Alors que Avid et Cakewalk ont dégainé les nouvelles versions de leurs séquenceurs phares respectifs juste avant Noël, Steinberg se devait de répondre et de profiter du NAMM afin de libérer la version 6 tant attendue de Cubase. Si cette nouvelle mouture ne chamboule pas les fondations bien établies du séquenceur, elle apporte son lot de nouveautés appréciables, tant au niveau de l’ergonomie que des fonctionnalités.
Comme tous les deux ans, Steinberg fait donc un lifting de son séquenceur, et les détenteurs de la précédente version doivent repasser à la caisse. Pour eux, la question est donc de savoir si la mise à jour, vendue environ 150€, vaut le coût. D’autres utilisateurs, n’ayant jamais utilisé Cubase, seront curieux de comparer le nouveau bébé venu d’Allemagne à leurs outils actuels. Le prix de Cubase 6 (600€ environ) se situe d’ailleurs dans la bonne moyenne des séquenceurs haut de gamme. Évidemment, on ne peut répondre directement à la question « dois-je acheter ce nouveau Cubase ? », car les profils utilisateurs peuvent être très différents, et chacun peut avoir sa propre manière de faire de la musique. De fait, de nouvelles fonctionnalités peuvent faire pleurer de joie certains, et n’exciter que l’indifférence chez d’autres.
Nous étudierons donc soigneusement toutes les nouvelles fonctionnalités de ce Cubase 6, et libre à chacun de déterminer si ces dernières sont d’utilité personnelle, ou pas. Quoi qu’il en soit, les nouveautés sont nombreuses et toucheront un vaste panel d’utilisateurs, du guitariste habitant dans une chambre de bonne, au féru de boucles jamais au bon tempo, en passant par l’obsédé de MIDI et de banques de sons ou par le batteur au rythme flottant.
Mais commençons par le protocole de test : Cubase 6 a été installé sur notre iMac équipé de Snow Leopard, permettant de tester les déclinaisons 32 et 64 bit du séquenceur. Les deux versions se sont montrées relativement stables (un seul plantage à déplorer), mais il est à noter que certains plug-ins n’ont pu être chargés dans la version 64 bit, à cause d’une incompatibilité avec le VST Bridge permettant normalement de faire fonctionner les plugs 32 bit avec un séquenceur 64 bit. On remarque aussi que sous Mac, les plugs passant par le VST Bridge ne permettent pas le drag’n drop de la fenêtre du logiciel vers le séquenceur, ce qui peut être handicapant dans certains cas. De plus, tous les plug-ins utilisant le VST Bridge se partageront 4 Go de mémoire, même si votre ordinateur en possède 16Go… Le lecteur désireux de passer à la version 64 bit devra aussi savoir que certaines fonctions sont encore inaccessibles, comme l’export MP3 et OMF, les VSTi Tonic, Embracer et Monologue, ou encore le ReWire (la faute à Propellerhead sur ce coup-là). Veuillez aussi vérifier la disponibilité de vos plug-ins en 64 bit, ou leur compatibilité VST bridge.
Ces quelques détails notés, nous pouvons maintenant découvrir cette sixième version de Cubase… Nous n’aborderons dans ce test que les nouveautés de la version 6, nous recommandons donc de lire le test de la version précédente pour les lecteurs ne connaissant pas du tout le soft.
Rayon cosmétique, confort et bien-être
Avant d’installer le logiciel grâce à l’image disque téléchargée (7,25 Go), nous récupérons les fichiers .pdf servant de documentation. On déplore l’absence de doc papier, mais vu sa taille (700 pages), on apprécie la fonction recherche et par la même occasion nous sauvons quelques arbres. On aime aussi le fait que Steinberg mette à disposition une douzaine de tutoriels vidéos, qui sont très informatifs et aideront les débutants à trouver leurs premiers repères.
À l’ouverture de Cubase 6, on remarque un léger lifting de l’interface graphique, qui nous semble plus lisible et un peu plus jolie. Rien de transcendant, mais on apprécie. On peut même changer les couleurs des VU-mètres de la table de mixage, la luminance des boutons, leur nuance, clarté ainsi que leur intensité !
