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Test de trois micros guitare L.R. Baggs - Guitare trip L.R. Baggs

Électrifier sa guitare acoustique peut devenir rapidement un impératif pour les guitaristes désireux de se produire sur scène. Vient alors le choix du transducteur qui permettra d’amplifier l’instrument : un micro magnétique dans la rosace, un micro barrette dans le sillet ou encore un capteur se collant dans la caisse, juste sous le chevalet ? Rien de tel qu’une guitare équipée de ces trois systèmes pour délibérer...

 

L.R. Baggs est spécia­liste de l’am­pli­fi­ca­tion d’ins­tru­ments acous­tiques, nous avions d’ailleurs testé il y a quelque temps une D.I. qui nous avait fait forte impres­sion. La marque propose dans son cata­logue plusieurs types de trans­duc­teurs qui permet­tront de bran­cher sa belle six cordes acous­tique direc­te­ment dans une D.I., dans une console ou dans sa carte son. High Tech Distri­bu­tion, le distri­bu­teur français de L.R. Baggs nous a prêté une guitare équi­pée de trois systèmes : le M1, un micro magné­tique humbu­cker, le iBeam, un trans­duc­teur se plaçant dans la caisse de la guitare juste sous le cheva­let, et enfin le Element, un micro sous forme de barrette se plaçant sous le sillet du cheva­let. La guitare est un modèle acces­sible, une Vintage V800N, une dread­nought avec une table en sapin et un dos et des éclisses en acajou. La belle est équi­pée d’un switch trois posi­tions pour passer d’un trans­duc­teur à un autre, de trois volumes et d’une sortie Jack 6,35 mm.

 

 

Mais avant de bran­cher la guitare, passons en revue les trois systèmes qui se révèlent déjà très diffé­rents dans leur concep­tion…




Element natu­rel

 


Le premier système répond au doux nom de Element, et se présente sous la forme d’une barrette de 8,63 cm de long, un peu moins de 0,1 cm d’épais­seur et 0,23 cm de large qu’il faudra placer sous le sillet du cheva­let. Ceci est accom­pa­gné d’un préam­pli Classe A situé dans la prise jack 6,35 mm, d’un poten­tio­mètre de volume et d’une prise permet­tant de bran­cher une pile carrée de 9 volts. L’au­to­no­mie annon­cée est de 1000 heures, soit envi­ron 250 concerts ou 20 heures par semaine pendant un an, large­ment de quoi faire, donc. Deux versions sont dispo­nibles : une pour les guitares à cordes en nylon et une autre pour les guitares à cordes en acier. La mise en place n’est pas à la portée du premier venu, car il faudra percer un trou dans le cheva­let afin de faire passer le câble reliant la barrette au préam­pli. L.R. Baggs recom­mande d’ailleurs de faire appel à un profes­sion­nel pour l’ins­tal­la­tion. Pour un son opti­mal, ce dernier devra suivre à la lettre les instruc­tions détaillées dans le manuel.

 

La prin­ci­pale qualité de ce système est sa furti­vité, tota­le­ment invi­sible une fois installé. Il est aussi très simple à utili­ser, avec sa simple molette de volume que l’on dispo­sera à l’in­té­rieur de la guitare, juste au bord de la rosace.

 

 

Le son, tant en strum­ming qu’en picking, nous a paru assez équi­li­bré, même s’il a un carac­tère très « élec­tro-acous­tique » et très diffé­rent de ce qu’on peut avoir avec un micro statique. Le seul problème qui a retenu notre atten­tion est sa sensi­bi­lité aux coups de paume contre le cheva­let : lorsque le guita­riste veut bloquer la réso­nance des cordes avec la paume de sa main droite (pour un droi­tier), appelé « palm mute » chez nos amis anglo-saxons, on entend clai­re­ment le coup repris par le trans­duc­teur. Atten­tion donc aux guita­ristes utili­sant cette tech­nique ! Element est le trans­duc­teur le moins cher des trois, mais son instal­la­tion néces­site obli­ga­toi­re­ment l’in­ter­ven­tion d’un luthier, ce qui au final sale un peu la note.


Picking

 

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Strum

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  • Son équi­li­bré
  • Tota­le­ment invi­sible
  • Grosse auto­no­mie (1000 heures)

 

  • Sensible aux coups de paume sur le cheva­let
  • Instal­la­tion déli­cate

 

 

Mister iBeam

 

Le deuxième système est dénommé iBeam et vient se coller sous le cheva­let, à l’in­té­rieur de la caisse de la guitare. Le trans­duc­teur se place dans n’im­porte quelle caisse possé­dant un barrage en X, pourvu qu’un espace d’au moins 7,62 cm soit dispo­nible direc­te­ment sous le cheva­let. Tout comme le Element, un préam­pli en classe A alimenté par une pile 9 volts carrée se trouve dans la prise jack 6,35 mm, et l’on dispose d’un potard de volume qu’il faudra placer près de la rosace. L’im­pé­dance de sortie est de 600 ohms, et l’iBeam reste un peu plus sensible aux larsens. L.R. Baggs conseille d’ailleurs à l’uti­li­sa­teur de coupler le trans­duc­teur avec leur Feed­back Master ou une D.I. permet­tant de filtrer certaines fréquen­ces… Mieux vaut préve­nir que guérir !

