Bien, maintenant que nous avons choisi nos presets de réverbération, il est grand temps d’en triturer les principaux réglages afin de les plier à nos exigences. Dans l’épisode de cette semaine, nous allons nous concentrer sur un paramètre particulièrement important, le pré-delay.
Tenir la distance
Pour ceux d’entre vous qui ne sauraient pas de quoi il retourne, je vais la faire courte : grosso modo, le pré-delay est le paramètre déterminant le temps séparant le son direct du son réverbéré et s’exprimant généralement en millièmes de seconde. Notez toutefois que suivant les plug-ins, ce réglage ajuste le temps entre le signal source et la réverbe dans son ensemble, ou bien celui séparant seulement la source du champ diffus. Pas de quoi se faire des nœuds au cerveau cependant car cette différence n’influera en définitive que très peu le rendu final.
En quoi le pré-delay est-il important en situation de mixage ? Eh bien entre autres choses, le pré-delay donne à l’auditeur une information quant à la taille de l’espace. Ainsi, un long pré-delay sera représentatif d’une grande pièce alors qu’un pré-delay plus court sera l’indice d’un espace plus restreint.
D’autre part, ce réglage influe directement sur la sensation de distance entre l’auditeur et le signal provoquant la réverbe. Attention cependant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, plus le temps de pré-delay est long et plus la source semble proche ! Cela peut paraître contre-intuitif, mais à bien y réfléchir, c’est somme toute logique. En effet, plus le son est émis proche de vous, plus la différence temporelle de captation entre le son direct et le son réverbéré est grande car il faut inévitablement plus de temps au son pour aller rebondir sur les murs et revenir vers vous. Du coup, pour éloigner un élément du mix, raccourcissez le pré-delay de sa réverbération, et, a contrario, pour le rapprocher, rallongez-le.
À présent, voici quelques mises en garde concernant la manipulation de ce paramètre. Tout d’abord, sachez qu’un pré-delay supérieur à 50 ms nuira au naturel de votre réverbération. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais gardez tout de même cette information à l’esprit. En outre, un pré-delay trop court peut avoir des effets néfastes par exemple la perte d’intelligibilité, ce qui est extrêmement gênant pour les voix, ou bien encore une altération du timbre car le mélange entre la réverbération et le signal source peut alors souffrir du phénomène de filtrage en peigne dont je vous ai déjà parlé à l’occasion d’une autre série d’articles.
Enfin, sachez qu’un temps de pré-delay réglé en accord avec le tempo de votre morceau aidera votre réverbération à se fondre dans le mix de façon naturelle puisqu’elle respirera alors en rythme avec le groove du morceau. Ceci est d’autant plus vrai pour les éléments purement rythmiques comme la batterie, les percussions, la basse, ou bien encore les guitares rythmiques, mais également les voix de type rap.
La semaine prochaine, nous traiterons un autre paramètre d’une importance capitale, à savoir le temps de réverbération.