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Test des AcousticsampleS Pianos - Touches françaises

8/10

On continue notre tour d’horizon des pianos virtuels, avec la série de pianos de l’éditeur français AcousticsampleS, du piano droit abîmé au piano de concert. Revue de détail.

Des pianos, des pianos, oui, encore des pianos (et ce n’est pas fini, vous êtes préve­nus…). Petite parti­cu­la­rité, quand même, il s’agit là de produits réali­sés par un éditeur français, une fois n’est pas coutume, produits couvrant une large gamme de solu­tions, puisque l’on trouve aussi bien un piano droit dans un état que nous quali­fie­rons “d’avancé” qu’un piano à queue enre­gis­tré selon trois posi­tions de micros diffé­rentes. Mais n’al­lons pas trop vite.

Acous­tic­sampleS, jeune société française, a commencé son acti­vité en 2008–2009, après que son diri­geant  Arnaud Sicard eut terminé ses deux Masters en acous­tique (dont un à l’Ir­cam), en propo­sant des banques de basses et vibra­phones. L’ap­proche rete­nue est celle main­te­nant commune utili­sant plusieurs couches de vélo­cité, des échan­tillons de relâ­che­ment, de diffé­rentes tech­niques de jeu, plusieurs samples d’une même note, le non-bouclage des échan­tillons tout en évitant, ce qui est plutôt surpre­nant d’ailleurs, la course au gigan­tisme parfois rencon­trée chez certains éditeurs. Gigan­tisme pas toujours perti­nent, rappe­lons que Kurz­weil réus­sis­sait de somp­tueux pianos acous­tiques avec seule­ment 4 Mo d’échan­tillons… Certes, il y avait le moteur de synthèse V.A.S.T derrière, ainsi que l’ex­cep­tion­nel savoir-faire des sound desi­gners du fabri­cant. Si l’on retrouve cette dernière qualité chez de nombreux sound program­mers ou éditeurs, le moteur V.A.S.T reste toujours inégalé, et toujours pas dispo­nible sous forme logi­cielle pour nos DAW (un jour, peut-être ?).

Mais trêve de digres­sion, reve­nons à notre éditeur.

Intro­du­cing the pianos

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz

OS 10.6.6

Logic 9.1.4

Kontakt 4.2.3

AS-Player 2.1

A-PianV2, B-Pian, Acade­mic Grand, Kawai EX Pro, Old Black Grand

Cinq pianos acous­tiques diffé­rents, on voit que le souci est, sinon de faire exhaus­tif, du moins de varier les sono­ri­tés, les approches de l’ins­tru­ment. Les premiers pianos réali­sés ont été les A-Pian (main­te­nant en V2), un crapaud Gaveau, et B-Pian, un piano droit russe. Puis ont suivi en 2009, l’Aca­de­mic Grand (un Stein­way) et le Kawai EX Pro et en mai 2010 le Old Black Grand (un Pleyel).

Stein­way et Kawai sont l’objet d’une colla­bo­ra­tion avec Lance Herring, que l’édi­teur a rencon­tré via le forum de KVR (vive inter­net !). On peut vision­ner une  vidéo de Lance Herring sur le Kawai EX ci-dessous. Quant au Pleyel, l’édi­teur a cher­ché une approche diffé­rente, nous y revien­drons.

 

 

Premiers pianos

AcousticsampleS A-Pian

Le A-Pian V2 a donc été déve­loppé à partir d’un crapaud Gaveau (piano à queue plus large que long), un instru­ment qui, dans la réalité, offre une esthé­tique qui n’a rien à envier à sa sono­rité. L’édi­teur a fourni des programmes pour Kontakt, exs24, HALion, Mach­Five, AS-Player et lecteur de Sound­Fonts.