 

 

Si l’ins­tal­la­tion est un peu plus aisée, grâce à l’adhé­sif, que pour le Element, il faudra cepen­dant faire atten­tion au place­ment de l’iBeam : le dépla­cer de quelques milli­mètres suffit à chan­ger radi­ca­le­ment le son. À vous de tester les diffé­rents empla­ce­ments et de trou­ver celui qui vous convient le plus, le système peut se déta­cher et se recol­ler rela­ti­ve­ment faci­le­ment les premiers temps. Pour les guitares dispo­sant de cheva­let de type « guitare clas­sique », il faudra quand même percer deux trous sous le sillet du cheva­let afin de placer l’iBeam.

 

Le trans­duc­teur possède les mêmes quali­tés que le Element, à savoir une grosse auto­no­mie et une parfaite invi­si­bi­lité. Côté son, nous avons trouvé le son très, voire trop brillant sur notre guitare de test, avec beau­coup d’ai­gus et peu de graves. Cela plaira à certains et déplaira à d’autres, reste qu’un place­ment diffé­rent de l’iBeam permet­tra d’avoir plus de corps, notam­ment en le rappro­chant légè­re­ment de la rosace.


Strum

 

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Picking

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  • Tota­le­ment invi­sible
  • Grosse auto­no­mie (1000 heures)
  • Pas de trous à faire pour les guitares folk

 

  • Aigus très présents et peu de graves
  • Un peu plus sensible au larsen

 

 

M1 dans la main

 

Le M1 est assez diffé­rent des deux premières solu­tions et n’est ni plus ni moins qu’un micro magné­tique double bobi­nage, à l’ins­tar de ce qui équipe nos chères guitares élec­triques. La prin­ci­pale diffé­rence est que les deux bobines ne sont pas côte à côte, mais l’une au-dessus de l’autre. La bobine la plus basse a pour rôle de dimi­nuer les ronfle­ments, mais aussi de capter les vibra­tions du corps de la guitare grâce à son support qui lui permet de bouger dans les trois dimen­sions. Le M1 a pour prin­ci­pal avan­tage d’être très peu sensible aux larsens et, tout comme les Elements et iBeam, il dispose, en version active, d’un préam­pli classe A situé dans la prise jack 6,35 mm et d’un potard de volume direc­te­ment situé sur le micro. L’im­pé­dance en sortie est de 800 ohms et le M1 se place très faci­le­ment dans une rosace d’au moins 8,89 cm de diamètre et se reti­rera aussi en quelques minutes. Pour cela, pas besoin de l’in­ter­ven­tion d’un luthier, ce qui fait rela­ti­vi­ser son prix légè­re­ment supé­rieur aux deux premières solu­tions. La pile est de type « bouton » (CR2032) et l’au­to­no­mie est de 1000 heures envi­ron. Les aimants sont ajus­tables en hauteur afin de satis­faire la plupart des guita­ristes et leur réglage sera déter­mi­nant pour le son. Des aimants plus éloi­gnés des cordes permet­tront d’avoir plus de corps, mais moins de cordes et d’ar­ti­cu­la­tion. On regret­tera juste le fait que, contrai­re­ment aux deux solu­tions précé­dentes, le M1 se voit comme le nez au milieu de la figure lorsqu’il est installé sur une guitare et enlai­dit votre jolie 6 cordes. Il n’a pas un physique facile, même si on peut le reti­rer faci­le­ment entre deux concerts.

 

 

 

 

Le M1 est à la base réglé pour une guitare avec des cordes en bronze, mais L.R. Baggs four­nit deux aimants supplé­men­taires pour le si et le mi aigu, afin d’uti­li­ser le M1 avec des cordes de guitare élec­trique ou en nickel. Un autre aimant est aussi dispo­nible pour les cordes de Sol non file­tées, ils ont pensé à tout !

 

 

Côté son, on se retrouve face à des moyennes fréquences assez pronon­cées, qui peuvent sonner un peu « canard » sur certaines guitares. Les graves sont bien présents et les aigus dans la bonne moyenne et moins brillants qu’avec l’iBeam. Dans l’en­semble, le son est très correct, autant sur les accords que les arpèges, même si cela reste très « élec­tro » et moins natu­rel qu’un micro statique placé devant la guitare.

Strum

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Pick
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  • Instal­la­tion simple
  • Grosse auto­no­mie (1000 heures)
  • Peu sensible aux larsens
  • Peu se reti­rer rapi­de­ment

 

  • Pas vrai­ment discret
  • Médiums en avant

 

 

Conclu­sion

 

L.R. Baggs propose trois trans­duc­teurs qui ont chacun leurs avan­tages et leurs incon­vé­nients. Le M1 ne se fait pas discret, mais est peu sensible aux larsens et s’ins­talle/désins­talle rapi­de­ment, l’Ele­ment est invi­sible, délivre un son équi­li­bré, mais son instal­la­tion est déli­cate, tandis que l’iBeam est plus simple à instal­ler, invi­sible, mais a des aigus trop pronon­cés sur notre guitare. Le son est en effet très diffé­rent avec chacun des trans­duc­teurs, ce qui amène à penser que coupler deux d’entre eux est peut-être la meilleure solu­tion. À ce propos, L.R. Baggs a dans son cata­logue l’iMix, qui combine l’Ele­ment, l’iBeam, deux préam­plis et un mixeur stéréo, et dans le même genre, le Dual Source propose un système embarquant un Element et un petit micro à conden­sa­teur. À chaque guita­riste main­te­nant de déci­der quelle solu­tion lui convient le mieux, tant au niveau pratique que sonique.


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