Aujourd'hui, je vous propose de continuer notre pèlerinage consacré à la prise de voix avec un épisode centré sur un outil trop souvent pris à la légère : le filtre anti-pop…
Anti-Pop rocks !
Au cas où vous ne connaitriez pas ce petit accessoire, sachez que le filtre anti-pop est un dispositif permettant, comme son nom l’indique, d’atténuer les éventuels « pops » audio provoqués par les consonnes occlusives, plus connues sous le terme anglais « plosive ». Bref, pour faire plus simple, l’engin sert à calmer le fort désagréable cumul d’énergie sonore engendré par la prononciation de syllabes contenant des « p » ou autres « b » lors de la captation. Bien sûr, l’impact des plosives est différent selon les donneurs de voix, le micro utilisé et, de toute évidence, selon la densité de consonnes occlusives présentes dans le texte à enregistrer. De plus, il est effectivement possible de minimiser les plosives a posteriori lors de la phase d’édition audio. Ceci étant, comme je vous le martèle depuis le début de cette série, mieux vaut prévenir que guérir ! L’utilisation d’un filtre anti-pop n’a vraiment rien de sorcier et vous pouvez trouver ce type d’outil à des prix relativement dérisoires. Moralité, pourquoi diable vous en priver ? Ça fera le job de façon beaucoup plus naturelle que n’importe quelle édition et ce sera au final du temps gagné pour la suite ; si ça, ce n’est pas un investissement « no brainer », je veux bien être pendu !
« Mais pourquoi en fait-il tout un foin de son filtre anti-pop ? Il suffisait de nous dire d’en utiliser un et basta, non ? » Eh bien en fait, pas tout à fait… Si je m’étais contenté de vous enjoindre à l’utilisation d’un anti-pop en une seule phrase, certaines personnes auraient probablement éludé l’information car elle ne leur aurait pas semblé aussi importante qu’elle ne l’est. De plus, hormis son usage de base, il se trouve que le filtre anti-pop est également un formidable outil qui vous permettra de gérer le placement physique du chanteur par rapport au micro, et ça, je vous assure que ça n’a pas de prix !
Dans les semaines qui viennent, nous verrons entre autre l’impact sonore que peuvent avoir différents placements de micro face au donneur de voix. Or, certains interprètes ont une fâcheuse tendance à vouloir « suivre » le micro en se rapprochant de lui et/ou en le « visant » directement, ce qui ne manquera pas de saboter toutes vos tentatives de placement pour obtenir tel ou tel rendu sonore… C’est là qu’intervient notre petit filtre… En effet, il est relativement simple de convaincre le chanteur de se concentrer sur cet obscur objet (du désir) car cela lui donne justement quelque chose de « physique » à viser. Toute la beauté de la chose, c’est qu’en fixant le filtre non pas directement sur le pied supportant le micro mais sur un autre pied, vous aurez alors les coudées franches pour effectuer n’importe quel placement de micro, même les plus tarabiscotés. De plus, vous pourrez ainsi « forcer » l’interprète à respecter une certaine distance avec le micro en éloignant le second pied du premier et vous pourrez même aller jusqu’à « corriger » sa posture s’il se tient de façon légèrement voutée ou s’il a une petite tendance à trop lever le menton lorsqu’il pousse la chansonnette en jouant sur la hauteur du pied supportant l’anti-pop. Cette astuce peut vous paraître un poil capillotractée mais je vous assure qu’elle fonctionne à merveille et peut faire de véritables miracles. Essayez, vous m’en direz des nouvelles !
Pour conclure, comme vous pouvez le constater, un filtre anti-pop est beaucoup plus utile qu’il n’y parait de prime abord et ce, pour un investissement financier ridiculement faible. Alors si vous n’en possédez pas encore un, courrez vite chez votre revendeur le plus proche, vous ne le regretterez pas.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aventures…