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Exemples d'albums bien ou mal masterisés

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Sujet de la discussion Exemples d'albums bien ou mal masterisés
Bonjour,

Avec cette course aux dB en plus, et au son de plus en plus compressé pour sonner plus fort que son voisin, j'aimerai bien que des spécialistes du mastering nous donnent des exemples d'albums d'artistes ou de groupes qu'ils jugent bien ou mal masterisés.

Cela permettrait d'éduquer un peu plus nos oreilles vers un son de meilleure qualité.
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Pour rester dans le sujet et proposer quelquechose je vous conseille une perle: Emilie Simon "The big machine" qu'on m'a justement offert.
Une perle dans ce qu'on fait de plus mauvais artistiquement et techniquement parlant. Voilà c'est ça la vraie réussite: sortir des références plein les interviews, multiplier les collaborations et le copinage et enregistrer aux USA.
Résultat: Une des pires bouillies sonores que j'ai jamais entendu, mixage et vocaux sans aucunes nuances, son complètement aseptisé. Chapeau l'artiste.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Ah bon alors selon toi puisque mon information n'est pas vérifiable l'ingé son dans sa cabine et l'artiste va se dire c'est mieux que ça soit fort ça fera chier le voisin zikos d'a coté?... Pour leur ego?Et tu crois vraiment qu'il soit indépendant dans leur jugement?

Ce n'est pas un jugement de valeur c'est une loi de marché. Bien sur qu'un ingé son anticipe cela. Le principe éternel qu'on entend concernant le mastering c'est "il faut que ce soit écoutable sur n'importe quel support".
Quels sont les supports consacrés à la musique aujourd'hui? Le MP3, le téléphone portable, le PC portable, la télévision, la radio, l'autoradio, les chaines hifi dites "micro", les salons divers pour je ne sais quel expo et j'en passe. Les supports consacrés à la diffusion ont augmentés de façon exponentiel donc cette loi va de pair avec la technologie musicale et c'est tout à fait vérifiable à mon sens.
Ce n'est pas l'une des seules raisons mais ça en fait partie c'est une certitude.

Je me méfie des soit disant parti pris artistique dans le mastering.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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et les remasters des beatles?
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Ben c'est du beatles pour iPod 

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Bien que je ne sois (largement) pas très connaisseur en mastering, le dernier album qui m'a littéralement emballé question sonorité/présence globale c'est "Blues 3rd" de JJ Milteau. C'est propre, çà n'agresse pas l'oreille, c'est faussement simple, ça respire !
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Citation de : Gianni andon
Ah bon alors selon toi puisque mon information n'est pas vérifiable l'ingé son dans sa cabine et l'artiste va se dire c'est mieux que ça soit fort ça fera chier le voisin zikos d'a coté?... Pour leur ego?Et tu crois vraiment qu'il soit indépendant dans leur jugement?

Ce n'est pas un jugement de valeur c'est une loi de marché. Bien sur qu'un ingé son anticipe cela. Le principe éternel qu'on entend concernant le mastering c'est "il faut que ce soit écoutable sur n'importe quel support".
Quels sont les supports consacrés à la musique aujourd'hui? Le MP3, le téléphone portable, le PC portable, la télévision, la radio, l'autoradio, les chaines hifi dites "micro", les salons divers pour je ne sais quel expo et j'en passe. Les supports consacrés à la diffusion ont augmentés de façon exponentiel donc cette loi va de pair avec la technologie musicale et c'est tout à fait vérifiable à mon sens.
Ce n'est pas l'une des seules raisons mais ça en fait partie c'est une certitude.

Je me méfie des soit disant parti pris artistique dans le mastering.

Non non, c'est pas ce que je voulais dire. Désolé je me suis mal exprimé.

J'ai lu un interview d'un ingé son qui disait qu'il ne fallait pas croire que c'était eux qui choisissaient de compresser, mais les artistes eux même. Ce n'est donc pas lié à une évolution technique ! C'est les artistes qui veulent être aussi fort que tel ou tel autre artiste connu, et qui demandent aux ingés sons de monter le volume. La preuve est que la plupart des amateurs d'AF compressent, pas pour que leur musique passe dans un MP3, mais parce que c'est le standard actuel. Parce qu'ils se disent que dans une playlist, leur musique va paraître rikiki par rapport à d'autres. Il me semble que c'est la concurrence qui produit cette surenchère dans le volume.

