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Test du STVC de Waldorf - À cordes et à cris

8/10

Le STVC améliore le concept du Streichfett, ajoutant un vocodeur aux sections Strings et Solo, ainsi que de nouvelles fonctions très judicieuses, le tout dans un clavier quatre octaves.

Test du STVC de Waldorf : À cordes et à cris

Cela fait déjà plus de cinq ans que le Strei­ch­fett a été présenté et testé dans nos colonnes. Il s’agit d’un module numé­rique abor­dable origi­nal, modé­lisé sur diffé­rentes machines à strings des années 70, avec un concept intel­li­gent permet­tant de passer progres­si­ve­ment entre diffé­rentes formes d’onde pour créer rapi­de­ment diffé­rentes couleurs sonores. Des effets combi­nés permettent d’ani­mer le son et d’élar­gir l’es­pace. À sa sortie, le Strei­ch­fett est unique dans le paysage synthé­tique, plutôt fait de synthés analo­giques, hybrides ou VA. Depuis, il a fait quelques rares émules, avec le Roland VP-03 et le Behrin­ger VC340, respec­ti­ve­ment modé­li­sa­tion numé­rique et clone analo­gique du Roland VP-330, un combiné strings / chœurs / voco­deur. C’est dans ce contexte un peu plus concur­ren­tiel que le STVC va devoir jouer des cordes pour se faire une place de choix. Voyons ses nouvelles armes…

Métal noir 

STVC_2tof 01.JPGLe STVC est embarqué dans une solide coque effi­lée tout en métal anthra­cite de 74 × 28 × 10 cm pour 7,5 kg. Cela en fait un instru­ment taillé pour la scène ou les petits studios. Il s’éloigne de la charte graphique colo­rée de son prédé­ces­seur, avec une séri­gra­phie blanche et grise discrète. Les commandes sont plus nombreuses : 11 poten­tio­mètres, 1 enco­deur, 9 boutons lumi­neux et 6 inter­rup­teurs à bascule. Elles sont excen­trées sur une large moitié gauche du panneau, ce qui laisse un peu de place à droite pour poser un module ou quelques pédales. Le clavier 4 octaves, sensible à la vélo­cité et à la pres­sion, est d’une excel­lente qualité. Nous avons en revanche été moins séduits par le jeu des poten­tio­mètres et des inter­rup­teurs à bascule, moins stables que sur notre Strei­ch­fett. Le STVC est divisé en 6 sections : commandes, mémoires, solo, strings (ordre inverse par rapport au Strei­ch­fett), voco­deur et effets. La section de commandes comprend deux molettes assi­gnables via une matrice de modu­la­tion, un poten­tio­mètre de volume et un sélec­teur d’oc­taves à ressort (plus ou moins deux). La section mémoires s’est musclée : on en trouve cette fois 126, orga­ni­sées en 3 banques de 42, sélec­tion­nables avec des inter­rup­teurs (ABC, +/-) et un enco­deur. Un mini-écran OLED 128 × 64 points vient complé­ter le tout, affi­chant le numéro et le nom des programmes, la distance par rapport à la valeur stockée du para­mètre édité sous forme de ligne et les para­mètres en cours d’édi­tion (modu­la­tion, Freeze, système).

STVC_2tof 11.JPGLa connec­tique est un peu plus four­nie que sur le Strei­ch­fett, avec une entrée micro XLR en façade (alimen­ta­tion 2,4 V maxi­mum), le reste des prises étant situé en partie arrière : sorties audio stéréo jack 6,35 TS, sortie casque mini-jack stéréo, entrée mixte ligne/pédale d’ex­pres­sion, entrée pédale de main­tien, borne USB et entrée/sortie MIDI DIN. L’en­trée mixte ligne/pédale est primor­diale pour la section voco­deur : elle peut être confi­gu­rée comme entrée pour signal modu­la­teur (micro, BAR, sample ou autre) ou entrée pour signal porteur (synthé) ; à défaut, c’est une entrée pour pédale conti­nue. L’USB permet quant à lui l’ali­men­ta­tion élec­trique et le MIDI. Un trans­for­ma­teur secteur / USB (5V / 1A) cheap est fourni avec des termi­nai­sons amovibles pour se connec­ter dans le monde entier ; on peut aussi alimen­ter le STVC avec un PC ou un contrô­leur capable de déli­vrer l’éner­gie néces­saire via USB. Côté données, l’USB véhi­cule les CC MIDI (auto­ma­tion), les programmes et les mises à jour d’OS (V1.27 testée). Il n’y a pas d’au­dio via USB. Cette fois, l’in­ter­rup­teur secteur est bien prévu, ouf ! Dans le carton, un micro col de cygne à LED est fourni, pour tirer immé­dia­te­ment parti du voco­deur inté­gré. Il est de bonne qualité et mesure 44 cm : les grands n’au­ront qu’à bien se tenir cour­bés !

