Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
48 réactions
Modélisation analogique avancée
8/10
Partager cet article

Dans le sillage de l’Argon8, synthé numérique à tables d’ondes, Modal présente le Cobalt8, basé sur une modélisation analogique étendue. Un synthé suffisamment différent pour constituer une proposition intéressante ?

Deux ans après la série Argon, la firme britan­nique Modal Elec­tro­nics a débuté une nouvelle série de synthés numé­riques, bapti­sée Cobalt. Initia­le­ment dispo­nible en modèles clavier et module poly­pho­niques 8 voix, comme son prédé­ces­seur, le synthé a récem­ment été décliné en version compacte d’en­trée de gamme à 5 voix et mini-touches, le Cobalt 5S. L’ami Arthur (Domi­cidre) nous en a fait un tuto détaillé dans un numéro récent de l’im­por­tant c’est le synthé. Du coup pour ce test, nous nous sommes concen­trés sur le modèle du milieu de gamme, le Cobalt8, doté d’un clavier 3 octaves. Il est aussi dispo­nible en version 8X (5 octaves avec les commandes excen­trées à gauche) et 8M (module compact avec commandes concen­trées). Nous avons testé la machine en version système 1.2.

 

Trapu et lourd

Cobalt8_2tof 01.JPGEn sortant le Cobalt8 de sa boîte, on se fait la même frayeur qu’avec l’Ar­gon8 : le colis est lourd mais le petit carton Modal est tout fin. Heureu­se­ment, les pains en mousse internes sont larges et protègent le synthé des risques liés à un embal­lage bien trop juste. En plus du synthé, on trouve une alimen­ta­tion externe (bloc cheap placé à l’ex­tré­mité, avec diffé­rents embouts inter­chan­geables pour diffé­rents pays), un cordon USB et une simple feuille A4 en guise de guide de prise en main, déci­dé­ment ça ne s’ar­range toujours pas chez Modal. Le synthé pèse un poids certain, 5,6 kg, pour à peine 55,5 × 30 × 10 cm ! La machine offre un look quali­ta­tif, comme la série Argon dont elle reprend le format et les maté­riaux.
En matière de construc­tion, le meilleur et le pire coha­bitent. Le meilleur, c’est une épaisse façade en alu anodisé, une coque en métal peint, une séri­gra­phie claire sur fond bleu métal parfai­te­ment lisible, des flancs en bambou teinté, un petit écran OLED graphique blanc sur fond noir hyper contrasté, un bâton de joie à ressort très précis à 4 sens de modu­la­tion, un clavier dyna­mique 3 octaves TP/9S Fatar semi-lesté très agréable au toucher, sensible à la vitesse et à la pres­sion. Là encore, on est sur les mêmes stan­dards que la série Argon, à la couleur et aux commandes près. Notre joie retombe à nouveau dès qu’on commence à mani­pu­ler les 29 enco­deurs (27 lisses et 2 cran­tés de part et d’autre de l’écran) : ils bougent pas mal sur leur axe, leur résis­tance est très insuf­fi­sante et la matière du capu­chon est un plas­tique lisse désa­gréable au toucher. En fait, le Cobalt8 reprend exac­te­ment le même boîtier et les mêmes commandes que l’Ar­gon8, seule la séri­gra­phie chan­ge…