La banque pèse près de 800 Mo, le piano offre trois niveaux de vélo­cité pour le sustain et trois pour les release (ces derniers de trois types, notes, marteaux seule­ment et pédale enfon­cée). L’échan­tillon­nage a été effec­tué toutes les trois notes (parfois toutes les deux), sans bouclages. On dispose aussi d’échan­tillons de réso­nance sympa­thique, et du bruit méca­nique de la pédale (six pour la pédale enfon­cée, sept pour son rele­vé…), le tout trituré et appelé par un script maison (verrouillé).

Le fichier suivant fait entendre une même phrase passant par toutes les vélo­ci­tés Midi :

 

 

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AcousticsampleS A-Pian

On l’en­tend, la réponse n’est pas conti­nue, il y a un petit creux suivi d’une remon­tée non justi­fiée lors du passage du deuxième au troi­sième layer.

L’in­ter­face, simple et sobre, offre cinq réglages et un bouton Reset permet­tant de les réini­tia­li­ser. On peut d’abord para­mé­trer la Sensi­ti­vity (réponse à la vélo­cité) ; le réglage par défaut m’a semblé être idéal, mais il sera ici ques­tion de goût et de clavier-maître (dans mon cas, un K2500X, sur lequel le A-Pian est très “confor­table”, tout comme les autres pianos de l’édi­teur, d’ailleurs). Viennent ensuite les réglages Pedal Noise, Release Volume, Tone et Thumps Volume (retour des touches, marteaux et étouf­foirs) qui donnent les moyens de person­na­li­ser le son du piano.

Ainsi, je le trouve trop brillant, la réso­nance métal­lique étant un peu trop présente lors des passages à forte vélo­cité, comme le laisse entendre l’exemple suivant :

 

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Compa­rai­son

Le tour d’ho­ri­zon des pianos virtuels commençant à prendre de l’am­pleur, plusieurs fichiers Midi type réali­sés au fur et à mesure des premiers articles sont main­te­nant utili­sables.

On les retrou­vera donc de test en test, afin de faci­li­ter la compa­rai­son entre instru­ments et éditeurs.

Le fichier suivant regroupe deux versions d’un même morceau, l’une avec les réglages par défaut, l’autre en coupant complè­te­ment la tona­lité, ce qui permet de retrou­ver un son plus proche du Gaveau de réfé­rence à mon oreille (étant entendu que chaque piano est diffé­rent…). Sur toutes les versions de ce morceau, le piano a été mixé le plus fort possible sans satu­rer, le but du fichier d’ori­gine (pour le test des Tone­ham­mer) étant d’avoir un son doux avec le plus de volume possible. Sur les autres exemples audio, c’est la vélo­cité la plus forte (127) qui a été la base du “cali­brage” du piano :

 

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Cepen­dant, ce travail d’EQ apporte les médiums, une fois les aigus coupés, à sonner un peu creux à quelques endroits, rappe­lant sur certaines notes les CP-70/80 de Yamaha :

 

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Autre exemple béné­fi­ciant de l’adou­cis­se­ment via Tone, le début d’une pièce de Rimsky-Korsa­kov. On notera quelques très légers hors-phase.

 

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AcousticsampleS B-Pian

Le B-Pian est lui un piano droit, qui a sérieu­se­ment vécu… Il offre des programmes pour Kontakt, exs24, Mach­Five et AS-Player. La banque pèse un petit 500 Mo, les échan­tillons sont toujours sans bouclage. Si l’on retrouve les mêmes prin­cipes et répar­ti­tions que ceux de son prédé­ces­seur (trois couches, trois vélo­ci­tés de relâ­che­ment, trois types de samples de relâ­che­ment, etc.), l’échan­tillon­nage n’a ici été effec­tué que toutes les quatre notes (et parfois plus).