Main dans le string

STVC_2tof 05.JPGLe STVC combine une modé­li­sa­tion de string machine poly­pho­nique 128 voix, une partie synthé solo poly­pho­nique 16 voix (empi­lée sur tout ou partie de la section strings), un voco­deur 256 bandes et trois effets cumu­lables. La prise en main est aussi immé­diate qu’avec le Strei­ch­fett, d’au­tant qu’on a cette fois un clavier sous la main. Pour la partie Strings, on règle le carac­tère sonore avec le poten­tio­mètre Regis­tra­tion, ce qui permet d’al­ter­ner et mélan­ger progres­si­ve­ment diffé­rents registres de cordes, cuivres, orgues, chœurs. On peut ainsi tester très rapi­de­ment diffé­rents timbres avec une seule commande. On enclenche ensuite l’un des effets d’en­semble, puis on ajuste l’at­taque et le déclin de volume ; on peut ensuite passer à la partie Solo, avec une méthode simi­laire mais des timbres diffé­rents, davan­tage orien­tés attaques. Cette section ne béné­fi­cie toute­fois pas des effets d’en­semble, mais gagne un tremolo. Il reste alors à doser puis empi­ler/sépa­rer les deux parties sur le clavier. Le STVC peut égale­ment bascu­ler en mode voco­deur, avec le micro fourni comme signal d’ana­lyse (modu­la­teur) et la section sonore interne comme signal de synthèse (porteur) ; rien n’em­pêche aussi de connec­ter une source externe en signal modu­la­teur ou porteur via la prise ligne/pédale située à l’ar­rière. Il y a aussi quelques effets pour animer la section Strings et une réverbe globale pour créer de vastes espaces. Une fois le résul­tat satis­fai­sant, on nomme le programme et on le mémo­rise. Tiens, il manque toujours un mode Panel char­geant les réglages réels des commandes en façade.

Plusieurs cordes à l’arc

Après avoir véri­fié que la prise en main était facile, passons à l’écoute des sons. Comme le Strei­ch­fett, le STVC s’ins­pire de certaines Strings machines vintage : Korg Lambda ES50, Eminent Solina String Synthe­si­zer, Hohner String Perfor­mer et Elka Elkat­win 61. Le grain sonore est typé 70’s, c’est fran­che­ment bien.

STVC_2tof 09.JPGOn entend ponc­tuel­le­ment des pas lorsqu’on change lente­ment de registre, mais c’est loin d’être rédhi­bi­toire. Les sons de strings sont vivants avec un bas granu­leux et des aigus tran­chants sans agres­si­vité ; la posi­tion initiale génère une onde carrée, mais on arrive rapi­de­ment au son carac­té­ris­tique des cordes synthé­tiques. Les cuivres, joués à l’oc­tave infé­rieure, s’ap­pa­rentent à des strings adou­cis. Les orgues reprennent de l’al­ti­tude, avec une belle densité lorsqu’ils sont combi­nés aux cuivres, davan­tage encore quand on empile deux octaves en posi­tion BOTH. Enfin les chœurs ont un côté orga­nique, avec diffé­rents formants progres­sifs. La section Solo permet d’ajou­ter des tran­si­toires aux sons de nappe, dès lors qu’on la met en couche. On appré­cie la poly­pho­nie éten­due à 16 voix, de quoi jouer des accords prolon­gés sans trop de risque de coupure. Les deux registres ajou­tés par rapport au Strei­ch­fett génèrent une onde carrée fine et une onde empi­lée plus épaisse en mono.