Ca existait à l'époque du vinyl et du jukebox ! Voir cet extrait trouvé dans wikipedia :

Citation :
The practice of focusing on loudness in mastering can be traced back to the introduction of the compact disc itself but also existed to some extent when vinyl was the primary released recording medium and when 7" singles were played on jukebox machines in clubs and bars. Jukeboxes were often set to a pre-determined level by the bar owner, yet any record that was mastered "hotter" than the others before or after it would gain the attention of the crowd. The song would stand out. Also many record companies would print compilation records, and when artists and producers found their song was quieter than others on the compilation, they would insist that their song be remastered to be competitive. Also, many Motown records pushed the limits of how loud records could be made, and record labels there were "notorious for cutting some of the hottest 45s in the industry."

https://en.wikipedia.org/wiki/Loudness_war#History


En gros, ça dit que certains artistes remarquaient que leur vinyl étaient moins forts que d'autres sur le jukebox, le volume de celui-ci étant fixé. Et bien ils ont demandé un remastering pour être "compétitifs" !

[ Dernière édition du message le 11/04/2010 à 22:39:13 ]

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Je comprends pas trop pourquoi tu ne veux pas accepter ce que je dis. C'est quelque chose que tout le monde a un peu constaté et je ne suis pas le premier à le dire.
Forcément un type qui a toujours entendu l'idée d'un mastering moderne et grossi et qui crée de la musique à l'heure du MP3 et du postage sur youtube et myspace n'a plus d'autre choix que d'aligner sur cette logique là pour viser le marché et espérer attirer la clientèle et ne pas passer pour un "semi pro" qui n'a pas tous ses outils.
Parce qu'à ce compte là, si les artistes choisissent effectivement d'écraser leur musique ce sont des abrutis sourds, il y'en a et tu les a cités, et leurs auditeurs se défoncent les oreilles par pur sadisme auditif. Or il me semble qu'en audiophiles avertis que nous sommes c'est quelque chose que nous dénonçons. Ça ne peut satisfaire qu'une certaine demande de marché qui répond à un alignement technologique (qui va donc de pair avec l'économie de marché) et qui n'a pas d'oreilles pour juger.
Donc un ingé son selon toute vraisemblance répond à une demande, qui est issue d'une loi de marché et qui a découlé sur le choix des artistes.



Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

[ Dernière édition du message le 11/04/2010 à 23:13:46 ]

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Je suis tout à fait d'accord que la cause de ce phénomène est une configuration de marché, mais je ne crois pas que ça se passe exactement de la manière dont tu le dis. Après je peux me tromper.

Tu parles de demande de marché. La demande de qui ? Qui demande un son super compressé ? Les gens qui écoutent de la musique ? La plupart des gens ne savent pas ce qu'est la compression dynamique. Les maisons de disque ? A mon avis n'importe quel artiste connu peut décider de ne pas compresser le son abusément au mastering. C'est d'ailleurs ce que font certains artistes. Pourquoi pas les autres ? Peut-être que c'est eux qui le choisissent... Parce que le marché implique une concurrence, un concours de zizi quoi, c'est à celui qui sonnera le plus fort. Dans le Hip Hop et le Rock je suis persuadé que ça se passe comme ça, que c'est les artistes eux même et pas un "pouvoir au dessus" qui décide.

Tu dis qu'il me semble qu'en audiophiles avertis que nous sommes c'est quelque chose que nous dénonçons. Malgré celà, tout ce que j'écoute sur AF est très compressé, en tout cas au dessus du standard des années 70-80.

Bob Katz dit par exemple que c'est les artistes eux mêmes qui veulent un son Loud. Même dans le jazz et le classique ! Voir :

https://www.residentadvisor.net/feature.aspx?1007 :
Katz, who has worked with a full range of rock, pop, classical and jazz artists — including 150 records for the audiophile Chesky label, where he once served as technical director — paints a grim picture. “About three weeks ago, a very well-known jazz pianist, with a trio of some of the finest jazz musicians on the planet, said that he loved his master, but, ‘It's not as loud as some of the more recent things, so I'm willing to sacrifice its sound to make it a little more competitive, loudness-wise.’ I'm thinking, ‘It has come to this? Why would you have to be the least bit concerned about a jazz recording being “competitively loud”?’ I've heard that even some classical musicians are beginning ‘loudness envy.’”

