Universal Audio, marque américaine, active aussi bien dans le monde du logiciel que du matériel, avec une offre basée principalement sur des produits orientés haut de gamme, nous livre une collection de trois pédales d’effets. Pour ce test, c’est la « Golden Reverberator » que nous allons passer au crible, une pédale qui, comme son nom l’indique, nous promet quelques jolies réverbérations aux couleurs vintages.

Notons tout de suite le prix public affiché pour cette pédale, à savoir environ 400 euros. On pose cette information dès maintenant, car le packaging lui-même nous indique qu’Universal Audio souhaite proposer un produit cher mais dont le prix serait justifié. En ouvrant la boîte, on a un peu l’impression de déballer le nouvel iPhone avec un intérieur noir velours. Tout est soigné et bien protégé.
Même la boite est jolie
L’alimentation reste standard avec du 9VDC, cependant, il faudra compter pas moins de 400 mA pour son bon fonctionnement. Le constructeur ne fournit aucune alimentation, c’est là aussi regrettable au vu du positionnement tarifaire. On se consolera en se disant que dans la grande majorité des cas, cette pédale se retrouvera sur un pedalboard disposant probablement d’une alimentation centralisée.
Bien que cela soit toujours très subjectif et que tous les goûts soient dans la nature, la Golden Reverberator est de notre point de vue, tout bonnement sublime. Le design est des plus classieux.
Des sonorités convaincantes
Ainsi, le switch de gauche permet de faire son choix entre une réverbe à ressorts « Spring 65 » inspirée des amplis à lampes des années 60, une réverbe à plaques « Plate 140 » modélisée grâce au matériel disponible dans le studio « The Plant » en Californie. Enfin, la « Hall 224 » est sans surprise inspirée de la réverbe numérique développée par Lexicon à la fin des années 70. Pour chacune de ces réverbérations, nous sont proposées trois variantes A/B/C que l’on peut sélectionner grâce au switch de droite.
En somme, malgré les apparences, la pédale est étonnamment plutôt « plug’n’play » et la prise en main est quasi immédiate.
Voici quelques exemples tirés de la pédale. On se rend compte qu’avec des réglages « tout à midi » on a immédiatement quelque chose de convaincant.
Conditions du test : Ibanez RGD2127Z montée en DiMarzio Petrucci – HX Stomp canal (presque) clair – Golden Reverberator – sortie en stéréo dans une Audient iD22 – Cubase 10.5.

- 1-Spring 65 – mode A – Tout à midi00:22
- 2-Spring 65 – mode A – mod 000:24
- 3-Spring 65 – mode A – mod 1000:25
- 4-Spring 65 – mode B – Tout à midi00:30
- 5-Spring 65 – mode C – Tout à midi00:35
- 6-Plate 140 – mode A – Tout à midi00:27
- 7-Plate 140 – mode B – Tout à midi00:26
- 8-Plate 140 – mode C – Tout à midi00:26
- 9-Hall 224 – mode A – Tout à midi00:26
- 10-Hall 224 – mode B – Tout à midi00:22
- 11-Hall 224 – mode C – Tout à midi00:24
- 12-Hall 224 – mode C – bass 3 – treble 7 – mod 8 – decay 700:41
- 13-Spring 65 – mode C – bass 3 – treble 10 – mod 9 – decay 8 – predelay 2 – mix 900:24
- 14-Spring 65 – mode C – bass 7 – treble 4 – mod 4 – decay 7 – predelay 6 – mix 600:23
- 15-Plate 140 – mode C – bass 7 – treble 10 – mod 4 – decay 3 – predelay 4 – mix 700:25
Le fait d’avoir différentes variations d’un même type de réverbe est très intéressant et confère une polyvalence certaine à la pédale. Par exemple pour la réverbe à ressort « Spring 65 », la première variante A est une réverbe plutôt claire et brillante, la version B est beaucoup plus douce et « moelleuse » et enfin la version C sera parfaite pour des suites d’accords ambiants. Si l’on passe sur la réverbe de type Hall, chaque variation correspond à une taille de pièce (Room, Small, Large).
Lorsque l’on comprend tout cela, on se dit que c’est vraiment dommage que cette Golden Reverberator ne possède aucune interface MIDI. Ça aurait été un milliard de fois plus intéressant qu’une connexion Bluetooth qui certes, donne un côté très actuel et connecté à la pédale, mais dont l’utilité pour l’heure est anecdotique.
La pédale est pourvue d’un double processeur, ce qui permet de bénéficier du « trail » lors du passage d’un réglage à un autre. Cela signifie qu’il n’y a pas de coupure dans les queues des réverbes lorsqu’on passe de l’une à l’autre. Cependant, il faut passer la pédale sur son mode buffer pour que cela fonctionne aussi lorsqu’on bypass l’effet. Pour cela, Universal Audio nous invite à installer l’application « UAFX Control » sur notre smartphone.
Dans cette dernière, on pourra créer un compte, enregistrer la pédale, la mettre à jour et, outre le réglage du bypass, télécharger un mode « Chamber & Plate 224 » supplémentaire. La démarche est un peu étonnante, car ces algorithmes sont déjà présentés dans la documentation qui accompagne la pédale et auraient pu être directement chargés dedans. Cela ressemble donc surtout à une manière de rentrer dans la base de données du constructeur. Admettons. Ne comptez cependant pas pouvoir contrôler les réglages de la pédale à l’aide d’une interface graphique à la manière de ce que propose Eventide sur ses nouvelles pédales de modulation.
Ces nouvelles réverbérations sont sélectionnables à l’aide du switch de gauche, sur la première position notifiée par une LED verte et non plus rouge comme pour les algorithmes initiaux.
Voici quelques exemples audios avec des réglages classiques.

- 1-Plate 224 – Perc Plate – Tout à midi00:24
- 2-Plate 224 – Const Plate – Tout à midi00:21
- 3-Chamber – Tout à midi00:23
Conclusion
Universal Audio reste fidèle à sa réputation et propose un produit clairement haut de gamme. Esthétiquement, une fois de plus, la pédale est superbe avec une allure à la fois moderne et vintage. La fabrication est bien entendu de qualité, le contraire aurait été inenvisageable au vu du placement tarifaire. La connectique, mono, stéréo, USB et Bluetooth (pour la partie logicielle) rend la pédale polyvalente et connectable à n’importe quelque source produisant du son. Et enfin, parce que c’est le plus important, le son ou plutôt les sons, sont excellents. Malgré une conception totalement numérique, le son est très chaud et organique. On ne sombre jamais dans la sphère caricaturale et on retrouve bien un caractère vintage. On pourra aussi saluer une prise en main aisée, sans sous-menus, double options, etc. comme proposent parfois certains constructeurs sur ce genre de machines. On regrettera en revanche le prix de la belle proposée à environ 400 euros en magasin bien qu’elle soit dépourvue d’alimentation et de câbles USB-C. Alors certes, toutes les qualités citées précédemment donnent du sens au prix pratiqué, cependant, dans la pratique, disons que c’est un investissement qu’il faudra savoir rentabiliser.