Après l'enregistrement mono du piano droit vu la semaine dernière, il est grand temps de basculer en mode stéréo. Aujourd'hui, nous allons aborder une première technique de captation stéréo : le couple A/B.
A/B Productions
Reprenons la même configuration que précédemment, à savoir le modèle de piano droit U4 dans Pianoteq avec le couvercle ouvert histoire d’effectuer une captation par en-dessus. Si vous souhaitez en savoir plus sur le pourquoi du comment de l’utilisation de cet instrument virtuel dans cette série, veuillez vous reporter au paragraphe « Disclaimer » de cet épisode.
Si vous me faites l’honneur de suivre ce guide depuis le début, vous vous souvenez peut-être de l’intervention du couple A/B lors d’un chapitre consacré aux Overheads. À l’époque, je vous avais dit qu’il était possible d’employer des micros à directivité cardioïde. Eh bien sachez qu’ici, ce n’est pas le cas. En effet, un tel couple positionné au-dessus d’un piano droit produirait un « trou » au centre de l’image stéréo, ce qui n’est bien entendu pas souhaitable. Moralité, il convient d’utiliser un couple de micros omnidirectionnels appairés.
En ce qui concerne le placement, positionnez tout simplement le couple centré au-dessus du piano en orientant les capsules vers le point d’impact entre les marteaux et les cordes. Ainsi, vos leviers pour modifier le son se résument à la hauteur de placement et l’écart entre les deux micros, comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-après :
Afin d’illustrer cela, voici quelques extraits audio réalisés avec la modélisation d’une paire de micros omnidirectionnels à petit diaphragme DPA 4007. Notez que la lettre « E » suivie d’un nombre indique la distance en centimètre séparant les deux micros alors que le « H » signale la hauteur par rapport au plateau supérieur du piano.
- 01_Chrom_AB_4007_E50_H-500:50
- 02_Chrom_AB_4007_E50_H2000:50
- 03_Chrom_AB_4007_E50_H7000:50
- 04_Chrom_AB_4007_E100_H-500:50
- 05_Chrom_AB_4007_E100_H2000:50
- 06_Chrom_AB_4007_E100_H7000:50
Cette montée chromatique permet ici d’avoir un regard « neutre » quant à l’impact du placement sur le spectre ainsi que sur l’image stéréo. Voyons à présent ce que cela donne sur une composition qui permet de rajouter à cela la dimension dynamique :
- 07_Music_AB_4007_E50_H-501:23
- 08_Music_AB_4007_E50_H2001:23
- 09_Music_AB_4007_E50_H7001:23
- 10_Music_AB_4007_E100_H-501:23
- 11_Music_AB_4007_E100_H2001:23
- 12_Music_AB_4007_E100_H7001:23
Sans surprise, le placement en hauteur joue comme la semaine dernière sur la balance entre les transitoires et le sustain. Quant à l’écart séparant le couple, il influence logiquement l’équilibre de l’image stéréo. Je vous invite grandement à télécharger ces exemples sonores afin de les analyser finement au sein de votre STAN de prédilection. Écoutez-les donc en mono et étudiez l’image stéréo via un plug-in de visualisation dont vous avez l’habitude… Vous devriez très vite constater que plus les micros sont éloignés l’un de l’autre, mais proches du piano, et plus le centre fantôme de la stéréo devient « flottant ». De plus, malgré un rendu stéréo plaisant à l’oreille dans de bonnes conditions d’écoute, la compatibilité mono n’est pas vraiment au rendez-vous. Il s’agit là du principal inconvénient de cette technique d’enregistrement. Pourtant, son côté « immersif » plaît généralement beaucoup aux pianistes, alors si vous pouvez vivre avec ce problème, c’est définitivement une option à prendre en considération. Notez que vous pouvez limiter la casse en n’ayant pas la main trop lourde avec l’écartement des micros.
Pour ceux d’entre vous qui préfèrent obtenir un rendu de l’image stéréo beaucoup plus passe-partout, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir une technique qui devrait pleinement vous satisfaire !