Et c'est pas récent. Les beatles ont par exemple demandé à créer des vinyles plus épais pour pouvoir graver des basse plus profondes et donc avoir un gros son :

 

http://www.stylusmagazine.com/articles/weekly_article/imperfect-sound-forever.htm
This isn’t a recent thing. The "Loudness War" has been going on almost as long as pop music has existed, and probably longer—nobody has ever wanted their record to be the quietest on the jukebox or the radio. The Beatles lobbied Parlophone to get their records pressed on thicker vinyl so they could achieve a bigger bass sound more than 40 years ago. The MC5 apparently mixed their second album, Back in the USA, at such extreme volume in the studio that they failed to notice how tinny and thin it sounded—there's practically no bottom-end to it at all. Then there's Phil Spector's legendary "wall of sound" production style, mixed and mastered to sound good on tiny, tinny transistor radios, squeezing as big a sound as possible into as small a space. Three or four decades ago record companies would send out compilations of singles to radio stations on a single vinyl record—if a band or producer heard their song on one of these and it was quieter than the competitions’ song, they would call the mastering engineer and get him to up the levels until it was the loudest, even if that meant corrupting the sound quality.

[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 00:46:56 ]

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Je parle de la demande du marché de la musique qui produit tout ce que l'on consomme musicalement parlant avec nos enceintes nos pc nos téléphones etc... qui en se modernisant à crée une demande spécifique de mastering. Un mastering qui tamponne sec a toute les chances de se faire entendre partout ou il est diffusé sur n'importe quel support et de s'assurer une publicité maximale.
Il faut donner une utilité à tous les produits que l'on consomme car la musique n'est rien aujourd'hui sans système sonore. Il est là le coté mercantile de la musique. L'écoute pure a disparu au profit d'une écoute subjective.
Je vais aller loin mais si je prends l'exemple de Chopin celui ci avait un toucher si fluide et léger que l'on disait que son jeu n'était pas adapté aux salles de concerts car on ne l'entendait pas assez. Pourtant si celui-ci l'avait changé il aurait perdu toute la subtilité qui a fait la légende de son jeu.
Si les artistes se sentent satisfait de cette étape marketing aujourd'hui c'est leur problème. Les Beatles ont été précurseurs de ce coté là à une époque ou le marché de la musique se démocratisait et pouvait technologiquement proposer cette évolution autrement il n'en serait rien.
Et je ne crois pas que les artistes décident de leur sort et de toute la chaine qui va de leur inspiration jusqu'à celle de l'auditeur. Dès lors que l'on est soumis à un label, un producteur ou une machinerie de ce genre les choses ne sont plus pareilles. Ca me parait logique, sans ces institutions ces artistes nous seraient inconnus.

Donc c'est pour ça que je dis que aujourd'hui avec tous ces gadgets la musique s'apprécie de moins en moins. Les gens veulent plus du bruit qu'autre chose. C'est une violence pour les gens aujourd'hui que d'entendre un piano seul. Ça les endort...

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 02:18:32 ]

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Citation de : Gianni andon
Je parle de la demande du marché de la musique qui produit tout ce que l'on consomme musicalement parlant avec nos enceintes nos pc nos téléphones etc... qui en se modernisant à crée une demande spécifique de mastering. Un mastering qui tamponne sec a toute les chances de se faire entendre partout ou il est diffusé sur n'importe quel support et de s'assurer une publicité maximale.
Il faut donner une utilité à tous les produits que l'on consomme car la musique n'est rien aujourd'hui sans système sonore. Il est là le coté mercantile de la musique. L'écoute pure a disparu au profit d'une écoute subjective.

Oui mais si on veut comprendre le phénomène, dire cela c'est n'avoir encore pas dit grand chose. Si il y a une "demande spécifique de mastering", il faut spécifier qui est à l'origine de cette demande. Ca me parait peu probable que ce soient les consommateurs de musique. Les producteurs sans doute. Mais qui parmis ceux-ci ? Les ingés de mastering, les artistes, les cadres des maisons de disque/production ? Ou bien les producteur de matériel audio, de compresseurs, de lecteurs MP3 ? Comment s'y prennent-ils ? Par des pressions directes (compresse ton son pour que je puisse vendre des lecteurs MP3 !) ? Ou bien ce serait des accords entre maisons de disques et boites qui fabriquent des lecteurs MP3 ? Ca me parait pas très plausible.

