Renaissant de ses cendres, Waldorf présente le Blofeld, un concentré du savoir-faire numérique maison à prix très agressif. Livré désormais avec un OS stable et complet, voyons ce qu’il a dans le ventre.
Renaissant de ses cendres, Waldorf présente le Blofeld, un concentré du savoir-faire numérique maison à prix très agressif. Livré désormais avec un OS stable et complet, voyons ce qu’il a dans le ventre.
En 2004, la société Waldorf dépose le bilan. En 2006, d’anciens collaborateurs rachètent alors la marque et la propriété intellectuelle des technologies développées depuis 15 ans : Microwave, Wave, Pulse, Microwave 2/XT, Q/Q+… quel palmarès ! Annoncé au NAMM 2007 mais opérationnel un an plus tard, le Blofeld (clin d’œil à l’ennemi juré de James Bond, à la tête du Spectre) annonce le retour de la marque allemande. La version clavier est présentée et lancée au NAMM 2009. Plus récemment, un véritable mode multitimbral est ajouté, puis la lecture de samples, venant finaliser une gestation un peu douloureuse. Autant de raisons pour tester aujourd’hui ce concentré de technologies où tables d’ondes, modélisation analogique et multiéchantillons se côtoient.
Prise en main
Le test porte sur un Blofeld module mis à jour en OS 1.12, puis déverrouillé au niveau des samples. Il se dégage de la machine un haut niveau de qualité de construction, avec une coque tout en métal laqué blanc et des encodeurs en acier inox. Le module est très compact, 30 cm de large sur 13 cm de profondeur. Il se placera facilement sur la droite d’un clavier dont le panneau est dégagé. Outre le potard de volume dont l’axe présente du jeu, la machine comprend 7 encodeurs sans fin bien ancrés, 5 poussoirs et 11 Leds dont une d’activité Midi. Seul l’encodeur en haut à gauche est cranté, les autres sont « lisses », ce qui dans certains cas ne facilite pas l’édition fine, mais permet une variation tout en douceur des paramètres continus (même si cette notion n’a pas lieu d’être en commandes numériques). À l’usage, la précision est correcte.
Ce n’est qu’en jetant un coup d’œil à l’arrière sur la connectique que l’on comprend immédiatement où les économies ont été faites : une prise casque, une seule paire de sorties stéréo (pouvant fonctionner en mono ou stéréo sur un seul jack), une seule entrée Midi (sur le module) et une prise USB2 pour gérer le Midi (en entrée et sortie, ouf !) et transférer des données (programmes, OS et samples). On finit par une borne pour alim secteur externe (alim interne sur la version clavier) et un interrupteur. Pas d’entrée audio, quel dommage, vu les filtres et les possibilités de modulation !
Excellente ergonomie
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L’ergonomie de la machine mérite qu’on y revienne un instant. On sent que tout a été pensé pour faciliter la prise en main. À commencer par le calibrage des encodeurs, crucial. Lorsqu’un paramètre est bipolaire (par exemple, le detune d’un oscillateur), la courbe de réponse « ralentit » à l’approche du zéro, ce qui permet de centrer plus facilement le réglage. Mieux, les encodeurs sont sensibles à la vitesse de rotation, permettant d’atteindre plus facilement les valeurs extrêmes. Malgré la pléthore de programmes et de paramètres, on n’est jamais perdu. En mode de jeu (programme simple ou multi), l’encodeur en haut à gauche permet de naviguer à travers les programmes. Les 2 encodeurs sous l’écran sélectionnent alors la banque (A à H) et la catégorie (13 types), ce qui permet une navigation aisée parmi les 1024 programmes en mémoire.
Pour modifier les paramètres, il y a 2 possibilités : la première consiste à utiliser la matrice de commandes directes située sur la partie droite de la machine. En colonne, 4 poussoirs permettent de sélectionner les 40 principaux paramètres de synthèse sérigraphiés (voir photo) : oscillateurs, filtres, modulations, effets, arpèges. Les 4 encodeurs en ligne permettent alors de modifier directement les valeurs, qui sont reflétées sur l’écran. Il s’agit d’un LCD bleu pâle 128 × 64 points du plus bel effet. L’édition est graphique : courbes de filtre, enveloppes, LFO, table de mixage y sont affichés en temps réel. Le second mode d’édition permet de descendre dans les quelque 250 paramètres que comprend un programme. L’encodeur en haut à gauche permet de naviguer entre les pages de menus, alors que les 2 encodeurs sous l’écran permettent de modifier les paramètres de la page en cours. Rien de plus simple. Là encore, l’édition est graphique. Petit défaut d’ergonomie tout de même, lorsqu’on quitte une page de cette manière, cela n’est pas reflété sur la partie matricielle de droite. C’est un peu déroutant dans certains cas, car les paramètres éditables par la matrice ne le sont pas dans les menus et réciproquement.
