Sorti il y a un peu plus d’un an, le Proteus 2000 a généré une nouvelle série de modules spécialisés. Après le B-3 dédié au célèbre orgue Hammond, E-mu présente le XL-1, un module qui s’adresse aux musiques et aux musiciens qui bougent tout le temps.
Depuis 10 ans, on ne compte plus les modules dérivés du Proteus, dont le mérite était de mettre dans une boîte compacte un grand nombre de sons d’instruments acoustiques prêts à l’emploi. Au fil du temps, E-mu a peaufiné sa technologie, ajoutant des filtres toujours plus puissants, des processeurs d’effets, des extensions pour cartes Rom, des boucles rythmiques et des arpégiateurs. Avec la série Proteus, le constructeur nous a fait parcourir le tour du monde des instruments acoustiques et électroniques. Au point de nous surprendre début 1999 avec l’Audity 2000, un module bourré de sons bizarres et motorisé par un énorme arpégiateur multicanal. Succès mitigé dû à son positionnement trop étroit, la machine est aujourd’hui soigneusement rangée au musée E-mu. Elle présentait néanmoins une grande expressivité en temps réel et plein de bonnes idées non reprises sur le Proteus 2000, comme l’arpégiateur ou les filtres 12 pôles. Ayant compris que les créateurs de techno / dance avaient un goût très prononcé pour les sons évolutifs et les contrôles rythmiques en temps réel, E-mu a doté son tout nouveau Xtreme Lead-1 des facultés de l’Audity 2000 en y ajoutant une Rom adéquate et des séquences multitimbrales qui obéissent au doigt et à l’œil.
Small
Concentré dans un rack 19 pouce 1U, le XL-1 partage la même façade que le Proteus 2000 et le B-3. Sa couleur orange fluo visible à 200 mètres évite cependant toute confusion avec ses prédécesseurs. La partie gauche regroupe la prise casque, le potentiomètre de volume et les commandes en temps réel : quatre potentiomètres rotatifs couplés à un sélecteur trois positions pour modifier le son en temps réel ou éditer dans les mages menus. On peut leur affecter n’importe quel paramètre de synthèse et mémoriser les réglages dans chaque programme. Au centre du panneau, on retrouve le maintenant classique LCD rétro éclairé 2 × 24 caractères. A sa droite, huit touches permettent de choisir le mode de jeu, d’éditer les programmes et de naviguer dans les pages menu. Enfin, un gros encodeur cranté sensible à l’accélération occupe l’extrémité droite de la machine. Lorsqu’on se trouve en édition, rappelons que l’encodeur fait office de navigateur entre les pages menu et qu’au sein d’une même page, les touches < > permettent de sélectionner le paramètre voulu et l’encodeur d’entrer les données. Pas la moindre arborescence, l’édition est très simple en dépit du petit écran.
Un rapide coup d’œil sur le panneau arrière laisse apparaître une connectique beaucoup plus dépouillée sur le XL-1 de base que sur l’Audity ou le Proteus 2000 : la borne pour prise à détection de tension automatique est toujours là et le trio Midi aussi. Mais il y a des absents : la sortie numérique, le duo Midi (canal B) et les deux paires de sorties audio séparées. Il reste simplement la paire stéréo principale de sorties audio au format jack 6.35mm avec conversion D/A delta sigma 20 bits. Heureusement, le kit Turbo apportera au XL-1 l’ensemble de la connectique mentionnée ci-dessus et deux emplacements supplémentaires (soit quatre au total) pour cartes Rom. Ouf !
Mode B-3
Sorti il y a peu, le B-3 est un dérivé du Proteus 2000 spécialisé dans l’imitation du célèbre orgue Hammond, toujours très en vogue. Le moteur de synthèse est identique à celui du XL-1, mis à part les Beat patterns et l’arpégiateur qui ne sont pas du voyage. Les propriétaires de Proteus 2000 et des futurs modules dérivés peuvent installer la Rom B-3 seule pour retrouver l’équivalent d’un B-3. C’est ce que nous avons fait dans le XL-1. Proposant 32 Mo de formes d’ondes sur une carte SIMM, celle-ci s’insère sans la moindre difficulté dans l’un des deux ou quatre slots internes, suivant le modèle et l’extension installée. Signalons aux possesseurs de Proteus 2000 la nécessité de télécharger l’OS 1.10 (ou supérieur) qui ajoute la fonction Lag et le générateur de rampe, indispensables à l’obtention de transitions réalistes Leslie lent / rapide ou encore la percussion à simple déclenchement.