Selon ce que je lis, ça ne marche pas comme ça. Ca se fait "tout seul" par des mécanismes de mimétismes (les artistes "challengers" imitent les "établis", qui ont un gros sons, et essaient même de "faire mieux" qu'eux (= avoir un plus gros son)) inséparables des mécanismes de marché. C'est à dire que les artistes "challengers" veulent paraître pro, et s'adaptent aux standards imposés par les pro, qui eux même son en concurrence avec les autres pro et veulent chacun montrer qu'ils ont le plus gros zizi en montrant qu'ils ont un volume plus élevé que les autres. Voilà par quelles médiations, à mon avis, les mécanismes de marché font que la compression est de plus en plus forte.

186
Bon je pense avoir tout dit je vais m'arrêter là. Si je suis ton schéma les artistes sont décideurs dans la société, il possède tous les droits pour faire la musique qu'ils veulent et la vendre à n'importe quel sauce et à n'importe qui, et s'ils font ça c'est par mimétisme crétin (il y'en a sans doute). C'est ta vision mais elle est à mon avis naïve, fantasmée et peu globale. Et je te redis que l'origine de cette demande vient de la consommation que nous faisons de la musique et de notre façon de l'envisager.
Je n'ai pas écrit un bouquin non plus là dessus pour expliquer ça de A à Z. La musique répond aujourd'hui à une demande tout comme le cinéma qui est de plus en plus exigeante et on ne peut plus faire sans ses contraintes. C'est un mécanisme pervers qui a fini par être accepté par tout le monde voilà tout.

Je te donne un exemple pour contrer les tiens, même si pour moi ce ne sont pas des sources valables car les interviews ont leur part de mensonge aussi. Voilà un extrait d'une interview de Neil Young pour son tout premier album:

"L'album en lui-même était très bon. Mais ils m'ont fichu un nouveau procédé, le CSG, sur les mixes originaux, et ça l'a tué. Le CSG, c'était ce truc de merde qui écrasait littéralement le son pour faire sonner la musique de manière identique, qu'elle soit enregistrée en mono ou stéréo. En d'autres termes, cela a tout foutu en l'air. Il a fallu que la maison de disques choisisse de tester cette idée à la con sur mon disque, mon tout premier disque. En plus, il n'y avait que moi et Jack sur ce disque. Nous avions tout enregistré à deux, piste après piste. A l'époque, je trouvais encore cette technique valable, je voulais voir si elle pouvait vraiment fonctionner. Certaines chansons datent de l'époque Buffalo Springfield. "

Et nous ne sommes qu'en 1968. Donc un mec qui postule sur un label qui va lui permettre de diffuser et de vendre sa musique à son profit ne me fera pas croire qu'il garde un contrôle total de sa musique d'un point de vue sonore. La musique répond à une logique de diffusion qui s'est métamorphosé au fil des décennies et que pour une simple question de commerce se doit de répondre à un alignement.
Les artistes l'ont bien compris aujourd'hui donc ce mastering dont ils se vantent parfois ne peut aller que dans le bon sens des choses financièrement parlant et égocentriquement parlant si tu le veut, mais c'est pour une simple question de rentabilité.


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[ Dernière édition du message le 12/04/2010 à 13:30:26 ]

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Bah, on est pas obligé d'être d'accord, un forum c'est aussi fait pour échanger des points de vue contradictoire

Je pense que le phénomène que je décris est en partie vrai. Sans nul doute qu'il y a des pressions directes, mais ce n'est pas, à mon avis, ce qui explique l'augmentation constante du "loudness".

On peut faire une analogie avec ce qui se passe dans le journalisme : pourquoi tous les grands médias parlent-ils 1) des mêmes sujets, et 2) uniquement de sujets assez conservateurs ? Est ce que ce serait les actionnaires, souvent privés aujourd'hui, qui feraient des pressions sur la direction des journaux pour que l'information serve leurs intérêts ? Sans nul doute que ce phénomène existe, mais lorsqu'on va voir dans la rédaction d'un journal, ce n'est pas ce qu'on observe essentiellement. Les journalistes sont tout de même assez libres de proposer des sujets qui leurs semblent intéressants. Par quel hazard se fait-il alors que tous les journaux parlent de la même chose ? Il suffit de regarder 2 journaux télévisés, de lire deux journaux de la presse quotidienne nationale pour s'en apercevoir.