Les effets sont vrai­ment bons, d’au­tant qu’on peut les modu­ler en temps réel et les régler plus préci­sé­ment qu’avec le Strei­ch­fett. On appré­cie notam­ment les diffé­rentes posi­tions de l’ef­fet d’en­semble et le rendu de la réverbe. La cinquan­taine de programmes d’usine intègre les douze programmes du Strei­ch­fett ; côte à côte, le STVC sonne plus défini, plus brillant (moins brouillon, moins mate) ; l’image stéréo semble aussi un poil plus large ; c’est sans doute dû à la réso­lu­tion interne et/ou aux conver­tis­seurs N/A inté­grés ; par contre, le niveau de sortie est plus faible de 10 bons dB, heureu­se­ment qu’il n’y a pas de bruit de fond audible. Les autres programmes béné­fi­cient des modu­la­tions supplé­men­taires du STVC, qui apportent une plus grande variété : sons synthé­tiques filtrés, nappes dyna­miques, solos avec glide… nous verrons en détail plus tard comment cela est possible. Côté voco­deur pur, on appré­cie l’in­tel­li­gi­bi­lité du signal traité, la détec­tion consonnes/voyelles impec­cable, la possi­bi­lité de boucler ou figer en direct le signal de modu­la­tions ou encore l’ac­cès à diffé­rents formants pour l’onde porteuse. Bref, le STVC va nette­ment plus loin que son prédé­ces­seur.

STVC_1audio 01 Intro
00:0000:49
  • STVC_1audio 01 Intro00:49
  • STVC_1audio 02 Peace01:09
  • STVC_1audio 03 Phased00:58
  • STVC_1audio 04 Baba00:36
  • STVC_1audio 05 70s Porn00:42
  • STVC_1audio 06 Enyesque01:10
  • STVC_1audio 07 Voco­de­li­rium00:35
  • STVC_1audio 08 Freeze Breeze01:15
  • STVC_1audio 09 Freeze Mods01:15
  • STVC_1audio 10 Frozen Seven00:47
  • STVC_1audio 11 Voco BAR02:11

Strings à droite

STVC_2tof 07.JPGCommençons par la section Strings, bien que contrai­re­ment au Strei­ch­fett, elle est ici située à droite de la section Solo. La poly­pho­nie est totale (128 notes), de quoi occu­per plusieurs mains à plusieurs doigts. Le réglage Regis­tra­tion permet de varier le timbre, nous l’avons dit, entre des nappes synthé­tiques de violons, altos, contre­basses, cuivres, orgues et chœurs (soit à peu près tout ce que l’on trouve sur les String machines d’an­tan). Les chan­ge­ments sont progres­sifs, obte­nus par des modi­fi­ca­tions de filtres, de formants et d’éga­li­sa­tion. Certaines plages de réglage de Regis­tra­tion permettent de mélan­ger plusieurs timbres : violons + altos, altos + violon­celles, violon­celles + cuivres, cuivres + orgue, orgue + chœurs. En milieu de course, on obtient diffé­rentes couleurs de chœurs. En bout de course, on passe de deux à quatre timbres mélan­gés : chœurs + violon­celles, chœurs + orgue + violon­celles, orgue + violon­celles, orgue + cuivres + violon­celles et, pour termi­ner, le massif chœurs + orgue + cuivres + violon­celles. Des mélanges judi­cieu­se­ment choi­sis…

La section Strings peut être jouée selon trois modes : base, octave supé­rieure ou base + octave supé­rieure super­po­sées (BOTH), sans réduc­tion de poly­pho­nie. On peut régler l’en­ve­loppe A/R (Cres­cendo / Release) agis­sant sur le volume, comme sur les String Machines vintage. Chaque voix dispose de sa propre enve­loppe, comme sur un Logan String Melody (contrai­re­ment à la majo­rité des String Machines analo­giques para­pho­niques, où toutes les notes partagent une unique enve­loppe de volume). Enfin, un effet d’en­semble permet de simu­ler un chorus simple, double ou triple. Une section astu­cieuse qui permet de rapi­de­ment créer diffé­rentes couleurs sonores avec peu de commandes.