Ergo­no­mie miti­gée

Cobalt8_2tof 08.JPGL’er­go­no­mie est en tout point iden­tique à celle de l’Ar­gon, avec des sections placées de la même manière : LFO, oscil­la­teurs, trans­po­si­tion d’oc­tave (-3/+4), modu­la­tions, filtres, mode de jeu, effets, enve­loppe, volume, arpé­gia­teur, séquen­ceur. Elles sont toujours placées en quin­conce dans une britan­nique logique, mais on arrive à s’y retrou­ver. Il faut bien cher­cher pour poin­ter quelques rares diffé­rences avec l’Ar­gon (oscil­la­teurs, réglage de l’en­trée audio vers les effets). La touche Init n’a pas été oubliée mais la fonc­tion Compare est toujours introu­vable. Une fonc­tion permet de créer des patchs aléa­toires. Il n’y a qu’un enco­deur-pous­soir cranté pour navi­guer au sein de 500 programmes, sans clas­se­ment par caté­go­rie. Les mémoires bouclent entre les numé­ros 500 et 1, ouf ! Pour navi­guer dans les menus, un second enco­deur-pous­soir sert à sélec­tion­ner les pages et choi­sir le para­mètre à éditer lorsqu’on appuie dessus, on a vu plus pratique. On a pas mal de commandes directes sous la main, mais quasi­ment toutes possèdent des fonc­tions multiples (deux ou trois) et certaines sont parta­gées, comme les LFO et les enve­loppes. Il faut donc jouer du Shift en perma­nence et dans certains cas, c’est la galère (pour bascu­ler entre les LFO 2/3 et assi­gner une desti­na­tion de modu­la­tion, on n’ar­rête pas de se plan­ter…).
La connec­tique, abso­lu­ment iden­tique à celle de l’Ar­gon8, est regrou­pée sur le panneau arrière. Elle n’est pas vissée et la carte bouge beau­coup, ça craint. Au programme, du clas­sique, sans surprise ni oubli : au format jack 6,35, on trouve une sortie casque stéréo, deux sorties lignes gauche (mono) / droite, deux entrées pour pédales (inter­rup­teur et conti­nue). Au format mini-jack, il y a une entrée audio stéréo (routage vers les effets mais pas vers le filtre), une entrée synchro et une sortie synchro type Korg. Pour le numé­rique, on a deux prises Midi Din (entrée et sortie commu­table en Thru) et une prise USB hôte (Midi unique­ment, dommage, on aurait aimé l’au­dio). A côté de l’in­ter­rup­teur secteur, il y a une borne pour l’ali­men­ta­tion externe 9VDC/1,5A/C+, un clas­sique dans ce niveau de gamme.

Blue notes

Cobalt8_2tof 20.JPGLe Cobalt8 est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 8 voix. Les 500 mémoires internes renferment 300 sons préchar­gés réins­crip­tibles. Ils donnent un aperçu assez repré­sen­ta­tif de ce que le synthé est capable de produire : non seule­ment des sons VA clas­siques (basses, synthés poly, cuivres, cordes, nappes planantes, leads, synchro, Super­saw tech­noïdes), mais toute une pano­plie de sons moins communs (nappes à filtre passe-haut ou passe-bande, formants de voix, textures évolu­tives). On sent tout de suite que la section filtre est souple et qu’elle peut avoir du poten­tiel si on s’y attarde un peu. Elle sera utile pour atté­nuer le côté métal­lique du son brut ou au contraire le renfor­cer avec certains profils de filtres sélec­tifs (passe-bande, réjec­tion).
En dehors de ce registre, le Cobalt8 est très à l’aise dans des terri­toires plus frais. On se pren­drait parfois à croire qu’on a un synthé hybride (il ne faut pas hési­ter à pous­ser le filtre et prendre le temps de bien explo­rer tous ses réglages) ou à ondes vecto­rielles (on sent des oscil­la­teurs origi­naux avec des possi­bi­li­tés de modu­la­tion avan­cées). Enfin, le Cobalt8 offre son lot de percus­sions et de sons plus barrés, genre effets spéciaux hyper modu­lés. Des arpèges et des séquences viennent enri­chir cette pano­plie sonore fina­le­ment large pour un synthé qui se posi­tionne en VA. Un dernier mot sur les niveaux audio, assez faibles, comme déjà relevé sur l’Ar­gon8, un bon 10dB en dessous de la « norma­li­tude », il va falloir jouer du gain. Curieux, car le signal est exempt de bruit de fond, Modal aurait pu faire l’ef­fort de le boos­ter un peu plus dès le départ.