Le passage d’une couche à l’autre est assez audible, celui d’une zone d’échan­tillon­nage à l’autre beau­coup moins, malgré la tessi­ture couverte. Mais cela se défend si l’on tient compte de l’es­prit de la banque : propo­ser un instru­ment impar­fait, plein de défauts, un piano d’étude que l’on pren­drait plai­sir à jouer, tout en oubliant de l’en­tre­te­nir…

Voici le fichier sur la vélo­cité :

 

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L’ins­tru­ment se prête idéa­le­ment aux ambiances blues, bastringue ou boogie (extrait de “Triplets Bass Boogie” de Claude Bolling) :

 

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Ou façon film muet, comme dans cet extrait de “Myste­rious – Burglar Music”, issu du Sam Fox Moving Picture Music, Vol 1 de J.S. Zamec­nik (domaine public) :

 

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Mais il remplit aussi parfai­te­ment un rôle plus évoca­teur : on pourra l’uti­li­ser pour illus­trer à l’image des ambiances de répé­ti­tion, de cours de danse, etc :

 

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Voire de façon plus nostal­gique, pour une illus­tra­tion d’ar­chives, de photos noir et blanc, etc :

 

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Une petite préci­sion : tous les exemples (sauf noti­fi­ca­tion contraire) corres­pondent au son brut des pianos, ne profi­tant que des réglages embarqués. Il est évident que l’on peut obte­nir des résul­tats très inté­res­sants en utili­sant à bon escient EQ, compres­sion et réver­bé­ra­tion, mais ce n’est pas le but du test.

Pianos grand modèle

AcousticsampleS Academic Grand

Après ces deux premiers pianos, comme une mise en bouche, l’édi­teur s’est attaqué aux pianos à queue, marché déjà pour­tant très fourni, et compor­tant quelques réus­sites incon­tour­nables. Quelles solu­tions ont donc été mises en œuvre afin de propo­ser des pianos diffé­rents de ceux de la concur­rence ? Il y a déjà un élément dont on n’a pas parlé, et qui penche forte­ment en la faveur d’Acous­tic­sampleS, le prix. En effet, les biblio­thèques sont propo­sées à un tarif que l’on pour­rait quali­fier de “ridi­cu­le­ment bas” (à moins que celui de la concur­rence ne soit “ridi­cu­le­ment haut” ?).

Les A et B-Pian sont propo­sés à 29 euros chaque ! L’Aca­de­mic Grand, première colla­bo­ra­tion entre Herring et l’édi­teur, est, lui, vendu 59 euros. Un Stein­way D dans son ordi à ce tarif, il doit bien y avoir aiguille sous broche, non ? L’édi­teur a réalisé une biblio­thèque de 2,8 Go, en utili­sant des échan­tillons sans bouclage, cette fois-ci en 24 bits/48 kHz. On passe à quatre couches de vélo­cité, de relâ­che­ment, et les types d’échan­tillons de relâ­che­ment, de bruits et échan­tillons de pédale, ainsi que les scripts sont de même nature que ceux employés pour les précé­dents pianos.

Lecteur “maison”

Après avoir déve­loppé des versions pour Kontakt, exs24, Giga, HALion et autres logi­ciels, l’édi­teur s’est plus récem­ment recen­tré sur Kontakt, notam­ment en raison des nombreuses possi­bi­li­tés de scripts de l’ins­tru­ment, et propose aussi l’AS-Player (Mac et PC, compa­tible 32 et 64 bits), un instru­ment livré gratui­te­ment avec les produits et déve­loppé selon les indi­ca­tions de l’édi­teur sur les bases du Maize Sampler. La compa­ti­bi­lité des banques précé­dentes avec ce lecteur (qui ne se veut pas l’égal des gros logi­ciels d’échan­tillon­nage, mais qui selon l’édi­teur n’a rien à leur envier en termes de lecture de samples) a été assu­rée au fur et à mesure. Si l’on n’a pas besoin de toutes les fonc­tion­na­li­tés des versions Kontakt, mais que l’on veut simple­ment jouer sans régler quoi que ce soit, sa très faible empreinte CPU/RAM est idéale.

Sa toute dernière version (2.1) sortie fin mai le rend compa­tible 64 bits Mac et PC. C’est une très bonne nouvelle.

On profite de programmes pour Kontakt, exs24, HALion, Mach­Five, AS-Player et lecteur de Sound­Fonts.

