Continuons notre petit bonhomme de chemin sur le thème de l'investissement pour l'enregistrement en home studio. Cette semaine, nous partirons du postulat suivant : la production sonore est à présent beaucoup plus qu'un simple passe-temps pour vous, vous êtes donc prêts à attaquer les choses sérieusement.
L’oiseau fait son nid…
Malgré le matériel conseillé lors du précédent article, il y a de fortes chances pour que vous ne soyez toujours pas pleinement satisfait de la qualité de vos prises de son par rapport au rendu de vos productions commerciales fétiches. C’est tout à fait normal. Actuellement, vous possédez un parc matériel suffisant pour faire de jolies maquettes, voire de très bonnes préproductions, mais il y a encore un détail de taille qui vous sépare de la finesse sonore minimale propre à la production de titres n’ayant pas à rougir face à la concurrence. De quoi s’agit-il ? De meilleurs micros ? Des préamplis ou des processeurs hardwares légendaires ? Des convertisseurs à plusieurs milliers d’euros ? D’une interface audio disposant de plus d’entrées ? Ou peut-être d’une paire d’enceintes de monitoring dignes de ce nom ?
Éliminons d’entrée de jeu la dernière proposition. Nous en sommes à l’enregistrement et il est évident qu’une paire d’enceintes, aussi bonne soit-elle, n’influencera pas directement la qualité intrinsèque de vos captations. Pour la suite, à savoir l’édition, le mixage et le mastering, c’est bien entendu une autre tisane, mais ce n’est pas là le sujet du jour.
En ce qui concerne les autres options, chacune d’entre elles peut éventuellement apporter une petite amélioration, avec cependant deux risques non négligeables : premièrement, une complexification du processus d’enregistrement intervenant beaucoup trop tôt au sein du parcours d’apprentissage de la discipline, ce qui n’est bien entendu pas franchement souhaitable ; deuxièmement, du matériel de haut vol à ce stade ne sert bien souvent qu’à révéler plus de défauts, ce qui est somme toute contreproductif. Si vous ajoutez à cela le coût de ces options qui peut rapidement devenir indécent, avouez que nous ne sommes pas ici face à une stratégie optimale…
Alors, que faire ? Eh bien, en y réfléchissant un tant soit peu, vous vous apercevrez très vite que le détail qui vous sépare le plus actuellement des captations sonores réalisées en studio se résume à… l’acoustique du lieu d’enregistrement.
Oui je sais, je me répète, mais la répétition n’est-elle pas l’un des piliers de l’enseignement ? Je sais également que des arguments du type « je suis locataire, je ne peux donc rien faire », ou bien encore « je n’ai pas de pièce dédiée, je ne vais pas imposer des panneaux moches à souhait au reste de la famille dans un espace commun » vont immanquablement fleurir dans la section des commentaires de cet épisode. J’entends tout ça, je vous assure. J’espère toutefois que de votre côté, vous comprenez bien que sans un environnement acoustique a minima maîtrisé, point de salut pour vos prises. Ainsi, comme le disent nos confrères adeptes de la langue de Shakespeare, le « smart move » consiste à chercher des solutions de traitement acoustique adaptées à votre environnement. La bonne nouvelle, c’est que ça existe ! Vous pouvez même vous en tirer pour beaucoup moins cher qu’un nouveau micro tip-top ou qu’un préampli de renom, avec au final un gain relatif en qualité de prise autrement plus conséquent, croyez-moi sur parole.
Pour les plus sérieux d’entre vous, je vous renvoie vers les épisodes 3, 4 et 5 de l’excellent dossier rédigé par notre ami teigneux afin de découvrir les tenants et aboutissants de l’acoustique en situation Home Studio. Ne vous laissez pas intimider par la somme d’informations disponibles, l’ensemble est franchement abordable tout en restant de bout en bout diablement intéressant à lire. N’hésitez pas également à jeter un oeil aux commentaires de ces articles, vous pourriez y découvrir des témoignages se rapprochant de vos propres conditions de travail.
Pour ceux qui préfèrent la version courte des choses, le minimum syndical me semble être la solution que j’ai moi-même adoptée pour l’appartement que je loue actuellement, à savoir des panneaux acoustiques amovibles.
Pour finir, permettez-moi de glisser une remarque. Comme toujours dans mes séries d’articles didactiques, je tiens à souligner que je n’ai bien évidemment aucun intérêt financier personnel à vous conseiller tel ou tel produit. Il existe d’ailleurs une ribambelle de joujoux sur le marché qui feraient tout aussi bien la blague. J’ai cependant choisi de vous citer certaines bestioles en particulier pour les raisons suivantes : soit parce que je les utilise jour après jour et je suis donc sûr de mon coup ; soit parce que je les connais très bien pour les avoir personnellement utilisés pendant suffisamment longtemps pour être toujours aussi sûr de mon coup ; soit parce que des personnes en qui j’ai une confiance absolue les utilisent ou les ont utilisées et m’en ont suffisamment vanté les mérites à maintes reprises pour que je sois encore une fois sûr de mon coup.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de nos aventures !