Cobalt8_1audio 01 Digi­tal Choir
00:0000:49
  • Cobalt8_1audio 01 Digi­tal Choir00:49
  • Cobalt8_1audio 02 Arp Alg01:20
  • Cobalt8_1audio 03 Spread It01:06
  • Cobalt8_1audio 04 Ring Bass01:05
  • Cobalt8_1audio 05 Blade Tears01:08
  • Cobalt8_1audio 06 FM Things01:04
  • Cobalt8_1audio 07 Mellow Pad01:07
  • Cobalt8_1audio 08 4LP Bass01:00
  • Cobalt8_1audio 09 Vary Pad01:19
  • Cobalt8_1audio 10 Phase Mode01:50

 

Pour ceux qui veulent des sons profes­sion­nels prêts à l’em­ploi, nous recom­man­dons la banque Janus de l’ami AFien Music­de­sign, qui nous a fourni les extraits sonores suivants :

Janus 01 Chro­nos
00:0000:47
  • Janus 01 Chro­nos00:47
  • Janus 02 Blade Runner 204901:01
  • Janus 03 Ades00:43
  • Janus 04 Analo­poly00:37
  • Janus 05 Analog Strings00:19
  • Janus 06 Odys­sey00:21
  • Janus 07 Eminent00:59
  • Janus 08 Orion00:43
  • Janus 09 T80000:38
  • Janus 10 Pola­ris00:39

 

VA éten­due

Cobalt8_2tof 13.JPGLe Cobalt8 est un synthé­ti­seur à modé­li­sa­tion analo­gique éten­due. Que signi­fie-ce ? Eh bien que pour chaque oscil­la­teur, plutôt que propo­ser une onde basique à envoyer se faire filtrer, on dispose de 40 algo­rithmes, inté­grant de complexes arran­ge­ments d’ondes et de nombreuses possi­bi­li­tés d’in­ter­mo­du­la­tions. On choi­sit donc un algo­rithme, puis on modi­fie en continu les deux para­mètres qui le carac­té­risent (ces para­mètres sont des desti­na­tions de la matrice de modu­la­tion, nous en repar­le­rons plus tard). Du coup, on accède rapi­de­ment à une large palette sonore avec un seul oscil­la­teur, on expé­ri­mente sans perdre de temps.
Parmi les 40 algo­rithmes : ondes VA variables en continu avec désac­cor­dage ou réduc­tion de bit, empi­lages virtuels de diffé­rentes ondes basiques avec désac­cor­dage, PWM variées, synchro­ni­sa­tions virtuelles de diffé­rentes ondes, ondes à symé­trie variable, modu­la­tion d’am­pli­tude de diffé­rentes ondes, modu­la­tion en anneau de diffé­rentes ondes, FM variées et géné­ra­teurs de bruit de diffé­rentes couleurs. Bref, un flori­lège de tout ce qu’on peut trou­ver en matière de géné­ra­teurs sonores analo­giques modu­lés et inter­mo­du­lés.
L’écran graphique s’avère d’une bonne péda­go­gie, affi­chant en direct la forme d’onde obte­nue quand on bouge les deux para­mètres contex­tuels de chaque algo­rithme, de manière certes un peu simpliste, mais bien utile quand même ! Chaque oscil­la­teur peut ensuite être accordé sur +/- 2 octaves par demi-ton et par centième. On trouve même une simu­la­tion de dérive d’ac­cord et de phase, para­mé­trable par oscil­la­teur. Un para­mètre permet d’al­ter­ner les voix en stéréo, idéal pour créer de larges nappes ou de puis­sants unis­sons. Les oscil­la­teurs passent ensuite dans une simple balance avant de rejoindre le filtre.

