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Test de l'Origin d'Arturia - The French Connection

Porter sur une plateforme modulaire et autonome le meilleur de la technologie maison, basée sur la modélisation de synthés vintage mythiques, tel est le pari d’Arturia avec l’Origin. Voyons si le résultat est à la hauteur de l’ambition…



La modé­li­sa­tion analo­gique remonte à une quin­zaine d’an­nées. C’est Clavia qui ouvre le bal en 1995 avec le Nord­Lead. Les « Big 3 » japo­nais s’y mettent, mais seul Korg conti­nue à sortir des machines de nos jours. En fait, ce sont surtout les Euro­péens qui brillent par leur dyna­misme en la matière : Nova­tion (Super­nova, sous la houlette de Chris Huggett, le père de l’Os­car), Access (Virus), Quasi­midi (Poly­morph, dont le créa­teur va mettre au point le Spec­tra­lis de Radi­kal), Waldorf (Q), Viscount / Oberheim (OB-12), Elek­tron (Mono­ma­chine) et Cream­ware (modules ASB). L’his­toire de ces marques est toute­fois très chao­tique : certaines dispa­raissent bruta­le­ment, d’autres se repo­si­tionnent, d’autres se diver­si­fient, d’autres enfin réap­pa­raissent, parfois sous d’autres noms. Pour sa part, Clavia a pour­suivi sa route et a lancé une série de synthés modu­laires virtuels. En 2004, le G2X marque l’abou­tis­se­ment de la gamme. Il s’agit d’une combi­nai­son logi­ciel / maté­riel inédite : la connexion des modules est confiée à un logi­ciel et la produc­tion des sons ainsi synthé­ti­sés est confiée au synthé bourré de DSP. Résul­tats : une grande variété sonore, une profon­deur de program­ma­tion inéga­lée, mais une auto­no­mie rela­tive (impos­sible de recon­nec­ter les modules sans le logi­ciel), une inté­gra­tion logi­cielle / maté­rielle archaïque (liai­sons audio / Midi « à l’an­cienne ») et un son somme toute assez numé­rique (alia­sing et froi­deur).

On croyait donc la synthèse modu­laire virtuelle au point mort, tout du moins sur du hard­ware, mais 2 projets très ambi­tieux viennent d’abou­tir récem­ment : le premier est baptisé Sola­ris. Il est déve­loppé outre-Atlan­tique sous la houlette de John Bowen à qui l’on doit, entre autres, le Prophet-5 et le Prophet-VS. Il permet diffé­rentes formes de synthèses simul­ta­nées modé­li­sées sur des synthés mythiques, avec un tas de commandes et de LCD pour les exploi­ter à fond en toute auto­no­mie. Encore au stade de précom­mandes, il est annoncé pour la fin d’an­née. Le second projet, assez diffé­rent, a en revanche déjà débarqué sur le marché, sous le nom emblé­ma­tique d’Ori­gin. Il est le fruit d’Ar­tu­ria, société française bien connue pour ses modé­li­sa­tions logi­cielles de célèbres synthés vintage (voir inter­views des créa­teurs en fin de test). L’objec­tif : offrir une machine modu­laire program­mable auto­nome, avec des modules issus du meilleur des tech­no­lo­gies maison. En avant, marche !

Guerre des boutons

Mises à jour program­mées


Artu­ria annonce déjà des mises à jour de l’OS d’ici la fin 2009 : cet été, un nouvel OS (1.1) devrait appor­ter un module d’orgue à tirettes harmo­niques type B3, un module d’ef­fet Leslie, une enve­loppe spéciale de CS80, une section effets revi­ta­li­sée (Bit Crusher, Compres­seur, EQ, Ring Mod), des suivis de clavier plus perfec­tion­nés et une gestion Midi amélio­rée (CC et Sysex). Et d’ici la fin de l’an­née, ce sont des gaba­rits de CS80 et JP-8 qui devraient voir le jour (OS 1.5). Miam !

L’Ori­gin est dispo­nible en version module et annoncé en version clavier 5 octaves. Nous avons testé le module en OS 1.07. Des mises à jour sont déjà prévues cette année (voir enca­dré ci-contre). La concep­tion est astu­cieuse. En démon­tant les flancs et la plaque avant galbée, on dégage les cornières pour la mise en rack 19 pouces. La machine occupe alors 6 unités de haut. La qualité de construc­tion (made in France, en Alsace plus préci­sé­ment) est très bonne : le métal blanc et les flancs en bois sont clas­sieux. La machine est couverte de commandes : pas moins de 21 enco­deurs, 33 poten­tio­mètres, 81 boutons et 1 joys­tick (façon Prophet-VS) permettent de contrô­ler la pléthore de para­mètres dispo­nibles. Au centre trône un LCD couleur 320 × 240 pixels à lumi­no­sité et contraste ajus­tables. Les commandes sont regrou­pées en diffé­rentes sections de synthèse : oscil­la­teurs / filtres / LFO / enve­loppes sur la gauche, VCA / effets sur la droite et séquen­ceur en bas. Les potards peuvent répondre en mode saut (Snap) ou seuil (Hook), merci. Quand aux enco­deurs, ils sont sensibles à la vitesse de rota­tion, permet­tant soit de sauter rapi­de­ment entre des valeurs extrêmes, soit d’édi­ter préci­sé­ment une valeur. Une belle réus­site !

