Si Electro-Harmonix s’est rendu célèbre pour ses pédales de fuzz et notamment la Big Muff qui a fait les beaux jours du rock et du métal, le constructeur américain n’en propose pas moins plusieurs overdrives intéressantes, dont cette Germanium OD qui jouit d’une personnalité hors du commun.
En marge de la Soul Food, de la Crayon et de l’East River Drive qui proposent toutes des overdrives relativement conventionnelles, cette Germanium OD se démarque d’emblée par les réglages qu’elle propose. Si la plupart des pédales nous ont habitués à trois potards pour régler le gain, le volume et la tonalité de l’effet, la Germanium OD joue quant à elle la différence en proposant des réglages qui usent et abusent du fameux transistor qui lui donne son nom. En marge du traditionnel gain, on dispose ainsi d’un réglage du Bias et du voltage (de 3 à 9 volts).
En ce qui concerne le boîtier, il est tout ce qu’il y a de plus classique. C’est simple, sans chichi, et ça paraît robuste. Le son est-il à l’image de cette apparence quelconque ?
How does it sound ?
Allons-y d’emblée : cette pédale est une bizarrerie. Tout d’abord, vous l’aurez noté, il n’y a pas de contrôle de volume. C’est donc le bouton gain qui modifiera le niveau de sortie. Ce parti-pris étonnant ne permet pas d’homogénéiser le volume en faisant varier le gain. En effet, plus la saturation augmente, plus le niveau sonore fait de même.
L’OD Germanium est très transparente. Le respect de la dynamique est excellent, et seules les attaques un peu franches saturent. Il faudrait d’ailleurs plutôt parler de grésillement, car, à l’image de la BD-2 de Boss ou de la DOD Overdrive Preamp 250, nous sommes sur une saturation évoquant des HP lacérés. La réserve de gain est toutefois plus faible que sur les pédales évoquées.
La dynamique est si bien retranscrite que l’on entend un peu trop les « plocs » caractéristiques des coups de médiators un peu vifs. Ce n’est pas dramatique, mais ce phénomène est plus exacerbé qu’avec d’autres pédales. En l’absence d’un réglage de tonalité, c’est le bouton Bias et la modification de tension (bouton Volt) qui changent le caractère sonore de notre overdrive. Le contrôle Volt modifie le courant au cœur de la pédale. Au maximum, il est à 9 V. On peut le baisser, et l’on obtient ainsi, petit à petit, des sons Lo-fi. En réalité, cela va énormément dépendre du réglage Bias en parallèle. Celui-ci agit un peu sur les graves et les aigus, mais c’est surtout son interaction avec le bouton Volt qui est intéressante. L’effet Lo-fi arrive puis disparait au fur et à mesure que l’on pousse les boutons, la saturation se fait plus trainante, moins définie, etc.
Conclusion
L’OD Germanium d’Electro-Harmonix est un véritable OVNI dans la galaxie des overdrives. Les différents réglages et leur interaction permettent bien des expériences sonores : la palette s’étend ainsi de l’overdrive classique à la saturation cradouille qu’on obtiendrait avec un haut-parleur complètement bousillé, pour le plus grand bonheur des amateurs de Lo-Fi. Il est aussi envisageable de l’associer à un tas d’autres pédales pour obtenir des sons noisy.
Néanmoins, si sa transparence et son respect de la dynamique sont remarquables, il est difficile de s’accommoder de certains défauts, et notamment de l’absence d’un contrôle du volume. C’est donc une machine à réserver aux bidouilleurs, qu’il est inimaginable d’acheter en tant que première overdrive ou comme effet principal.