin de créer des sons mono ou poly­pho­niques. Les deux oscil­los (formes d’onde dent de scie, triangle ou carré) sont suivis d’un filtre passe-bas de 24dB/Oct pouvant être modulé par le clavier, la vélo­cité, le LFO et le step séquen­ceur. Voltage inclut deux LFOs pour le pitch, la PWM (modu­la­tion de largeur d’im­pul­sion, seule­ment pour la forme d’onde carrée de l’os­cillo) et le filtre. Comme les deux synthés précé­dents, le premier peut se synchro­ni­ser au tempo et le deuxième se contrôle avec la molette pour faire le vibrato. La section Voice permet­tra d’ac­cé­der entre autres aux para­mètres Octave, pitch­bend et Glide (bend entre deux notes qui se suivent).

Si ces deux synthés ne révo­lu­tionnent pas l’in­for­ma­tique musi­cale, ils restent très bons et forcé­ment les bien­ve­nus dans HALion 5. Ils profitent en plus d’un bon nombre de présets inté­res­sants. Voici les exemples audio :

Trium
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  • Trium 00:59
  • Voltage 00:45

Des roues et des bandes

Steinberg HALion 5

Outre les trois synthés dont nous venons de parler, Stein­berg nous grati­fie de deux nouveaux instru­ments : le Model C qui émule un orgue à roues phoniques (Hammond), avec ses douze jolies petites tirettes et sa cabine Leslie, et l’HA­Lion­tron qui émule quant à lui le fameux Mello­tron, ce clavier déclen­chant des sons sur bandes magné­tiques. Deux instru­ments vintage qu’il est diffi­cile d’avoir chez soi !

Le Model C vient avec son inter­face Macro donnant accès aux fameuses tirettes, les 9 de gauche permet­tant d’ajus­ter les niveaux de chaque roue phonique et les 3 de droite la percus­sion. Juste au-dessus, on accède à la vitesse du haut-parleur rota­tif (fast, slow ou stop), aux réglages d’at­taque et relâ­che­ment de l’orgue et l’in­fluence de la vélo­cité sur le volume. On pourra régler les volumes des clics d’en­clen­che­ment et de relâ­che­ment des touches ainsi que la longueur et le niveau des percus­sions. Après avoir jeté un coup d’œil dans le program tree, nous consta­tons que les sons des clics sont en réalité des fichiers audio, tandis que le son de l’orgue en lui-même et les percus­sions sont de la synthèse. Il est d’ailleurs inté­res­sant de pouvoir écou­ter ces trois compo­sants sépa­ré­ment via les touches solo du program tree.

Steinberg HALion 5

L’on­glet « Rotary » permet d’ac­cé­der à pas mal de para­mètres afin de régler le son du haut-parleur rota­tif, dont l’angle du micro par rapport à la cabine et à la trom­pette. Il est à noter que cette partie est dispo­nible sépa­ré­ment pour les autres instru­ments, en tant qu’ef­fet. La partie Amp repique sans surprise l’ef­fet VST Amp, avec ses potards Marshal­lesques de drive, presence, graves/médiums/aigus et la possi­bi­lité de choi­sir entre deux micros (un dyna­mique et un statique à lampe) et de les posi­tion­ner plein axe ou désaxé.

On pourra aussi régler le mixage entre le son prove­nant de la cabine Leslie et celui prove­nant de l’am­pli. Pour finir, l’on­glet FX permet­tra d’ajou­ter un ring modu­la­tor, un phaser, un delay et une réverbe. Nous avons été plutôt séduits par le son du Model C qui, avec sa cabine et ses trai­te­ments inté­grés, permet d’être convain­cant au sein d’un mix.

L’HA­Lion­tron est lui beau­coup plus avare en para­mètres, mais pas moins inté­res­sant que l’orgue. L’ins­tru­ment origi­nal est un clavier qui permet de déclen­cher des sons placés sur des bandes analo­giques. Ici, HALion­tron est livré avec 7 bandes virtuelles. Nous char­geons un premier préset et nous consta­tons que l’ins­tru­ment ne fait appel qu’à des samples, et que certains programmes chargent plusieurs « bandes » simul­ta­né­ment. Par exemple, le préset Engul­fed Choir mélange la bande Eight Voice Choir avec les bandes Strings et Brass.

Certains réglages permet­tront de modi­fier consi­dé­ra­ble­ment le rendu sonore, et l’on pourra par exemple ralen­tir la lecture des bandes virtuelles et jouer les sons une octave plus bas. Un filtre passe-bas et un ajus­te­ment du pitch sont aussi dispo­nibles. Le potard ABC permet­tra de mixer jusqu’à trois bandes, dommage qu’il n’y ait qu’une dimen­sion, on aurait préféré avoir un triangle pour pouvoir se bala­der libre­ment entre les trois bandes. En effet, avec ce potard, il est impos­sible d’avoir un mélange de A et C unique­ment, par exemple. Le bouton Loop permet de désac­ti­ver le bouclage auto­ma­tique, le son s’ar­rê­tant au bout de quelques secondes. La partie filtre permet d’ajus­ter la réso­nance du passe-bas, mais aussi son enve­loppe. HALion­tron est lui aussi une très bonne surprise, et comme c’est inclus, ce n’est pas de refus.