En fait, ce qui produit l'unification de l'information, c'est la configuration dans laquelle se trouvent les journaux, c'est la concurrence entre eux, c'est le marché. Chaque journal regarde ce qui se dit dans les autres journaux, surtout les prestigieux (genre Le Monde) pour ne pas "rater" une information. Si un truc est dit au journal télé et que le journal n'a pas l'info, il va la mettre dans l'édition du lendemain. Les journalistes écrivent en écoutant la radio, ils lisent tous les quotidiens nationaux, et même internationnaux. J'ai vu le New York Times par exemple dans un rédaction d'un quotidien belge (je suis étudiant en sociologie). Voir "l'emprise du journalisme" de Bourdieu pour une analyse de ce phénomène.

Je crois qu'on a le même type de phénomène dans la musique. Je ne dis pas que les artistes sont "libres", bien au contraire, je dis qu'ils sont pris dans des rapports sociaux qui les dépassent, ceux qu'implique une configuration qui organise la concurrence, liée à l'existence d'un marché, et qu'ils contribuent sans en avoir trop conscience à l'augmentation généralisée du volume... C'est ce que je lis dans la plupart des interview des ingés de mastering, qui disent que c'est souvent les artistes eux même qui demandent de pousser le volume...

L'augmentation du loudness dans la production de CD est d'ailleurs mon sujet de mémoire de sociologie, là je suis dans la phase préparatoire du travail, mais je vais bientôt aller enquêter, dans des studios de mastering, maisons de disques, du côté des artistes, ce qui est la seule manière de comprendre vraiment

 

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Ben oui mais là si j'ai bien compris ta dernière partie nous sommes à peu près d'accord même si on dirait que tu ne m'a pas compris car je me tue à te dire que les artistes sont pris comme tu le dis dans des rapports commerciaux qui les dépassent et qu'ils créent de ce fait presque eux même, ce marché de la concurrence qui découle de l'industrie de la musique et de sa technologie. Chose que tu as omis parce que si dans ton argumentaire tu dis en gros "la course au loundness c'est un concours de bites" je suis pas sur que ce soit très convainquant.
Il faut identifier qui sont les vrais acteurs, qui dirige l'industrie, qui la nourrit et la fait vivre. Etablir une hiérarchie des différents acteurs de l'industrie phonographique, établir également les rapports qui peuvent exister avec le marché de la consommation musicale en dehors de la production de disques.

Fais moi part de ton travail je serais curieux de le lire ou même d'y contribuer même si je suis pas sûr qu'on s'entende sur tout.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Ah mais pour l'instant je n'ai que des hypothèses, normalement si elles sont fausses je ne devrais pas les retenir. C'est l'enquête qui me le dira, normalement ce travail devrait être objectif.

Après, quand je parle de concours de bite, c'est pas forcément incompatible avec l'idée de marché. Le concours de bite peut être lié à la concurrence créée par le marché. Bon, bref, dans le détail c'est beaucoup plus sofistiqué comme idée, développer ça sur un forum c'est chaud, je posterai le travail une fois finis ici, dans 1 an et demi 

 

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Et y contribuer ben je ne sais pas comment, mais si c'est possible ce serait le bienvenue

Quoi que, je dois analyser 300CD pour faire des statistiques sur l'évolution du volume RMS, des crêtes, etc. Pour ça je pourrais avoir besoin d'aide.

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Je me prète au jeu, sur des albums connus ou classiques pour la plupart, point de vue de musicien, (non)-technicien ( anti ? ) mix/master préférés ;

- Velvet undergroud ( album a la bannane ) : LE lié

- wu-tang : 36 chambers : peut-être l'équivalent en rap du garage, les voix de method man, odb et gza qui saturent parfois, l'arrière fond qui grince, le groove, la cohérence de bout en bout...

- alva noto : Unitxt : encore plus que dans les xerrox ; radicalité digitale, profondeur, homogénéité..

- The tuss : rushup edge : aprés les analords un peu inégaux, figés, là ont sent bien l'analogique sequencé et pas le fichier audio , c'est tellement incroyable que je me demande comment il a été possible de faire un mix aussi cristallin avec tout le bouzin analo. Sur mes bm15a je n'arrive pas a saisir ou s'arrète et commence les strates.