Au rayon confort, on retrouve la fonction MIDI Learn directement dans l’interface de Cubase et ce, pour tous les plug-ins VST3, au niveau de la fenêtre des Quick Controls, que l’on pourra retrouver rapidement (d’où le nom!) dans la colonne située tout à gauche de la fenêtre projet. Cette colonne aura d’ailleurs un grand rôle et sera très utile pour plusieurs raisons. Que ce soit pour les pistes MIDI ou audio, on aura directement accès à pas mal de paramètres, en plus des Quick Control (contrôles instantanés en français) : les effets d’insert, les égaliseurs, les envois d’effet, le bloc-note et la voie pour l’audio, et l’Expression Map, le Note Expression (on en reparlera plus tard), et les inserts MIDI pour les pistes…MIDI. On retrouve d’ailleurs cette colonne, affublée de paramètres différents dans le Key Editor (quantifier, transposer, longueur) et le Sample Editor (les repères, l’audiowarp et autres joyeusetés) afin d’éditer respectivement les fichiers MIDI et audio. Cela donne une cohérence entre la fenêtre projet et les fenêtres d’édition qui est plutôt la bienvenue. Avant de justement plonger dans les nouvelles fonctions du Sample Editor, nous constatons qu’il est désormais possible de stocker les fichiers du MediaBay (qui regroupe les samples et boucles) sur un disque dur externe et de l’emporter partout avec soi. Dans le même genre, il sera aussi possible d’exporter les notepads de chaque piste dans fichier texte, ça peut servir. Une dernière petite attention sympa : il n’est désormais plus possible d’effacer une piste via la touche « supprimer » du clavier. Ouf, fini les erreurs de manipulation !
Mais il est temps de passer aux choses sérieuses, de charger quelques fichiers audio et de les ouvrir avec le Sample Editor regorgeant de fonctionnalités plutôt sympathiques.
Coupé en tranches
Après avoir double-cliqué sur un événement audio, la fenêtre Sample Editor (éditeur d’échantillon en français) s’ouvre et l’on découvre les nouvelles fonctions dans la colonne de gauche. Que l’on veuille slicer (couper en tranche), ou utiliser l’AudioWarp (introduit dans la version 5 de Cubase), il faudra commencer par poser ses repères. Pour ce faire, on dispose d’un outil assez pratique et diablement efficace. Grâce au fader de seuil, le logiciel pose des repères sur plus ou moins de transitoires, à vous de voir ensuite ce dont vous avez besoin. Dans la majorité des cas, on voudra un repère placé sur l’attaque de chaque note pour ensuite transformer ces repères en tranches si l’on veut slicer (utile notamment pour les parties rythmiques), en Warp Tabs si l’on veut utiliser l’AudioWarp (pour recaler une voix ou un instrument) ou encore en note MIDI si l’on veut faire du Drum Replacement par exemple. On retrouve aussi d’autres possibilités, comme le fait de pouvoir créer un groove que l’on pourra retrouver dans le menu quantize (pratique pour caler une ligne de basse sur un groove de batterie en deux coups de cuillère à pot), ou encore créer des marqueurs, des régions ou des événements. Voici un exemple de recalage de guitare grâce à l’AudioWarp :
Si l’ont veut, par exemple, slicer une batterie, on convertira les repères en tranches, que l’on quantifiera sur la grille voulue. Jusque-là, rien de bien transcendant me direz-vous. Mais là où Cubase fait très fort, c’est dans le cas d’une batterie multipiste. En effet, si l’on regroupe toutes les pistes dans un dossier et que l’on pose des repères sur certaines pistes (souvent la grosse caisse, la caisse claire et le charley, beaucoup moins souvent la room ou les overheads), il sera alors possible de découper le tout en tranches suivant certaines règles. Grâce à un système d’étoiles, on pourra prioriser le découpage en fonction de la piste de la grosse caisse ou de la caisse claire. Une fois le tout découpé, on se retrouve donc avec toutes les pistes hachées aux mêmes endroits, et l’édition (le déplacement, la quantification), ne se fera que groupée. On évite ainsi tous les problèmes de phase. On pourra ensuite choisir d’appliquer des crossfades automatiques afin d’éviter les clics audio. Si je vous dis que tout cela est disponible dans une seule et même fenêtre (le panneau de quantification) et qu’il nous faut seulement quelques dizaines de secondes pour réaliser le tout…vous commencez à vous rendre compte qu’il est simple et rapide de recaler une prise de batterie multipiste sur le tempo de la chanson. En guise d’exemples, nous avons utilisé une batterie multipistes (overhead, room, grosse caisse, caisse claire, charley) pas du tout en place (mais alors, pas du tout), que nous avons ensuite recalée en quelques secondes via Cubase. Le résultat est plutôt satisfaisant, même si on peut entendre quelques coupures dans les pistes d’overhead et room. Dans le deuxième exemple, cela est principalement dû au fait que le charley est ouvert, le moindre crossfade est alors fatal ! On se rend compte que sur le premier exemple, avec un charley fermé, le résultat est plus convaincant.
