La marque Strymon continue d’apporter des nouveautés à sa collection de pédales d’effet avec une nouvelle réverbe destinée à produire de délicats sons ambiants. C’est donc la nouvelle « Cloudburst Ambient Reverb » que nous allons passer au peigne fin.

Strymon va à l’essentiel
La marque américaine Strymon avait l’année dernière déjà apporté un coup de frais à son catalogue avec entre autres la El Capistan V2
- Entrée en mono et sortie en mono
- Entrée en mono et sortie en stéréo
- Entrée en stéréo et sortie en stéréo
Cette réverbe offre la possibilité d’y brancher une pédale d’expression afin de contrôler un ou des paramètres en temps réel en définissant des valeurs minimales et maximales. On peut aussi utiliser cette entrée pour y connecter, à la place de la pédale d’expression, un footswitch Strymon (modèles MiniSwitch ou MultiSwitch Plus) pour étendre les possibilités de trois manières :
- Rappeler un preset que l’on aura sauvegardé en amont grâce au « Favorite Mode ». Par ailleurs, en utilisant le MultiSwitch Plus de la marque, il est possible d’avoir sous le pied trois presets indépendants.
- Activer la fonction « Freeze Mode » qui permet de jouer un accord qui sera gelé dans le temps, puis de superposer des notes qui ne seront pas réverbérées.
- Activer la fonction « Infinite Mode » qui fonctionne de manière semblable à l’exception que cette fois-ci, toutes les notes qui passent par la pédale sont noyées dans la réverbe.
De plus, cette même entrée EXP/MIDI permet d’y connecter un contrôleur MIDI afin, notamment, d’avoir accès aux 300 emplacements de sauvegarde des réglages. Le port USB-C situé sur cette même face, permet lui aussi de contrôler la pédale en MIDI dans sa STAN et de mettre à jour son firmware grâce à l’application « Strymon Update ».
La Cloudburst peut être configurée pour fonctionner au choix sur un mode True Bypass ou avec un buffer. Elle possède également une fonction « Spillover » dont le but est de préserver les queues de réverbe jusqu’à leurs fins lorsque l’on coupe la pédale ou que l’on bascule sur un autre preset.
Pour terminer ce tour du propriétaire, il est important de préciser que la Cloudburst est conçue et fabriquée aux États-Unis. Son prix de vente au moment de la rédaction de ce test est d’environ 320 euros sur notre continent. C’est, à une dizaine d’euros près, le prix d’une blueSky première génération et une centaine d’euros de moins que la version actualisée.
La prise en main
La prise en main de la Cloudburst est immédiate pour ce qui concerne le son. Les seuls réglages permettant d’agir sur l’esthétique de la réverbe générée sont ceux notés sur la pédale et je n’ai donc eu aucun mal à régler l’effet sans consulter le manuel. En revanche, à la manière de sa grande sœur la blueSky, les réglages liés aux modes de fonctionnement (True Bypass/Spillover/MIDI/Freeze/Infinite…) se font par un code couleur et des manipulations du style : « appuyez sur le footswitch avant de brancher l’alimentation puis tournez tel potentiomètre pour que la LED clignote en bleu ». Ce n’est pas le plus pratique à l’usage, surtout si l’on n’est pas familier avec les effets de la marque Strymon ou que l’on a besoin de régler quelque chose en urgence à 10 minutes de monter sur scène (ça peut arriver !). C’est bien entendu le prix à payer pour pouvoir bénéficier d’une pédale au format réduit et aux fonctionnalités aussi nombreuses.
De l’ambiance et des violons
La Cloudburst est une réverbe avant tout destinée à la création de réverbérations ambiantes et planantes. Cette pédale n’intègre en réalité qu’un seul algorithme, inspiré du « Cloud » de la BigSky, mais avec lequel il sera possible d’obtenir des résultats finalement très variés. Les possibilités sont par ailleurs multipliées grâce au petit switch « ENSEMBLE » et ses trois positions. Les positions 2 et 3, appelées « mp » pour mezzo piano et « forte » viennent agrémenter la réverbération produite de cordes synthétiques avec un rendu plus ou moins prononcé selon la position. Il est, de cette manière, possible de créer des textures complexes, des nappes d’accords ou encore des choses plus expérimentales. Et même si la Cloudburst est avant tout destinée à être utilisée pour générer de larges réverbes, en baissant suffisamment le potentiomètre DECAY et en mettant celui du MIX sur une valeur raisonnable, on peut obtenir des réverbérations bien plus discrètes.
Commençons par écouter la Cloudburst dans sa configuration la plus simple, avec l’option « ENSEMBLE » désactivée :