Filtre en échelle variable

Cobalt8_2tof 14.JPGLe filtre du Cobalt8 diffère de celui de l’Ar­gon8. Il s’agit d’un filtre modé­lisé en échelle 4 pôles multi­mode réso­nant, avec un poten­tio­mètre dédié pour passage continu entre 4 diffé­rents modes : passe-bas 4 pôles / passe-bande / passe-bas 1 pôle hyper réso­nant, Passe-bas 4 pôles / passe-bande / passe-bas 1 pôle, passe-haut 4 pôles / réjec­tion / passe-haut 1 pôle, double réjec­tion. Le premier modèle n’est pas compensé, alors que les trois autres le sont, c’est-à-dire qu’il y a moins de perte de fréquences à réso­nance élevée, mais du coup la réso­nance est moins pronon­cée. Des choix perti­nents par rapport aux types d’ondes à filtrer et complé­men­taires par rapport aux filtres de l’Ar­gon8, qui du coup possède une couleur sonore diffé­rente.
On peut direc­te­ment régler la fréquence de coupure du filtre avec un gros enco­deur lisse (sans valeur affi­chée, seule la réponse du filtre est repré­sen­tée graphique­ment – le construc­teur indique une plage de 0 à 22kHz), ainsi que la réso­nance et le morphing en continu. Là encore l’écran reflète le profil de filtrage en cours. Le contour bipo­laire de l’en­ve­loppe de filtre se règle égale­ment en direct. La réponse en fréquence est très lisse avec l’en­co­deur dédié, alors que via le menu, elle se limite à 128 valeurs. Le suivi de clavier est assi­gnable dans la matrice de modu­la­tion (voir ci-après). Les diffé­rents modes de filtres sont judi­cieu­se­ment choi­sis, ont du grain quand on rentre un peu dedans et permettent un grand nombre de varia­tions, rapi­de­ment acces­sibles via les poten­tio­mètres de coupure, réso­nance et morphing. Vient ensuite l’étage d’am­pli­fi­ca­tion. Le volume est modu­lable par une enve­loppe dédiée. Il n’y a pas de réglage de pano­ra­mique, seule­ment un para­mètre d’élar­gis­se­ment stéréo, entre voix paires et impaires, non modu­lable. Nous aurions aimé que Modal revoie son logi­ciel sur ce point, c’est raté ! On trouve aussi diffé­rents modes de voix : poly, mono, unis­son (2–4–8 voix, utile pour faire peser les basses), empi­lage poly­pho­nique (2 ou 4 voix), accord (non mémo­risé) et accord inversé (ajout d’une ou deux octaves par rapport à l’une des notes d’un accord).

Modu­la­tions géné­reuses

Cobalt8_2tof 15.JPGComme l’Ar­gon8, le Cobalt8 est large­ment modu­lable. On trouve un porta­mento poly­pho­nique dont on peut régler le temps. Suivant le signe de la valeur, il peut être auto­ma­tique ou déclen­ché par liai­son de note. Viennent ensuite trois LFO (un global, deux poly­pho­niques) à ondes discrètes (sinus, triangle, carré, rampe, dent de scie, S&H, S&H lissée) ; l’onde sélec­tion­née appa­raît à l’écran sous forme graphique, sympa ! On perd donc les ondes conti­nues de l’Ar­gon8, mais on gagne un LFO. L’os­cil­la­tion peut être libre, redé­clen­chée à chaque note ou jouée sur un seul cycle. La vitesse des LFO peut être réglée à la main (hélas sous les fréquences audio) ou synchro­ni­sée au tempo suivant diffé­rentes divi­sions. Il n’y a en revanche ni réglage de délai, ni fondu. Pour assi­gner un LFO à un para­mètre de synthèse (et d’ef­fets pour le LFO1), on allume le bouton du LFO et on tourne l’en­co­deur de la desti­na­tion ; la quan­tité de modu­la­tion, bipo­laire, est réglée via l’en­co­deur de desti­na­tion ou avec le poten­tio­mètre de données. Il y a aussi trois enve­loppes ADSR : deux assi­gnées dans le dur au filtre et au volume, la troi­sième assi­gnable via la matrice de modu­la­tion. La quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de filtre et de l’en­ve­loppe assi­gnable sont bipo­laires. On trouve aussi 8 types de réponse d’en­ve­loppe, allant des sons percus­sifs très secs aux longs pads évolu­tifs (jusqu’à 10 secondes pour le Release).
La matrice de modu­la­tion comprend 8 cordons libres permet­tant de relier 12 sources à 52 desti­na­tions, avec modu­la­tions bipo­laires cumu­lables. Les sources sont les 3 LFO, l’en­ve­loppe de modu­la­tion et 8 contrô­leurs physiques : numéro de note (suivi de clavier), vélo­cité, pres­sion, pédale et les 4 direc­tions du bâton de joie (+X/-X/+Y/-Y). Les desti­na­tions concernent les 2 para­mètres d’onde, le(s) pitch(s), la balance des oscil­la­teurs, les LFO (vitesse, quan­tité, forme d’onde), le filtre (coupure, réso­nance, morphing), les enve­loppes (chaque segment et la quan­tité d’ac­tion), le glide et tous les para­mètres d’ef­fets. Déjà dit, la largeur stéréo est passée à la trappe dans la liste des desti­na­tions et il n’y a pas de réglage de pano­ra­mique. Toutes les combi­nai­sons sources / desti­na­tions ne sont pas possibles, en parti­cu­lier les sources poly­pho­niques vers les desti­na­tions mono, ce qui semble normal. Aux 8 cordons de modu­la­tion assi­gnables s’ajoutent 4 cordons préas­si­gnés, avec modu­la­tion bipo­laire : suivi de clavier sur la coupure du filtre, bâton de joie vers le haut (+Y) sur la quan­tité de LFO1, pres­sion sur la coupure du filtre et vélo­cité sur l’en­ve­loppe de volume.

