Électrifier sa guitare acoustique peut devenir rapidement un impératif pour les guitaristes désireux de se produire sur scène. Vient alors le choix du transducteur qui permettra d’amplifier l’instrument : un micro magnétique dans la rosace, un micro barrette dans le sillet ou encore un capteur se collant dans la caisse, juste sous le chevalet ? Rien de tel qu’une guitare équipée de ces trois systèmes pour délibérer...
Mais avant de brancher la guitare, passons en revue les trois systèmes qui se révèlent déjà très différents dans leur conception…
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Element naturel
Le premier système répond au doux nom de Element, et se présente sous la forme d’une barrette de 8,63 cm de long, un peu moins de 0,1 cm d’épaisseur et 0,23 cm de large qu’il faudra placer sous le sillet du chevalet. Ceci est accompagné d’un préampli Classe A situé dans la prise jack 6,35 mm, d’un potentiomètre de volume et d’une prise permettant de brancher une pile carrée de 9 volts. L’autonomie annoncée est de 1000 heures, soit environ 250 concerts ou 20 heures par semaine pendant un an, largement de quoi faire, donc. Deux versions sont disponibles : une pour les guitares à cordes en nylon et une autre pour les guitares à cordes en acier. La mise en place n’est pas à la portée du premier venu, car il faudra percer un trou dans le chevalet afin de faire passer le câble reliant la barrette au préampli. L.R. Baggs recommande d’ailleurs de faire appel à un professionnel pour l’installation. Pour un son optimal, ce dernier devra suivre à la lettre les instructions détaillées dans le manuel.
La principale qualité de ce système est sa furtivité, totalement invisible une fois installé. Il est aussi très simple à utiliser, avec sa simple molette de volume que l’on disposera à l’intérieur de la guitare, juste au bord de la rosace.
Picking
Strum
- Son équilibré
- Totalement invisible
- Grosse autonomie (1000 heures)
- Sensible aux coups de paume sur le chevalet
- Installation délicate
Mister iBeam
Si l’installation est un peu plus aisée, grâce à l’adhésif, que pour le Element, il faudra cependant faire attention au placement de l’iBeam : le déplacer de quelques millimètres suffit à changer radicalement le son. À vous de tester les différents emplacements et de trouver celui qui vous convient le plus, le système peut se détacher et se recoller relativement facilement les premiers temps. Pour les guitares disposant de chevalet de type « guitare classique », il faudra quand même percer deux trous sous le sillet du chevalet afin de placer l’iBeam.
Le transducteur possède les mêmes qualités que le Element, à savoir une grosse autonomie et une parfaite invisibilité. Côté son, nous avons trouvé le son très, voire trop brillant sur notre guitare de test, avec beaucoup d’aigus et peu de graves. Cela plaira à certains et déplaira à d’autres, reste qu’un placement différent de l’iBeam permettra d’avoir plus de corps, notamment en le rapprochant légèrement de la rosace.
Strum
Picking
- Totalement invisible
- Grosse autonomie (1000 heures)
- Pas de trous à faire pour les guitares folk
- Aigus très présents et peu de graves
- Un peu plus sensible au larsen
M1 dans la main
Côté son, on se retrouve face à des moyennes fréquences assez prononcées, qui peuvent sonner un peu « canard » sur certaines guitares. Les graves sont bien présents et les aigus dans la bonne moyenne et moins brillants qu’avec l’iBeam. Dans l’ensemble, le son est très correct, autant sur les accords que les arpèges, même si cela reste très « électro » et moins naturel qu’un micro statique placé devant la guitare.
Strum
Pick
- Installation simple
- Grosse autonomie (1000 heures)
- Peu sensible aux larsens
- Peu se retirer rapidement
- Pas vraiment discret
- Médiums en avant
Conclusion
L.R. Baggs propose trois transducteurs qui ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Le M1 ne se fait pas discret, mais est peu sensible aux larsens et s’installe/désinstalle rapidement, l’Element est invisible, délivre un son équilibré, mais son installation est délicate, tandis que l’iBeam est plus simple à installer, invisible, mais a des aigus trop prononcés sur notre guitare. Le son est en effet très différent avec chacun des transducteurs, ce qui amène à penser que coupler deux d’entre eux est peut-être la meilleure solution. À ce propos, L.R. Baggs a dans son catalogue l’iMix, qui combine l’Element, l’iBeam, deux préamplis et un mixeur stéréo, et dans le même genre, le Dual Source propose un système embarquant un Element et un petit micro à condensateur. À chaque guitariste maintenant de décider quelle solution lui convient le mieux, tant au niveau pratique que sonique.