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Test de la pédale Cloudburst de Strymon - Bonne ambiance chez Strymon !

9/10

La marque Strymon continue d’apporter des nouveautés à sa collection de pédales d’effet avec une nouvelle réverbe destinée à produire de délicats sons ambiants. C’est donc la nouvelle « Cloudburst Ambient Reverb » que nous allons passer au peigne fin.

Test de la pédale Cloudburst de Strymon : Bonne ambiance chez Strymon !

Stry­mon va à l’es­sen­tiel

La marque améri­caine Stry­mon avait l’an­née dernière déjà apporté un coup de frais à son cata­logue avec entre autres la El Capis­tan V2face et la blueSky V2 que nous avions testé sur Audio­fan­zine. La Cloud­burst que nous décou­vrons aujour­d’hui, semble être la pion­nière de ce qui ressemble forte­ment à une nouvelle série de pédales plus épurées. Ainsi, en débal­lant cette nouvelle réverbe, on découvre un boitier en alumi­nium bleu qui n’est pas sans rappe­ler la couleur de la blueSky. Les dimen­sions sont plus que raison­nables avec 117 mm x 69 mm x 64 mm. Le châs­sis se compose de 5 poten­tio­mètres : DECAY, MIX, PRE-DELAY, TONE et MOD. Ces derniers sont accom­pa­gnés d’un petit switch trois posi­tions nommé « ENSEMBLE » sur lequel nous revien­drons lors de l’écoute des extraits audios. Enfin, un unique foots­witch et une petite LED, dont la couleur pourra varier lors de certaines mani­pu­la­tions, viennent complé­ter le tout. La connec­tique est quant à elle située sur la partie haute de la Cloud­burst et offre une entrée (JFET Class A avec une haute impé­dance de 1M Ohm) et une sortie qui pour­ront être utili­sées en mono ou en stéréo grâce à un câble TRS. Un petit switch permet par ailleurs de choi­sir entre trois modes de fonc­tion­ne­ment :

  • Entrée en mono et sortie en mono
  • Entrée en mono et sortie en stéréo
  • Entrée en stéréo et sortie en stéréo

Cette réverbe offre la possi­bi­lité d’y bran­cher une pédale d’ex­pres­sion afin de contrô­ler un ou des para­mètres en temps réel en défi­nis­sant des valeurs mini­males et maxi­males. On peut aussi utili­ser cette entrée pour y connec­ter, à la place de la pédale d’ex­pres­sion, un foots­witch Stry­mon (modèles MiniS­witch ou MultiS­witch Plus) pour étendre les possi­bi­li­tés de trois manières :

  • Rappe­ler un preset que l’on aura sauve­gardé en amont grâce au « Favo­rite Mode ». Par ailleurs, en utili­sant le MultiS­witch Plus de la marque, il est possible d’avoir sous le pied trois presets indé­pen­dants.
  • Acti­ver la fonc­tion « Freeze Mode » qui permet de jouer un accord qui sera gelé dans le temps, puis de super­po­ser des notes qui ne seront pas réver­bé­rées.
  • Acti­ver la fonc­tion « Infi­nite Mode » qui fonc­tionne de manière semblable à l’ex­cep­tion que cette fois-ci, toutes les notes qui passent par la pédale sont noyées dans la réverbe.

De plus, cette même entrée EXP/MIDI permet d’y connec­ter un contrô­leur MIDI afin, notam­ment, d’avoir accès aux 300 empla­ce­ments de sauve­garde des réglages. Le port USB-C situé sur cette même face, permet lui aussi de contrô­ler la pédale en MIDI dans sa STAN et de mettre à jour son firm­ware grâce à l’ap­pli­ca­tion « Stry­mon Update ».

La Cloud­burst peut être confi­gu­rée pour fonc­tion­ner au choix sur un mode True Bypass ou avec un buffer. Elle possède égale­ment une fonc­tion « Spillo­ver » dont le but est de préser­ver les queues de réverbe jusqu’à leurs fins lorsque l’on coupe la pédale ou que l’on bascule sur un autre preset.

connectiqueCette nouvelle pédale déve­lop­pée par Stry­mon requiert une alimen­ta­tion de type 9 VDC pour au moins 250 mA. Notez cepen­dant qu’au­cun bloc d’ali­men­ta­tion n’est fourni, pas plus qu’un éven­tuel câble USB-C.

Pour termi­ner ce tour du proprié­taire, il est impor­tant de préci­ser que la Cloud­burst est conçue et fabriquée aux États-Unis. Son prix de vente au moment de la rédac­tion de ce test est d’en­vi­ron 320 euros sur notre conti­nent. C’est, à une dizaine d’eu­ros près, le prix d’une blueSky première géné­ra­tion et une centaine d’eu­ros de moins que la version actua­li­sée.