Voici quelques exemples audio du Model C et de l’HA­Lion­tron :

Model C
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  • Model C 00:50
  • HALio­tron 00:40

Get into the groove

On termine avec les trois derniers instru­ments : la B-Box et les deux « World ».

Steinberg HALion 5

La B-Box est une groo­ve­box assez clas­sique, qui propose de jouer 8 patterns de 16 pas (ou moins) avec pas moins de 13 instru­ments (du kick à la caisse claire en passant par les toms, les claps et le char­ley) et 128 sons par instru­ment. On dispose de trois vélo­ci­tés, et pour chaque son, d’un réglage de pitch fin et par demi-ton, d’un decay pour raccour­cir les sons, d’un filtre coupe-haut et de sa réso­nance asso­ciée et d’un module inté­grant quatre trai­te­ments pour détruire/salir le son (tube, hard clip, bit reduc­tion, rate reduc­tion).

Sur la deuxième page, on retrouve une partie mixage, avec les volumes, pano­ra­miques et les envois vers les réverbes et délais pour chaque instru­ment. Les para­mètres de ces deux derniers trai­te­ments se trouvent sur le troi­sième onglet, avec les diffé­rents modes de lecture. Pas grand-chose à repro­cher à la B-Box, même si elle reste très clas­sique. Nous aimons le nombre de sons (128) par instru­ment, même si les trois vélo­ci­tés ne sont qu’une varia­tion de volume : Il n’y a en fait qu’un seul fichier par son, nous pouvons le véri­fier dans le program tree. De plus, certains sons sont un peu datés, ce qui peut cepen­dant avoir son charme ou peut être un effet de genre. Voici donc un instru­ment sympa­thique qui manquait à HALion, qui fait le job sans trans­cen­der le genre.

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We are the world

Steinberg HALion 5

Les deux derniers instru­ments manquaient aussi à HALion, et se glissent dans la caté­go­rie « World music ». Le premier se dénomme World Instru­ments et regroupe tout une série d’ins­tru­ments ethniques pouvant être joués manuel­le­ment ou via le fidèle arpé­gia­teur inté­gré. Chose inté­res­sante, au-delà des clas­siques sections filtre et amp (avec leurs enve­loppes respec­tives), on dispose d’une section « gamme orien­tale » permet­tant de bais­ser d’un quart de ton certaines notes de la gamme. L’ins­tru­ment faisant appel à des samples, et vu le nombre d’ins­tru­ments dispo­nible, on reste loin des banques spécia­li­sées dans le domaine (et qui roulent avec Kontakt géné­ra­le­ment). D’ailleurs, Stein­berg ne cache pas ses inten­tions à l’écoute des diffé­rents présets qui n’hé­sitent pas à ajou­ter des délais et autres effets qui n’au­raient pas leur place dans une compo­si­tion voulant sonner authen­tique. Clai­re­ment, cet instru­ment se destine plus aux compo­si­teurs de musique élec­tro­nique ou pop dési­reux d’ajou­ter une touche origi­nale à leurs morceaux, et dans ce cas-là, World Instru­ments fait la blague sans trop de problèmes.

Steinberg HALion 5

L’autre instru­ment, « World Percus­sion », est le pendant ryth­mique du précé­dent. Cette fois-ci, tous les para­mètres sont regrou­pés en une seule page, avec les huit boutons de varia­tion permet­tant de rappe­ler des grooves, une série de potards « perfor­mance » dont le rôle est de modi­fier certains para­mètres affec­tant les rythmes joués (swing, vélo­cité, gate), et enfin les clas­siques sections filtre et amp. À l’écoute, nous ferions la même remarque que pour les World Instru­ments, mais cela peut-être parfois plus embê­tant ici. La petite taille de la banque et le manque de couches de vélo­cité et de round robin engendrent parfois des effets mitraillette qui donnent un rendu arti­fi­ciel pas forcé­ment bien­venu lorsque l’on parle d’ins­tru­ments ethniques. On pourra donc les utili­ser dans des produc­tions pop et élec­tro, pour donner une certaine couleur à un morceau, mais il sera plus compliqué de construire un morceau centré sur ces percus­sions. Pour cela, il existe des instru­ments virtuels chez d’autres éditeurs…

World Instru­ments
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  • World Instru­ments 00:48
  • World Percus­sion 00:32

En effet

Steinberg HALion 5

Stein­berg n’a bien évidem­ment pas ajouté que des nouveaux instru­ments, il en aussi profité pour inté­grer des trai­te­ments qu’il possé­dait déjà parfois. On retrouve donc le VST Amp de Cubase, que nous avons déjà évoqué avec le Model C, ainsi que d’autres joyeu­se­tés aux inter­faces austères, mais simples et effi­caces, telles qu’une Wah wah, un flan­ger, un chorus de type ensemble, un octa­ver et une satu­ra­tion à bande. Côté réverbe, nous avons le plai­sir de retrou­ver REVe­rence, qui équipe déjà Cubase 7 et qui est à convo­lu­tion, et côté EQ, Stein­berg nous grati­fie de StudioEQ, un 4 bandes para­mé­triques.

Couper en tranches

Steinberg HALion 5

Lorsque que l’on ouvre le capot de l’édi­teur audio, on tombe sur un nouveau mode slicing qui permet à la fois d’im­por­ter des samples prédé­cou­pés aux formats REX 1 ET 2 en les glis­sant et dépo­sant direc­te­ment dans l’édi­teur ou dans le Program Tree depuis Cubase ou votre navi­ga­teur de fichiers. Mais aussi et surtout, il est possible de décou­per soi-même n’im­porte quel fichier via la fenêtre d’édi­tion de sample. Il faudra pour cela char­ger le fichier en le glis­sant-dépo­sant, en ajus­tant le seuil et la sensi­bi­lité du détec­teur de tran­si­toires (on peut aussi décou­per suivant la grille ryth­mique), et enfin en réglant la longueur mini­male des tranches. Il est ensuite possible d’ajou­ter et reti­rer des marqueurs manuel­le­ment, pour ensuite créer des zones qui s’ajou­te­ront au program tree. On pourra régler diffé­rents para­mètres pour chaque tranche : le pitch, réso­nance, distor­sion, filtre, les niveaux, le pano­ra­mique et les envois vers les 4 auxi­liaires. L’uti­li­sa­tion du slicing est donc assez simple et effi­cace, et la détec­tion fonc­tionne plutôt bien. On aime aussi le drag and drop systé­ma­tique : vous voulez chan­ger la caisse claire d’une boucle de batte­rie ? Il suffit de glis­ser le nouveau sample sur la tranche de la caisse claire, et c’est fait !

Moi je stoppe, sur mon Flex

Un des gros atouts de HALion et de HALion Sonic, c’est le Flex­Phra­ser. Lors du test du premier HALion Sonic, notre cher Los Teignos l’avait d’ailleurs adoré, bien qu’il lui repro­chait son inca­pa­cité à éditer les phrases/grooves.

Steinberg HALion 5

Eh bien vous savez quoi ? Avec cette nouvelle version version du Flex­Phra­ser, HALion permet d’édi­ter les phrases, avec les para­mètres de pitch et vélo­cité et un step sequen­cer 32 pas, mais vous pouvez aussi et surtout expor­ter le fichier vers une piste de Cubase en glis­sant/dépo­sant, tout simple­ment. Et ça n’a l’air de rien, mais c’est énorme : on appré­cie vrai­ment ce genre d’in­té­gra­tion quand on est utili­sa­teur du séquen­ceur made in Stein­berg. Il est aussi possible d’im­por­ter un fichier MIDI vers le Flex­Phra­ser, afin de quan­ti­fier l’ar­pé­gia­teur avec un groove exis­tant. En revanche, toujours pas de véri­table navi­ga­teur de présets du même genre que Media­Bay, dommage. Sachant que l’on peut insé­rer ce module partout, il reste une grosse force d’HA­Lion, car il permet d’avoir des parties (parfois) crédibles en quelques secondes. Évidem­ment, on aime­rait toujours plus de présets…

L’autre gros point fort pour les utili­sa­teurs de Cubase, c’est la compa­ti­bi­lité VST Expres­sion 2 dont la première version a été intro­duite avec Cubase 5. La 6e mouture s’est char­gée d’amé­lio­rer le tout en incluant le Note Expres­sion, l’Ex­pres­sion Maps et le VST Dyna­mics (voir test de Cubase 6). Grosso modo, le Note Expres­sion permet de créer des modu­la­tions pour chaque note indi­vi­duel­le­ment, ce qui casse une des limi­ta­tions du MIDI. Ainsi, si vous avez un accord simple, il est possible d’ap­pliquer un para­mètre sur une seul de ces trois notes. L’Ex­pres­sion Maps et le VST Dyna­mics s’oc­cupent quant à eux des arti­cu­la­tions qui sont parfois dispo­nibles avec un instru­ment virtuel (trom­pette en sour­dine ou pas, par exemple) et des nuances (pianis­simo, forte…).

Et la banque de sons?

La banque de son est restée à peu près la même par rapport à l’an­cienne version, mais a quand même comblé quelques manques grâce aux instru­ments World qui manquaient avant à l’ap­pel. Pour le reste, la banque est homo­gène et sans défaut flagrant, mais sonne quand même parfois très « works­ta­tion des années 90 », ce que certains ne manque­ront pas d’ap­pré­cier… Un revi­val des cuivres façon géné­rique de l’émis­sion « Une famille en or » verra le jour ces prochains mois, qui sait. Si le groupe MGMT en met sur son prochain album, ça peut accro­cher. Globa­le­ment, certains sons manquent de couches de vélo­cité et de round robin pour être réalistes.

Le scrip­ting pour les nuls

Steinberg HALion 5

On termine avec le module Mega­Trig qui a lui aussi évolué et qui permet de créer des scripts simples assez faci­le­ment via une série de déclen­cheurs (trig­gers). On donnera donc une (ou une série) de condi­tion(s) qui lais­sera passer les notes (ou pas) vers le module que l’on voudra. Parmi les condi­tions dispo­nibles, on retrouve notam­ment la vélo­cité, la vitesse de jeu, le lega­to… Il est donc possible de ne jouer certains samples que si les notes dépassent un certain seuil de vélo­cité, ou si elles sont jouées legato, par exemple. Deux opéra­teurs logiques sont dispo­nibles, AND et OR, ET et OU en français, ce qui permet­tra de choi­sir si toutes les condi­tions doivent être remplies, ou certaines seule­ment. On pourra aussi inver­ser une condi­tion via le bouton NOT, et une petite loupiote virtuelle permet­tra de véri­fier en temps réel si la condi­tion est remplie, pratique. Ce module permet­tra à certains de mettre les mains dans le cambouis sans trop se prendre la tête. Quand on voit le scrip­ting de Kontakt autre­ment plus puis­sant (le manuel pour la partie scrip­ting fait plus de 200 pages), Mega­Trig à côté, c’est Pipo et Molo font du ski, bonne nuit les petits, un suppo et au lit. Nous sommes donc bien loin de la complexité de l’échan­tillon­neur de Native Instru­ments, mais cela aura le mérite de combler un certain public dési­reux de se faire la main avant de passer aux choses très sérieuses.

Conclu­sion

HALion n’est pas un mauvais logi­ciel en soi, il a même de grandes quali­tés, à commen­cer par son inter­face graphique malléable à souhait, son Flex­Phra­ser, ses synthés très sympa­thiques, son orgue et son Mello­tron effi­caces, sans parler de ses faci­li­tés d’uti­li­sa­tion multiples : compa­tible VST Expres­sion 2, ses glis­ser/dépo­ser à tous les étages, son Mega­Trig inté­res­sant pour les débu­tants, ses présets et sa Media­Bay… Mais en face, il y a du lourd, avec notam­ment Kontakt qui propose une grosse banque de sons, un scrip­ting avancé et une tripo­tée d’édi­teurs tiers plus talen­tueux les uns que les autres, et Mach­Five qui lui aussi surclasse HALion en termes de banques de sons et propose de la synthè­se… La peti­tesse de la banque de sons se fait sentir sur certains instru­ments qui sonnent datés et manquent cruel­le­ment de layer et/ou round robin pour convaincre. On aurait aimé que HALion soit un peu moins onéreux afin de faire pencher la balance en sa faveur, mais il coûte aussi cher que ses concur­rents directs qui gardent des avan­tages certains. Néan­moins, si vous êtes plutôt orienté élec­tro, Cuba­sien, inté­ressé par la synthèse et que les nouveaux instru­ments vous bottent, HALion peut deve­nir votre nouvelle boîte à outils prête à exci­ter votre créa­ti­vité.

 

 

  • Interface modulable à souhait
  • Compatible VST Expression 2
  • Nouveau FlexPhraser pratique
  • Plein de présets pour tout, classés par attributs
  • HALion Sonic 2 inclus
  • Bonne section d’effets
  • MegaTrig ou le script pour les nuls
  • Trois nouveaux synthés dont un granulaire de qualité
  • Model-C et HALiontron simples et efficaces
  • Instruments orientés World Music
  • Glisser/déposer systématique sur l’audio et le MIDI
  • REVerence et simulateur d’ampli intégré
  • Demande un peu de temps pour le prendre en main
  • Petite banque de sons en termes de poids (moins de 12 Go)
  • Certains sons acoustiques très datés
  • Pas de synthèse FM
  • Pas de .sfz en import ou de Kontakt scripté
  • Manque de banques d’éditeurs de tiers conçues pour HALion
  • Quelques lenteurs dans l’interface
  • Protection eLicenser parfois gênante
  • Pas Retina ni plein écran sur Mac

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