La Rom B-3 apporte 140 multiéchantillons mono et stéréo de B-3 soigneusement capturés dans le studio de John Novello. On trouve une quantité impressionnante de réglages de tirettes harmoniques, avec ou sans percussion, Leslie lent ou rapide, prise directe ou via préampli. Pour les sessions, l’équipe E-mu a utilisé un B-3 Hammond, un ampli A-100 Hammond, une cabine Leslie 122 à lampe, une cabine Leslie 145 à transistor, un octuple convertisseur A/D 24 bits Apogee AD8000 et un 8 pistes numérique. Les trois premières pistes ont été affectées aux sorties gauche / centre / droite du Leslie 122, les trois suivantes à celles du Leslie 145, la septième à la sortie directe et la huitième à la sortie traitée.
La Rom renferme 3 banques de 128 presets prêts à l’emploi. Les résultats sont excellents et la diversité grande. Nous avons particulièrement apprécié les transitions très réalistes entre Leslie lent et rapide très bien gérées par le processeur de Lag. La réponse monophonique de la percussion apporte un réalisme certain et l’affectation des potentiomètres aux différentes couches permet de simuler différents réglages de tirettes harmoniques. Seul reproche, le manque de sonorités réellement « dirty » et l’interface à la sauce Proteus, inadaptée pour gérer facilement neufs tirettes harmoniques. Il vaut mieux considérer le B-3 comme une énorme banque prête à l’emploi plutôt qu’une modélisation intégrale de l’ancêtre. Et quelle légèreté !
Prêt à porter
Les principales spécifications techniques du XL-1 de base sont moins impressionnantes que celles du Proteus 2000 : 64 voix de polyphonie au lieu de 128 et 16 canaux de multitimbralité au lieu de 32. Le kit Turbo évoqué précédemment permettra la mise à niveau à 128 voix et 32 canaux. Mais le XL-1 va plus loin que son aîné sur bien des aspects, ce que nous n’allons pas manquer de découvrir. La Rom de 32 Mo extensible à 64 Mo offre une résolution de 16 bits linéaires avec une fréquence d’échantillonnage de 44.16 kHz. Résolument orientée techno / dance, elle présente pas moins de 1210 instruments (754 kits / multiéchantillons et 456 échantillons simples de percussions) servant de base à 4 banques de 128 programmes presets et autant de programmes utilisateur. Impressionnant !
Reprenant des sons de l’Orbit et de l’Audity, les instruments couvrent tout ce qui se fait en termes de synthèse et regroupent tous les ingrédients pour réussir un bon plat techno : ondes élémentaires, basses, leads, pêches orchestrales et synthétiques, voix humaines (et inhumaines), cuivres, effets spéciaux, pianos électriques, orgues, kits de batterie et boucles rythmiques. Ces dernières sont l’un des éléments essentiels du XL-1 : les presets les plus impressionnants en font un usage intensif en permettant de déclencher ou muter, instrument par instrument, des boucles plus déjantées les unes que les autres. Le moindre programme se transforme assez vite en mini groovebox et on risque assez rapidement de retrouver des presets de XL-1 dans les cent prochains Skuds de musique dance. Nous avons également été impressionnés par les sons de basses à résonance ravageuse, les voix électroniques traitées par des filtres à formants et les kits industriels hyper agressifs. Bien évidemment, tout ce qu’il faut pour faire de la techno est dans le XL-1 : orgues, kits de TR, arpèges évolutives, basses acides et leads aigrelets. Signalons également l’impressionnante collection de formes d’ondes tirées de machines aux références et marques prestigieuses. Pour ceux qui manquent d’inspiration, la touche « Audition » permet d’envoyer un riff de démonstration affecté au preset.
