Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Pédago
7 réactions

L’accompagnement du chanteur (1re partie) - Le guide de l’enregistrement - 87e partie

Aujourd’hui, nous allons voir comment accompagner au mieux votre chanteur à l’occasion d’une session de prise de voix. Notez que pour simplifier la rédaction de l’ensemble du chapitre consacré à l’enregistrement de la voix, le terme générique « chanteur » sera le seul utilisé, mais ce dernier fait bien entendu référence à tout donneur de voix (homme ou femme) et ce, qu’importe le style - chant, rap, slam, etc.

L’accompagnement du chanteur (1re partie) : Le guide de l’enregistrement - 87e partie
Accéder à un autre article de la série...

Charité bien ordon­née commençant toujours par soi-même, sachez que tous les conseils prodi­gués pour­ront égale­ment être appliqués à votre petite personne si vous êtes comme beau­coup d’entre nous un « Home Studiste » soli­taire.

Zen Atti­tude

Comme nous l’avons évoqué la semaine dernière, la voix est un instru­ment parti­cu­lier d’une impor­tance capi­tale du point de vue de l’au­di­teur. Si nous consi­dé­rons main­te­nant les choses en adop­tant cette fois-ci le point de vue de l’in­ter­prète, la voix est alors un instru­ment tout aussi extra­or­di­naire au sens litté­ral du terme. En effet, si nous prenons l’exemple d’une guitare, le son est produit par le musi­cien grat­tant les cordes qui se mettent à vibrer, puis ces vibra­tions sont ampli­fiées par la table d’har­mo­nie ou via un ampli. Pour un piano, le musi­cien enfonce les touches qui actionnent des marteaux venant frap­per des cordes et les vibra­tions produites sont ampli­fiées une fois de plus par la table d’har­mo­nie. Bref, le schéma simpli­fié est bien souvent le même : geste musi­cal de l’in­ter­prète, vibra­tion d’une partie de l’ins­tru­ment géné­rant l’onde première puis ampli­fi­ca­tion. Mais dans le cas du chant, le musi­cien, l’ins­tru­ment et le système d’am­pli­fi­ca­tion ne font qu’un. Il s’agit tout simple­ment de l’ins­tru­ment intime par excel­lence ! Or, si cela entraine certains avan­tages, cette situa­tion pour le moins unique dans le monde musi­cal ne va pas sans son lot d’in­con­vé­nients…

81+8pLuHPuLRepre­nons l’exemple d’une guitare. Vous vien­drait-il à l’idée d’en­re­gis­trer avec une gratte mal réglée aux cordes rouillées et à l’ac­cor­dage approxi­ma­tif ? J’es­père que la réponse est néga­tive, à moins de vouloir produire un son bien tordu dans un but artis­tique précis, mais avouez que ce n’est pas un cas repré­sen­ta­tif. Bref, la plupart du temps, tout musi­cien qui se respecte souhaite jouer sur un instru­ment au mini­mum correc­te­ment réglé, en bon état et bien accordé. Pour ce faire, il n’y a vrai­ment rien de spécia­le­ment sorcier lorsque l’ins­tru­ment en ques­tion est de nature maté­rielle. Mais dans le cas de la voix, ce n’est pas aussi simple… Pour que tout soit opéra­tion­nel, c’est le chan­teur lui-même dans son « ensemble » qui doit l’être, tant au niveau du corps que de l’es­prit. Ne sentez-vous pas la lapa­lis­sade venir ? Votre chan­teur doit être en bonne santé, bien reposé, calme et concen­tré pour que tout se déroule pour le mieux.