Le LCD est entouré de 8 enco­deurs assi­gnables et 16 boutons. La machine opère suivant 8 modes prin­ci­paux que l’on choi­sit avec la rangée infé­rieure de boutons. Chaque mode est subdi­visé en pages menus que l’on sélec­tionne avec la rangée supé­rieure de 8 boutons contex­tuels. Dans chaque page, on choi­sit le para­mètre à éditer avec les touches de navi­ga­tion, à savoir un gros enco­deur, 4 touches direc­tion­nelles et des touches Enter / Exit. Dans certaines pages, l’édi­tion peut se faire en complé­ment avec les commandes des diffé­rentes sections du panneau avant (les potards par exemple), ou encore avec les 8 enco­deurs situés de part et d’autre de l’écran. Tout ceci peut paraître un peu confus. Sur l’ar­rière, mise à part la borne pour alimen­ta­tion externe à bloc central, on découvre une connec­tique profes­sion­nelle et abon­dante : pas moins de 5 paires de sorties stéréo symé­triques (Main et 4 Sub), une prise casque, une paire d’en­trées audio stéréo symé­triques, une sortie S/P-Dif Cinch, 2 prises pour pédales, un trio Midi et une prise USB 2 hôte. Tout ceci est placé en retrait, ce qui permet un câblage parfait et sans débord dans un rack.

Encodeurs

 

Exemples sonores

Ecran

Dans l’Ori­gin, il n’y a pas de PCM conge­lés en mémoire, mais de puis­sants DSP qui synthé­tisent le son en temps réel. La sortie audio s’opère en 44,1 ou 48 kHz, au choix. Artu­ria annonce avoir tout parti­cu­liè­re­ment soigné 4 aspects essen­tiels du son : absence d’alia­sing (effet de repli de spectre dans les aigus, condui­sant à des bruits métal­liques), repro­duc­tion de l’ef­fet de décharge des conden­sa­teurs des VCO (arron­dis­se­ment des formes d’onde), fluc­tua­tion des VCO (insta­bi­lité des périodes d’os­cil­la­tion) et compor­te­ment non linéaire des circuits de filtrage (en parti­cu­lier à réso­nance élevée). L’Ori­gin renferme 1000 programmes dont 400 préchar­gés. Pour s’y retrou­ver, la machine permet de filtrer les programmes avec 2 critères à choi­sir parmi une liste : instru­ment modé­lisé, caté­go­rie, projet et par auteur. Très utile !

Jugeons main­te­nant sur pied les résul­tats de la modé­li­sa­tion. Les basses sont globa­le­ment réus­sies, avec du gros, du gras et du lourd : voici quelques basses Mini­moog, Taurus, ARP2600, TB-303, Sub pour s’en convaincre. Sur les Leads, l’Ori­gin s’en sort égale­ment très bien, avec de mons­trueux empi­lages d’os­cil­la­teurs. Les outils de synthèse permettent de recréer certains claviers vintage célèbres. Bizar­re­ment, les sons de cordes sont déce­vants, les PWM ayant tendance à satu­rer assez vite dès qu’on joue en poly­pho­nie, même en rédui­sant les niveaux audio. C’est un peu moins flagrant sur ces exemples de cuivres, dont certains sont inspi­rés du JP-8 et du CS80. Dès que l’on filtre un peu, cela devient plus inté­res­sant : 2 modules de filtre et le joys­tick pour pilo­ter le tout et c’est parti pour des nappes ambiantes vivantes et planantes. Le même joys­tick combiné à des oscil­la­teurs à tables d’onde permet de recréer des ambiances à la Prophet-VS en temps réel. Avec l’ar­chi­tec­ture modu­laire, le séquen­ceur et un peu de patience, on peut même créer des boucles de batte­rie simpli­fiées au sein d’un même programme. Pour ceux qui veulent se faire une idée du grain, de la patate et des filtres des origi­naux, voici quelques exemples faits rapi­de­ment et sans aucun effet : Jupi­ter-8 (arpèges, basses, cuivres, strings, pads, synchros), Prophet-VS (cuivres, pads analo­giques, pads hybrides, solos pads hybrides) et Mini­moog Voya­ger (basses, leads, attaques rapides).