Commençons par la réponse à la vélo­cité :

 

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Même si le passage d’un layer à l’autre est assez audible, la courbe globale est logique. Notons la régu­la­rité des bruits méca­niques, mais l’exemple est parti­cu­lier, peu repré­sen­ta­tif d’un jeu réel (à moins de faire du Hanon à longueur de jour­née…).

Le piano est très brillant, presque trop sur les hautes vélo­ci­tés (l’im­pres­sion d’en­tendre parfois un Yamaha) :

 

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Le contenu en fréquences aiguës ne semble pas irréa­liste, c’est plutôt que le son manque de rondeur, de présence. On peut bien entendu jouer du réglage Tone, mais à l’ins­tar du Gaveau, on risque de “perdre” le piano, de trop abîmer son timbre. L’EQ utilisé est un para­mé­trique réglé à 18,4 kHz, avec un Q de trois octaves (très large, donc), et limité à ± 7,2 dB (alors que la plage dispo en mode édition est de ± 18 dB).

Quelques rares notes sont assez désa­gréables (le B0, par exemple, suivant le mapping de Kontakt), mais le piano montre plus de cohé­rence que les précé­dents, puisque les notes ont été échan­tillon­nées de façon chro­ma­tique (à l’ex­cep­tion d’une petite quin­zaine courant sur deux demi-tons) :

 

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Les attaques sont franches, parfois un peu trop présentes, et peuvent être diffi­ciles à gérer sur un réper­toire de ballades :

 

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Mais le piano montre quand même une évidente person­na­lité :

 

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Voici la reprise, utili­sant deux occur­rences de l’Aca­de­mic, d’un des morceaux figu­rant déjà dans les précé­dents tests :

 

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AcousticsampleS Kawai EX

Bien plus géné­reux, le Kawai EX est proposé en version Lite (5,8 Go d’échan­tillons 24 bits/48 kHz, vendue 59 euros) et Pro (presque 17,5 Go, ici testée, vendue 89 euros). Le piano échan­tillonné est un Kawai EX de 2,76 m, on dispose de cinq couches de vélo­cité sans et avec pédale, 15 échan­tillons de relâ­che­ment par note se déclen­chant en fonc­tion du temps de jeu/relâ­che­ment. La réso­nance sympa­thique est incluse, ainsi que de nombreux bruits (marteaux et étouf­foirs, pédale). Bien évidem­ment, les échan­tillons ne sont pas bouclés.

Mais le plus de cette banque, c’est que le piano a béné­fi­cié de trois types de prises de son : en proxi­mité près de la table (Close), figu­rant l’em­pla­ce­ment du pianiste (Player) et à la place géné­ra­le­ment adop­tée par les chan­teurs (au creux du piano, Rim). Les trois prises sont acces­sibles via l’on­glet Mixing, sont indé­pen­dantes, peuvent être ajus­tées en volume et pan, et disposent d’un utile bouton d’ac­ti­va­tion. On peut dans un autre onglet régler la réponse à la vélo­cité, le Tone, les volumes des échan­tillons de relâ­che­ment, de la pédale et des bruits de touches.

On commence par la réponse à la vélo­cité, selon le fichier utilisé pour les autres pianos :

 

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Assez régu­lière, rien à redire de ce côté-là. Notons cepen­dant qu’il n’y a pas de “vélo­cité zéro”, c’est-à-dire la possi­bi­lité d’en­fon­cer les touches sans déclen­cher de sons, pour faire réson­ner les harmo­niques à la pédale, par exemple.

