Commentaires sur le test : La semaine du mastering en ligne : Landr
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Nantho Valentine
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Los Teignos
Personnellement je n'ai aucun bagage me permettant de juger si les résultats sont bons ou non.
La seule chose qui me fait tiquer c'est le business model qui va avec. Que le résultat soit bon ou non, j'ai du mal à ne pas voir une énième "appli" qui va démolir le marché en proposant un résultat moyennement convaincant. J'ai vu cela dans pas mal de secteurs d'activités et ça n'a jamais apporté quoi que ce soit de bon pour les professionnels consciencieux.
Les clients les moins cultivés prennent un résultat "passable" pour un résultat d'une qualité honorable avec la satisfaction d'avoir fait une affaire.
C'est dangereux et ça mène à une baisse des exigences de tous.
Une fois encore je ne juge pas de la qualité mais uniquement le bien fondé de la démarche. Ne serait-ce pas scier la branche sur laquelle certains ont fait leur nid? Les visions court-termistes me donnent des sueurs froides.
Oui et non car je pense que la plupart des clients qui utilisent ces services n'ont pas et n'auront probablement jamais les moyens de recourir à un pro. Et je vois mal une maison de disque masteriser le dernier Bruno Mars chez Landr. Ces services ne piquent donc de boulot à personne, je pense. Pas pour l'instant en tout cas.
La vraie question, de mon point de vue, reste de savoir si au prix du mastering d'un album complet avec ces services, il ne vaut pas mieux se payer un Ozone dont le manuel est très bien fait, ou un Har-Bal qui propose une démarche algorithmique similaire mais permet de mettre, il me semble, un peu plus les mains dans le moteur. Je ne serais pas étonné en outre que le prochain Ozone fasse comme son cousin Neutron du preset contextualisé, auquel cas ça deviendrait un méchant concurrent pour ces services.
Ceci dit, même en considérant cela, il reste un marché énorme : celui du grand public qui ne sait même pas comment installer un plug-in dans son garageband (et qui ne sait même pas que c'est possible). Tant qu'Apple ne met pas un Neutron dans son soft (ce qui reste toujours possible), ils pourront se tourner vers ces plateformes et s'en satisferont, soit parce que leur mix sonne plus fort en sortie (et que ce qui sonne plus fort sonne mieux), soit parce que l'algo a proposé quelque chose qui leur plait, soit parce qu'ils n'entendent pas la différence mais ont coché la case mastering parce que c'est ce qu'ils ont lu sur Comment ça marche (je parle des néophytes qui font du Garageband avec leur casque Plantronic à 20 balles ou leurs écouteurs Apple sur leurs oreilles), soit enfin par effet de gel : quand on vient de dépenser n euros dans le mastering d'un album en ligne, il y a un processus psychologique qui empêche durablement de considérer que l'acte d'achat était contre-productif. D'ailleurs, je pense que dans leur écrasante majorité, les clients de ces services ne se prennent pas la tête à harmoniser le niveau d'avant/après pour comparer ni ne prêtent attention aux problèmes de pics.
Tout cela n'empêche pas toutefois ces technologies d'être passionnantes, l'IA n'en étant qu'à ses débuts. Pour ma part, je regrette juste le manque d'interaction avec l'utilisateur qui permettrait sans doute d'améliorer grandement ce que font les algos : proposer plusieurs rendus intermédiaire avec la possibilité de choisir ça au lieu de ci, déclarer une chanson de référence pour le son du titre, etc. Comment expliquer que le son que je veux sur un morceau, c'est un son 70's à la JJ Cale ? Je comprends bien que les services sont markettés pour plaire au grand public, mais ce n'est pas parce qu'on ne peut pas parler de dB, de Hz et de pan à un néophyte qu'on ne peut pas s'appuyer sur sa culture musicale et ses goûts. Après, ce que je sais aussi, c'est que plus on propose de choix à un client, plus la vente se complique et risque de ce traduire par un échec. Une bête boîte d'upload et un lien pour télécharger avec au milieu une barre de progression qui fait semblant de faire un travail compliqué, c'est donc beaucoup plus rémunérateur qu'un processus complexe, la promesse étant : le mastering, c'est compliqué, mais on le fait pour vous.
De fait, ça me fait beaucoup penser aux corrections automatiques qu'on trouve dans les softs d'image. Même dans un logiciel pro comme Photoshop, on trouve des fonctions de contraste/tonalité/couleur automatiques qui proposent des corrections bien bourrines sans comprendre le sujet ou l'intention de l'image. C'est la même chose dans les logiciels de vidéo pour l'étalonnage, sachant que si on laissait faire Final Cut sur les rushes de Blade Runner, on se retrouverait avec quelque chose de carrément dégueulasse vu que l'algo traiterait ça comme un film de vacances et se dirait "putain que c'est sombre, il faut remettre de la luminosité là-dedans".
Ceci me fait d'ailleurs dire que tant qu'on aura pas un algo qui analyse les instruments en présence (ça implique du démixage) pour comprendre le genre musical, la progression et l'humeur du morceau (ça implique une analyse musicologique) et sans doute même le rapport entre texte et musique (ça implique de la reconnaissance vocale et plus chiant, de la reconnaissance sémantique), on sera loin d'avoir quelque chose qui soit vraiment pertinent. Aujourd'hui, des logiciels d'image reconnaissent les visages et même des expressions sur ces derniers, ce qui permet d'avoir des données sur le contexte émotif qui réunit les personnes sur la photo (point de science fiction là-dedans, les algos de Facebook savent très bien distinguer une photo de mariage d'une photo d'enterrement, et ils peuvent même déduire ensuite qui se marie ou qui est mort). Or je doute qu'un seul de ces algos de mastering soit capable de reconnaitre ne serait-ce qu'un solo dans une de ces chansons, ou le refrain. On est donc à l'aube de choses très intéressantes, et il s'agit de considérer avec bienveillance cette promesse, sans toutefois se leurrer sur le fait que oui, c'est l'aube.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 02:05:34 ]
dreamstar
Honnêtement, les services de mastering ne sont pas si chers.