 

Synthèse modu­laire

Mini­moog inside


Pour faci­li­ter la tâche des utili­sa­teurs, l’Ori­gin est livré avec un gaba­rit de Mini­moog, ce qui évite de partir de zéro pour câbler les modules. Dans ce mode, l’écran affiche une repré­sen­ta­tion graphique du panneau avant du Mini­moog, éditable avec les touches de navi­ga­tion, les potards dédiés et le gros enco­deur. On retrouve avec plai­sir les 3 VCO, le géné­ra­teur de bruit, l’en­trée audio, le mixeur, le filtre réso­nant 4 pôles, les 2 enve­loppes ADS® et le VCA. Artu­ria n’a pas oublié les inter­ac­tions de VCO ou la modu­la­tion du filtre par le VCO3 et le bruit. Lorsqu’on édite un para­mètre, l’écran reflète le mouve­ment des commandes sur le panneau virtuel du Mini­moog. C’est là qu’on aurait voulu un écran plus grand, tout comme quand on câble les modules ! Là où l’Ori­gin va plus loin que le Mini­moog, c’est sur le plan de la poly­pho­nie (5–6 voix en pratique), le LFO séparé et la modu­la­tion matri­cielle à 8 cordons. Côté son, le grain Moog est plutôt bien appro­ché, le filtre est chaud et bien cali­bré, nous l’avons déjà dit. Ce qui manque en revanche, c’est cette capa­cité qu’a le Mini­moog à envoyer la sauce dès qu’on effleure une touche. L’Ori­gin est moins prompt à la détente, même avec les attaques des enve­loppes à zéro et aucune vélo­cité. Au final, nous appré­cions la présence de ce gaba­rit et en atten­dons plein d’autres dans de futures révi­sions d’OS.

L’Ori­gin met à dispo­si­tion un certain nombre de modules que l’on peut inter­con­nec­ter avec des cordons virtuels : oscil­la­teurs, mixeurs, filtres, modu­la­teurs (LFO, enve­loppes, Ring Mod, Bode Shif­ter) et contrô­leurs (suivi de clavier, joys­tick, Midi…). Un programme peut conte­nir jusqu’à 30 modules, parmi lesquels 4 VCA toujours présents en sortie. Assez vite, on cherche le module voco­deur, mais en vain… dommage, avec les 2 entrées audio… mais il paraît que c’est prévu pour plus tard du côté de l’Isère, lors d’une future mise à jour de l’OS. Pour construire un programme, il convient de struc­tu­rer les modules. Pour ce faire, l’édi­teur offre 2 pages : l’une pour gérer les modules (Rack), l’autre pour les connec­ter (Patch). Tout ceci se fait avec des boutons et des listes dérou­lantes. Un écran tactile avec stylet façon Nintendo DS aurait fait merveille pour câbler les modules « à la main ». Les cordons de liai­son (Patch) peuvent être de diffé­rentes natures : audio, modu­la­tion ou trig­ger. L’édi­teur les affiche dans des couleurs distinctes, pour faci­li­ter la compré­hen­sion du patch. La repré­sen­ta­tion est sché­ma­tique, on est loin des chape­lets de câbles chers à Clavia sur la série Modu­lar. C’est main­te­nant que la taille de l’écran paraît insuf­fi­sante.

Un module peut gérer plusieurs entrées et sorties de modu­la­tion, dans la limite de 64 connexions par programme. Tout ceci pour­rait décou­ra­ger les habi­tués des synthés précâ­blés, mais Artu­ria a judi­cieu­se­ment prévu quelques points d’ap­pui : d’abord, une fonc­tion « Auto Connect » permet de lais­ser l’Ori­gin gérer la créa­tion auto­ma­tique des liai­sons les plus vitales, par exemple le suivi de clavier vers la fréquence de l’os­cil­la­teur, le trig­ger clavier vers le trig­ger d’en­ve­lop­pe… On trouve aussi des confi­gu­ra­tions courantes précâ­blées des modules : 2 VCO, 1 filtre, 2 enve­loppes, 2 LFO. Il suffit de les appe­ler à la créa­tion d’un nouveau programme et on part avec quelques biscuits sous le coude. Mieux, l’Ori­gin dispose d’un gaba­rit de Mini­moog (voir enca­dré ci-dessus), tout bien préar­rangé avec les modules modé­li­sés sur ses compo­sants essen­tiels (oscil­la­teurs et filtre). La poly­pho­nie maxi­male est de 32 voix, mais à l’usage, on est plutôt sur 6 à 8 voix dès qu’on fait appel à une confi­gu­ra­tion digne de ce nom (2 oscil­la­teurs, 2 filtres, 2 enve­loppes, 2 LFO). Les déve­lop­peurs travaillent d’ailleurs sur des opti­mi­sa­tions de code pour amélio­rer les stats dans ce domaine.

