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Test de l'EssenceFM de Kodamo - Le Réveil de la FM

9/10
Award Innovation 2020
2020
Innovation
Award

Concocté dans notre douce France, l’EssenceFM est le premier synthé de la toute jeune société Kodamo. Sa mission, nous plonger dans la FM. Mieux, nous la faire aimer !

Test de l'EssenceFM de Kodamo : Le Réveil de la FM

Réser­vée au départ aux gros systèmes numé­riques tels que le Syncla­vier au milieu des années 70, la FM a été démo­cra­ti­sée par le DX7 en 1983. On parle ici de FM linéaire, ou plutôt modu­la­tion de phase, pour ceux qui ont eu affaire aux formules de produits de sinus dans leur tendre enfance. Bref, le DX déferle, avec sa membrane et son unique curseur pour éditer des para­mètres cryp­tiques coin­cés dans un petit écran 2×16 sans éclai­rage. Parmi les synthés FM remarquables, notons le TX816, équi­valent à 8 DX7 rackés en modules, d’une puis­sance sonore impres­sion­nante ; ceux qui ont eu la chance d’as­sis­ter à des démos à l’époque s’en souvien­nent… Plusieurs synthés lui succèdent, pour abou­tir au FS1r, mêlant FM et synthèse à formants de voix, offrant une pano­plie encore inéga­lée.

Quand on y regarde de près, la FM n’a pas disparu de nos très chers synthés : Korg Kronos, Yamaha Montage (hélas sans la partie formants du FS1r), Waldorf Quan­tum, Kurz­weil Forte… Elek­tron s’y est mis aussi avec le Digi­tone et le Model:Cycles. Chacun y va de son approche pour tenter d’amé­lio­rer l’ex­pé­rience utili­sa­teur, mais on n’y est pas encore. C’est du côté de la France qu’une jeune société, Kodamo, propul­sée par deux tren­te­naires, a pris le pari de dépous­sié­rer entiè­re­ment cette synthèse encore pleine de surprises. Son premier synthé, l’Es­sen­ceFM, lui est entiè­re­ment consa­cré. Contact, moteur…

Format Malin

Essence FM_2tof 01.JPGL’Es­sen­ceFM se présente sous format rack 19 pouces 3U très léger et peu profond, avec ses 133 × 483 × 58 mm pour 1,75 kg. De petits supports et une clé Allen sont livrés, permet­tant de poser le module sous plusieurs angles (les concep­teurs nous informent que des supports bois plus rigides seront envoyés aux acqué­reurs de la première heure, bravo). La qualité de construc­tion est très soignée, avec des compo­sants de qualité : DAC 24 bits, circuits analo­giques isolés, châs­sis en acier et alumi­nium, poten­tio­mètres ALPS, enco­deurs Bourns, boutons méca­niques Kailh avec rétroé­clai­rage désac­ti­vable. La façade est plutôt dépouillée et clai­re­ment orga­ni­sée : 4 sélec­teurs de mode (Voice, Patch, Perfor­mance, Global), un bel écran capa­ci­tif multi­points 7 pouces (400 × 240 pixels, couleurs 16 bits, angle compensé par logi­ciel), 6 enco­deurs lisses contex­tuels pour l’édi­tion directe des sons, un enco­deur cranté de données, 5 paires de boutons d’édi­tion et 2 poten­tio­mètres de volume (niveaux ligne et casque distincts, la classe !). L’in­ter­rup­teur secteur est situé en façade, tout comme les prises casque (jack 6,35 stéréo) et USB (échanges de données sur clé et détec­tion de certains contrô­leurs MIDI hôtes pour pris en compte).

Allez, un petit tour à l’ar­rière pour voir le reste de la connec­tique. Elle est entiè­re­ment placée sur un panneau en retrait, ce qui permet une parfaite inté­gra­tion quelle que soit la solu­tion d’ins­tal­la­tion rete­nue. On y trouve 4 paires de sorties stéréo TRS vissées au châs­sis pour l’au­dio analo­gique et plusieurs inter­faces numé­riques pour le MIDI (trio DIN, USB et Ether­net RJ45, permet­tant de créer un réseau TCP/IP pour échan­ger des données MIDI-RTP). En revanche, pas d’au­dio numé­rique ; après véri­fi­ca­tion auprès des concep­teurs, ce n’est pas au programme et c’est bien dommage. L’ali­men­ta­tion 12VDC/2A est externe, de type bloc au milieu avec cordon IEC 3 broches amovible ; nous préfé­rons toujours les alimen­ta­tions internes, mais la confi­gu­ra­tion propo­sée ici reste quali­ta­tive.

Flui­dité Maîtri­sée

La prise en main est très agréable dès l’al­lu­mage (instan­tané), que ce soit la réponse des boutons pous­soirs, la flui­dité parfaite de l’écran ou la présence de certaines commandes directes bien choi­sies : Copy/Paste, Undo/Redo (avec 1024 niveaux d’an­nu­la­tion, rien que ça !), Recall/Save, Note et Panic.

Essence FM_2tof 03.JPGLes enco­deurs sont très sensibles et ont tendance à déra­per un peu quand on les tourne très vite. La touche Note permet de jouer les sons internes suivant une séquence poly­pho­nique éditable (et pas seule­ment une note, merci). L’écran est le point central de l’Es­sen­ceFM, il est déci­sif pour nous offrir la meilleure expé­rience possible de la FM. Les choix graphiques peuvent paraître curieux, avec beau­coup de couleurs pastel (l’im­por­tant c’est le rose, disait la chan­son), des fonds struc­tu­rés… une affaire de goût ; on peut à la marge modi­fier certains habillages, chacun devrait trou­ver son bonheur. La réso­lu­tion de l’écran n’est pas exploi­tée à son maxi­mum et certains graphismes peuvent paraître gros­siers : c’est un choix assumé pour foca­li­ser les ressources sur la rapi­dité et flui­dité de réponse. Et dans ce domaine, c’est un choix judi­cieux !

Les premiers synthés FM avaient un côté abscons, davan­tage lié à l’er­go­no­mie qu’à la synthèse elle-même ; les suivants sont restés plutôt obscurs malgré les efforts faits par les construc­teurs. Ici, l’in­ter­face a été entiè­re­ment repen­sée : dans chaque page d’édi­tion, on trouve des para­mètres direc­te­ment éditables grâce aux 6 enco­deurs contex­tuels de droite. Leur couleur y est repé­rée dans chaque menu. On peut aussi se foca­li­ser sur un para­mètre et l’édi­ter avec l’en­co­deur prin­ci­pal ou les touches incré­ment/décré­men­ta­tion, selon la préci­sion souhai­tée. Mais la plupart du temps, l’édi­tion se fait à l’écran tactile, avec des gestes intui­tifs : sélec­tion­ner, cocher, dérou­ler, tirer, glis­ser-dépo­ser. Les outils de commu­ni­ca­tion sont clairs : bouton de choix, cases à cocher, boite de dialogue, onglets, radios, listes dérou­lantes, clavier alpha­nu­mé­rique virtuel, clavier chro­ma­tique virtuel à zone dyna­mique, graphiques éditables (formes d’ondes, algo­rithmes, enve­loppes). Dès que c’est utile, l’in­ter­face précise les inter­ac­tions des diffé­rents compo­sants sonores : quelles Voice utilisent telle forme d’onde, quels Patch utilisent telle Voice, donc quelles consé­quences en chaine peuvent avoir nos éditions. Bien vu ! Un bémol à ce beau tableau, que l’on retrouve encore assez souvent : certains para­mètres ne sont pas mis à jour en temps réel, il faut rejouer les notes pour entendre le résul­tat. Les concep­teurs ont déjà pris en compte nos remarques et amélioré les choses (OS 1.4–1.5–1.6 testés), on en veut encore !

Flash Mémoire

Essence FM_3schema ArchitectureL’Es­sen­ceFM est un synthé FM poly­pho­nique 300 voix et multi­tim­bral 16 canaux. C’est simple, on ne connait pas de synthé FM plus puis­sant actuel­le­ment. Il est orga­nisé en trois niveaux hiérar­chiques : Voice, Patch, Perfor­mance et Global. Une Voice est consti­tuée de 6 opéra­teurs FM, comme dans un programme de DX7. On peut ensuite arran­ger jusqu’à 128 couches de Voice au sein d’un Patch. Enfin, on peut assem­bler 16 Patch au sein d’une Perfor­mance, le mode le plus puis­sant de l’Es­sen­ceFM. Impres­sion­nant ! Au cœur de la four­naise, un moteur audio 32 bits à virgule flot­tante / 48 kHz, alimen­tant un DAC 24 bits / 48 kHz avec une latence infé­rieure à 2 ms. Combien de temps faut-il pour mettre en action toute cette puis­sance ? Deux secondes ! Ques­tion mémoires, on trouve 3 328 Voice, 3 328 Patch et 256 Perfor­mance internes, avec clas­se­ment par banque et par caté­go­rie.

Essence FM_2tof 08.JPGL’Es­sen­ceFM est livré avec 500 Voice, 400 Patch et quelques trop rares Perfor­mance, très typés FM 80’s. Les concep­teurs se sont même amusés à recréer une Perfor­mance GM en FM. La machine gagnera à fédé­rer une commu­nauté de musi­ciens program­meurs pour explo­rer diffé­rentes sensi­bi­li­tés musi­cales. Et elle en a sous le capot pour tous les goûts, ce que nous avons tenté de présen­ter dans nos exemples sonores, avec la compli­cité de l’ami CO5MA. On appré­cie d’em­blée la dyna­mique et la qualité audio. Aucun bruit de fond, pas d’alia­sing insup­por­table, bien­ve­nue en 2020 ! On aime aussi les impres­sion­nants empi­lages sonores, genre orchestres synthé­tiques abys­saux ou sections de cuivres gargan­tuesques, que seul le TX816 était capable d’en­voyer avec ses 128 voix / 8 canaux multi­tim­braux. Là, il est sévè­re­ment bous­culé dans les cordes ! La FM est aussi capable de textures évolu­tives type ambiant, de brui­tages impro­bables et de percus­sions en tout genre. On voit tout de suite l’in­té­rêt des 128 couches par Patch et des sorties sépa­rées, vivent les kits de percus­sions FM ! Il est aussi possible d’im­por­ter des programmes et banques de DX7 par Sysex avec une clé USB. La trans­crip­tion des algo­rithmes, niveaux et fréquences fonc­tionne bien ; il faut en revanche retou­cher les enve­loppes, LFO, feed­back et Key Scaling.

Essence FM_1audio 01 SW Butt
00:0000:40
  • Essence FM_1audio 01 SW Butt00:40
  • Essence FM_1audio 02 Brass Section00:37
  • Essence FM_1audio 03 Boun­cing Bells00:44
  • Essence FM_1audio 04 Rock Organ00:26
  • Essence FM_1audio 05 Phased Pad00:33
  • Essence FM_1audio 06 Meli Mello00:27
  • Essence FM_1audio 07 Exodus Time01:10
  • Essence FM_1audio 08 Moon­light Wood­winds00:39
  • Essence FM_1audio 09 OB FM00:19
  • Essence FM_1audio 10 Drum Kit01:24
  • Essence FM_1audio 11 Fresh Air01:02
  • Essence FM_1audio 12 FM Choir00:29
  • Essence FM_1audio CO5MA 01 Weird Loop (1 voice)00:07
  • Essence FM_1audio CO5MA 02 Weird Loop (1 voice no inter­po­la­tion)00:07
  • Essence FM_1audio CO5MA 03 Gene­sis Loop00:21
  • Essence FM_1audio CO5MA 04 Gene­sis Loop (FX)00:23
  • Essence FM_1audio CO5MA 05 Secret of Lana (1 patch de 4 voices + FM drums)00:42
  • Essence FM_1audio CO5MA 06 Oliaz (patch of 3 voices)00:27
  • Essence FM_1audio CO5MA 07 Veri­disko (1 voice FX)00:22
  • Essence FM_1audio CO5MA 08 Dejavu (patch of 4 voices plus exter­nal fx)00:46
  • Essence FM_1audio CO5MA 09 Weird Loop II (1 voice plus exter­nal delay)00:24

Fréquences Modu­lées

Essence FM_2tof 15.JPGL’élé­ment sonore de base est la Voice. En mode Voice, on peut soit éditer une Voice exis­tante (sélec­tion dans une liste de 3 328 mémoires avec clas­se­ment par numéro ou caté­go­rie, échange de voix, recherche par mot clé), soit partir de zéro (Clear). La première page de l’édi­teur de Voice affiche le nombre de Patches utili­sant la Voice en cours, un bouton permet d’ap­pe­ler immé­dia­te­ment la liste, puisque tout chan­ge­ment dans cette Voice affec­tera lesdits Patchs. Dans cette même page, on peut aussi régler la quan­tité de pitch­bend, le volume, le mode mono, le porta­mento (mono unique­ment), le pano­ra­mique et les effets (nous y revien­drons plus tard).

Pour entrer dans les para­mètres FM, on appuie sur Edit. On arrive alors dans une page affi­chant l’al­go­rithme FM à gauche et des onglets d’édi­tion à droite. Une voix est consti­tuée d’un algo­rithme FM 6 opéra­teurs qui s’ad­di­tionnent (à l’ho­ri­zon­tale) ou se modulent (à la verti­cale). Le premier opéra­teur peut être modulé par n’im­porte quel autre opéra­teur y compris lui-même (feed­back). La grande force de l’Es­sen­ceFM, c’est de permettre de compo­ser des algo­rithmes à sa guise, par glis­ser-dépo­ser ou liai­son d’opé­ra­teurs. Petite contrainte, seul l’un des opéra­teurs peut rece­voir plus de deux modu­la­tions simul­ta­nées (ce n’est pas du tout contrai­gnant dans la pratique). On peut faci­le­ment désac­ti­ver/isoler un opéra­teur, bien vu. Pour ne pas partir de zéro, l’Es­sen­ceFM propose une biblio­thèque de 32 algo­rithmes, ceux du DX7. Les adeptes des jeux de hasard pour­ront égale­ment tenter de lancer les dés du bouton de créa­tion aléa­toire.

Essence FM_2tof 13.JPGLorsqu’au­cun opéra­teur n’est sélec­tionné, on accède aux para­mètres de Voice : base (volume, trans­po­si­tion, accor­dage fin, gamme micro­to­nale parmi 32 tempé­ra­ments program­mables, caté­go­rie, biblio­thèque d’al­go­rithmes), LFO, filtre, matrice de modu­la­tion et pano­ra­mique. Nous revien­drons plus tard sur les réglages de modu­la­tion, concen­trons-nous sur le filtre. Il est de type passe-bas réso­nant. On peut régler la balance signal sec/traité (inha­bi­tuel mais utile), l’en­ve­loppe de fréquence de coupure (6 points, la fréquence initiale étant déter­mi­née par le premier point) et la réso­nance. Ce filtre fonc­tionne plutôt bien, tant qu’on n’exa­gère pas la réso­nance, surtout sur des sons char­gés en mediums où elle devient criarde. L’on­glet pano­ra­mique permet de régler une enve­loppe dédiée, sympa d’avoir cela sous la main.

Dès qu’on sélec­tionne un opéra­teur à l’écran, on active des onglets spéci­fiques. Comme l’al­go­rithme est toujours visible, on peut passer direc­te­ment d’un opéra­teur à l’autre pour régler un même para­mètre. C’est très utile en synthèse FM où on est souvent en train de tester/compa­rer/annu­ler. Sur ce point, l’Es­sen­ceFM s’élève au-dessus de tous les synthés FM jusqu’alors imagi­nés, il change la vie. Les para­mètres d’opé­ra­teur concernent la forme d’onde (24 types, voir enca­dré), le déca­lage de phase (avec fonc­tion aléa­toire), le volume, l’opé­ra­teur source de feed­back (pour l’OP1 unique­ment), la quan­tité de feed­back (idem), le mode FM (multiple ou fixe), les réglages de fréquence (par multiple et quart de ton si le mode FM est multiple ; en Hz si le mode FM est fixe). On trouve aussi des onglets pour les enve­loppes de volume et de fréquence (nous y revien­drons), la réponse du volume à la vélo­cité (bipo­laire), l’ac­tion du LFO sur le volume, l’ac­tion du LFO sur la fréquence et la courbe de suivi de clavier sur le volume de l’opé­ra­teur (3 points de réglage). Une fois la Voice construite, on peut créer un Patch asso­cié en un coup de doigt, bien vu !

Festi­val Matri­ciel

Essence FM_2tof 06.JPGL’Es­sen­ceFM propose un seul LFO par Voice. On choi­sit la forme d’onde parmi les 24 dispo­nibles (les mêmes que pour les opéra­teurs FM), sa défor­ma­tion (12 réglages), sa vitesse (limi­tée au sub-audio, avec possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion MIDI), son délai, son temps d’at­taque et sa phase (commune ou non à toutes les voix, fixe ou aléa­toire). Le LFO peut direc­te­ment agir sur le volume et la fréquence de chaque opéra­teur. Le reste des routages se fait via la matrice de modu­la­tion (voir ci-après). On aurait bien aimé un second LFO… Passons aux enve­loppes, beau­coup plus nombreuses, puisqu’il y en a 14 par Voice : deux par opéra­teur (volume et fréquence), une sur la fréquence du filtre et une sur le pano­ra­mique. Leur réglage se fait avec l’écran tactile par glis­ser-dépo­ser (niveau à la verti­cale et temps à hori­zon­tale – de 0,5 vms à 29 s), avec zoom ajus­table par écar­te­ment/pince­ment de doigts, ajout/suppres­sion de points, recen­trage, choix du point de Sustain, bornes de bouclage et courbe de réponse globale (linéaire ou expo­nen­tielle). Lorsque l’en­ve­loppe évolue, on suit la modu­la­tion en direct grâce à un curseur qui se déplace sur la courbe, vrai­ment sympa. On peut aussi éditer les points avec les enco­deurs de droite (niveau avec la molette centrale et temps avec les enco­deurs contex­tuels). L’échelle de temps est loga­rith­mique, ce qui offre un ajus­te­ment auto­ma­tique de la fenêtre très effi­cace lors de l’édi­tion des segments.

Pour chaque Voice, une matrice de modu­la­tion permet de relier 138 sources à 228 desti­na­tions à concur­rence de 8 cordons. Parmi les sources, citons le numéro de note, la vélo­cité d’en­fon­ce­ment, la vélo­cité de relâ­che­ment, la pres­sion par canal, l’af­ter­touch poly­pho­nique, le pitch­bend, le LFO, le nombre de notes jouées, un géné­ra­teur aléa­toire, l’une des 14 enve­loppes et l’un des nombreux CC dispo­nibles (avec appren­tis­sage MIDI pour router faci­le­ment une commande ou un contrô­leur). Parmi les desti­na­tions, on trouve à peu près tous les para­mètres de Voice (globale) et d’opé­ra­teurs (indi­vi­duels), dont ceux de volumes, de fréquences, de filtre, d’en­ve­loppes, de LFO, de pano­ra­mique, de feed­back, de forme d’onde et de phase. Chaque cordon de modu­la­tion compte un réglage de quan­tité (bipo­laire) et de ratio (propor­tion­na­lité jusqu’à 400%) de modu­la­tion, origi­nal.

Full Multi

Un Patch peut conte­nir jusqu’à 128 couches de Voice et les réglages d’ef­fets. Les Voice mémo­ri­sées sont acces­sibles par liste dérou­lante (char­ge­ment par numéro/caté­go­rie, échange, suppres­sion, recherche par nom).

Essence FM_2tof 14.JPGUne couche comprend la réfé­rence de la Voice (banque et numéro), sa tessi­ture (avec appren­tis­sage MIDI), sa fenêtre de vélo­cité, son volume, son pano­ra­mique, sa trans­po­si­tion (avec possi­bi­lité de figer la hauteur sur tout le clavier), son accor­dage fin et son groupe exclu­sif (les couches d’un même groupe se coupent mutuel­le­ment). On peut même alter­ner certaines couches à chaque note jouée (Round Robin à 32 posi­tions). Mieux, il existe un très origi­nal séquen­ceur d’évè­ne­ments, permet­tant de créer des sons évolu­tifs ou des motifs ryth­miques. Chaque couche est assi­gnée à une piste sur laquelle on posi­tionne des notes ou des permu­ta­tions, sous forme de grille. Si c’est une note, la couche corres­pon­dante est jouée avec un déca­lage et une durée défi­nie. Si c’est une permu­ta­tion, les para­mètres FM de la couche sont échan­gés avec une autre couche au choix. On dispose d’une grille de 128 pas sur laquelle on peut entrer un maxi­mum de 128 événe­ments. Il est possible de quan­ti­fier les évène­ments, régler le tempo (horloge interne ou MIDI) et boucler la séquence. Surtout, en abuser !

Une Perfor­mance peut à son tour regrou­per jusqu’à 16 Patch, pour créer des empi­lages dyna­miques mons­trueux ou jouer sur plusieurs canaux MIDI. Les réglages d’ef­fets sont spéci­fiques à la Perfor­mance et parta­gés par les 16 parties (nous y revien­drons). Pour chaque partie, on peut régler la réfé­rence du Patch (banque/numéro), l’état de jeu (acti­va­tion/coupure/solo), le canal MIDI (sans restric­tion, plusieurs Patch pouvant répondre au même canal, utile pour les empi­lages ou le MPE), la quan­tité de pitch­bend, le volume global, le pano­ra­mique, le mode de voix (mono/poly), le temps de porta­mento, la sortie stéréo, le niveau de signal direct, la quan­tité de départs vers les deux effets et l’as­si­gna­tion des 6 enco­deurs de droite à des CC MIDI pour le pilo­tage en temps réel. Pour chaque enco­deur, on défi­nit le CC et le canal de son choix ; nous avons suggéré aux concep­teurs de pous­ser le concept à des fonc­tions macro (multi desti­na­tions / multi canal pour chaque enco­deur). L’une des grandes forces de l’Es­sen­ceFM, c’est de pouvoir éditer un Patch dans son contexte de Perfor­mance, tout comme une Voice dans son contexte de Patch, tout cela en cascade. C’est, encore une fois, vrai­ment bien pensé !

FX Mini

Essence FM_2tof 16.JPGL’Es­sen­ceFM propose deux proces­seurs d’ef­fets et deux seuls, dispo­nibles dans tous les modes de jeu. Ils sont cepen­dant unique­ment stockés au niveau du Patch ou de la Perfor­mance ; en mode Voice, on peut faire router le son vers les effets, mais on ne pourra pas les sauve­gar­der (ou alors on appuie sur le bouton magique pour créer un Patch à partir de notre Voice pour y stocker les effets). Chaque Patch peut être routé vers chacun des deux effets, que ce soit en mode Patch (un seul canal) ou Perfor­mance (16 canaux). Chaque sortie d’ef­fet peut à son tour être envoyée vers l’une des paires de sorties audio. Le premier effet peut être routé vers le second, avec possi­bi­lité de couper son routage vers les sorties audio. C’est très souple pour compa­rer plusieurs routages en multi­pistes.

Chaque proces­seur d’ef­fet peut char­ger l’un des 20 algo­rithmes stéréo dispo­nibles : réver­bé­ra­tion (diffé­rents espaces et pièces), délai, chorus, distor­sion (diffé­rents modèles), réduc­tion de bit, modu­la­tion en anneau, phaser, haut-parleur tour­nant, EQ, auto-wahwah et déca­lage de phase. Il y a très peu de réglages (entre 2 et 5) et on ne peut rien modu­ler en temps réel, ce qui n’en fait pas le multief­fets le plus costaud du marché. De même, certains algo­rithmes de réverbe sont des décli­nai­sons d’un même effet de base, car il n’est pas possible d’en régler les temps. Les réverbes sont honnêtes, surtout après un chorus qui les réchauffe, mais le délai trop court, d’un seul type et non synchro­ni­sable au tempo (des amélio­ra­tions sont déjà à l’étude). Le chorus élar­git bien l’es­pace, avec ses canaux sépa­rés. Les diffé­rentes distor­sions font des merveilles. L’en­semble est bien adapté à la synthèse FM. Une section qui méri­te­rait encore un petit boost.

Fin Mot

Pour un coup d’es­sai, l’Es­sen­ceFM est un coup de maitre. Le synthé respire l’in­tel­li­gence à tout point de vue : inter­face, puis­sance, son. Il dépasse de loin toutes nos espé­rances et repousse le TX816 à l’âge de pierre. La liste des quali­tés est longue et les péchés de jeunesse sont corri­gés au fur et à mesure par les concep­teurs, très à l’écoute et réac­tifs. Ils concernent surtout l’édi­tion temps réel non prise en compte sur certains para­mètres, l’unique LFO et les effets à muscler. En revanche, il n’est pas prévu d’au­dio via USB. En dehors des stations de travail, les synthés à base de FM ne courent pas les rues, encore moins ceux entiè­re­ment dédiés. Les musi­ciens qui appré­cient cette synthèse singu­lière savent à quel point on peut en tirer des merveilles. Repous­sant les limites connues en appor­tant une inter­face, une puis­sance et une ouver­ture inédites, l’Es­sen­ceFM sera un solide allié à leur créa­ti­vité. Pour tous les autres, scep­tiques, insen­sibles ou réfrac­taires, l’Es­sen­ceFM vien­dra combler un terri­toire sonore jusqu’alors inac­ces­sible, avec un côté origi­nal, ludique et grati­fiant. Bravo Kodamo, vous repar­tez avec un Award Audio­fan­zine Inno­va­tion 2020 dans le réser­voir !

Inter­view de Stéphane Damo et Masami Komuro, concep­teurs de l’Es­sen­ceFM 

Essence FM_2tof 19 StephaneQuel sont vos parcours respec­tifs ?

SD : J’ai commencé la musique de façon assez atypique, avec les jeux vidéo. J’ai­mais beau­coup les sons de la Mega­drive quand j’étais petit, et ma première vraie claque musi­cale fut la bande son de Final Fantasy 7 compo­sée par Nobuo Uematsu. Voulant faire comme les grands, j’ai commencé vers 14 ans à compo­ser sur ordi­na­teur et j’ai très vite accro­ché aux trackers ( ModPlug Tracker sous Windows !). Je n’avais pas de connais­sances musi­cales donc c’était un proces­sus de décou­verte assez rigolo. Plus tard je m’oriente sur des études en infor­ma­tique et trouve du travail, tout en faisant de la musique en loisir. Je suis passé par diffé­rentes phases ou j’étais plutôt sur la compo­si­tion, l’im­pro, le réper­toire clas­sique (à la flûte traver­sière !) ou la fabri­ca­tion d’ins­tru­ments… Je chan­geais souvent d’idée.

Vu que j’étais déve­lop­peur je m’amu­sais aussi à faire des « géné­ra­teurs de son », souvent en synthèse FM. J’ai eu envie de pous­ser l’un d’eux un peu plus loin, ce qui a donné FM Compo­ser, un logi­ciel qui combine un tracker avec un moteur FM. C’était sans le savoir à l’époque, une tran­si­tion vers des projets de plus en plus inscrits sur la durée.

MK : J’ai commencé la musique à l’âge de trois ans envi­ron, par le piano clas­sique, puis jazz. À l’ado­les­cence j’étais déjà très inté­ressé par les synthé­ti­seurs et le fait de pouvoir enre­gis­trer de la musique seul chez soi. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’équi­per avec des instru­ments et du maté­riel de home-studio (très rudi­men­taire : Yamaha TX802, RX7, Atari ST, etc.).

C’est comme ça que j’ai mis le doigt dans l’en­gre­nage, j’ai acquis de plus en plus de maté­riel pour diver­si­fier ma palette sonore. J’ai conti­nué dans cette voie sans m’ar­rê­ter depuis lors. Je travaille à présent prin­ci­pa­le­ment dans la compo­si­tion de musique à l’image, et pour le jeu vidéo, mais pas seule­ment. Dans ce cadre-là, j’aime beau­coup mélan­ger les sono­ri­tés élec­tro­niques (qui proviennent unique­ment de synthé­ti­seurs hard­ware) et acous­tiques ethniques (voix humaines, percus­sions diverses, objets, etc.). En paral­lèle, j’ai une grande passion pour l’élec­tro­nique et la concep­tion d’objets inter­ac­tifs. 

Comment le projet est-il né ?

SD : Masami et moi nous sommes rencon­trés par hasard lors d’un salon dédié aux jeux vidéo. Une anec­dote assez amusante nous a immé­dia­te­ment rappro­chés : on s’était en réalité écrit 10 ans aupa­ra­vant, sur un forum de compo­si­teurs, igno­rant tout l’un de l’autre.

On discu­tait ensemble de FM Compo­ser et lui, en grand fan de synthé­ti­seurs hard­ware, était un peu déçu que ce ne soit « qu’un logi­ciel ». Sur le ton de la blague on s’est dit « Et si on en faisait une version hard­ware ? ». J’étais un peu scep­tique. Un géné­ra­teur de son hard­ware, en 2018 ?

Mais c’était un nouveau projet très fun alors j’ai commencé à brico­ler avec des cartes élec­tro­niques, juste pour voir si j’ar­ri­vais à allu­mer un écran et géné­rer une sinu­soïde. Les débuts étaient assez frus­trants mais il y avait rapi­de­ment un résul­tat, je me souviens de cette joie lorsque la première note comman­dée par MIDI est sortie !

Avec Masami on discu­tait souvent des amélio­ra­tions et je ne pouvais pas m’em­pê­cher d’ajou­ter chaque idée qu’il avait. Certaines m’ont valu bien des migraines. C’est comme ça qu’on est passé d’un simple « brico­lage » à ce qui ressem­blait de plus en plus à un synthé­ti­seur.

Le projet était donc né, mais pas encore offi­cia­lisé. L’élé­ment déclen­cheur fut le Synth­Fest France, salon du synthé­ti­seur qui se déroule à Nantes chaque année. C’est ce qui nous a pous­sés à prépa­rer un proto­type, donner un nom à la machine qui ne s’ap­pe­lait pas encore Essen­ceFM, et c’était aussi l’oc­ca­sion de voir comment il allait être reçu par le public.

Les retours ont étés très posi­tifs, à tel point que j’ai pris la déci­sion de quit­ter mon travail pour me dédier à ce projet. La créa­tion de l’en­tre­prise Kodamo s’en­sui­vit, au courant de l’été 2019.

MK : Je pense que Stéphane a tout dit, l’idée est vrai­ment partie d’un coup de tête, d’un défi, mais égale­ment de l’amour de la FM, puisque c’est la première synthèse que j’ai vrai­ment expé­ri­men­tée avec le TX802. Petite anec­dote : le nom de la machine a été l’un des éléments les plus diffi­ciles à trou­ver !

Essence FM_2tof 20 MasamiEn quoi l’Es­sen­ceFM est-il unique ?

SD : C’est le seul synthé FM qui est à la fois ultra puis­sant et ultra simple à prendre en main. Il est possible que vous n’ayez même pas besoin d’ou­vrir la notice. On a essayé de rendre un maxi­mum de choses visuelles pour ne jamais avoir cette sensa­tion « d’édi­tion à l’aveugle », souvent présente sur les synthés hard­ware qui n’ont pas les grands écrans dont béné­fi­cient les VST et autre softs. Je le vois comme un synthé à deux niveaux de lecture : les débu­tants pour­ront faire des sons rapi­de­ment de façon assez ludique, et les expé­ri­men­tés ne seront pas en reste avec la matrice de modu­la­tion et autres fonc­tion­na­li­tés avan­cées.

MK : En effet, c’est une machine qui est, je dirais, orien­tée plutôt musi­cien qu’in­for­ma­ti­cien… On voulait que l’uti­li­sa­teur pense davan­tage au son qu’il souhai­tait créer, sans que la tech­nique soit un obstacle à son imagi­na­tion.

Comment le déve­lop­pe­ment s’est-il passé ?

SD : Le déve­lop­pe­ment a été rela­ti­ve­ment chao­tique, c’est un mélange incroyable de travail acharné et de hasard des rencontres. À de nombreuses reprises cela semblait impos­sible. Et je ne parle que de la concep­tion, l’as­pect produc­tion qui consiste à trou­ver les bons four­nis­seurs et arri­ver à faire produire ses pièces sur-mesure est une aven­ture en soi. Mon rôle a été assez poly­va­lent, il fallait porter le projet et tout ce qu’il implique : logi­ciel, hard­ware, inter­face, sound design, achat de maté­riel, commu­ni­ca­tion… En plus de l’aide de Masami, Klair­zaki Fil-Xter a proposé d’égayer l’in­ter­face avec ses icônes. J’ai aussi reçu de l’aide de nombreuses personnes anonymes, free­lances et quelqu’un dont je ne peux citer le nom mais que je remer­cie infi­ni­ment pour son aide tech­nique.

MK : En ce qui me concerne, j’ai au départ travaillé sur les concepts abstraits (orga­ni­sa­tion de la machine, imbri­ca­tion logique des fonc­tions), ainsi que sur l’as­pect élec­tro­nique pur (étages de sortie), et bien sûr une grande partie du manuel utili­sa­teur… Mais au fur et à mesure que le projet avançait, les « cases » se diluaient un peu, et chacun d’entre nous a travaillé sur un peu tous les aspects, en fonc­tion du temps qu’il pouvait y consa­crer.

Essence FM_2tof 22 CircuitsQuelles ont été les prin­ci­pales diffi­cul­tés ? 

SD : La prin­ci­pale diffi­culté était de conce­voir un synthé­ti­seur aussi ambi­tieux, avec le niveau de fiabi­lité et de fini­tion que l’on attend d’un appa­reil profes­sion­nel. Avec si peu de ressources, humaines comme finan­cières, c’était compliqué. On doit tout faire par soi-même. On l’ou­blie souvent mais beau­coup de produits sont faits soit par des géants déjà implan­tés depuis des dizaines d’an­nées, soit par des star­tups qui lèvent des millions d’eu­ros grâce à des inves­tis­seurs, qui ensuite récu­pèrent le butin et dispa­raissent. Ici c’est diffé­rent, Kodamo est une entre­prise tota­le­ment indé­pen­dante démar­rée sur mes écono­mies. C’est donc diffi­cile au début, mais si on passe cette étape critique où le premier produit réus­sit ou échoue, la suite peut être très promet­teuse et viable sur le long terme.

Sinon au niveau des diffi­cul­tés propres au synthé­ti­seur, il y en a eu beau­coup. Les premières versions du moteur n’en pouvaient déjà plus à 70 voix de poly­pho­nie ! Il n’y avait qu’une sortie stéréo. Pas de séquen­ceur non plus. Toutes ces fonc­tion­na­li­tés et amélio­ra­tions qui ont été déve­lop­pées jusqu’à sa sortie en avril 2020 ont demandé beau­coup d’ef­forts. Ce que je peux garan­tir, c’est que l’Es­sen­ceFM béné­fi­cie d’un niveau d’op­ti­mi­sa­tion rare. Litté­ra­le­ment, toutes les tech­niques possibles ont été exploi­tées pour tirer le meilleur du hard­ware.

Le secret, c’est du café et des nuits blanches !

MK : L’une des diffi­cul­tés pour moi a été de savoir conser­ver les idées essen­tielles, en mettant de côté d’autres fonc­tion­na­li­tés. Il m’a égale­ment fallu me mettre à la place de l’uti­li­sa­teur lambda, qui ne travaille pas comme moi, qui n’a pas les mêmes goûts, et lui propo­ser des fonc­tions qui, par exemple, m’au­raient semblé inutiles si j’avais acheté cette machine-là… des fonc­tions qui, pour autant, sont très utili­sées par mes collègues musi­ciens.

Quels sont vos points de satis­fac­tion ?

SD : Avoir réussi à aller jusqu’au bout pour propo­ser ce synthé­ti­seur à de nombreux passion­nés. Il est en quelque sorte notre hommage à la synthèse FM. Pour moi c’est l’une des synthèses les plus amusantes, qui réserve encore des surprises même après des années d’ex­plo­ra­tion. Et la plus grande satis­fac­tion se déroule en ce moment même, quand vous avez des utili­sa­teurs ravis qui créent des sons incroyables avec votre machine.

MK : Avoir concré­tisé une idée un peu folle, mais aujour­d’hui bien réelle, et essen­tiel­le­ment, perce­voir la satis­fac­tion d’autres musi­ciens, entendre leurs idées. 

Essence FM_2tof 23 Ready.JPGCombien d’uni­tés avez-vous plani­fiées ? Déjà construites ?

SD : On a tout ce qu’il faut pour produire 150 Essen­ceFM. C’était le mini­mum viable pour faire fabriquer des pièces sur-mesure. Une cinquan­taine sont déjà chez leurs nouveaux proprié­taires !

Quels sont les retours des premiers utili­sa­teurs ?

SD : Extrê­me­ment posi­tifs. Certains n’en reviennent toujours pas d’avoir un appa­reil aussi réac­tif avec autant de possi­bi­li­tés faci­le­ment acces­sibles sous les doigts. La FM avait vrai­ment besoin d’un rafraî­chis­se­ment.

MK : Un éton­ne­ment devant l’ac­ces­si­bi­lité de la machine, la simpli­cité qu’ils ont de faire de la FM qu’ils croyaient être impos­sible à program­mer aupa­ra­vant. 

Quelles amélio­ra­tions notables avez-vous déjà en tête ?

SD : On travaille déjà sur de petites amélio­ra­tions cosmé­tiques. Égale­ment beau­coup d’ajouts de fonc­tion­na­li­tés comme la synchro des LFO, la lecture de fichiers MIDI, l’im­port de banques DX7 complè­tes… La liste est longue si on compte aussi les amélio­ra­tions ergo­no­miques. Tout ceci sera inté­gré au prochain firm­ware, télé­char­geable sur notre site. 

MK : Quelques idées viennent lors de l’uti­li­sa­tion de l’ins­tru­ment au quoti­dien. On se concerte avec Stéphane pour voir si ces idées sont perti­nentes, et on les croise avec les retours et doléances des premiers utili­sa­teurs. Le déve­lop­pe­ment ne s’ar­rête pas lorsque les premières unités sont expé­diées !

Vos projets pour l’ave­nir ?

SD : Déve­lop­per Kodamo et conti­nuer la produc­tion et le support de l’Es­sen­ceFM. On réflé­chit à un deuxième produit, mais ce n’est pas pour tout de suite. Faites-nous part de vos souhaits, on reste à l’écoute !

MK : Ne pas s’ar­rê­ter là, faire vivre ce produit, et en imagi­ner de nouveaux !

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  • Essence FM_2tof 22 Circuits
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Notre avis : 9/10

Award Innovation 2020
2020
Innovation
Award
  • Vastes territoires sonores
  • Qualité audio top niveau
  • Intelligence de conception
  • Énorme puissance de synthèse
  • Polyphonie et multitimbralité
  • Excellente ergonomie
  • Souplesse des algorithmes
  • Filtre intégré
  • Matrice de modulation
  • Enveloppes nombreuses
  • Séquenceur d’évènements
  • Édition et import d’ondes
  • Petite section effets utile
  • Construction soignée
  • Sorties audio séparées
  • Un seul LFO par voix
  • Ondes FM non modulables en temps réel
  • Effets limités (paramètres, automation)
  • Édition en différé de certains paramètres
  • Pas d’audio via USB
  • Alimentation externe

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