Haute couture
L’architecture sonore du XL-1 reprend exactement celle du Proteus 2000. Un programme est composé de une à quatre couches faisant chacune appel à un multiéchantillon affecté suivant trois fenêtres : tessiture, vélocité et contrôleur en temps réel au choix. Chaque fenêtre possède des fondus hauts et bas. On règle ensuite la tonalité, le volume et le panoramique. Le signal passe alors dans un filtre, un amplificateur, un double multieffets, puis rejoint la sortie audio. Plus puissant que celui du Proteus 2000, le filtre Z-plane du XL-1 propose pas moins de 50 algorithmes de 2 à 12 pôles, répartis suivant 9 familles : passe-bas, phasers, passe-haut, flangers, passe-bande, formants, EQ boost, EQ cut et effets spéciaux. De quoi simuler bien des machines vintage et d’inventer celles du futur ! Rappelons que les filtres Z-plane autorisent le morphing entre deux profils de filtrage, d’où de magnifiques nappes parlantes ou de basses gutturales contrôlables en temps réel.
Pour moduler les nombreux paramètres disponibles, le XL-1 met à notre disposition deux LFO, trois enveloppes à multiples segments et une matrice de modulation très élaborée (voir ci-dessous*). Cependant, la machine présente une maladie héréditaire qu’E-mu refuse de soigner : l’absence d’éditeur pour kits de percussions. Impossible donc d’agir au niveau de chaque note, il faut se contenter de récupérer les kits en Rom tels quels et de faire des réglages globaux (paramètres de synthèse, contrôleurs, départs effets). C’est vraiment dommage, surtout pour une machine qui se veut en grande partie basée sur l’exploitation d’ensembles de percussions. Pour terminer, le mode Link permet d’empiler trois programmes tout en réglant pour chacun la tessiture et la fenêtre de vélocité.
*Machines à coudre
Les produits E-mu sont réputés pour leurs facultés de modulation exceptionnelles. Le XL-1 ne déroge pas à la règle. On trouve trois générateurs d’enveloppes à 6 segments avec temps et niveaux modulables, ainsi que des bouclages sur les 4 premiers segments. Les temps peuvent être pilotés par la fréquence de l’horloge globale de la machine, ce qui permet de synchroniser la vitesse d’exécution des enveloppes avec les seize arpégiateurs et les deux LFO. Ces derniers disposent de 17 formes d’ondes variées. La synchronisation va de 8 fois la note jusqu’au 32e de note en passant par les triolets et les valeurs pointées. Le délai est paramétrable, ainsi qu’un paramètre « variation » créant des fluctuations aléatoires de la fréquence des LFO. Mais le gros morceau, c’est sans conteste la matrice de modulation à 24 cordons, capable de relier 64 sources à 64 destinations, avec quantité de modulation bipolaire. Parmi les sources, on trouve les classiques enveloppes / LFO / vélocité / aftertouch, mais aussi le numéro de note Midi, les 12 contrôleurs Midi à affecter aux 4 potentiomètres, du bruit blanc ou rose ainsi que des fonctions mathématiques.
Parmi les destinations, on dispose de la tonalité, du volume, de la fréquence de coupure du filtre, de sa résonance, des points de départ et de boucle des samples, du panoramique, des temps des enveloppes, de leur niveau et des fréquences des LFO. Tout cela, c’est pour une des quatre couches pouvant constituer un programme. Au niveau du programme global, deux modulations particulières ont fait leur apparition depuis le module B-3 : une fonction intégrale (Lag), permettant de transformer un signal d’impulsion en signal linéaire progressif et un générateur de rampe, capable de faire démarrer une modulation progressivement à partir du moment où une note est enclenchée. Toujours au niveau du programme global, une autre matrice à 12 cordons permet d’affecter, au moyen de 24 contrôleurs physiques, les 8 départs effets, mais aussi les paramètres essentiels des arpégiateurs et des Beat patterns. Quelle souplesse !
Mousseline
Le XL-1 possède la même section effets ultra légère que ses trois prédécesseurs, avec deux processeurs 24 bits stéréo. Ils sont mémorisés globalement ou dans chaque programme. Le premier processeur (A) propose 44 algorithmes de réverbération (pièces, plateau ou porte), de délai (stéréo ou multiple) et des combinaisons délai + réverbération. Le second processeur (B) comporte 32 algorithmes de chorus (et dérivés), de délai et de distorsion (seule ou en série). L’envoi de l’effet A dans l’effet B est totalement paramétrable, ce qui permet de passer progressivement d’un réglage série à un réglage parallèle.