Minimoog

 

Oscil­la­teurs par 9

Aliasing

Un programme peut conte­nir jusqu’à 9 oscil­la­teurs indé­pen­dants, suivant la complexité et le nombre des autres modules utili­sés. Les oscil­la­teurs ont été modé­li­sés sur des machines pres­ti­gieuses : Mini­moog, ARP 2600, CS80, Jupi­ter-8 et Prophet-VS. Un 6e oscil­la­teur « light », moins perfor­mant, peut être utilisé pour allé­ger le CPU. L’os­cil­la­teur de Mini­moog reprend les carac­té­ris­tiques de l’an­cêtre : accor­dage large (Lo-2–4–8–16–32’) avec des ondes dent de scie, carré, rectangle large, rectangle étroit, triangle asymé­trique, triangle et bruit blanc. Plus complet que l’ori­gi­nal, il offre des entrées de modu­la­tion pour la fréquence, le volume et la largeur d’im­pul­sion. La modu­la­tion de fréquence peut se faire à des niveaux audio (avec la sortie d’un autre oscil­la­teur). Les insta­bi­li­tés du Mini­moog sont bien repro­duites, on s’en rend compte dès qu’on asso­cie plusieurs oscil­la­teurs. C’est d’ailleurs inté­res­sant de compa­rer cet oscil­la­teur au modèle « light », droit comme un I. Pour l’ARP2600, la tessi­ture est un peu plus réduite (pas de 2’), avec des ondes dent de scie, carré variable, sinus, triangle et bruit blanc. Le son est beau­coup plus tran­chant et agres­sif que le Moog, mais l’in­sta­bi­lité est là aussi bien modé­li­sée.

L’os­cil­la­teur de CS80 varie de 2 à 16’, avec les ondes dent de scie, carré variable, sinus et bruit blanc. Le son est cette fois plus scin­tillant et dispose d’une certaine brillance. Pour le JP-8, on dispose des mêmes types de para­mètres, avec en plus une entrée pour la synchro­ni­sa­tion de l’os­cil­la­teur. Nous avons trouvé le son beau­coup plus droit et stable que l’ori­gi­nal, avec ses oscil­la­teurs discrets ; mais quand on mélange 2 oscil­la­teurs, on retrouve les imper­fec­tions carac­té­ris­tiques de leur accor­dage rela­tif, bien vu ! A noter qu’il n’y a aucun alia­sing, du moins tant qu’on ne module pas tout ça à des niveaux audio. Enfin, l’os­cil­la­teur de Prophet-VS reprend les 96 ondes numé­riques sur un cycle qui ont fait le succès de la machine : ondes de base, cloches, orgues, spectres, bruits… Dans ce cas, l’Ori­gin est limité à 4 oscil­la­teurs « WT ». Le résul­tat est beau­coup plus clean que les ondes 12 bits de l’ori­gi­nal. Le VS origi­nel sonne plus orga­nique, plus vivant, mais il est aussi bourré d’alia­sing qui le rend parfois injouable dans les aigus. Sur l’Ori­gin, aucun alia­sing tant qu’on ne module pas les oscil­la­teurs à haute fréquence.

CS80 CS80 enveloppe

 

Filtres par 4

Potards

Sur un synthé clas­sique, les oscil­la­teurs une fois mixés attaquent un module de filtre. Mais l’in­té­rêt de l’Ori­gin, c’est de ne pas envoyer tous les oscil­la­teurs au même endroit. Rien n’em­pêche de mélan­ger 4 modules d’os­cil­la­teurs 2 par 2, de les envoyer dans 2 modules de filtre sépa­rés et de combi­ner ensuite la sortie des 2 filtres. Un programme d’Ori­gin peut faire appel à un maxi­mum de 4 filtres simul­ta­nés (suivant la charge du DSP), ce qui suffit large­ment dans la plupart des cas. Les mêmes instru­ments que précé­dem­ment ont été modé­li­sés, mis à part le Prophet-VS, dont le filtre 4 pôles ultra réso­nant basé sur le CEM3379 a été mis de côté. Le filtre de Mini­moog reprend les mêmes termes et carac­té­ris­tiques que l’ori­gi­nal. Il s’agit d’un passe-bas à 4 pôles dont la réso­nance (Empha­sis) peut entrer en autoos­cil­la­tion. Pour l’ARP2600, c’est un peu plus confus, puisque l’Ori­gin propose un filtre passe-bas 2 ou 4 pôles. En fait, les 2600 ont unique­ment été équi­pés de filtres passe-bas 4 pôles. Pour être précis, les premiers ARP2600 (gris) utili­saient une copie de filtre Moog (le 4012). Une déci­sion judi­ciaire oblige alors ARP, vers 1975, à desi­gner son propre filtre 4 pôles (le 4072). C’est ce filtre qui équi­pera le 2600 « orange » et tous les produits suivants (Odys­sey Mk3, Axe, Omni, Quadra…). Le mode 2 pôles du filtre Arp de l’Ori­gin n’a donc rien à voir avec le 2600, encore moins avec le filtre 2 pôles de l’Odys­sey Mk1 (le blanc). C’est tout simple­ment une créa­tion de toutes pièces faite à partir de la modé­li­sa­tion 4 pôles du 2600.

