Lors de l'épisode précédent, nous avons vu quels étaient les différents critères à prendre en compte lors du choix d'un micro pour l'enregistrement d'une voix. Aujourd'hui, je vous propose de faire un point sur les différentes caractéristiques des micros qui vous permettront justement d'effectuer ce choix en fonction desdits critères.
Les quatre fantastiques
Dieu que le temps passe vite ! Nous avons déjà évoqué l’an dernier une méthode permettant d’apprendre à connaître votre matériel et votre parc micro en particulier. Si vous avez bien pris la peine de passer l’ensemble de vos joujoux sur le grill, il vous sera alors facile de « classer » ces derniers selon les quatre axes suivants : leur sensibilité, leur réponse aux transitoires, leur balance spectrale et enfin, leurs « capacités techniques ». Afin d’éliminer toutes possibilités d’ambiguïté et ainsi m’assurer que les futurs articles soient bien compris, voyons ce que j’entends par ces quatre termes…
La sensibilité se résume simplement à la faculté que possède un micro d’encaisser ou non de forts niveaux de pression acoustique. Un micro sensible est capable de retranscrire la moindre nuance sonore avec précision mais supporte mal les niveaux importants. Autrement dit, face à une source trop puissante, ce type de micro n’est pas apte à retranscrire le signal fidèlement sans distorsion, en revanche, il est capable de capter le plus petit détail d’un son fluet. À l’inverse, un micro peu sensible encaisse sans broncher des niveaux élevés mais retranscrit de fait beaucoup moins bien les nuances.
Concernant la réponse aux transitoires d’un micro, il s’agit de sa faculté à atténuer, respecter ou accentuer les attaques d’un son. De façon plus imagée, il est possible de traduire cela par son caractère doux, neutre ou dur. Notez que dans le cadre de l’enregistrement de la voix, les transitoires correspondent aux phonèmes. Du coup, la réponse aux transitoires d’un micro est particulièrement importante pour l’intelligibilité des paroles ou pour la sensation d’énergie du chant.
Il me semble que le terme de balance spectrale est le plus clair de tous. Il s’agit tout simplement de différencier la zone fréquentielle mise en avant par le micro : de la chaleur du bas du spectre à la brillance des hautes fréquences en passant par la neutralité d’une courbe relativement plate.
Pour finir, ce que je nomme abusivement « capacités techniques » regroupe les caractéristiques purement techniques du micro – son type (dynamique, statique, ruban) et sa directivité (omnidirectionnel, figure en 8, cardioïde, etc.) – ainsi que les possibilités offertes en termes de modification de son comportement – disponibilité de plusieurs directivités, présence d’un pad d’atténuation et/ou d’un filtre coupe-bas intégré.
Bien entendu, ces quatre caractéristiques sont intimement liées l’une à l’autre. Cependant, il ne faut surtout pas commettre l’erreur de les confondre car, contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, il existe des micros peu sensibles ayant une réponse aux transitoires dure, des micros atténuant les transitoires tout en étant précis, ou bien encore des micros à ruban brillants, etc.
Une fois que vous aurez classé vos micros en fonction de ces caractéristiques, il sera alors possible de trouver relativement simplement celui qui correspondra au mieux aux critères évoqués la semaine dernière. Comment ? Eh bien à vrai dire, c’est un peu compliqué à décrire par écrit dans l’absolu… Mais ne vous en faites pas, dès la semaine prochaine, nous étudierons des cas de figure hypothétiques qui devraient vous permettre de comprendre la démarche sans trop de difficulté !