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Bonne ambiance chez Strymon !
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La marque Strymon continue d’apporter des nouveautés à sa collection de pédales d’effet avec une nouvelle réverbe destinée à produire de délicats sons ambiants. C’est donc la nouvelle « Cloudburst Ambient Reverb » que nous allons passer au peigne fin.

Test de la pédale Cloudburst de Strymon : Bonne ambiance chez Strymon !

Stry­mon va à l’es­sen­tiel

La marque améri­caine Stry­mon avait l’an­née dernière déjà apporté un coup de frais à son cata­logue avec entre autres la El Capis­tan V2face et la blueSky V2 que nous avions testé sur Audio­fan­zine. La Cloud­burst que nous décou­vrons aujour­d’hui, semble être la pion­nière de ce qui ressemble forte­ment à une nouvelle série de pédales plus épurées. Ainsi, en débal­lant cette nouvelle réverbe, on découvre un boitier en alumi­nium bleu qui n’est pas sans rappe­ler la couleur de la blueSky. Les dimen­sions sont plus que raison­nables avec 117 mm x 69 mm x 64 mm. Le châs­sis se compose de 5 poten­tio­mètres : DECAY, MIX, PRE-DELAY, TONE et MOD. Ces derniers sont accom­pa­gnés d’un petit switch trois posi­tions nommé « ENSEMBLE » sur lequel nous revien­drons lors de l’écoute des extraits audios. Enfin, un unique foots­witch et une petite LED, dont la couleur pourra varier lors de certaines mani­pu­la­tions, viennent complé­ter le tout. La connec­tique est quant à elle située sur la partie haute de la Cloud­burst et offre une entrée (JFET Class A avec une haute impé­dance de 1M Ohm) et une sortie qui pour­ront être utili­sées en mono ou en stéréo grâce à un câble TRS. Un petit switch permet par ailleurs de choi­sir entre trois modes de fonc­tion­ne­ment :

  • Entrée en mono et sortie en mono
  • Entrée en mono et sortie en stéréo
  • Entrée en stéréo et sortie en stéréo

Cette réverbe offre la possi­bi­lité d’y bran­cher une pédale d’ex­pres­sion afin de contrô­ler un ou des para­mètres en temps réel en défi­nis­sant des valeurs mini­males et maxi­males. On peut aussi utili­ser cette entrée pour y connec­ter, à la place de la pédale d’ex­pres­sion, un foots­witch Stry­mon (modèles MiniS­witch ou MultiS­witch Plus) pour étendre les possi­bi­li­tés de trois manières :

  • Rappe­ler un preset que l’on aura sauve­gardé en amont grâce au « Favo­rite Mode ». Par ailleurs, en utili­sant le MultiS­witch Plus de la marque, il est possible d’avoir sous le pied trois presets indé­pen­dants.
  • Acti­ver la fonc­tion « Freeze Mode » qui permet de jouer un accord qui sera gelé dans le temps, puis de super­po­ser des notes qui ne seront pas réver­bé­rées.
  • Acti­ver la fonc­tion « Infi­nite Mode » qui fonc­tionne de manière semblable à l’ex­cep­tion que cette fois-ci, toutes les notes qui passent par la pédale sont noyées dans la réverbe.

De plus, cette même entrée EXP/MIDI permet d’y connec­ter un contrô­leur MIDI afin, notam­ment, d’avoir accès aux 300 empla­ce­ments de sauve­garde des réglages. Le port USB-C situé sur cette même face, permet lui aussi de contrô­ler la pédale en MIDI dans sa STAN et de mettre à jour son firm­ware grâce à l’ap­pli­ca­tion « Stry­mon Update ».

La Cloud­burst peut être confi­gu­rée pour fonc­tion­ner au choix sur un mode True Bypass ou avec un buffer. Elle possède égale­ment une fonc­tion « Spillo­ver » dont le but est de préser­ver les queues de réverbe jusqu’à leurs fins lorsque l’on coupe la pédale ou que l’on bascule sur un autre preset.

connectiqueCette nouvelle pédale déve­lop­pée par Stry­mon requiert une alimen­ta­tion de type 9 VDC pour au moins 250 mA. Notez cepen­dant qu’au­cun bloc d’ali­men­ta­tion n’est fourni, pas plus qu’un éven­tuel câble USB-C.