Forme d'onde analogique

Le CS80 et le JP-8 possèdent 2 filtres (passe-haut et passe-bas). Pour simu­ler ces filtres, il faut utili­ser 2 modules en série sur l’Ori­gin, ce qui complique un peu les choses. Le filtre du CS80 est de type 2 pôles ; très musi­cal et idéal pour les cordes cuivrées, il a la parti­cu­la­rité d’of­frir une entrée de modu­la­tion pour la réso­nance. Quant au JP-8, il comporte un HPF 1 pôle statique et un LPF 2 ou 4 pôles dyna­miques. Ces filtres sont très doux et beau­coup plus subtils que les filtres à l’amé­ri­caine ; même pous­sée à l’ex­trême, la réso­nance du filtre du JP-8 s’ar­rête juste avant l’au­toos­cil­la­tion, compor­te­ment typique bien respecté sur l’Ori­gin. Enfin, le filtre « light » est de type multi­mode (LPF 2/4 pôles, HPF 1/2/4 pôles, BPF 2/4 pôles et Notch) ; là encore, on peut modu­ler fréquence de coupure et réso­nance, tout en écono­mi­sant les ressources DSP, au prix d’un grain assez neutre et ultra stable. Globa­le­ment, la réponse des filtres « phares » de l’Ori­gin est assez fluide, sauf à réso­nance élevée où on entend des effets de pas, contrai­re­ment aux synthés vintages analo­giques (du moins ceux sans mémoires). Voici un son stan­dard passé dans un des filtres passe-bas, puis dans un passe-haut.

 

Jupiter 8 KF
Seq Tonewheel

 

Modu­la­tions poly­pho­niques

Joystick

Né pour les modu­la­tions extrêmes, l’Ori­gin offre une pléthore de modules dédiés : jusqu’à 8 enve­loppes ADSR avec délai et segment de pré-Decay. Les attaques sont un peu molles juste après le zéro, mais les Decay permettent de repro­duire en partie le click carac­té­ris­tique des synthés analo­giques, à faible valeur. Chaque segment est modu­lable en temps réel. Viennent ensuite 4 LFO poly­pho­niques avec 5 formes d’ondes, synchro au tempo et entrées multiples de modu­la­tion. Quant au Ring Mod, il permet de multi­plier 2 signaux (sorties audio des oscil­la­teurs), afin de créer de nouvelles harmo­niques, idéal pour les signaux métal­liques (cloches, gongs).

Hérité des gros modu­laires Moog et unique en son genre, le module Bode Shif­ter (1 seul module par programme, car il consomme des ressources DSP !) permet de trans­la­ter, via une entrée de modu­la­tion, les fréquences du signal audio d’en­trée, intro­dui­sant de nouvelles harmo­niques (effets métal­liques). En sortie, on récu­père le signal d’en­trée et les signaux modu­lés (trans­la­tions posi­tives et néga­tives). À cette pano­plie, il manque toute­fois quelques modules simples et utiles, tels que géné­ra­teurs de rampes ou géné­ra­teurs de fonc­tions mathé­ma­tiques. Une autre fois peut-être…

 

Modu­la­tions globales

Enveloppe 2D

L’en­ve­loppe 2D est une version amélio­rée de l’en­ve­loppe vecto­rielle du Prophet-VS. Ce dernier utilise une archi­tec­ture à 4 oscil­la­teurs numé­riques placés en croix. L’en­ve­loppe vecto­rielle permet de passer progres­si­ve­ment entre diffé­rents mixages des 4 oscil­la­teurs, obte­nus en déplaçant le joys­tick. Au centre, les 4 oscil­la­teurs sont tous à 25% du volume total (25/25/25/25). A une extré­mité de la croix, les oscil­la­teurs sont à 50/25/25/0. Sur l’Ori­gin, les choses sont plus complexes : on place 4 ensembles de para­mètres au choix à chaque extré­mité de la croix (oscil­la­teurs, sources audio, modu­la­tions), l’en­ve­loppe 2D permet­tant alors de faire évoluer le mixage rela­tif des 4 ensembles. Elle offre 5 points, c’est-à-dire 5 mixages rela­tifs entre lesquels on défi­nit des temps de passage (segments), avec possi­bi­li­tés de bouclage entre diffé­rents segments.

Le module Galaxy permet de créer des signaux de modu­la­tion très complexes, issus de l’in­ter­ac­tion de 3 LFO. En voici les détails, réser­vés à ceux qui n’ont pas séché leurs cours de maths : imagi­nons un point P qui se ballade dans un plan déter­miné par 2 axes fixes X et Y (abscisses et ordon­nées) qui se coupent en O. Imagi­nons main­te­nant 2 autres axes perpen­di­cu­laires appe­lés A et B qui se coupent aussi en O. Le premier LFO fait oscil­ler le point P selon l’axe A, le deuxième fait oscil­ler le point P selon l’axe B et le troi­sième fait oscil­ler l’angle Phi formé par l’axe A et l’axe X (hori­zon­tal). Les projec­tions du point P sur les axes X et Y donnent alors 2 valeurs de modu­la­tions, que l’on envoie sur n’im­porte quelles entrées de modules. Voilà pour les maths… Pour termi­ner, on trouve 2 LFO globaux synchro­ni­sables à 5 formes d’ondes (dont 1 aléa­toire), avec délai, fade-in, symé­trie de certaines formes d’onde et synchro au tempo global. Tous les para­mètres de ces LFO sont eux-mêmes modu­lables en entrée, ce qui permet d’al­ler bien au-delà des formes d’onde de base pour créer des modu­la­tions cycliques complexes.