Ok pour faire sonner plus fort une démo, pourquoi pas utiliser ce service, mais ça s´arrête là.
C´est à cet emplacement que je devrais mettre une citation intelligente
kratzertchri
Je suis étonné de ne pas voir CloudBounce https://www.cloudbounce.com/ dans les tests. Je trouve qu'il s'en sort bien mieux que d'autres et propose quelques choix de réglages !
J'attends avec impatience la conclusion, mais s'il est clair que ça n'a pas le niveau d'un master pro ça peut être une alternative économique pour certains en évitant de sonner trop "petit" face à de grosses prods (même si un mix raté ne sonnera pas énorme, que ça soit fait par un algorithme ou un ingé son...)
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 09:43:49 ]
Mcjs
"Le sage est celui qui connait ses limites" - Viktorkestral Records
Anonyme
Par ailleurs, vous citez le très en vogue acronyme IA, mais pour le coup il n'y a pas grand chose qui relève d'un choix décisionnel de la machine, car nous sommes juste dans une logique d'application assez basique.
Pour finir, quelle considération porte-t'on aux dizaines d'heures de travail et d'investissement intellectuel et cognitif que représentent la production d'un titre de sa genèse à son aboutissement, pour finalement le confier à un service low cost ?
J'ajouterai que les résultats obtenus n'ont rien de bien sorcier à obtenir, et s'en contenter pour un mastering l'un car effectivement, nous ne sommes pas loin des presets de base d'un ozone.
Pour finir, pretty est ultra entêtant....je passe mon temps à le siffloter !
Nick Zefish
ça me fait beaucoup penser aux corrections automatiques qu'on trouve dans les softs d'image. Même dans un logiciel pro comme Photoshop, on trouve des fonctions de contraste/tonalité/couleur automatiques qui proposent des corrections bien bourrines sans comprendre le sujet ou l'intention de l'image.
Ça me semble un très bon exemple: je me suis amusé un certain nombre de fois à comparer des corrections manuelles avec ce qu'aurait fait Photoshop en automatique. Eh ben... dans la majorité des cas ça marche pas mal du tout et ça donne un résultat proche de ce que je fais en manuel. Même avec des conditions difficiles (photos de concert: contraste élevé, dominante colorée...), j'obtiens souvent un résultat probant.
Si on poursuit l'analogie, utiliser les automatismes de Photoshop en audio ça revient à coller un L1 sur le master et à se contenter de régler le curseur de seuil, où à appliquer des presets fournis par l'éditeur du plug-in. On peut se moquer de ça, mais je suis persuadé que pour la plupart des productions de home-studistes, ça suffit. Du coup c'est un peu la grosse limite du mastering en ligne: on fait ni mieux ni moins bien avec un plug-in qu'on applique sans trop réfléchir. C'est autant dû au manque d'adaptation des algorithmes (on peut espérer que ça s'améliore avec le développement de meilleurs algos) qu'à la qualité relativement sommaire de plein de productions home-studio (aucune raison que ça s'améliore).
Matt Trakker
Un exemple de mes compos/remixes sur Youtube https://www.youtube.com/watch?v=zMlU-HKF2bA
Los Teignos
Il faut donc distinguer le garagebandiste du dimanche pour lequel ces services recouvrent peut-être un intérêt du Home studiste investi (et c'est le gros du public d'AF) qui n'aura pas grand chose à en tirer s'il a lu les articles de Nantho ou le manuel d'Ozone sur le mastering.
Concernant Photoshop, je trouve que les algos marchent tant que la photo n'est pas piégeuse car ça a vite fait de cramer des détails ou de faire remonter du bruit sur une photo de mauvaise qualité, genre photo de nuit prise au smartphone ou contrejour.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 11:52:43 ]
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 11:51:15 ]
the bubble
A ce niveau, le conseil d'un pro est salvateur: ça peut sauver une "sortie officielle" à petit budget, à mon sens.
j'ai moi même fait le comparatif entre un studio et de l'automatique; dans mon cas ça reste moins cher par un studio,en ligne, et je gagne du temps en terme de qualité et d'écoute de mes mixs d'autodidacte (complet via af d'ailleurs!). ça reste une force d'avoir quelqu'un à l'autre bout.......
Perso je préfère vendre dix cd avec un bon master fait en studio qu'en master automatique.
avec le mastering en ligne, tu te démerdes tout seul pour retoucher ton mix, ça peut durer dix fois plus longtemps et être dix fois plus pénible. Par contre, ça peut être un bon ex d'entraînement pour juger de l'équilibre d'un mix avant de faire du sérieux. là oui. même dans ce cas ça reste cher payé. Perso j'ai installé un log auto (un soft) qui était gratuit à l'époque (aujourd'hui il est payant). ça m'a permis de progresser et m'entrainer sur mes mixs. Je l'ai toujours et je ne compte pas payer pour un service "robot" juste pour des démos ou entraînements.
[ Dernière édition du message le 27/05/2017 à 12:43:51 ]
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