Les paramètres d’effets sont on ne peut plus spartiates : temps de déclin et absorption des hautes fréquences pour le processeur A ; feedback, vitesse du LFO et temps de délai pour le processeur B. Six paramètres, cela paraît mince aujourd’hui. Pour assouplir la gestion des départs effets dans le mode multitimbral, le XL-1 dispose de quatre bus avec niveaux d’envoi séparés vers chaque processeur. De plus, une matrice de modulation située au niveau supérieur du programme permet d’affecter 24 sources (contrôleurs physiques) à 27 destinations, dont les 8 départs effets. Dommage qu’on ne puisse moduler les quelques paramètres d’effets, d’autant qu’on ne dispose pas, sur le modèle de base, de sorties supplémentaires pouvant faire office d’insert pour processeurs externes. Pour terminer sur une note positive, signalons que les effets sonnent très bien, comme nous le disons à chaque fois.
Point de croix
Bonne nouvelle pour tous les amateurs de motifs alternés, le XL-1 embarque l’un des plus puissants arpégiateurs du marché, le même que celui de l’Audity 2000. Ceci lui permet de jouer 16 patterns différents sur les 16 canaux Midi. Comme pour les effets, les réglages s’effectuent au niveau global ou au sein des programmes. Le paramétrage commence par le choix d’un des huit types de reproduction : en haut, en bas, haut & bas, endroit, envers, endroit & envers, aléatoire et motif. Très puissant, le mode motif permet pas mal de fantaisie : on y règle la durée des notes jouées (de 2 fois la note au 32ième de note, valeurs pointées et triolets compris), le numéro de motif (parmi les 200 motifs en Rom ou les 100 emplacements utilisateur), la vélocité (1 à 127 ou suivant la note jouée), le gate, l’intervalle et la fenêtre d’action. Le motif peut être synchronisé, quantisé, retardé et arrêté à volonté. L’arpégiateur est capable de continuer seul après relâchement de la note, mais aussi de démarrer au premier message « Midi Song Start » reçu. Enfin, les notes arpégées peuvent être envoyées par Midi Out. Les motifs utilisateur possèdent jusqu’à 32 pas à 4 paramètres : note, vélocité, durée et répétition. Le réglage « note » permet de décaler la note du pas sur plus ou moins 48 demi-tons par rapport à la note jouée, de créer une note liée avec le pas précédent, d’introduire un silence sur le pas, de supprimer le pas (dans l’hypothèse où on cherche simplement à masquer un pas d’un motif existant) et d’indiquer la fin du motif. Voilà un très gros morceau qui, une fois dompté, apportera son lot de satisfaction au musicien.
Grosses retouches
Comme si l’arpégiateur ne suffisait pas, E-mu étend le concept de la « machine à bouger » en ajoutant les Beat patterns, des motifs rythmiques façon RPS Roland créés pour la performance en temps réel. Contrairement à l’arpégiateur multicanal, les BP tournent sur un seul canal. Il s’agit de motifs élémentaires monotimbraux contenus dans la Rom et répartis chromatiquement sur deux octaves : seize touches servent à lancer les motifs, quatre autres déclenchent des regroupements de motifs et les quatre dernières font office de contrôles (marche / arrêt du pattern, effacement, coupure ou tenue de motif). Chaque piste élémentaire est assignée à un numéro de note et à l’un des quatre groupes multiples, ce qui permet de déclencher des séquences plus ou moins complexes.
Mais la souplesse s’arrête là, puisque les seize motifs sont figés dans l’un des 54 riffs multitimbraux choisi parmi les 152 contenus dans la Rom XL-1 (ou ceux des Rom additionnelles). Nous avons déjà regretté l’absence d’éditeur de kits de batterie, nous déplorons ici l’impossibilité d’extraire les motifs élémentaires pour s’en fabriquer d’autres. Ce n’est pas une groovebox !