La prise en main

La prise en main de la Cloud­burst est immé­diate pour ce qui concerne le son. Les seuls réglages permet­tant d’agir sur l’es­thé­tique de la réverbe géné­rée sont ceux notés sur la pédale et je n’ai donc eu aucun mal à régler l’ef­fet sans consul­ter le manuel. En revanche, à la manière de sa grande sœur la blueSky, les réglages liés aux modes de fonc­tion­ne­ment (True Bypass/Spillo­ver/MIDI/Freeze/Infi­ni­te…) se font par un code couleur et des mani­pu­la­tions du style : « appuyez sur le foots­witch avant de bran­cher l’ali­men­ta­tion puis tour­nez tel poten­tio­mètre pour que la LED clignote en bleu ». Ce n’est pas le plus pratique à l’usage, surtout si l’on n’est pas fami­lier avec les effets de la marque Stry­mon ou que l’on a besoin de régler quelque chose en urgence à 10 minutes de monter sur scène (ça peut arri­ver !). C’est bien entendu le prix à payer pour pouvoir béné­fi­cier d’une pédale au format réduit et aux fonc­tion­na­li­tés aussi nombreuses.

De l’am­biance et des violons

La Cloud­burst est une réverbe avant tout desti­née à la créa­tion de réver­bé­ra­tions ambiantes et planantes. Cette pédale n’in­tègre en réalité qu’un seul algo­rithme, inspiré du « Cloud » de la BigSky, mais avec lequel il sera possible d’ob­te­nir des résul­tats fina­le­ment très variés. Les possi­bi­li­tés sont par ailleurs multi­pliées grâce au petit switch « ENSEMBLE » et ses trois posi­tions. Les posi­tions 2 et 3, appe­lées « mp » pour mezzo piano et « forte » viennent agré­men­ter la réver­bé­ra­tion produite de cordes synthé­tiques avec un rendu plus ou moins prononcé selon la posi­tion. Il est, de cette manière, possible de créer des textures complexes, des nappes d’ac­cords ou encore des choses plus expé­ri­men­tales. Et même si la Cloud­burst est avant tout desti­née à être utili­sée pour géné­rer de larges réverbes, en bais­sant suffi­sam­ment le poten­tio­mètre DECAY et en mettant celui du MIX sur une valeur raison­nable, on peut obte­nir des réver­bé­ra­tions bien plus discrètes.

Commençons par écou­ter la Cloud­burst dans sa confi­gu­ra­tion la plus simple, avec l’op­tion « ENSEMBLE » désac­ti­vée :

1 – Tout à midi
00:0000:25
  • 1 – Tout à midi00:25
  • 2 – Tout à midi sauf MOD 1000:28
  • 3 – TONE 0 – MOD 0 – DECAY 6 – MIX 600:30
  • 4 – PRE-DELAY 7 – TONE 10 – MOD 6 – DECAY 6 – MIX 600:35

Le réglage « tout à midi » donne un résul­tat qui est déjà très agréable. On retrouve bien entendu la patte des pédales Stry­mon. La réver­bé­ra­tion est ample et on prend du plai­sir à jouer… lente­ment. Et puis, lorsqu’une pédale sonne bien avec tous les réglages à midi, c’est géné­ra­le­ment très bon signe pour la suite.

Sur le second exemple, vous pouvez entendre le poten­tio­mètre MOD réglé à son maxi­mum. Ce dernier vient appor­ter de la modu­la­tion à la réverbe. Lorsque ce poten­tio­mètre est réglé à des valeurs inter­mé­diaires, il est alors très effi­cace pour donner un peu de mouve­ment à la réver­bé­ra­tion. Dans l’exemple numéro 3, ce même poten­tio­mètre est réglé à son mini­mum et c’est parfait pour travailler sur des textures plus « lisses ». Ainsi, en bais­sant un peu le poten­tio­mètre de MIX, on peut très bien utili­ser la Cloud­burst pour appor­ter une simple et légère réverbe d’am­biance.

Voyons main­te­nant ce que cela donne en acti­vant le mode « ENSEMBLE » sur la posi­tion 2 mezzo piano :

5 – mp – Tout à midi
00:0000:41
  • 5 – mp – Tout à midi00:41
  • 6 – mp – PRE-DELAY 5 – TONE 3 – MOD 8 – DECAY 7 – MIX 600:33
  • 7 – mp – PRE-DELAY 0 – TONE 6 – MOD 10 – DECAY 7 – MIX 600:57

 Avec les réglages « tout à midi », le rendu est radi­ca­le­ment diffé­rent. La pédale génère une nappe aux sono­ri­tés un peu élec­tro­niques. On a l’im­pres­sion que la guitare est doublée par un synthé­ti­seur. L’ef­fet est inté­res­sant et musi­ca­le­ment très inspi­rant.