- 1 – Tout à midi00:25
- 2 – Tout à midi sauf MOD 1000:28
- 3 – TONE 0 – MOD 0 – DECAY 6 – MIX 600:30
- 4 – PRE-DELAY 7 – TONE 10 – MOD 6 – DECAY 6 – MIX 600:35
Le réglage « tout à midi » donne un résultat qui est déjà très agréable. On retrouve bien entendu la patte des pédales Strymon. La réverbération est ample et on prend du plaisir à jouer… lentement. Et puis, lorsqu’une pédale sonne bien avec tous les réglages à midi, c’est généralement très bon signe pour la suite.
Sur le second exemple, vous pouvez entendre le potentiomètre MOD réglé à son maximum. Ce dernier vient apporter de la modulation à la réverbe. Lorsque ce potentiomètre est réglé à des valeurs intermédiaires, il est alors très efficace pour donner un peu de mouvement à la réverbération. Dans l’exemple numéro 3, ce même potentiomètre est réglé à son minimum et c’est parfait pour travailler sur des textures plus « lisses ». Ainsi, en baissant un peu le potentiomètre de MIX, on peut très bien utiliser la Cloudburst pour apporter une simple et légère réverbe d’ambiance.
Voyons maintenant ce que cela donne en activant le mode « ENSEMBLE » sur la position 2 mezzo piano :

- 5 – mp – Tout à midi00:41
- 6 – mp – PRE-DELAY 5 – TONE 3 – MOD 8 – DECAY 7 – MIX 600:33
- 7 – mp – PRE-DELAY 0 – TONE 6 – MOD 10 – DECAY 7 – MIX 600:57
Avec les réglages « tout à midi », le rendu est radicalement différent. La pédale génère une nappe aux sonorités un peu électroniques. On a l’impression que la guitare est doublée par un synthétiseur. L’effet est intéressant et musicalement très inspirant.
Voici quelques extraits avec ce même switch en position forte :

- 8 – forte – Tout à midi00:53
- 9 – forte – PRE-DELAY 3 – TONE 6 – MOD 7 – DECAY 7 – MIX 601:00
- 10 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 10 – MOD 10 – DECAY 0 – MIX 600:19
- 11 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 7 – MOD 5 – DECAY 0 – MIX 1000:17
Sans surprise, l’effet orchestral est ici bien plus prononcé et plus profond. Sur les exemples 10 et 11, j’ai essayé quelques réglages aux rendus un peu moins communs. L’exemple 11 est probablement le plus fun avec le PRE-DELAY et le DECAY réglés à 0 en plus du MIX à son maximum. On obtient une sorte de son de synthé assez original.
La Cloudburst propose également deux autres modes de fonctionnement qui ont totalement leur intérêt. Le premier est nommé « Analog Mode ». Lorsque celui-ci est activé, le signal analogique qui rentre dans la pédale est toujours préservé. Ainsi, même en poussant le potentiomètre de MIX à 10, le son original de la guitare ne disparait pas.
Le second mode est nommé « Kill Dry Mode » et son fonctionnement est tout à fait inverse. Le signal analogique est intégralement noyé dans la réverbe. Le potentiomètre de MIX agit à ce moment-là davantage comme un volume général.
Voici deux exemples utilisant chacun de ces deux modes :

- 12 – Analog Mode – MIX 1000:23
- 13 – Kill Dry Mode00:39
Du MIDI mais pas (encore) de Nixie
C’était une nouveauté attendue lors de la sortie de la blueSky seconde génération et on est heureux de constater que Strymon a décidé
En conclusion
La Cloudburst de Strymon est une excellente pédale de réverbe. Malgré son unique algorithme, l’amplitude des réglages ainsi que les deux modes destinés à rajouter des cordes synthétiques rendent cette pédale, non pas polyvalente, mais plutôt capable de produire des résultats très variés. La prise en main est simple, les réglages sont nombreux et la connectique est complète. On pourra seulement reprocher une application Nixie encore non fonctionnelle pour profiter de tout le potentiel de cette Cloudburst. Aussi, son prix d’environ 320 euros la place directement en concurrence avec la blueSky de première génération, certains pourraient y voir un potentiel dilemme.