La qualité et la musicalité des riffs offerts sautent aux oreilles dès la première écoute : des grosses caisses bien trempées, des roulements de caisse claire ravageurs, des lignes de hi-hat syncopées, des progressions de basses très techno et des arpèges évolutifs à souhait. Coup de chapeau aux lignes de voix humaines évolutives faisant un usage intensif des filtres Z-plane, une réussite. Quel dommage que nous ne puissions y mettre davantage les mains ! Les musiciens techno doivent-ils encore prouver qu’ils sont bien plus que de simples consommateurs de plats préparés ?
Les pistes disposent de plusieurs modes de déclenchement : reproduction lorsque la touche est enfoncée, marche / arrêt à chaque enfoncement de touche et jeu sur une seule mesure. Le riff peut être redémarré avec un message « Midi Song Start ». Autre fonction intéressante, la matrice de modulation permet d’affecter n’importe quel contrôleur au déclenchement des pistes. On peut ainsi faire apparaître les pistes les unes après les autres en poussant une molette ou en écrasant un clavier muni d’aftertouch. Le paramètre « variation » permet d’altérer l’ordre des pistes. Sympa ! La matrice autorise également le contrôle de la vélocité d’un groupe via l’un des potentiomètres ou le Midi. Enfin, les arpèges et les Beat patterns peuvent tourner en même temps, yeah ! Voilà un mode grâce auquel les meilleurs performers live vont pouvoir s’exprimer pleinement.
Taille unique
Nous avons dit que le XL-1 était multitimbral sur 16 canaux, en version de base. Le regroupement des programmes s’effectue au sein de 64 setups utilisateur. Pour chaque canal, on mémorise le numéro de programme, le volume, le panoramique, ainsi que le statut des Beat patterns et de l’arpégiateur. Chaque setup contient également l’essentiel des réglages généraux de la machine, à savoir l’accordage de la machine, la réponse du pitchbend, la courbe de vélocité, les départs effets, les deux effets, le statut des canaux Midi, l’assignation des douze contrôleurs Midi aux potentiomètres de la façade et les trois contrôleurs au pied. D’autres réglages concernent le contrôle de tempo, le calibrage des potentiomètres de la façade, le contraste du LCD et les dumps Midi. On peut par ce biais envoyer tout ou partie de la mémoire utilisateur par Midi Out, ce qui permet ainsi de contourner l’absence d’interface pour support de sauvegarde. Lorsqu’on veut utiliser les setups, il convient au préalable de les charger en mémoire un par un, une petite restriction à signaler. Heureusement, cette manipulation est instantanée. Autre point remarquable, lorsqu’on fait tourner un maximum d’arpèges, des Beat patterns, avec synchronisation au tempo d’enveloppes ou de LFO et des modulations multiples : grâce à une puce spécialement chargée d’en découdre avec la gestion des flux d’informations, le XL-1 est assez difficile à prendre en défaut.
Avant d’en terminer sur ce tour d’horizon, signalons la présence d’utiles fonctions permettant de copier les couches sonores, les cordons de la matrice, les programmes et les arpèges. Il est même possible d’utiliser des FlashRam conçues sur la série des samplers Emulator Ultra de la marque en lieu et place des cartes Rom. Le XL-1 permet même de les copier : pour cela, il suffit d’enfiler deux FlashRam dans l’antre de la machine. Au bout de cinq minutes, l’une est copiée sur l’autre. Avis à la population des pirates, cela ne marche pas avec les cartes Rom !
XXL
Avec le XL-1, E-mu propose une machine extrêmement douée pour la musique techno et la performance live. Les sons ont été soigneusement sélectionnés, la puissance d’édition des programmes est digne d’un Proteus 2000 et l’arpégiateur digne d’un Audity 2000. Pas tout à fait au niveau d’une groovebox, le mode Beat pattern est toutefois une source d’inspiration assurée, un accès facile et rapide au top niveau des riffs du genre. Impossible de ne pas sonner avec cette belle machine pour laquelle nos seuls reproches concernent surtout le manque de profondeur dans l’édition des kits de percussions et des riffs. Deux sujets qui restent tout de même à améliorer étant donnée son orientation rythmique. En fait, le XL-1 relève davantage du « plug and play » que du « plug and prise de tête ». Un joli concentré de techno !
Glossaire
processeur de Lag : (ou fonction intégrale) processeur transformant un signal abrupt en modulation progressive.
filtres à formants de voix : filtres simulant les résonances caractéristiques constantes de la voix humaine.