À l’écoute
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En se promenant dans les 1024 programmes d’usine, il est indéniable que le Blofeld couvre un territoire sonore très vaste. Ses domaines de prédilection : les cordes synthétiques, les cuivres analogiques, les nappes numériques évolutives, les émulations de PPG, les chœurs synthétiques, les effets spéciaux et les percussions. Ceux qui aiment les médiums aigus brillants seront comblés, en particulier les pianos FM et les orgues. Le Blofeld sonne très clean et prévisible, rien à voir avec les bruits numériques qui sortent de notre PPG. Il sonne aussi moins organique, bien que la modélisation du filtre PPG soit une réussite (plus à ce sujet ci-après).
En revanche, le Blofeld est moins présent dans les basses synthétiques percutantes ou grasses, tout comme dans les leads déchirants qui nécessitent du retraitement, notamment les niveaux audio. Nous avons remarqué que ceux-ci étaient faibles, 15 à 20 dB sous la « normale » pour une machine numérique moderne, même avec des courbes de réponse en vélocité light. C’est curieux, car en poussant les préamplis de la console, il n’y a pas de bruit de fond notable. Comparé au Microwave XT, le Blofeld reste en retrait tant sur le niveau audio, la présence dans les basses et la définition de l’image stéréo.
Moteurs sonores
Le signal est produit par un maximum de 3 oscillateurs, 2 filtres et un VCA stéréo. Les 2 premiers oscillateurs peuvent utiliser des ondes analogiques modélisées (impulsion, dent de scie, triangle, sinus), des tables d’ondes numériques ou des samples importés (voir l’encadré « Sample Memory » page 5). Le troisième oscillateur « se contente » des ondes modélisées. Ces dernières, issues de la technologie développée sur le Q, offrent une réponse sans aliasing sur une tessiture impressionnante de 128 à 1/2 pieds (9 valeurs, soit 8 octaves !). Chaque oscillateur peut être précisément réglé : detune, volume, balance vers les 2 filtres… La largeur d’impulsion, modulable, ne peut hélas pas dépasser 50%, dommage. Un paramètre de brillance permet de modifier le contenu harmonique des impulsions et dents de scie.
Sur les 2 premiers oscillateurs, on peut remplacer les ondes classiques par l’une des 66 tables, copies des tables du Q et du Microwave 2/XT. Elles sont toutefois recodées en 16 bits au lieu des 12 d’origine. Chaque table comporte jusqu’à 64 ondes plus ou moins proches, que l’on peut balayer à partir d’un point origine paramétrable. Le balayage est modulable grâce à la matrice (voir ci-après), donc peut s’effectuer en coup unique, en bouclage, dans tous les sens, plus ou moins vite. Par exemple, on peut utiliser un LFO pour une lecture alternée, une enveloppe pour une évolution plus complexe, la vélocité de frappe, la pression ou la molette. Les Microwave étaient limités à une table d’onde pour les 2 oscillateurs (avec toutefois des points origines de lecture et des modulations séparés) ; le Blofeld va plus loin, puisque les 2 oscillateurs ont chacun leur table. Au programme des tables en mémoire (non extensible), on trouve des résonances, des PWM, des formants de voix, des orgues, des cloches et des spectres plus ou moins bizarres, dont des Karplus Strong rendus célèbres par le Synclavier. Le paramètre de « Brillance » permet de contrôler la qualité des tables. Cela permet d’avoir un contrôle sur la « propreté » des ondes, allant de l’ultra clean aux artefacts métalliques caractéristiques des PPG / Wave / Microwave. La polyphonie du Blofeld est de 25 voix, mais elle tombe à 20 voix si on utilise un oscillateur à table d’ondes et à 10 si on en utilise deux.