Le piano dispose d’une dyna­mique appré­ciable :

 

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Mais sait aussi se montrer plus déli­cat, avec peut-être un petit manque de douceur :

 

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AcousticsampleS Kawai EX

 

Point fort du piano, donc, ses trois prises de son. On enten­dra dans l’exemple suivant le même morceau “joué par” les trois posi­tions (dans l’ordre Close, Player et Rim) ainsi qu’une version avec mix des trois. Les volumes de chaque confi­gu­ra­tion ont été pous­sés au maxi­mum avant satu­ra­tion, avec une petite marge. Il est inté­res­sant de noter que l’on peut simu­ler le jeu à deux, voire trois pianos, en travaillant un peu l’EQ de chaque. À noter le bon compor­te­ment au niveau de la phase, avec cepen­dant un Close parfois un peu juste… Il faut en revanche surveiller la poly­pho­nie, qui a tendance à grim­per très vite :

 

 

 

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Enfin pour finir, voici le morceau utili­sant deux instances du piano :

 

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À titre de compa­rai­son, voilà le boogie du B-pian en mode Player. On pourra trou­ver la stéréo un peu large :

 

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À part

 

AcousticsampleS Old Black Grand

Dernier piano de ce tour d’ho­ri­zon, le Old Black Grand, issu d’un Pleyel de 1928, avec le but clai­re­ment affi­ché de ne pas propo­ser un piano clair, débar­rassé de tout arte­fact. Presque 13 Go d’échan­tillons non bouclés (en 24 bits/44,1 kHz, mais échan­tillon­nage d’ori­gine en 88,2 kHz), neuf couches de vélo­cité pour le sustain et neuf pour les échan­tillons de relâ­che­ment, les réglages et raffi­ne­ments habi­tuels (réso­nance sympa­thique, bruits, etc.), bref, un piano enga­geant au vu des spéci­fi­ca­tions. D’au­tant que l’on dispose aussi de plusieurs prises de son (deux, Close et Rim), et d’un petit raffi­ne­ment concer­nant la réponse à la vélo­cité et le jeu de pédale.

Du point de vue de la vélo­cité, un onglet Midi donne accès au réglage de la courbe de réponse à la vélo­cité, que l’on peut dessi­ner pour répondre au plus près à son jeu et/ou au clavier. On dispose aussi de plusieurs presets. Concer­nant le jeu à la pédale, la fonc­tion True Pedal Action, permet de mettre en réso­nance des notes jouées avant l’en­fon­ce­ment de la pédale. Il convien­dra de correc­te­ment para­mé­trer la réso­nance sympa­thique pour en tirer le meilleur effet. Et enfin, grâce au para­mètre Min Velo­city, on peut simu­ler l’en­fon­ce­ment des touches sans qu’une note soit déclen­chée. Malheu­reu­se­ment, la réso­nance sympa­thique ne fonc­tionne pas à ce niveau-là (qui nous permet­trait d’en­tendre réson­ner les “cordes” dont les étouf­foirs sont rele­vés en jouant d’autres notes sur le clavier).

Enfin, l’on­glet Mixing permet d’ajus­ter Pan et Volume des deux confi­gu­ra­tions de micros, et de les acti­ver ou non.

Même dérou­le­ment que pour les précé­dents pianos, d’abord la réponse à la vélo­cité :

 

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On remarque qu’aux vélo­ci­tés faibles, les bruits augmentent, on pourra ajus­ter si besoin leur volume avec le bouton Key Noises de l’on­glet Gene­ral. Puis voici le compor­te­ment avec des attaques très fortes :

 

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Le piano est loin d’être aussi brillant que ses congé­nères, mais cela fait partie de l’es­thé­tique recher­chée. Ensuite, les deux posi­tions (Close puis Rim) suivies du même morceau utili­sant un mix de deux :

 

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Puis, la reprise de Rimsky-Korsa­kov :

 

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Suivie de l’im­pro Emotio­nal. On remarque que le son du piano se prête très bien à ce type de réper­toire ou d’am­biance :

 

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Pour finir, la reprise du boogie, en posi­tion Close+­Rim :

 

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Et le morceau sur deux pianos :

 

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Là aussi, le piano apporte un son, une ambiance très parti­cu­lière.