Voici quelques extraits avec ce même switch en posi­tion forte :

8 – forte – Tout à midi
00:0000:53
  • 8 – forte – Tout à midi00:53
  • 9 – forte – PRE-DELAY 3 – TONE 6 – MOD 7 – DECAY 7 – MIX 601:00
  • 10 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 10 – MOD 10 – DECAY 0 – MIX 600:19
  • 11 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 7 – MOD 5 – DECAY 0 – MIX 1000:17

Sans surprise, l’ef­fet orches­tral est ici bien plus prononcé et plus profond. Sur les exemples 10 et 11, j’ai essayé quelques réglages aux rendus un peu moins communs. L’exemple 11 est proba­ble­ment le plus fun avec le PRE-DELAY et le DECAY réglés à 0 en plus du MIX à son maxi­mum. On obtient une sorte de son de synthé assez origi­nal.

La Cloud­burst propose égale­ment deux autres modes de fonc­tion­ne­ment qui ont tota­le­ment leur inté­rêt. Le premier est nommé « Analog Mode ». Lorsque celui-ci est activé, le signal analo­gique qui rentre dans la pédale est toujours préservé. Ainsi, même en pous­sant le poten­tio­mètre de MIX à 10, le son origi­nal de la guitare ne dispa­rait pas.

Le second mode est nommé « Kill Dry Mode » et son fonc­tion­ne­ment est tout à fait inverse. Le signal analo­gique est inté­gra­le­ment noyé dans la réverbe. Le poten­tio­mètre de MIX agit à ce moment-là davan­tage comme un volume géné­ral.

Voici deux exemples utili­sant chacun de ces deux modes :

12 – Analog Mode – MIX 10
00:0000:23
  • 12 – Analog Mode – MIX 1000:23
  • 13 – Kill Dry Mode00:39

Du MIDI mais pas (encore) de Nixie

C’était une nouveauté atten­due lors de la sortie de la blueSky seconde géné­ra­tion et on est heureux de consta­ter que Stry­mon a décidéNixie d’in­cor­po­rer le proto­cole MIDI dans la Cloud­burst malgré son format plus modeste. L’in­té­gra­tion de ce proto­cole est complète. On peut sans problème agir sur les diffé­rents para­mètres qui font varier la réverbe, bran­cher une pédale d’ex­pres­sion direc­te­ment sur son contrô­leur MIDI et bien entendu navi­guer à travers les 3 banques de presets qui sont à notre dispo­si­tion et qui permettent d’y stocker un total de 300 réglages. Si tout cela est fantas­tique, j’ai été dans l’in­ca­pa­cité de faire fonc­tion­ner la Cloud­burst avec l’ap­pli­ca­tion Nixie que Stry­mon préco­nise dans le manuel utili­sa­teur. Nixie dans sa version la plus récente au moment de ce test, à savoir la 1.0.0.3, ne semble pas encore suppor­ter la pédale. Le logi­ciel essaie bien de détec­ter un produit Stry­mon au lance­ment, mais cela ne va pas plus loin. De ce fait, très concrè­te­ment, gérer une biblio­thèque de 300 presets, sans retour visuel sur la pédale et sans appli­ca­tion dédiée, n’est pas vrai­ment réaliste. C’est un gros défaut, proba­ble­ment tempo­raire, mais il est impor­tant de le souli­gner car la pédale, elle, est bien commer­cia­li­sée.

En conclu­sion

La Cloud­burst de Stry­mon est une excel­lente pédale de réverbe. Malgré son unique algo­rithme, l’am­pli­tude des réglages ainsi que les deux modes desti­nés à rajou­ter des cordes synthé­tiques rendent cette pédale, non pas poly­va­lente, mais plutôt capable de produire des résul­tats très variés. La prise en main est simple, les réglages sont nombreux et la connec­tique est complète. On pourra seule­ment repro­cher une appli­ca­tion Nixie encore non fonc­tion­nelle pour profi­ter de tout le poten­tiel de cette Cloud­burst. Aussi, son prix d’en­vi­ron 320 euros la place direc­te­ment en concur­rence avec la blueSky de première géné­ra­tion, certains pour­raient y voir un poten­tiel dilemme.

Notre avis : 9/10

  • Excellente qualité de fabrication
  • Un nouveau format réduit adapté aux pedalboards de petite taille
  • Une qualité sonore à la hauteur de ce à quoi nous ont habitués les équipes de Strymon
  • L’option « ENSEMBLE » qui apporte une palette sonore supplémentaire très intéressante
  • La possibilité de « geler » le son
  • Une prise en main aisée en ce qui concerne les réglages de la réverbération
  • La connectique et le protocole MIDI
  • Les réglages techniques (True Bypass/Spillover/Freeze/Infinite…) se font par des manipulations qu’il faudra pouvoir retenir sur le long terme
  • L’application Nixie ne supporte pas encore la pédale
Pays de fabrication : États-Unis

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