Galaxy

 

Séquences et arpèges

Page séquenceur

Fidèle à la tradi­tion des modu­laires analo­gique, l’Ori­gin dispose d’un séquen­ceur 32 pas à 3 lignes. Il permet de modu­ler en temps réel diffé­rents para­mètres dont la valeur est modi­fiable par la ligne de 16 enco­deurs située en partie infé­rieure de la façade avant. En affec­tant l’une des lignes à la fréquence des oscil­la­teurs, on peut créer des lignes mélo­diques. Des commandes dédiées permettent de lancer les séquences, de couper ou lire n’im­porte quelle ligne, en avant ou en arrière, de bloquer certains pas… on dispose même de para­mètres de quan­ti­sa­tion, de Slide, des enve­loppes AR et du swing. Bref, de quoi s’amu­ser longue­ment, comme dans ces exemples audio, avec au passage une illustre réfé­rence à l’his­toire de la synthèse !

Par oppo­si­tion aux véri­tables séquen­ceurs analo­giques, l’Ori­gin est capable de gérer plusieurs entrées et sorties de modu­la­tion par ligne (à concur­rence des 64 cordons au total pour un programme). L’édi­tion de tout ce beau monde est graphique, ce qui permet de s’en sortir faci­le­ment malgré la profon­deur offerte. La sauve­garde des séquences est indé­pen­dante des programmes : il y a 256 séquences utili­sa­teur dont 128 préchar­gées. En alter­na­tive au séquen­ceur, on peut utili­ser le petit arpé­gia­teur interne, très simpliste : 4 modes de jeu (haut, bas, alterné, aléa­toire) sur 1 à 5 octaves. C’est tout, mais c’est mieux que rien et ça complète très bien toute la pano­plie de modu­la­tions…

 

Effets par 3

Potards

La section effets de l’Ori­gin repose sur 3 multief­fets dont certains para­mètres sont synchro­ni­sables au tempo. Cela permet soit de trai­ter les programmes internes, soit des sources externes connec­tées aux entrées stéréo. Les effets peuvent être routés en série (1=>2=>3) ou en paral­lèle. Rappe­lons que chaque programme dispose de 4 VCA en perma­nence. Chaque VCA offre un niveau, un pano­ra­mique et 3 départs vers les effets (avec action pré / post fader commu­table lorsque le routage est en paral­lèle) et 3 retours stéréo. Les algo­rithmes dispo­nibles sont Chorus, Délai, Réverbe, Distor­sion et Dual Phaser. On ne peut utili­ser les algo­rithmes de Chorus, Délai ou Réverbe qu’une seule fois par programme, puis­sance DSP oblige. Le Chorus offre les para­mètres de profon­deur, vitesse, largeur, délai, feed­back, dosage (pour le mode série) et forme d’onde. Il peut être synchro­nisé au tempo global. Nous l’avons trouvé trop discret et assez neutre, rien à voir avec un Chorus analo­gique de JX-3P ou de Synthex.

Le délai stéréo gère 2 lignes à retard avec temps et feed­backs sépa­rés pour les canaux gauches et droits. On peut aussi régler l’at­té­nua­tion des hautes fréquences, le mode ping-pong, le dosage (en mode série) et la synchro au tempo. La réverbe est (trop) basique, puisqu’on ne peut en défi­nir que la taille, l’at­té­nua­tion des hautes fréquences et le dosage (en mode série). C’est peu, nous récla­mons un vrai para­mètre de temps et plusieurs ambiances (pièces, plaques, portes). De plus, elle sonne très métal­lique, avec des effets de bouclage sur les temps les plus longs. La distor­sion offre un réglage de drive et 2 modes de satu­ra­tion. Enfin, le Dual Phaser permet de recréer un couple de Phasers stéréo, avec profon­deurs, vitesses, feed­backs et formes d’ondes sépa­rés. Là encore, on peut régler le dosage de l’ef­fet et synchro­ni­ser la vitesse de balayage au tempo. Idéal pour les sons d’en­semble à la Solina ou Trident.

 

Programmes par 4

Diagramme multi

En mode multi­tim­bral, l’Ori­gin est capable de gérer 4 programmes simul­ta­nés, ce qui peut paraître peu dans l’ab­solu, mais suffi­sant au regard de la poly­pho­nie et de l’épais­seur des sons que produit la machine. La mémoire renferme 256 empla­ce­ments, dont 100 préchar­gés. Chaque programme est affecté à une piste où l’on règle le numéro de canal Midi, la tessi­ture, la trans­po­si­tion (sur +/- 2 octaves) et le volume. La piste est envoyée simul­ta­né­ment sur la sortie prin­ci­pale stéréo et la sortie auxi­liaire stéréo qui lui est affec­tée dans le dur : piste 1 sur paire 1&2, piste 2 sur paire 3&4… Il est donc très facile de créer des points de split, des empi­lages ou des combi­nai­sons multi­tim­brales indé­pen­dantes.

