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Pédago
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Le retour pour le chanteur (1re partie) - Le guide de l’enregistrement - 96e partie

L'épisode du jour aurait pu s'insérer dans la section précédente puisqu'il s'agit encore une fois d'une question de confort pour l'interprète. Ceci étant, j'ai préféré l'inclure au sein d'une nouvelle section beaucoup plus large consacrée à la gestion du retour dans le cadre de vos prises de chant. En voiture Simone !

Le retour pour le chanteur (1re partie) : Le guide de l’enregistrement - 96e partie
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Le choix du casque

Dans la série « cela va sans dire mais ça va tout de même beau­coup mieux en le disant », permet­tez-moi de commen­cer en vous rappe­lant l’im­por­tance du retour pour les musi­ciens. Un musi­cien jouant sans retour pour­rait être comparé à un peintre que l’on prive­rait de ses yeux au moment d’exé­cu­ter une toile… Le résul­tat final risque­rait forte­ment d’être pour le moins surpre­nant dans le mauvais sens du terme. De même, jouer avec un retour de piètre qualité revien­drait à vouloir peindre avec de sérieux problèmes de vue. Bonjour l’in­fâme gribouillage ! Bref, vous saisis­sez l’idée : la qualité d’exé­cu­tion du geste musi­cal dépend énor­mé­ment de la capa­cité du musi­cien à s’en­tendre correc­te­ment tout en enten­dant égale­ment le reste de l’ins­tru­men­ta­tion de façon claire. Cela est vrai pour tout musi­cien mais c’est à mon sens d’au­tant plus crucial lorsqu’il s’agit d’un donneur de voix. En effet, la nature extrê­me­ment intime de l’ins­tru­ment vocal que nous avons déjà évoqué lors d’un précé­dent article rend le chan­teur parti­cu­liè­re­ment dépen­dant du retour. C’est là que les choses se gâtent…

Dans l’idéal, pour un retour en condi­tion d’en­re­gis­tre­ment, il convient d’équi­per l’in­ter­prète d’un casque fermé afin de limi­ter au maxi­mum les problèmes de diapho­nie. Or, entendre sa propre voix au travers d’un tel casque peut s’avé­rer parti­cu­liè­re­ment étran­ge… Si vous n’en avez jamais fait l’ex­pé­rience, je vous invite à essayer de chan­ter dans un micro tout en vous écou­tant en direct au travers d’un casque fermé. Vous devriez consta­ter que cela n’a abso­lu­ment rien de natu­rel, c’est même assez désa­gréable, un peu comme lorsque l’on entend sa propre voix sur l’en­re­gis­tre­ment d’un répon­deur et que l’on ne se recon­nait pas. Cette situa­tion incon­for­table au possible n’est vrai­ment pas propice à l’ob­ten­tion d’un résul­tat opti­mal, surtout si votre inter­prète n’a pas l’ha­bi­tude des condi­tions de travail en studio. Mais alors, comment faire pour remé­dier à cela ? Comme nous allons le voir, plusieurs options s’offrent à vous…

Enregistrement-96La première, et la meilleure selon moi, consiste à concoc­ter un retour aux oignons pour votre chan­teur. Le problème, c’est que cela demande un certain savoir-faire ainsi qu’un parc maté­riel adapté. Je ne vais pas m’at­tar­der plus que ça sur cette option aujour­d’hui tant le sujet est vaste mais ne vous en faites pas, nous verrons cela en détail lors d’un prochain article.

La deuxième possi­bi­lité se résume tout simple­ment à invi­ter le chan­teur à sortir l’une de ses oreilles du casque utilisé. Ainsi, cette oreille libre lui permet­tra d’en­tendre sa voix au natu­rel, ce qui devrait lui faci­li­ter la vie. Atten­tion, la manoeuvre peut paraître bête comme chou mais elle implique certaines choses pour que tout se passe pour le mieux. Tout d’abord, veillez à ne pas inclure la voix du chan­teur dans le retour casque afin de ne pas induire une fort désa­gréable schi­zo­phré­nie vocale chez celui-ci. De plus, pensez à lui envoyer le retour en mono dans l’oreillette qu’il utilise de façon à ce qu’il ne perde pas la moitié des infor­ma­tions musi­cales. Enfin, il peut être judi­cieux de couper complè­te­ment le son de l’oreillette non utili­sée pour que cette dernière ne soit pas source de diapho­nie lors de la prise.

La troi­sième solu­tion tient à l’uti­li­sa­tion d’un casque ouvert ou semi-ouvert en lieu et place d’un casque fermé. Ce genre de casque est géné­ra­le­ment beau­coup plus confor­table que les versions closes et le simili-natu­rel de l’écoute pour­rait suffire au bonheur de votre chan­teur. Bien sûr, un tel casque entrai­nera forcé­ment de la repisse mais c’est toujours mieux que rien et nous verrons qu’il est possible de « vivre » avec une prise de voix malgré une diapho­nie plus ou moins pronon­cée sous certaines condi­tions.

Enfin, vous devez bien vous en douter, la dernière possi­bi­lité repose tout bonne­ment sur l’abla­tion pure et simple du casque audio et l’uti­li­sa­tion d’un moni­teur en guise de retour. Ici, la diapho­nie atteint son paroxysme mais comme je vous le disais il y a moins de dix secondes, ce n’est pas forcé­ment si problé­ma­tique que ça lorsque l’on sait comment la gérer…

C’est sur ce beau mais terrible « cliff­han­ger » que je vous laisse aujour­d’hui ! En atten­dant la déli­vrance du prochain épisode, je vous invite à consul­ter, si ce n’est pas déjà fait, l’ex­cellent guide d’achat des casques de studio concocté par notre ami Los Teignos qui devrait vous aider à trou­ver le ou les casques de vos rêves…

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