- Nirvana : in utero : le lié, le partit-pris , meilleur taf de steve albini pour moi

- Metro area : J'aime pas du tout, mais ça sonne comme du krautrock en electro, ça alterne du mat au brillant de façon vraiment harmonieuse.


Les nazes ;

Roxy music : avalon : Tout ce que je déstéste, velouté, emphase, stéréo prononcée.. musique
d'ascenseur

Pink floyd aprés syd barrett : aucun lié, du travail d'architecte, je sais c'est façile ...

Rancid : rancid 2000 : Bon j'adore cet album mais tout s'évapore dans la stéreo.






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le mastering tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, pourrait on s'en passer ?
personnellement, je m'en passerai volontiers!!! mais serait-ce le cas de monsieur tout le monde ?

la musique n'est plus écoutée, mais consommée. "ce titre la sonne moins fort que le précédent ? c'est nul, faut monter le volume . et le titre d'après va me casser les oreilles, il va falloir tout baisser... 
ils pourraient pas faire un programme qui fait ça automatiquement ? "


le paysage musical actuel est devenu ultra compressé, mais on dirait que ça ne dérange pas tant de monde que ça...
on s'y intéresse entre nous, mais ça ne fait pas beaucoup de vagues au sein de la grande masse des auditeurs.
tout comme celui qui cultive lui même son jardin s'indignant du prix et de la qualité de ce qui se vend en conserve au supermarché... finalement,il s'indigne tout seul et passe pour un marginal.
il a raison, mais la masse populaire se foutra de sa gueule.
il a déjà perdu sa guerre.

le loudness a gagné la sienne.

ce sujet ne concerne pas le grand public : il ne remplit pas son assiette, il ne lui apporte pas sa dose de sensations fortes, donc il s'en fout.
le grand public veut du son qui déchire dans son walkman et dans sa voiture.
on lui en fournit, on fait dés bénéfices, on devient riche, ça fonctionne, on continue à enfoncer le marteau.
le clou du spectacle, c'est qu'il n'écoutera pas celui qui a compris la supercherie et la dénonce.
le grand public s'en fout, il y a des sujets bien plus graves.

mais bon... c'est une bonne excuse, car ça aussi, il s'en fout

mon avis personnel, c'est qu'au dela de toute considération technique, le mastering façon loudness war, c'est comme l'aspartasme : c'est nocif, mais grand public.
et certains feront tout pour nous en faire bouffer tant que ça remplira leur portefeuille.



...
193
Je suis globalement d'accord avec toi, mais je pense que tu vois les choses d'une manière un peu trop pessimiste. Il est vrai que le grand public, à ce stade, s'en fout. Mais tu n'as qu'à regarder les liens en bas de cette page : http://www.turnmeup.org/  pour voir le nombre d'article dans des grands jounaux ou grand médias (The Guardian,Rolling Stone,New York Times,USA TODAY,BBC Radio...) qui en parlent.
Et si les grand médias commencent à en parler, les gens vont commencer à s'y intéresser.
Je pense que dans le futur les gens s'y intéresseront vraiment et qu'un jour (je l'espère) la loudness war s'arrêtera.
Lorsque ça deviendra un "problème de santé publique", et que des gens qui auront passé toute leur vie à écouter et à entendre de la musique avec 4 ou 5 db de dynamique (ou moins) auront des problèmes d'audition très jeunes, et qu'ils en auront marre d'écouter leurs albums préférés parce que ce sera devenu un supplice, les chose changeront.
Tu prenais l'exemple du type qui cultive son potager. C'est intéressant parce que ça m'amène à une comparaison pour soutenir mon propos.

Pendant la majeure partie du 20ème siècle, les gens se foutaient totalement de manger de la merde. Et puis un jour, à force qu'on leur en donne toujours plus, et toujours de la plus malsaine, et à force de voir que c'était pas forcément très bon pour eux (baisse des défenses immunitaires etc) ils ont décidé (aidés par les médias qui dénonçaient ce genre de trucs) de manger plus sain.
Et tu vois aujourd'hui, le manger sain, le vivre bien, le bio toutes ces choses là c'est le grand truc.

Il n'est pas impossible que ça se passe de manière similaire pour la surcompression, et la qualité de la musique en générale. Peut être qu'un jour les gens prendront conscience des trucs dont on parle maintenant et qu'ils auront envie d'abreuver leur oreilles avec quelque chose de plus sain que ce à quoi ils auront été habitués toute leur vie.
194
écoutez un peu de classique bien enregistré.... vous allez vous détendre les oreilles niveau compression !