Il manque cepen­dant un certain nombre de para­mètres vitaux, tels que des fenêtres de vélo­cité ou encore le filtrage des contrô­leurs physiques / Midi. La bonne nouvelle, c’est que chaque programme conserve ses réglages indé­pen­dants de séquences / arpèges et d’ef­fets, contrai­re­ment à ce qu’on peut lire dans l’ac­tuel manuel (en anglais). L’Ori­gin permet d’édi­ter les programmes dans leur contexte de Multi. À la fin des opéra­tions, au moment de sauve­gar­der le Multi, l’Ori­gin propose en même temps la sauve­garde du (des) programme(s) ainsi modi­fié(s) dans un nouvel empla­ce­ment. Il suffit alors de cocher les cases corres­pon­dantes dans la boîte de dialogue. Bien vu !

Diagramme programme
Page programme Page multi

 

Live et macros

Envi­ron­ne­ment infor­ma­tique


L’Ori­gin est livré avec un biblio­thé­caire Mac / PC permet­tant de gérer les banques sons et de mettre à jour l’OS. En revanche, il n’y a pas le moindre éditeur, encore moins une quel­conque inté­gra­tion type VST / AU qui aurait permis de gérer l’Ori­gin dans un envi­ron­ne­ment infor­ma­tique moderne. Surpre­nant quand on connaît le pédi­grée d’Ar­tu­ria en termes de logi­ciels et de plug-in… D’après nos infor­ma­tions, il est prévu que tout ceci voit le jour dès qu’Ar­tu­ria aura fina­lisé les gaba­rits de synthés, prio­rité des prochains mois.

Afin d’agré­men­ter le jeu Live, qui devrait être l’apa­nage de tout synthé qui se respecte, et pas seule­ment des machines vintage ou de leurs clones à modé­li­sa­tion, l’Ori­gin offre une page spéciale dans laquelle on affecte certains para­mètres aux 8 enco­deurs entou­rant l’écran et au joys­tick. À peu près tout ce qui consti­tue un programme est assi­gnable. C’est égale­ment là que l’on défi­nit les contrô­leurs Midi. Enfin, on peut y gérer des macro­com­mandes, c’est-à-dire des actions grou­pées via les commandes des diffé­rentes sections de synthèse en façade : par exemple, lorsqu’on tourne le potard de fréquence de la section oscil­la­teur, on peut agir sur un ou plusieurs oscil­la­teurs ; idem pour la fréquence des filtres, la vitesse des LFO, ou encore les segments ADSR des enve­lop­pes… bien pratique, vu la complexité de certains patches. Concer­nant le joys­tick, on dispose de 3 ensembles de réglages. Pour chacun, on défi­nit les 2 para­mètres à modi­fier en temps réel corres­pon­dant aux 2 axes. Chaque axe peut avoir une réponse unipo­laire (par exemple pour la coupure du filtre) ou bipo­laire (pour le pitch).

Edition patch Edition racks

 

Coco­rico !

Rack

Sans chau­vi­nisme, voilà une machine qui ne laisse pas indif­fé­rent. Dans un ensemble compact et très bien construit, Artu­ria a réussi le pari de concen­trer un puis­sant synthé modu­laire aux possi­bi­li­tés infi­nies et complè­te­ment auto­nome. Au-delà la modé­li­sa­tion de parties vitales d’ins­tru­ments mythiques, c’est surtout la pano­plie sonore ultra large qui nous a le plus impres­sion­nés. L’Ori­gin évoque tour à tour les basses bien grasses et les leads déchi­rants des gros modu­laires et des tout p’tits Moog, les textures vecto­rielles de Prophet-VS, les empi­lages numé­riques de PPG, les nappes cuivrées de JP-8 et les cordes brillantes de CS80… Tout n’est pas parfait, puisque les ensembles poly­pho­niques saturent très souvent, en parti­cu­lier ceux utili­sant les PWM. De même, les modu­la­tions hautes fréquences apportent leur lot d’alia­sing et autres arte­facts numé­riques dans les extrêmes aigus. Mais tout ceci peut être corrigé, d’au­tant que des amélio­ra­tions sont d’ores et déjà prévues. Quoi qu’il en soit et en l’état actuel des choses, Artu­ria a réussi son tour de force, faisant de l’Ori­gin un synthé profond, évolu­tif, fait pour l’ex­pé­ri­men­ta­tion et la construc­tion jour après jour de délires sonores en tout genre ; et dans ce domaine, il n’a pas de concur­rence.

Inter­view des créa­teurs de l’Ori­gin

Frédé­ric Brun, président d’Ar­tu­ria et Philippe Wicker, chef du projet Origin

 

AF : quel est votre parcours profes­sion­nel ?