Pluie de filtres
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Quel que soit le mode de synthèse utilisé, les oscillateurs peuvent s’intermoduler : FM (sur les 3 oscillateurs), synchro (oscillateur 2 sur 3), modulation en anneau (oscillateurs 1 et 2). Sans oublier le générateur de bruit à couleur continuellement variable. Bref, une section ultra musclée venant étendre la palette sonore déjà très vaste. On peut jouer tout cela en polyphonie ou à l’unisson (avec désaccord pour grossir le son), enclencher un glide… la totale ! Chaque générateur sonore dispose d’un paramètre de balance, qui gère la quantité de signal envoyé dans chacun des 2 filtres. Ceux-ci sont multimodes résonants : passe-bas (24 et 12 dB/o), passe-bande (idem), passe-haut (idem), réjection (idem), peigne (positif et négatif) et PPG. Ils peuvent être arrangés en série ou en parallèle. Les filtres sonnent numérique, à l’exception du filtre PPG qui simule le circuit originel SSM2044 des Wave 2.2/2.3, un passe-bas 4 pôles (24 dB/o).
Plutôt que de longs blabla, nous avons préparé 10 exemples audio à base d’un son classique, à savoir 2 PWM légèrement désaccordées et balayées par 2 LFO en opposition de phase. La première série permet d’apprécier l’ouverture et la fermeture des filtres avec une résonance moyenne : passe-bas (24, 24PPG, 12), passe-bande (24, 12), passe-haut (24, 12), réjection (24, 12), peigne (positif, négatif). La seconde série s’attarde sur l’auto oscillation plus ou moins bien maîtrisée de la résonance. ATTENTION LES OREILLES ET LES HP ! Les fermetures de filtre sont en effet très violentes, donc il est conseillé d’atténuer les niveaux pour préserver ses tympans et ses voisins : passe-bas (24, 24PPG, 12), passe-bande (24, 12), passe-haut (24, 12), réjection (24, 12), peigne (positif, négatif). Pour ceux qui n’ont pas écouté ou ceux qui ne peuvent plus entendre, il ressort de ces exemples les points suivants : la réponse de la fréquence de coupure est propre et régulière ; les filtres sont tout de même métalliques ; les modes 24 et 12 dB se différencient assez peu, ce qui trahit un manque de sélectivité ; les résonances à haut niveau sont mal maîtrisées. Le Microwave XT que nous avons mis côte à côte ne présente pas ces problèmes et a beaucoup plus de présence (même si son second filtre est bien plus pauvre), une meilleure image stéréo et une sortie audio plus puissante. Seule exception, le filtre PPG émulé, vraiment au-dessus du lot, par sa musicalité sur toute sa réponse en fréquence, quel que soit le niveau de résonance. Une bonne approche de l’original que nous avons également mis côte à côte. Les filtres en peigne sont aussi très utiles, mais tolèrent moins les excès de résonance, sauf si on recherche des effets spéciaux ou la perte immédiate d’audition. Chaque filtre possède des modulations internes : tracking, FM, drive (avec différentes courbes de saturation) et une position modulable dans le spectre stéréo. Impressionnant !
Modulations exhaustives
Dans le Blofeld, il y a 4 enveloppes multisegment (dont 2 préaffectées aux filtres et à l’amplitude), pouvant fonctionner en ADSR ou en ADS1DS2R, en coup unique ou en boucle. Elles sont rapides, comme en témoigne cette séquence. On trouve aussi 3 LFO très complets, offrant 6 formes d’ondes classiques (sinus, triangle, carrée, dent de scie, aléatoire et sample & hold). La fréquence oscille sur des périodes allant de plusieurs minutes aux niveaux audio. La synchro avec l’horloge globale est prévue sur plusieurs divisions temporelles. Le départ du cycle peut être forcé ou laissé libre. Waldorf n’a pas oublié le délai, le fondu (apparition ou disparition), la phase et le tracking clavier si pratique sur les PWM pour éviter les gargouillis désaccordés dans les graves.
Tout ou presque se module dans le Blofeld : les oscillateurs, les filtres, l’ampli… grâce à une fantastique matrice de modulations à 16 patches, permettant de relier 30 sources à 54 destinations. Parmi les sources, les LFO, les enveloppes, les contrôleurs physiques, le tracking clavier, la vélocité (initiale, relâchement), la pression et 4 CC Midi programmables. Parmi les destinations, citons les oscillateurs (accord, volume, point de lecture, FM, balance – tous ensemble ou séparés), leur modulation en anneau (niveau, balance), les filtres (coupures, résonances, FM, drive, panoramique), les enveloppes (chaque segment de chaque enveloppe) et la vitesse des LFO. N’oublions pas la FM sur les oscillateurs, qui a ses propres sources : les oscillateurs eux-mêmes, le générateur de bruit, les enveloppes et les LFO. Enfin, 4 générateurs de fonctions permettent de mélanger 2 sources de modulation suivant différentes opérations mathématiques : addition, soustraction multiplication, fonctions booléennes et comparatives (et / ou / mini / maxi). De quoi triturer pendant de longues heures.