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com

195

Honnêtement, je crois que les gens en ont rien a carrer de la compression et n'y seront jamais vraiment sensibles (à par pour les oreilles un peu eduqués), ou sinon ce seront les media qui crérons un business anti compression, comme c'est fait avec le Bio dans la nourriture .....

Je ne vois pas la ménagère arrétant la d'écouter NRJ dans sa cuisine en disant d'elle même (sans que les media lui ai bourré le crane) , j'arrete c'est trop compressé ca me fatique.

L'oreille humaine de M. lambda est sutout sensible aux frequences, en gros trop aigu = criard, trop de basse = trop étouffé. A partir du moment ou c'est propre et equilibré en fréquence, c'est bon pour la masse.

Quand au niveau, plus le niveau RMS du morceau est élevé, plus l'oreille humaine te trompe et considère cela comme bon, plus péchu. C'est un fait physique et un argument de vente.

Ayant compris cela, il est trés simple de comprendre que quand tu sors un morceau à but commercial, il faut mieux que les gens le considère comme bon, donc on envoi les RMS.

Aprés dans des styles non percussifs (pas rock pop dance etc etc) mais plutôt classique etc etc ou la musique n'a pas forcément besoin d'être péchue tout le temps il n'y a aucun interêt à compresser comme un sauvage, en effet, d'une part tu ne risques pas trop de te retrouver dans une playlist ou a la radio a la suite de Ladygaga .... Et d'autre part dans ces musiques c'est la retranscrition de la nuance du musicien qui compte.

Contrairement à la mainstream pop où on en a rien a carrer de la performance du musicien, mais plutôt avoir un fond sonore pour placer le chant mac donalds dessus. 

L'homme fait un éternel concours du "toujours plus" depuis ma nuit des temps, ca ne risque pas de changer. Si avant c'était moins compressé c'est qu'il y avait moins de moyens technique pour le faire.
Si les beatles avait eu les moyens à l'époque ca aurait envoyé du lourd niveau RMS.

De tout temps, il ya eu des marginaux, des gens qui disait c'état mieux avant etc etc.
Je pense qu'il faut faire ce que l'on souhaite tout simplement et arréter de ressasser le passé tout en ayant les moyens technique actuels en tête.

L'ingé mastering, via le producteur qui le guide, est un trader pour l'action en bourse de Universal.

[ Dernière édition du message le 13/04/2010 à 13:20:17 ]

196
Je ne crois franchement pas que les gens s'en foutent. Au contraire, il suffit de lire les
réactions sur les forums et sites comme celui-ci
http://www.amazon.co.uk/gp/product/B00362DRNG/ref=s9_simh_gw_p15_i1?pf_rd_m=A3P5ROKL5A1OLE&pf_rd_s=center-1&pf_rd_r=1PAFJW04XEF4DHFY903J&pf_rd_t=101&pf_rd_p=467198433&pf_rd_i=468294


197
D'après mes propres expériences, ce sont surtout les décideurs des majors et broadcast qui s'en foutent.
198

AAAAAAAHH !!!!, j'ai trouvé l'album le plus mal masterisé de tous les temps !!!!!

Il s'agit du remastering de 1997 de l'album "Raw Power" de The Stooges. L'album original date de 1973. Les morceaux du remastering font en moyenne -4dB RMS, c'est juste délirant ! Ca ne ressemble à RIEN, ça sature TOUT le temps. Sérieusement, je suis sous le choc, c'est complètement fou d'avoir sorti un truc pareil ! En plus, je lis sur wikipedia qu'Iggy Pop en personne a assisté aux nouveaux mixage et mastering : https://en.wikipedia.org/wiki/Loudness_war#History

Plusieurs décennies de scène ça lui a tué ses oreilles, je ne vois que ça...
Je vous invite vraiment à écouter, c'est surréaliste...

199
Si je me souvins bien, l'album original avait déjà un son de merde, dû au mixage pour le coup.
Et l'équation mixage de merde + mastering à chier = son de chiotte se vérifie souvent.
200
Dans le genre grand n'importe quoi, y'a "death magnetic" de Metallica. Cet album à été massacré par les ingé son, faut croire qu'ils n'avaient pas les moyens de prendre des mecs qui savent masteriser un album de metal!!!! facepalm