Triples effets

Cobalt8_2tof 12.JPGEn sortie de l’étage d’am­pli­fi­ca­tion, le son passe dans trois multief­fets stéréo placés en série. La distor­sion présente sur l’Ar­gon8 est passée à la trappe, paf ! On peut router un signal audio externe vers les effets (ou direc­te­ment en sortie stéréo). Les trois effets stéréo font chacun appel à 11 algo­rithmes : chorus, phaser, flan­ger posi­tif, flan­ger néga­tif, trémolo, basse-fidé­lité, haut-parleur tour­nant, délai stéréo, délai ping-pong, délai croisé et réverbe. On ne peut char­ger qu’une seule fois un algo­rithme donné dans l’un des trois effets.
Il y a 6 para­mètres dispo­nibles par effet, acces­sibles avec 3 enco­deurs et la touche Shift. Parmi ceux-ci, les temps de délai peuvent être synchro­ni­sés à l’hor­loge de la machine suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles. Cela permet de les faire tour­ner en synchro avec les LFO, arpèges et séquences. Pour faci­li­ter les choses, la section effets comprend 100 Presets réins­crip­tibles (multief­fets complets et effets simples). Tous les para­mètres d’ef­fets sont modu­lables comme nous l’avons vu précé­dem­ment, super ! La qualité des effets est assez variable suivant l’al­go­rithme : délais impec­cables, phaser et flan­ger corrects, mais rotary, chorus et réverbe pas terribles (insi­pides ou métal­liques, ce qui colle moyen­ne­ment avec les sons orien­tés VA).

Arpèges et séquences

Cobalt8_2tof 10.JPGOn active l’ar­pé­gia­teur en appuyant sur la touche du même nom. La main­te­nir permet d’en­re­gis­trer des notes avec le clavier (ou via Midi) et des silences, à concur­rence de 32 pas. On choi­sit ensuite la divi­sion tempo­relle, puis le mode de lecture (8 motifs trans­po­sés de 1 à 4 octaves, avec les modes pendu­laires, Shuffle et aléa­toire, mais pas de mode accords), le swing (bipo­laire, donc avec avance ou retard de note) et la durée de porte. Un mode permet de main­te­nir l’ar­pège au relâ­che­ment de touches, avec possi­bi­lité de main­tien (combi­nai­son de touche). Les notes entrées ne sont évidem­ment pas sauve­gar­dées dans les programmes, seuls les para­mètres décrits ci-avant le sont, rien de choquant…
Le Cobalt reprend le séquen­ceur déve­loppé pour l’OS V2 de l’Ar­gon8. Il est capable de fonc­tion­ner en temps réel ou pas à pas, mais chan­ger de mode initia­lise la séquence, ces deux modes étant exclu­sifs, c’est ballot ! En temps réel, on peut enre­gis­trer jusqu’à 512 notes avec quan­ti­fi­ca­tion à l’en­trée et 4 lignes d’au­to­ma­tion de para­mètres. En pas-à-pas, on dispose de 64 pas poly­pho­niques 8 voix et des mêmes auto­ma­tions. Seules les moda­li­tés d’en­re­gis­tre­ment changent. A coups répé­tés de combi­nai­sons de touches, on peut éditer chaque pas. On peut aussi éditer les notes et les auto­ma­tions à la volée alors que le séquen­ceur tourne, entre deux points de lecture (par écra­se­ment ou ajout). En lecture, on peut chan­ger les points de bouclage ou boucler sur un seul pas à la volée. On peut aussi trans­po­ser la séquence en main­te­nant le bouton Trans­pose et en jouant au clavier. Les notes arpé­gées / séquen­cées peuvent être trans­mises en Midi. Il y a 100 mémoires, chaque programme pouvant conser­ver un lien vers un numéro de séquence. Elles sont préchar­gées d’usine, pour bien débu­ter.