Atten­tion, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, dans l’idéal tous les inter­ve­nants de la produc­tion devraient être en pleine forme. Ceci étant, avouez qu’un guita­riste avec la goutte au nez ne consti­tue pas un problème insur­mon­table, alors que pour un chan­teur, c’est une tout autre histoire. Dans le même ordre d’idée, évidem­ment que la fatigue et/ou le stress influent sur le jeu de n’im­porte quel musi­cien, mais au moins l’ins­tru­ment en lui-même n’en pâtit pas. Avec un peu d’huile de coude et une bonne dose de volonté, il est toujours possible d’ob­te­nir un rendu conve­nable qui lais­sera l’au­di­teur final tota­le­ment igno­rant de l’état de l’in­ter­prète lors de la prise. Dans le cas d’une voix, fatigue et stress ont des consé­quences physio­lo­giques qui modi­fient très clai­re­ment les capa­ci­tés du chan­teur. Or, comme l’au­di­teur est juste­ment natu­rel­le­ment plus sensible à la voix (cf. article précé­dent), il est quasi-impos­sible de maquiller ce type de problè­me…

« Bon, tout ça c’est bien joli, mais je ne suis pas respon­sable de l’hy­giène de vie de mon chan­teur ! »

Certes, de prime abord, nous pour­rions croire qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour se prému­nir de ce genre de situa­tion puisque l’es­sen­tiel dépend direc­te­ment de la personne concer­née. Mais en y réflé­chis­sant un tant soit peu, il existe tout de même plusieurs façons d’ac­com­pa­gner le chan­teur afin de gérer les capta­tions de voix au mieux.

Tout d’abord, n’ou­blions pas le prin­ci­pal avan­tage du travail en Home Studio face aux struc­tures commer­ciales : la gestion du temps ! Prenez donc la peine de discu­ter avec le chan­teur pour caler la session d’en­re­gis­tre­ment à un moment oppor­tun, c’est-à-dire lorsque ce dernier n’est ni pressé par le temps, ni en période de surcharge de travail et surtout lorsqu’il a bien le luxe de s’of­frir une bonne nuit de sommeil la veille. Si d’aven­ture le jour venu il ou elle est malade ou tout simple­ment pas trop dans son assiette, n’hé­si­tez pas à repor­ter la séance si vous en avez la possi­bi­lité, je vous assure que le jeu en vaut large­ment la chan­delle.

Lorsque le report de la session n’est pas une option, prenez donc les devants et invi­tez votre artiste à lire le plus tôt possible sur votre site préféré ces quelques conseils, ou bien encore ceux-ci histoire de mini­mi­ser les risques en amont. D’ailleurs, même si vous n’êtes pas chan­teur vous-mêmes, ces lectures ne vous feront pas de mal et vous permet­tront de mieux accom­pa­gner votre inter­prète alors n’en faites pas l’éco­no­mie !

Enfin, concer­nant le stress, nous verrons dans les semaines qui viennent pas mal de choses que vous pour­rez mettre en œuvre de façon à le circons­crire au strict mini­mum. Ceci dit, pour ne pas vous lais­ser sur votre faim, voici déjà quelque chose que vous pouvez propo­ser à votre chan­teur juste avant une session d’en­re­gis­tre­ment afin d’abor­der les choses serei­ne­ment : 10 minutes de médi­ta­tion que vous ferez avec lui. Je sais, cela peut paraître complè­te­ment ésoté­rique à certains. D’ailleurs, si votre chan­teur ou vous-mêmes êtes tota­le­ment hermé­tiques à ce genre de pratique, ne vous forcez pas, cela pour­rait avoir l’ef­fet inverse de celui escompté. Mais je vous garan­tis que cela peut avoir un impact impres­sion­nant sur n’im­porte qui à partir du moment où l’on est un tant soit peu ouvert. Si vous ne savez pas comment procé­der, une simple recherche sur le web concer­nant la médi­ta­tion guidée devrait vous permettre de trou­ver chaus­sure à votre pied. Person­nel­le­ment, j’aime beau­coup les vidéos de cette chaîne YouTube malgré la qualité sonore approxi­ma­tive, mais c’est avant tout une histoire de goût alors si vous décou­vrez une pépite du genre, n’hé­si­tez pas à la parta­ger dans les commen­taires de cet article !

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aven­tures !

← Article précédent dans la série :
L'enregistrement de la voix
Article suivant dans la série :
L’accompagnement du chanteur (2e partie) →

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre