Pour ce dernier article du chapitre consacré à l'enregistrement de la batterie, je vous propose trois petits conseils qui devraient vous faciliter la vie lors de vos captations.
Trip advisor
Lors d’un précédent article, je vous avais déjà mis en garde quant à la gestion du stress et de la fatigue du musicien lors des séances d’enregistrement. Dans le cas particulier du batteur, cet aspect est encore plus important que pour les autres musiciens tant le temps de mise en place de toute votre artillerie autour de son instrument peut être long. Ainsi, il est fort profitable de faire appel à un ami afin d’officier en temps qu’assistant lors de telles sessions. Ce dernier n’a pas vraiment besoin d’avoir de connaissances spécifiques dans le domaine du son, une paire de bras et autant de jambes valides lui suffiront pour remplir son rôle. Un tel assistant vous aidera lors du placement des micros, sous votre direction bien entendu. Il pourra également tapoter sur les différents micros pour un rapide 'line-check", puis sur les fûts afin que vous puissiez établir une première base pour vos niveaux, et enfin, il sera d’une aide précieuse pour déplacer au besoin certains micros en cas de problèmes de phase ou pour affiner le son pendant que vous écouterez le rendu dans la « control room ». Mine de rien, toutes ces tâches sont autant de temps, d’énergie et de concentration d’économisés pour votre batteur. La qualité de son interprétation s’en ressentira, je vous le garantis.
Le deuxième conseil que je tenais à vous donner concerne le placement des micros. Prenez toujours garde à ce que votre installation ne vienne jamais perturber le confort de jeu du batteur ! Pour ce faire, je vous enjoins à bien observer ce dernier à l’occasion d’une « prise à blanc » qui vous servira non seulement à peaufiner les niveaux de chacun de vos préamplis, mais également à analyser sa façon de jouer sur le morceau que vous vous apprêtez à enregistrer. Faites surtout attention à la charley, au micro caisse claire « Top » et à la paire d’Overheads car, sur un passage à la rythmique particulièrement enlevée, ce sont bien souvent les premiers à prendre une « pêche perdue »… Inutile de vous dire que ce genre d’agression microphonique signifie quasiment toujours une mise au rebut de la prise, alors autant s’en prémunir le plus possible.
Pour terminer, je vous invite également à faire extrêmement attention lors d’éventuelles pauses en cours de session. Veillez à ce que le batteur ne déplace pas par mégarde l’un des micros. Ce type d’accident est malheureusement très fréquent et a pour fâcheuse conséquence d’interdire tout « comping » lors de la phase d’édition. Avouez que ce serait tout de même dommage de se priver de cela juste pour une pichenette dans un pied de micro lors d’une pause clope ou autre…
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur les techniques d’enregistrement de la batterie… Mais cela fait déjà plus de six mois que nous traitons le sujet ! Alors, même si certaines techniques abordées dans ce chapitre peuvent servir bien au-delà du cadre de la batterie, il est grand temps de passer à autre chose. Ainsi, la semaine prochaine, nous retournerons dans l’ambiance cosy de notre Home Studio pour discuter d’un sujet qui devrait parler à bon nombre d’AFiens : l’enregistrement lorsqu’on travaille seul…