Solo à gauche

La section Solo du STVC a très sensi­ble­ment progressé par rapport à celle du Strei­ch­fett. Déjà elle offre le double de poly­pho­nie, comme nous l’avons déjà dit. Ensuite, elle possède deux nouveaux réglages de registre. Enfin, on peut accé­der à des para­mètres de synthèse modu­lables (nous repar­le­rons plus tard de ces deux derniers points diffé­ren­cia­teurs par rapport à l’an­cêtre).

STVC_2tof 06.JPGOn peut placer la section Solo de part et d’autre d’un point de split program­mable à l’aide d’un inter­rup­teur à trois posi­tions (split bas, en couche, split haut). Cela permet de mélan­ger des attaques franches de la section Solo à des nappes douces de la section Strings, au passage toujours jouée sur l’en­semble du clavier. Chaque couche peut rece­voir sur un canal MIDI séparé (consé­cu­tif), tandis que l’émis­sion MIDI est limi­tée à un canal.

Le timbre de la section Solo est déter­miné par la posi­tion du poten­tio­mètre Tone, équi­valent au réglage Regis­tra­tion de la section Strings. Ce poten­tio­mètre crée un passage progres­sif entre deux timbres consé­cu­tifs (mélange à deux unique­ment) : Bass (à l’oc­tave infé­rieure), Elec­tric Piano, Clavi­net, Synth, Pluto, Mono et Full. Synth est un son synthé­tique bien gras, Pluto est la modé­li­sa­tion du son Planet du String Perfor­mer signé Hohner il y a bien long­temps. Côté nouveau­tés, Mono est une onde carrée mono­dique, alors que Full est un unis­son très épais type Super­saw. Ces deux dernières ondes ont un Glide pré-assi­gné. Côté effets, on doit se conten­ter d’un tremolo stéréo, avec un seul poten­tio­mètre qui règle simul­ta­né­ment la vitesse et la profon­deur de modu­la­tion. On pourra toute­fois modi­fier les deux para­mètres sépa­ré­ment via la matrice de modu­la­tion inté­grée. L’en­ve­loppe fonc­tionne en mode AD ou ASR (Sustain maxi­mum). Suivant le son sélec­tionné, elle agit sur le timbre et le volume. Les sons de la section Solo disposent d’une attaque rapide claquante, dont le volume est ajus­table au début de la course du poten­tio­mètre d’at­taque, sympa.

Cordes vocales

Le STVC intègre un voco­deur numé­rique 256 bandes (!). Pour l’ac­ti­ver, il suffit de connec­ter le micro fourni en façade et d’ac­ti­ver la touche Voco­der. Ce que l’on chante (ou parle) dans le micro va alors être découpé en 256 bandes de fréquences (fixes), dont l’am­pli­tude ira modu­ler les fréquences corres­pon­dantes du son interne joué au clavier. Le micro est appelé signal modu­la­teur (ou d’ana­lyse) et le son joué au clavier signal porteur (ou de synthèse). Ce dernier, remplaçant la section Strings, dépend du réglage du poten­tio­mètre Regis­tra­tion : déca­lage de formants vers le bas (de la voix de monstre à celle d’homme), posi­tion neutre, signal carré, Jitter (du chucho­te­ment au bruit), déca­lage de formants vers le haut (de la voix de femme à celle d’en­fant). Lorsque l’in­ter­rup­teur de la section Solo est en posi­tion centrale (Layer), le son Solo est mixé au signal porteur et le filtre asso­cié est désac­tivé.

STVC_2tof 13.JPGLe bouton Freeze permet de mémo­ri­ser les compo­santes spec­trales du signal modu­la­teur tant qu’il est main­tenu, à concur­rence d’une ving­taine de secondes. À la fin de la capture (contrô­lée par une barre de progres­sion), le signal est relu en boucle, ce qui permet de rendre le son vocodé vivant sans avoir à rechan­ter (ou repar­ler) dans le micro. Si on appuie long­temps, on peut créer une arti­cu­la­tion de voix ou un motif ryth­mique ; si on appuie un bref instant, on s’ap­proche de la fonc­tion Freeze de certains voco­deurs analo­giques vintage (le spectre modu­la­teur est figé en l’état). On peut sauve­gar­der le signal de Freeze pour le rappe­ler à tout instant ou le conser­ver après extinc­tion du STVC. Il n’y a hélas qu’un seul empla­ce­ment mémoire, ce qui oriente l’uti­li­sa­tion de la fonc­tion au live ou à l’ins­pi­ra­tion du moment. On peut toute­fois dumper le Freeze enre­gis­tré en Sysex, sympa. Certains para­mètres du voco­deur sont modu­lables via une matrice dont nous repar­le­rons plus tard : déca­lage de Formant (Regis­tra­tion), Jitter de la section Strings (dégra­da­tion de la qualité sonore), vitesse de lecture du signal modu­la­teur, balance du signal modu­la­teur, vitesse de lecture du Freeze et posi­tion de lecture du Freeze. Une belle revi­site d’un effet devenu clas­sique. On aurait aimé pouvoir éditer les points de lecture / bouclage sans passer par la matrice et lier la vitesse de lecture à une horloge.

Au plan global, on peut ajus­ter le niveau d’en­trée (micro ou ligne) jusqu’à +30 dB par pas de 3 dB et appliquer un filtre coupe-bas (10, 100 ou 200 Hz) pour élimi­ner les bruits de fond à basse fréquence (utile avec certains câble micro asymé­triques). Rien n’em­pêche de rempla­cer le micro par une BAR ou tout autre instru­ment, soit via la prise XLR en façade, soit via la prise jack à l’ar­rière (entrée pédale de modu­la­tion). Cette même prise permet aussi de rempla­cer le signal porteur interne par un signal externe. Si on veut utili­ser des signaux externes pour le modu­la­teur et le porteur, il faut utili­ser la prise XLR à l’avant pour le premier et réser­ver le jack à l’ar­rière pour le second. Un compro­mis accep­table.

Effets revus

En plus des effets d’en­semble et tremolo dédiés à leurs géné­ra­teurs respec­tifs, comme nous l’avons vu, le STVC comprend trois effets addi­tion­nels simul­ta­nés : anima­tion + phaser pour la section Strings et réverbe globale. L’ani­ma­tion consiste en un LFO qui module la posi­tion de regis­tra­tion (donc le timbre) de la section Strings, créant des évolu­tions sonores cycliques parfai­te­ment lisses. On peut ainsi passer progres­si­ve­ment de cordes aux cuivres, ou enchai­ner diffé­rentes couleurs de chœurs. Le phaser crée quant à lui un balayage plus ou moins coloré, suivant réglages, toujours dans la section Strings, imitant l’ef­fet si prisé dans les compo­si­tions des 70’s. Enfin, la réverbe offre diffé­rentes tailles de pièce dans un esprit toujours vintage.

Nette amélio­ra­tion par rapport au Strei­ch­fett, on dispose cette fois de deux poten­tio­mètres (donc deux réglages sépa­rés, voire trois) pour chaque effet : vitesse et profon­deur (+ feed­back) pour l’ani­ma­tion et le phaser, taille (+ couleur) et mixage pour la réverbe. Merci ! On peut partiel­le­ment trai­ter un signal audio externe via la réverbe, en l’as­si­gnant à l’en­trée synthèse et en enre­gis­trant un Freeze très court, mais la bande passante est quand même pas mal râpée par les bandes de filtre, donc le signal entrant est très déna­turé. À réser­ver pour les effets spéciaux.

Tweak Tweak !

Il passe­rait presque inaperçu, ce petit bouton Tweak, situé à gauche et au-dessus de l’écran. Ce serait bien dommage de ne pas l’uti­li­ser, puisqu’il donne accès à une matrice de modu­la­tion à cinq cordons. Elle permet d’as­si­gner des valeurs constantes (rela­tives ou abso­lues) ou des sources à diffé­rents para­mètres, certains n’étant pas acces­sibles en façade. Le cinquième cordon est lui-même modu­lable par les précé­dents (modu­la­tion de modu­la­tion), bien vu !

STVC_2tof 04.JPGParmi les sources, citons la pres­sion (+/-), la molette de modu­la­tion (+/-), la molette de bend (+/-), la pédale d’ex­pres­sion (+/-), la vélo­cité (+/-), un contrô­leur MIDI global à défi­nir (+/-), les diffé­rents LFO (vibrato, tremolo, chorus, section Strings haut, section Strings bas, anima­tion, phaser) et un géné­ra­teur aléa­toire.

Parmi les desti­na­tions, citons le vibrato (molette), l’EQ des Strings, le registre des Strings, l’en­ve­loppe des Strings, la balance Solo / Strings, le volume, le pitch de chaque section, le registre (Tone) du Solo, la fréquence de coupure du Solo, la réso­nance du Solo, l’en­ve­loppe du Solo, le tremolo (vitesse et profon­deur), la vitesse de glide du Solo, les para­mètres de chaque effet séparé, les six para­mètres du voco­deur déjà signa­lés et les basses. Bref, de quoi faire beau­coup de choses, notam­ment trans­for­mer la section Solo en synthé avec filtre dyna­mique. Il ne manque que les enve­loppes parmi les sources, vrai­ment dommage que Waldorf ne les ait pas prévues. La matrice a parfois un compor­te­ment curieux, quand on crée une modu­la­tion avec la molette levée et qu’on la remplace en cours de route, la modu­la­tion reste en l’état. On regrette aussi la taille lilli­pu­tienne de l’écran, qui affiche les 5 lignes de modu­la­tion (source, quan­tité, desti­na­tion) sur 1,2 cm de haut et 2,4 cm de large ! Quoi qu’il en soit, c’est ici que se joue la diffé­rence au plan synthèse par rapport au Strei­ch­fett.

Conclu­sion

Lors de notre test du Strei­ch­fett, nous formions le vœu de voir un modèle clavier avec plus de commandes, de réglages d’ef­fets, de modu­la­tions et une entrée audio. C’est chose faite avec le STVC, qui pousse plus loin de concept de string machine en y adjoi­gnant un voco­deur et des possi­bi­li­tés accrues de modu­la­tions. La fonc­tion Freeze mémo­ri­sable mérite le détour à elle seule, elle apporte beau­coup de frai­cheur à un effet devenu presque banal. À toutes les quali­tés sonores et de synthèse s’ajoute la robus­tesse de la coque appré­ciable. Dommage que les commandes aient autant de jeu et que le niveau audio soit plus faible que sur le Strei­ch­fett.

Aujour­d’hui, Le STVC n’est plus seul sur le marché. Malgré une tech­no­lo­gie complè­te­ment diffé­rente, il entre en concur­rence fron­tale avec le VP340 de Behrin­ger, nette­ment moins cher. Le VC340 apporte un son analo­gique authen­tique et une qualité de construc­tion supé­rieure (meilleur ancrage des commandes, alimen­ta­tion interne) ; le STVC apporte une gamme de sons plus vaste, une section solo, une fonc­tion Freeze créa­tive, des modu­la­tions dyna­miques, des effets et des mémoires, sans oublier le clavier dyna­mique avec pres­sion, l’oc­tave supplé­men­taire et les deux molettes de modu­la­tion. Les amou­reux des string machines hési­te­ront peut-être, nous leur recom­man­dons de prendre les deux, telle­ment elles se complètent à merveille.

Tarif moyen : 816 €

 

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Notre avis : 8/10

  • Grande variété de timbres rapides à créer
  • Morphing entre chaque registre
  • Deux sections complémentaires Strings et Solo
  • Polyphonie totale de la section Strings
  • Polyphonie portée à 16 voix de la section Solo
  • Vocodeur 256 bandes avec entrées analyse/synthèse
  • Matrice de modulation donnant accès à plus de paramètres
  • Effets revus et modulables
  • Mémoires internes augmentées
  • Transmission de CC MIDI
  • Coque solide et compacte
  • Clavier dynamique avec pression
  • Jeu important des potentiomètres
  • Écran tout rikiki
  • Sortie audio un peu faible
  • Pas de mode Panel
  • Effets d’ensemble limités à la section Strings
  • Pas d’audio via USB
  • Alimentation externe cheap

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