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Pédago
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Prévenir les bruits parasites lors des prises de chant - le guide de l’enregistrement - 106e partie

Cette semaine, nous allons voir comment travailler en amont afin de limiter autant que possible tous les bruits pouvant venir souiller inopinément vos enregistrements vocaux…

Prévenir les bruits parasites lors des prises de chant : le guide de l’enregistrement - 106e partie
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Finger in the noise

Que le lecteur atten­tif se rassure, cet épisode n’est nulle­ment une réécri­ture du dix-huitième article de ce guide. Ceci étant, je vous invite forte­ment à relire ce dernier en guise de préam­bule au sujet du jour.

Bon, commençons par une bonne vieille évidence qu’il me paraît tout de même utile de rappe­ler à propos des bruits de bouche, racle­ments de gorge, gargouillis et autres sons du genre. Comme vous devez vous en douter, le meilleur moyen de lutter contre un tel brou­haha corpo­rel se résume à avoir le gosier suffi­sam­ment humecté et la panse confor­ta­ble­ment pleine sans aller jusqu’à l’ex­cès. Mora­lité, veillez à ce que votre chan­teur ait toujours à portée de main de quoi se susten­ter au besoin ainsi qu’un verre d’eau, une tisane ou tout autre breu­vage lui conve­nant. Notez qu’il vaut mieux éviter toute nour­ri­ture trop « sèche » afin de ne pas empâ­ter inuti­le­ment sa cavité buccale. Les bois­sons gazéi­fiées et/ou alcoo­li­sées sont égale­ment à pros­crire car elles peuvent provoquer plus de dégâts qu’autre chose.

Passons à présent aux bruits para­sites « externes » pouvant être provoqués par l’in­ter­prète. Là encore, cela pourra vous sembler anec­do­tique mais je vous assure que ce genre de son incon­gru peut ruiner la prise du siècle. Je l’ai malheu­reu­se­ment appris sur le tas à mes dépens… Bref, en partant de bas en haut, nous avons tout d’abord les pieds et/ou les chaus­sures en contact avec le sol. Évitez de placer le chan­teur sur une surface géné­rant trop de bruits car s’il a tendance à se dépla­cer, piéti­ner ou simple­ment battre la mesure, cela s’en­ten­dra. Person­nel­le­ment, j’ai dans mon atti­rail magique un vieux tapis que je traîne systé­ma­tique­ment à chaque session d’en­re­gis­tre­ment et qui m’a sauvé la mise à plus d’une reprise. Niveau sabot en soi, le cuir est à fuir tant cela peut produire des craque­ments déplai­sants au moindre gigo­te­ment d’or­teil…

Passons aux vête­ments. Lors des mouve­ments, ces derniers peuvent engen­drer des bruits de frois­se­ment ou de craque­ment. Si votre inter­prète est habillé en cuir, avec une layette trop ajus­tée ou des nippes au tissu trop rigide, ça sent le sapin… Je ne suis pas en train de vous dire qu’il vous faut l’obli­ger à venir en séance affu­blé d’un pyjama en pilou deux tailles trop grand mais une tenue confor­table et silen­cieuse me semble être tout de même un mini­mum. Tant pis pour les photos promos, il vous sera toujours possible d’or­ga­ni­ser une fausse session d’en­re­gis­tre­ment spécia­le­ment pour le photo­graphe après coup.

Enregistrement-106Nous arri­vons à la tête. Pour les chevelu(e)s, c’est élas­tique obli­ga­toire à partir du moment où ils s’adonnent au head­ban­ging ou au simple dode­li­ne­ment vigou­reux en cours de morceau. Je sais, c’est bête mais lorsqu’un tif frappe un micro, ça n’est pas très joli à entendre. Pour les moins chevelu(e)s adeptes des galu­rins en tout genre, veillez à ce que le couvre-chef soit bien ferme­ment vissé sur la caboche car une chute est vite arri­vée et ça ne sonne pas des masses. Niveau bijoux, pendants et colliers peuvent produire des bruits parti­cu­liè­re­ment ines­thé­tiques au moindre mouve­ment, surveillez-les donc de très près.

Enchaî­nons à présent avec les bruits de mani­pu­la­tion. Ici la règle est très simple : il faut tout simple­ment les éradiquer. Pour ce faire, pensez à four­nir un pupitre suffi­sam­ment large pour faire tenir en même temps toutes les pages du texte car tour­ner une feuille au beau milieu du chant n’est non seule­ment pas confor­table, mais cela peut égale­ment s’en­tendre ! Dans un autre genre, certains chan­teurs adorent tripo­ter le câble qui pendouille du pied de micro, engen­drant ainsi des bruits forts mal venus… Veillez donc à conve­na­ble­ment fixer ce dernier le long du pied. Bref, je ne vais pas vous passer toutes les possi­bi­li­tés en revue car de toute façon il y aura toujours un petit malin pour créer un son para­site auquel vous n’au­rez pas pensé… J’es­père que vous saisis­sez juste l’idée géné­rale : préve­nez autant que faire se peut en amont, restez atten­tif tout au long de la séance et soyez près à inter­ve­nir dès qu’un son imprévu pointe le bout de son bruit.

Pour finir, lais­sez-moi vous rappe­ler qu’il est primor­dial d’uti­li­ser une suspen­sion adap­tée au micro que vous utili­sez lors de ces sessions de prise de voix. Mine de rien, cela vous évitera de capter toutes les vibra­tions pouvant être trans­mises via le pied de micro. Notez que cette remarque s’ap­plique à tous les types de micros, même les dyna­miques qui sont malheu­reu­se­ment bien souvent les parents pauvres en la matière. Si vous n’êtes pas équi­pés, sachez qu’il existe des suspen­sions géné­riques pouvant s’adap­ter à plusieurs gaba­rits de micro. Ne faites donc pas des écono­mies de bouts de ficelle, ce genre d’us­ten­sile n’est abso­lu­ment pas un luxe, loin de là…

Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aven­tures !

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