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Voici une vidéo montrant la détection des transitoires et la quantification audio multipiste :
Les repères étant placés, nous en avons profité pour faire du Drum Replacement. Nous avons donc créé une piste MIDI et nous l’avons assignée à Groove Agent. Le résultat est très satisfaisant et nous l’avons réalisé en quelques minutes seulement. Le gros point fort de cette sixième version de Cubase est de fournir des outils et une ergonomie qui permettent de travailler rapidement et d’obtenir des résultats très honnêtes qui auront besoin d’être peaufinés dans certains cas.
Mais l’une des grosses nouveautés qui va ravir les utilisateurs de boucles et les personnes utilisant le pitch-shift à tire-larigot, c’est l’arrivée des algorithmes de zplane, élastique Pro et élastique efficient. Dans la version 5, Steinberg nous avait déjà fait l’honneur d’inclure élastique Soloist V2 pour son VariAudio qui permet de réajuster la hauteur et le placement de voix ou d’instruments monophoniques. L’éditeur enfonce donc le clou en incluant ces nouveaux algorithmes qui permettent de pitch-shifter avec une qualité jamais vue auparavant dans Cubase. Pour tester l’engin, nous avons composé rapidement une petite musique avec les boucles incluses dans le MediaBay, et nous avons ensuite diminué puis augmenté le tempo via la piste idoine. Le tout est donc fait en temps réel, pas de bounce.
Comme vous pouvez l’entendre, le résultat est vraiment très convaincant, même avec des réglages extrêmes. La version Efficient permet de soulager un peu le processeur sans trop perdre en qualité, tandis que trois modes donneront à l’utilisateur le choix de favoriser la précision du rythme, de la hauteur ou encore de lier les deux, à la manière d’un magnétophone à bande.
Enfin, sachez qu’il sera aussi possible de scanner un fichier audio afin d’en extraire son tempo. Cette fonction est très pratique pour les enregistrements qui n’ont pas été faits au clic, Cubase créera après quelques secondes de moulinage une piste tempo fluctuante et suivant parfaitement la piste originale. Cela a pour conséquence un editing plus rapide et donne la possibilité de rajouter des instruments virtuels puis de les quantifier au groove du morceau beaucoup plus facilement. Pratique pour les musiciens pas toujours très carrés.
Ces derniers seront d’ailleurs aussi ravis d’apprendre que le comping a été amélioré et devient beaucoup plus ergonomique…
Oh, la belle prise
Tous les musiciens ne sont pas de grands performeurs, et certains ont besoin de faire plusieurs prises afin d’atteindre leur meilleur niveau. On se retrouve alors avec différents fichiers audio sur notre piste et l’on a souvent besoin de découper, et de faire un best of des prises afin d’obtenir LA performance parfaite. Bien sûr, cette étape, appelée comping, était déjà possible dans les versions précédentes de Cubase, mais Steinberg a cette fois-ci travaillé son ergonomie et faire du comping devient désormais un véritable plaisir. Pourquoi ? C’est ce que nous allons découvrir.
Lorsque vous enregistrez, vous avez la possibilité de le faire en boucle et les différentes prises s’empileront automatiquement. Elles seront alors toutes accessibles en activant la fonction « lane » sur la piste. Il ne vous reste plus qu’à découper les prises en différentes parties (un coup de ciseaux coupe toutes les lanes simultanément), puis à cliquer sur les parties que vous voulez garder. Plus besoin de déplacer les événements, on fera ainsi moins de bêtises et on gagnera du temps. Des boutons solo sont disponibles sur chaque lane, afin d’écouter une prise en particulier avant de la sélectionner, ou pas.
Une autre petite amélioration, c’est le fait que les pistes situées dans un même groupe soient désormais liées au niveau de l’édition. Ceci est très utile pour les enregistrements multipistes (un instrument, plusieurs micros), comme on a pu le voir dans le paragraphe précédent. Au final, ces nouvelles fonctionnalités ne sont pas spectaculaires, mais apportent un gain de confort indéniable, permettent de minimiser les erreurs de manipulation et de gagner du temps.
Mais les nouveautés ne concernent pas que l’audio, le MIDI a aussi le droit à ses fonctions inédites, et pas des moindres…
L’expressionnisme
Commençons par la plus grosse nouveauté concernant le MIDI, j’ai nommé le Note Expression. Que se cache-t-il derrière ce nom ? Quelque chose de très simple, mais de très puissant. Autrefois, lorsque l’on enregistrait un instrument MIDI polyphonique, les différentes notes simultanées pouvaient être contrôlées par différents paramètres, comme la modulation, le pitch ou encore le volume. Mais ces derniers affectaient obligatoirement toutes les notes d’un accord. Dorénavant, il est possible d’éditer ces paramètres sur une seule note composant un accord, ce qui donne des possibilités énormes. Je m’explique : si vous jouez trois violons virtuels en même temps sur votre clavier (en faisant un accord), il sera possible d’appliquer un paramètre (disons la modulation) sur une seule des trois notes. Cela peut servir aux férus de banques de sons désireux de gagner en réalisme, ou encore aux explorateurs sonores toujours plus avides de nouvelles possibilités.
On repère aussi une autre nouveauté pratique au rayon MIDI, les scaling tools. Ces outils vous permettront d’éditer tout un groupe de notes MIDI en un clic de souris, pour augmenter ou baisser par exemple leurs valeurs concernant un paramètre, tout en gardant la même échelle, ou encore appliquer un fade in ou fade out, comme dans cette vidéo :
On note aussi la possibilité d’importer des Key Switches avec certains instruments virtuels compatibles (comme HALion Symphonic Orchestra ou Sonic SE par exemple !), ou encore la gestion des Dynamics (nuances en français) dans le Key Editor. Ainsi, les pianissimo, mezzo forte ou fortissimo (parmi les 12 symboles) issus de l’éditeur de partition sont disponibles dans les articulations de l’éditeur clavier. Pratique, quand on utilise un plug compatible VST 3.5. Notons que les nuances peuvent être contrôlées par la vélocité, le volume ou un autre CC.
Il est temps à présent de lâcher son clavier MIDI et de le troquer contre une guitare électrique : ça va rock’n roller.
On va racker
Tout comme Logic avec son Amp Designer, Samplitude et son Vandal, Pro Tools et son Eleven Free, Sonar et son Guitar Rig 4 LE ou encore Digital Performer et son Custom ’59, Cubase propose désormais un simulateur d’ampli de guitare fait maison, j’ai nommé VST Amp Rack (prix de l’originalité patronymique 2011). Ce plug-in regroupe toute une série d’amplis (7 en tout) simulant les plus grands noms du monde de la guitare : Marshall, Fender, Vox et compagnie.
Chacun dispose de sa propre enceinte, et il sera possible de placer, avant ou après le préampli, toute une série de pédales : délai, chorus, overdrive, fuzz, octaver, tremolo, flanger, phaser, réverbe, EQ… Personne ne manque à l’appel à part peut-être une whammy, une disto, un harmonizer ou encore un ring modulator. Côté interface, les petits gars de chez Steinberg ont opté pour le « simple et efficace ». On dispose de 6 onglets : un pour les effets placés avant le préampli (on peut en brancher 6), un pour les amplis, un pour les enceintes, un pour les effets placés après l’ampli (on peut en brancher 6 aussi), un pour le positionnement des micros, et enfin un pour le master incluant un égaliseur trois bandes, un accordeur et un volume général. À noter que les effets peuvent se placer dans n’importe quel ordre.
Dans l’ensemble, les sons nous ont convaincus pour un plug-in fourni avec un séquenceur. Le soft est simple, mais va droit au but, le son n’est pas trop écrasé en crunch et les distos ne sont pas ridicules. On peut donc commencer à travailler sans problème. On regrettera juste l’absence d’ampli pour bassistes, ou encore le fait que seulement deux micros soient disponibles (un SM57 et un U87). De plus, on devra obligatoirement les placer au même endroit (7 possibles). Nous sommes loin de la flexibilité d’un Guitar Rig 4, mais c’est gratuit (enfin, faut quand même acheter Cubase 6 !). Enfin l’accordeur nous a paru un peu endormi, et il est resté peu précis lors de ses phases éveillées. Malgré tout, nous saluons l’arrivée de ce plug qui comble un manque qui faisait défaut aux précédentes versions du séquenceur.