Conclu­sion

Cobalt8_2tof 21.JPGAprès l’Ar­gon8, le Cobalt8 vient enri­chir la gamme de synthés numé­rique milieu de gamme signés Modal. Posi­tionné synthé VA, on ne peut pas dire que les sons analo­giques pêchus, gras et chauds soient son domaine de prédi­lec­tion. C’est en revanche un candi­dat solide pour qui recherche des textures complé­men­taires. En effet, la machine excelle dans les pads de toutes les couleurs et les textures évolu­tives, grâce à ses oscil­la­teurs origi­naux à algo­rithmes, son filtre multi­mode poly­va­lent et ses sérieuses possi­bi­li­tés de modu­la­tion. Dans chaque section, un choix restreint et judi­cieux de para­mètres permet d’ob­te­nir une grande variété sonore. De ce point de vue, c’est bien joué ! En revanche, l’er­go­no­mie n’est pas au rendez-vous, avec recours systé­ma­tique à la fonc­tion Shift, rendant indis­pen­sable l’ex­cel­lente appli maison pour le synthé­tiste sérieux. La section effets est hété­ro­gène, tout comme la qualité de construc­tion, mêlant un très bon clavier dans un boîtier robuste à des enco­deurs médiocres. Un peu plus cher que l’Ar­gon8, le Cobalt8 offre une alter­na­tive inté­res­sante à son frère de son sur le plan de la synthèse et du grain, toutes choses égales par ailleurs.

  • Cobalt8_2tof 01.JPG
  • Cobalt8_2tof 02.JPG
  • Cobalt8_2tof 03.JPG
  • Cobalt8_2tof 04.JPG
  • Cobalt8_2tof 05.JPG
  • Cobalt8_2tof 06.JPG
  • Cobalt8_2tof 07.JPG
  • Cobalt8_2tof 08.JPG
  • Cobalt8_2tof 09.JPG
  • Cobalt8_2tof 10.JPG
  • Cobalt8_2tof 11.JPG
  • Cobalt8_2tof 12.JPG
  • Cobalt8_2tof 13.JPG
  • Cobalt8_2tof 14.JPG
  • Cobalt8_2tof 15.JPG
  • Cobalt8_2tof 16.JPG
  • Cobalt8_2tof 17.JPG
  • Cobalt8_2tof 18.JPG
  • Cobalt8_2tof 19.JPG
  • Cobalt8_2tof 20.JPG
  • Cobalt8_2tof 21.JPG
  • Cobalt8_2tof 22

 

8/10
Points forts
  • Accès rapide à de vastes territoires sonores
  • Nombreuses combinaisons d’oscillateurs
  • Filtre multimode avec morphing
  • Matrice de modulation
  • Arpégiateur 32 notes
  • Séquenceur à mouvements
  • Trois multieffets modulables
  • Nombreuses mémoires internes
  • Editeur standalone et plugin fourni
  • Excellent clavier dynamique avec pression
  • Coque très robuste
Points faibles
  • Moteur monotimbral
  • Niveaux de sortie faibles
  • Chorus et réverbe décevants
  • Encodeurs mobiles et désagréables au toucher
  • Assez lourd pour le format
  • Beaucoup de commandes à rôle multiple
  • Manuel utilisateur plutôt laconique
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.