Dans ce cinquième et dernier épisode consacré à la stratégie d'investissement pour l'enregistrement en Home Studio, nous allons brièvement voir quelles sont vos différentes options pour aller plus loin…
Vers l’infini et au-delà !
Aujourd’hui, nous partirons du postulat selon lequel les conseils précédemment prodigués ont été mis en pratique de façon sérieuse. Ainsi, vous devez posséder un parc matériel au moins équivalent à celui décrit lors de la deuxième partie de ce chapitre, vous avez également pris soin de gérer au mieux l’acoustique de votre lieu de façon à minimiser l’impact du son de la pièce sur vos prises, votre système d’écoute s’avère maîtrisé et surtout, vous avez à votre actif un certain nombre d’heures de vol durant lesquelles vous avez appris à domestiquer tout ce beau monde à l’occasion de la production de vos premiers chefs-d’oeuvre.
Fort de ce constat, sur quel genre de matériel devez-vous jeter votre dévolu afin de franchir un nouveau cap qualitativement parlant ? Eh bien comme souvent, ça dépend…
Voilà, sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aventures ! Non, je plaisante. Il m’est toutefois difficile de répondre à cette question pour vous tant chaque cas est plus ou moins unique en son genre. De plus, avec l’expérience que vous avez accumulée, vous devriez sans doute avoir d’ores et déjà une bonne idée de la marche à suivre eu égard aux difficultés que vous avez certainement dû rencontrer. Je vais tout de même m’efforcer de vous décrire les deux cas les plus fréquemment rencontrés selon moi.
Il y a tout d’abord le cas du musicien « solo » qui n’enregistre jamais plus de deux pistes simultanément ; typiquement un guitariste, un bassiste ou bien encore un chanteur qui, hormis ses quelques instruments de prédilection qu’il enregistre un à un, utilise essentiellement des instruments virtuels pour le reste de ses arrangements. Pour ces musiciens solitaires, le but d’un nouvel achat me semble être non seulement un gain en termes de qualité, mais également un élargissement de la palette sonore disponible. Du coup, le meilleur moyen d’obtenir satisfaction consiste selon moi par commencer à agrandir le parc micro disponible avec des modèles moyen, voire haut de gamme. Puis, dans un second temps, investir dans un ou deux préamplis externes permettra d’étendre plus avant la gamme de « couleurs sonores » accessible.
Le second cas que je souhaite aborder concerne les musiciens travaillant en groupe ou pratiquant un instrument qui « nécessite » une captation via de multiples micros, comme par exemple la batterie. Pour ces derniers, la priorité sera avant tout l’acquisition d’une interface audio disposant de suffisamment d’entrées / préamplis micro afin de pouvoir enregistrer autant de pistes que nécessaire. Bien entendu, il faudra également investir dans plus de micros, mais il est inutile de claquer des cents et des mille sur ces derniers tant qu’il n’y a pas concrètement la possibilité d’enregistrer le nombre de pistes requises. Ainsi, des modèles d’entrée de gamme suffiront dans un premier temps. Ensuite, le chemin sera le même que pour le cas précédent : monter en gamme des micros, puis acquisition éventuelle de préamplis externes.
Vous remarquerez que je ne conseille ni l’achat de convertisseurs hors de prix, ni l’acquisition de traitements hardwares externes tout aussi dispendieux. Ce n’est évidemment pas par hasard. En effet, j’estime que le ratio coût / gain en rendu sonore final de ces joujoux est hors de propos en situation Home Studio. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce type de matériel peut permettre d’améliorer la qualité des enregistrements lorsqu’il est bien utilisé. Cependant, le gain n’est pas aussi flagrant que cela. Par conséquent, hormis pour les professionnels ou les amateurs avertis fortunés, ce genre d’investissement ne me semble absolument pas indispensable. De plus, pour tirer le meilleur parti de ces achats, il convient d’avoir une acoustique quasiment irréprochable, sans parler du niveau d’expérience requis. Enfin, si vous avez les moyens de vous payer ces belles bestioles, vous devriez également avoir les fonds suffisants pour faire appel à un professionnel afin de vous conseiller en la matière.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Sur ce, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un retour à un sujet plus concret, à savoir l’enregistrement du piano…