- Les Paul Sature00:26
- Les Paul Sature 200:12
- Esquire Clair 100:31
- Esquire Clair 200:31
- Esquire Crunch 100:21
- Esquire Crunch 200:16
HALion enfants de la patrie…
Une autre grosse nouveauté dans la sixième version de Cubase est l’apparition d’une version allégée d’HALion Sonic, qui fût testée sur notre site et apprécié par notre très cher Los Teignos, un très bon point. Je vous invite donc à jeter un coup d’oeil à cet article, afin de vous faire une idée du soft qui s’avère être très complet et pratique à utiliser. Notez que si vous tombez amoureux du soft, Steinberg vous proposera une offre d’upgrade de la version SE à la version complète. Mais alors, quelles sont les principales différences entre cette version allégée et la version complète ? Premièrement, l’édition est inexistante dans la version SE, mais une série de contrôleurs (les Quick Controls) vous permettra quand même de modifier certains paramètres choisis par l’éditeur. Vu les possibilités d’édition de la version complète, il sera très tentant aux plus tweakers d’entre nous de lâcher les 200€ (seulement 50€ de rabais, donc) nécessaires pour la mise à niveau. Le mode stand alone a lui aussi disparu, ainsi que la réverbe REVerence (mais qui est dans Cubase 6). On note aussi l’absence de l’arpégiateur/arrangeur Flex-P, qui nous avait beaucoup plu lors du test d’HALion Sonic, et évidemment la banque sonore est moins fournie en presets et en sons. Il est en tout cas fort appréciable d’avoir une workstation comme HALion Sonic, même épurée de quelques fonctions, directement dans la boîte de Cubase 6. HALion Sonic SE remplace donc avantageusement HALion ONE et tous les sons de ce dernier sont inclus dans le Sonic SE. En bref, le soft est un couteau suisse qui peut vite se révéler indispensable. Pour finir, sachez qu’une version limitée à 60 jours d’HALion Symphonic Orchestra est disponible pour les utilisateurs de Cubase 6.
Loopmash a quant à lui subi un lifting et passe en version 2. On observe l’arrivée de 20 nouveaux effets taillés pour le slicing, ainsi que deux fois plus de scènes (soit 24). Ces dernières peuvent être glissées et déposées dans tous les sens, et un undo/redo vous permettra de tâtonner sans tout casser. On pourra aussi glisser/déposer des tranches d’une piste à une autre, et même vers Grove Agent One, sympa. Une mise à jour appréciable qui ravira à coup sûr les fans d’électro et de dancefloors.
Pour finir, parlons prix. Cubase 6 est disponible à 600€ sur le site de l’éditeur et parfois moins en magasin, ce qui reste dans la bonne moyenne des séquenceurs haut de gamme. De plus, l’offre en matière de plug-ins n’a plus à rougir face à la concurrence depuis l’arrivée de VST Amp Rack et HALion Sonic SE dans le bundle. Si on peut constater qu’une fonction comme VariAudio reste absente chez quelques concurrents, on regrettera le manque d’un outil pour le live, à la manière de Mainstage dans Logic.
Conclusion
Cubase nous revient deux ans après la version 5 avec une mouture comblant pas mal de manques, grâce à son VST Amp Rack ou encore HALion Sonic SE. Les améliorations ergonomiques sont nombreuses, et nous saluons l’arrivée des scaling tools, des lanes et d’un editing multipiste grandement simplifié. Ajoutez à cela un nouvel algorithme de Time Stretch emprunté à Zplane, une meilleure détection des transitoires, et le VST Expression 2 (nuances, note expression), et vous obtiendrez une mise à jour convaincante, que ce soit pour les guitaristes, les loopistes, les MIDIstes, ou les éditistes. On regrettera juste la non-évolution des pistes instruments, l’impossibilité d’éditer les pistes freezées et une version 64 bit amputée de quelques fonctions et incluant un VST Bridge pas toujours très stable ni pratique dans certaines configurations. Mis à part ça, Cubase 6 est un très bon cru, qu’on se le dise !