Arpégiateur sympathique
Le synthés Waldorf offrent depuis longtemps de très bons arpégiateurs. Le Blofeld ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Stocké avec chaque programme, l’arpégiateur est capable de mémoriser 16 notes pour fabriquer des motifs rythmiques monophoniques. Il peut fonctionner en boucle, en coup unique ou en Latch. Il utilise une combinaison de 4 directions (haut et bas avec 2 variantes) et de 16 motifs rythmiques gérant la manière dont les notes sont égrenées. Parmi ces 16 motifs, l’un est entièrement programmable. Pour chaque pas, on détermine le statut de la note jouée, son accent, son timing, sa durée et son glide. L’écran permet de capter ce qu’il se passe de manière graphique. L’ordre des notes jouées est modifiable, ainsi que la plage d’action sur 1 à 10 octaves. Voici quelques exemples d’utilisation de cet arpégiateur très complet.
Effets moyens
Le Blofeld offre 2 petits multieffets de puissances différentes. L’envoi vers ces effets est réglable finement, de 0 à 100% (insertion). Le premier est capable de générer des algorithmes de chorus, flanger, phaser, overdrive et un triple effet. Le chorus est bien fichu et permet de réchauffer le son, en réglant vitesse et profondeur. Le flanger ajoute des paramètres de feedback et polarité. Il est un peu plus lourd. Le phaser rajoute les réglages de la fréquence centrale et de l’éloignement relatif des bandes de filtrage. L’overdrive offre 12 types de réponses plus ou moins lourdes, avec réglage de charge et de coupure. Elle est moins contrôlable que la saturation des filtres, car elle est globale, donc plus on joue de notes, plus on sature le signal de manière incontrôlée. L’effet triple combine un réducteur de fréquence d’échantillonnage, un overdrive et un chorus. Il permet d’ajouter du bruit numérique comme l’aliasing dans les aigus, pour les amateurs de lo-fi.
Le second effet ajoute 2 algorithmes plus gourmands : délai et réverbération. Le délai peut être synchronisé à l’horloge globale. Il est toutefois très court (de l’ordre de la demi-seconde) et sonne très numérique. Pour sa part, la réverbe est métallique et a un effet de bouclage peu convaincant, sauf à jouer sur les 2 bandes de fréquences paramétrables pour éliminer les hautes fréquences. Les effets consomment un peu de polyphonie, ne sont pas modulables en temps réel et n’apportent pas toujours des résultats qualitativement convaincants, en particulier les délais et réverbes. Raison de plus pour les utiliser avec parcimonie, sauf peut-être le chorus.
Enfin multitimbral !
Depuis la V1.11, le mode multitimbral du Blofeld est enfin complet. Chaque Multi offre 16 parties indépendantes. Pour chacun, on règle le numéro de programme, le canal Midi, le mode local on/off, le volume, le panoramique, la transposition, la tessiture, la fenêtre de vélocité et la réponse des contrôleurs physiques. À nous les empilages monstrueux ou les kits de percussions à la mode analogique, bénéficiant des enveloppes rapides et des filtres ultras résonnants de la machine. Attention toutefois à la polyphonie vite consommée, surtout sur les nappes avec release ! En mode multitimbral, chaque partie conserve les réglages du premier effet, alors que le second est global et dépend des réglages du programme utilisé sur la partie 1. Les arpèges elles, suivent les programmes, si bien qu’on peut en faire tourner 16 en même temps. Au global, le Blofeld autorise la sauvegarde de 128 emplacements Multi utilisateur.
Conclusion
Le Blofeld est la réincarnation des gloires passées de Waldorf et l’héritage des PPG hybrides. La machine a de quoi intéresser plus d’un musicien. C’est un instrument polyvalent, compact et solide, aussi bien fait pour la scène ou le studio, éditable en surface ou en grande profondeur, doté d’une excellente ergonomie. Côté sons, le Blofeld est capable d’une grande polyvalence, tant en modélisation analogique qu’en tables d’ondes, agrémentée d’une pléthore de filtres et de modulations. Sans oublier l’utilisation de multisamples comme n’importe quelle forme d’onde. Mais la qualité audio, en particulier les niveaux faibles et les graves en retrait, nous a un peu laissé sur notre faim. Quant au soft d’édition des samples, il faudra encore attendre… Mais avec son excellent rapport performances / prix, le Blofeld a tous les atouts pour s’imposer et contribuer ainsi au grand retour de Waldorf.
- Excellent rapport qualité / prix
- Ergonomie réussie
- Nombre de programmes
- Synthèses multiples
- Traitement de multisamples
- Profondeur d’édition
- Simulation du filtre PPG
- Modulations exhaustives
- Arpégiateur puissant
- Solidité de la boîte
- Une seule sortie stéréo
- Pas d’entrées audio
- Pas de Midi Out (module)
- Niveaux audio et graves faiblards
- Délais et réverbes métalliques
- Absence d’éditeur
- Qualité des samples V1
Interview de Stefan Stenzel, refondateur de Waldorf
AudioFanzine : Stefan, pourquoi avez-vous décidé de faire renaître la marque Waldorf ?
Stefan Stenzel : nous étions différentes personnes avec des expertises dans des domaines variés comme le hardware, le software, le marketing, la conception, les finances et le droit. En évaluant les technologies et la marque Waldorf, nous avons décidé que ces actifs, ajoutés à nos compétences, représentaient une base solide pour continuer la société. Comme nous étions pour la plupart impliqués dans Waldorf depuis longtemps, nous étions très motivés et avons commencé avec une forte impulsion.
AF : qui sont les principaux intervenants dans Waldorf?
Stefan : Frank Schneider (responsable production, développement hardware et maintenance), Michael von Garnier (ventes internationales), Joachim Flor (ventes nationales, relations extérieures), Kurt Wangard (DG finances et ventes nationales), Wilfried Eckl (maintenance du serveur), Wolfram Franke (développeur software) et moi-même (DG – directeur R&D).
AF : comment êtes-vous arrivés au concept du Blofeld ?
Stefan : nous avons senti qu’il y avait du potentiel sur le marché pour un synthé hardware puissant, à un prix comparable au software. Les produits existants étaient soit beaucoup plus chers, soit sans la profondeur et la complexité dignes d’un synthé évolué. En choisissant des semi-conducteurs à la fois abordables et hautement intégrés, avec des performances élevées, l’objectif semblait jouable et le projet a commencé.
AF : quels ont été les principaux challenges ?
Stefan : nous avons choisi une combinaison de semi-conducteurs qui ne peuvent normalement pas bien cohabiter. Il a donc fallu mettre le paquet sur le software pour faire fonctionner tout ça. En parallèle, nous avions décidé d’utiliser des encodeurs en acier inox et une solide coque en métal et cela a pris du temps avant d’obtenir le bon niveau de qualité.
AF: que pensez-vous du résultat aujourd’hui ?
Stefan : je pense que nous avons pris la bonne décision de commencer par le Blofeld. Cela prouve que l’on peut concevoir un super synthé avec un fantastique rapport qualité / prix, même en Allemagne. Nous avons eu des retours très positifs de musiciens du monde entier. Évidemment, cela nous fait très plaisir.
AF: quelles fonctionnalités comptez-vous ajouter au Blofeld ?
Stefan : nous venons tout juste d’annoncer l’option lecture d’échantillons, introduite avec le Blofeld clavier, disponible sous forme de licence pour le module. Nous allons améliorer la section effets du hardware, mais nous allons surtout nous concentrer sur le développement de l’éditeur. Il permettra la création d’échantillons par l’utilisateur, la création de tables d’ondes comme sur le Waldorf Wave, l’import des programmes de la plupart des synthés Waldorf et d’autres choses encore.
AF : un mot sur la réédition des Q et Q+?
Stefan : il y a une énorme demande pour cela, en particulier le Q+, donc nous avons commencé à les produire à nouveau. J’ai récemment testé des Q+ Phoenix Editions et ce sont vraiment des instruments merveilleux. J’hallucine toujours en voyant qu’un signal avec un parcours aussi complexe (jusqu’à 5 conversions AD/DA) fonctionne en temps réel avec un son aussi fluide et aussi chaud.
AF: qu’en est-il du projet Stromberg ?
Stefan : le Stromberg est l’un de nos futurs projets, il est en train de subir des évolutions majeures, parce que nous préparons quelques surprises de taille… parmi lesquelles de nouvelles formes de synthèse, que nous n’allons pas révéler pour le moment.
AF : que pouvons-nous vous souhaiter ?
Stefan : souhaitez-nous à tous la santé et une longue vie, ça n’a pas de valeur et c’est le préalable à tout le reste !