PW : de forma­tion à la base univer­si­taire scien­ti­fique, j’ai commencé à travailler en 1981 comme tech­ni­cien élec­tro­ni­cien. Puis comme concep­teur de cartes élec­tro­niques pour Thom­son-CSF (radars). Je suis passé progres­si­ve­ment du hard­ware vers un mix hard­ware/soft­ware, puis fina­le­ment sur du soft pur. En paral­lèle, j’ai obtenu un diplôme d’in­gé­nieur, à la suite de quoi je suis passé de la concep­tion de cartes élec­tro­niques à la concep­tion de sous-ensembles complets (archi­tec­ture hard + soft). Chez Artu­ria, je travaille à nouveau sur un système mixte.

 

AF : vous êtes à l’ori­gine spécia­lisé dans le soft, pourquoi lancer une plate­forme maté­rielle ?

FB: c’est au départ une demande des utili­sa­teurs de nos synthé­ti­seurs logi­ciels, formu­lée dès 2003, au moment de la sortie du Moog Modu­lar V. Nous avons jugé qu’il était inté­res­sant de répondre à cette attente, et même d’al­ler au-delà de la demande initiale (une version hard avec les mêmes possi­bi­li­tés et quali­tés sonores que le soft), car une plate­forme maté­rielle dédiée offre des avan­tages spéci­fiques à certains types de musi­ciens, ceux qui font de la scène notam­ment. Un système fermé stable, puis­sant, sans latence et contrô­lable apporte une expé­rience musi­cale unique. C’est diffé­rent des synthé­ti­seurs logi­ciels qui ont leurs propres avan­tages, d’ailleurs.

 

AF : quel a été votre rôle sur l’Ori­gin ?

FB: Philippe était le chef de projet, j’étais le chef de produit (défi­ni­tion marke­ting du produit, consti­tu­tion / allo­ca­tion des ressources, obser­vance du budget).
PW : j’ai parti­cipé à la défi­ni­tion de l’ar­chi­tec­ture hard­ware. Puis j’ai défini l’ar­chi­tec­ture logi­cielle et dirigé l’équipe de déve­lop­pe­ment soft­ware. En tant que déve­lop­peur, j’ai travaillé sur l’OS des DSP et sur la refonte de la librai­rie audio Artu­ria pour qu’elle « rentre » dans les DSP.

 

AF : quelles ont été les prin­ci­pales diffi­cul­tés rencon­trées et comment les avez-vous surmon­tées ?

PW : trou­ver le bon équi­libre entre ce qu’on voulait mettre dans la machine et ce qu’il était possible de faire. La recherche de cet équi­libre nous a demandé du temps et on a dû réécrire le code de la librai­rie audio Artu­ria pour tenir compte des contraintes mémoires sévères sur une archi­tec­ture embarquée à base de DSP.

 

AF : de quoi êtes-vous le plus fier aujour­d’hui ?

PW : en tant que musi­cien, c’est d’avoir parti­cipé à la créa­tion d’une belle machine comme Origin. En tant que tech­ni­cien, c’est d’avoir réussi à sortir une machine complexe qui marche, enfin je crois :-)

 

AF : sur quelles amélio­ra­tions d’OS travaillez-vous ?

PW : augmen­ta­tion de la poly­pho­nie, nouveaux gaba­rits (CS80, Jupi­ter-8, ARP2600), un plug-in AU/VST…

 

AF : quels sont les projets d’Ar­tu­ria ?

FB: nous avons annoncé pas mal de choses, notam­ment une très belle mise à jour pour Brass. C’est quasi­ment un nouveau produit tant nous sommes allés loin dans la refonte de cet instru­ment virtuel, aux côtés de l’Ir­cam. Il est clair que le modèle physique est une direc­tion qui nous inté­resse et à laquelle nous croyons. Nous aurons d’autres produits dans ce domaine. Nous aurons égale­ment de nouveaux produits synthés, notam­ment des mises à jour pour Origin qui est devenu le vais­seau amiral de notre gamme. La version clavier sera une étape impor­tante pour nous et nous l’an­ti­ci­pons pour l’au­tomne prochain. Nous aurons enfin un produit d’une nature nouvelle, proba­ble­ment en début d’an­née prochaine. Je ne peux pas en dire plus, mais nous travaillons en respec­tant les valeurs qui ont fait notre force jusqu’ici : l’in­no­va­tion, la qualité sonore et la simpli­cité de prise en main.

  • Synthèse modulaire ultra puissante
  • Qualité de modélisation des oscillateurs
  • Réponse des filtres plutôt fluide
  • Synchro des LFO et effets
  • Séquenceur à pas sophistiqué
  • Effets et séquences conservés en mode Multi
  • Traitement de signaux externes
  • Qualité de construction
  • Connectique pro
  • Réponse des encodeurs
  • Mode saut et seuil des potards
  • Module rackable astucieux
  • Saturation de certains sons polyphoniques
  • Aliasing sur les modulations audio HF
  • Polyphonie vite consommée
  • Absence de module vocodeur
  • Effets un peu froids et métalliques
  • Ergonomie perfectible
  • Faible intégration avec le monde logiciel
  • Alimentation externe

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