Bilan

Compa­rés aux ténors du genre de type East West ou Synthogy, dispo­sant de multiples Go, de 10 à 20 couches de vélo­cité, les deux premiers pianos, A-Pian et B-Pian ne peuvent riva­li­ser et c’est bien normal. Mais, si on les consi­dère pour leurs quali­tés propres (et leur prix !), on s’aperçoit qu’il est très simple de leur trou­ver une place, à condi­tion que l’on ne cherche pas à en faire des instru­ments solo. Même si le B-Pian, dans certaines condi­tions, pourra être extrê­me­ment évoca­teur, sur de l’image, par exemple.

J’avoue être un peu surpris par l’Aca­de­mic, dont la trop grande brillance et du coup son manque de corps me gêne ; il montre pour­tant certaines quali­tés, notam­ment au niveau de ses attaques très franches, mais elles aussi peuvent s’avé­rer désta­bi­li­santes quand on joue piano.

Le Kawai EX, c’est une autre paire de manches. Lors des premiers essais, effec­tués en jouant tout simple­ment, un air de déjà entendu (The Grand…) fût un temps présent, mais vite remplacé devant les quali­tés du piano. Bien équi­li­bré, brillant, dyna­mique, et offrant la possi­bi­lité de mixer trois confi­gu­ra­tions de micro, nul doute qu’il trou­vera sa place dans une pano­plie de musi­ciens/compo­si­teurs si l’on veut propo­ser diffé­rentes sono­ri­tés.

On finit par le Old Black Grand, qui pour tout dire, est un piano que j’ai acheté dès sa sortie et qui m’a poussé à essayer les autres pianos de l’édi­teur. Sans m’étendre sur ses quali­tés et ses défauts, je dirais simple­ment qu’il fait partie, au même titre que l’Emo­tio­nal de Tone­ham­mer, des pianos que j’uti­lise le plus (si je ne recherche pas un son pur façon Synthogy), ayant eu la chance de jouer toute ma jeunesse (et encore de temps en temps main­te­nant) sur un Pleyel du même type. L’im­pres­sion de le retrou­ver sous les touches de mon Kurz­weil est assez impres­sion­nante.

Bref, des premiers pianos au haut de gamme, l’édi­teur propose d’abord une approche quali­ta­tive égale. C’est en termes de fonc­tion­na­li­tés ou de nombres de samples que la diffé­rence se fait, pas au niveau de la qualité de l’en­re­gis­tre­ment, ni de celle de la program­ma­tion (en tenant compte des réserves déjà faites sur l’Aca­de­mic). Et la poli­tique de prix adop­tée est à la limite de l’im­bat­table. Trou­ver un piano de la qualité des Old Black Grand ou Kawai EX Pro au même tarif sera très, très diffi­ci­le…

Mise à jour de dernière minute !

 

À peine finis le test, les fichiers audio et compa­gnie, v’là-t-y pas que l’édi­teur nous sort une mise à jour d’im­por­tance, d’abord graphique (vous pouvez admi­rez les nouvelles inter­faces de l’A-Pian, B-Pian et de l’AS-Player), mais aussi au niveau des échan­tillons du B-Pian (donc exemples à refaire, raaaahhh)…

Bref. Il se peut donc qu’il y ait quelques diffé­rences entre le texte et les visuels les plus récents. Un mot sur l’AS-Player : on appré­cie le nombre de réglages main­te­nant à la portée de l’uti­li­sa­teur.

Notre avis : 8/10

  • Son
  • Concept du Pleyel
  • Qualités du Kawai EX Pro
  • Échantillons la plupart du temps en 24 bits
  • Pas de bouclage
  • Nombreuses couches de vélocité
  • Échantillons de relâchement
  • Divers bruits (touches, étouffoirs, pédales...)
  • Scripts maison
  • Cohérence de gamme
  • Multiples formats
  • Lecteur AS-Player gratuit et 64 bits
  • Diverses configurations de micro (Kawai, Pleyel)
  • Efficacité des réglages
  • Résonance sympathique...
  • ...pourtant perfectible
  • Quelques irrégularités dans les premiers pianos
  • Manque de douceur dans les attaques du Kawai à faible vélocité
  • Attention à la polyphonie avec les mélanges de configurations de micro
  • Academic en dessous des autres pianos

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