Pour termi­ner ce tour du proprié­taire, il est impor­tant de préci­ser que la Cloud­burst est conçue et fabriquée aux États-Unis. Son prix de vente au moment de la rédac­tion de ce test est d’en­vi­ron 320 euros sur notre conti­nent. C’est, à une dizaine d’eu­ros près, le prix d’une blueSky première géné­ra­tion et une centaine d’eu­ros de moins que la version actua­li­sée.

La prise en main

La prise en main de la Cloud­burst est immé­diate pour ce qui concerne le son. Les seuls réglages permet­tant d’agir sur l’es­thé­tique de la réverbe géné­rée sont ceux notés sur la pédale et je n’ai donc eu aucun mal à régler l’ef­fet sans consul­ter le manuel. En revanche, à la manière de sa grande sœur la blueSky, les réglages liés aux modes de fonc­tion­ne­ment (True Bypass/Spillo­ver/MIDI/Freeze/Infi­ni­te…) se font par un code couleur et des mani­pu­la­tions du style : « appuyez sur le foots­witch avant de bran­cher l’ali­men­ta­tion puis tour­nez tel poten­tio­mètre pour que la LED clignote en bleu ». Ce n’est pas le plus pratique à l’usage, surtout si l’on n’est pas fami­lier avec les effets de la marque Stry­mon ou que l’on a besoin de régler quelque chose en urgence à 10 minutes de monter sur scène (ça peut arri­ver !). C’est bien entendu le prix à payer pour pouvoir béné­fi­cier d’une pédale au format réduit et aux fonc­tion­na­li­tés aussi nombreuses.

De l’am­biance et des violons

La Cloud­burst est une réverbe avant tout desti­née à la créa­tion de réver­bé­ra­tions ambiantes et planantes. Cette pédale n’in­tègre en réalité qu’un seul algo­rithme, inspiré du « Cloud » de la BigSky, mais avec lequel il sera possible d’ob­te­nir des résul­tats fina­le­ment très variés. Les possi­bi­li­tés sont par ailleurs multi­pliées grâce au petit switch « ENSEMBLE » et ses trois posi­tions. Les posi­tions 2 et 3, appe­lées « mp » pour mezzo piano et « forte » viennent agré­men­ter la réver­bé­ra­tion produite de cordes synthé­tiques avec un rendu plus ou moins prononcé selon la posi­tion. Il est, de cette manière, possible de créer des textures complexes, des nappes d’ac­cords ou encore des choses plus expé­ri­men­tales. Et même si la Cloud­burst est avant tout desti­née à être utili­sée pour géné­rer de larges réverbes, en bais­sant suffi­sam­ment le poten­tio­mètre DECAY et en mettant celui du MIX sur une valeur raison­nable, on peut obte­nir des réver­bé­ra­tions bien plus discrètes.

Commençons par écou­ter la Cloud­burst dans sa confi­gu­ra­tion la plus simple, avec l’op­tion « ENSEMBLE » désac­ti­vée :

1 – Tout à midi
00:0000:25
  • 1 – Tout à midi00:25
  • 2 – Tout à midi sauf MOD 1000:28
  • 3 – TONE 0 – MOD 0 – DECAY 6 – MIX 600:30
  • 4 – PRE-DELAY 7 – TONE 10 – MOD 6 – DECAY 6 – MIX 600:35

Le réglage « tout à midi » donne un résul­tat qui est déjà très agréable. On retrouve bien entendu la patte des pédales Stry­mon. La réver­bé­ra­tion est ample et on prend du plai­sir à jouer… lente­ment. Et puis, lorsqu’une pédale sonne bien avec tous les réglages à midi, c’est géné­ra­le­ment très bon signe pour la suite.

Sur le second exemple, vous pouvez entendre le poten­tio­mètre MOD réglé à son maxi­mum. Ce dernier vient appor­ter de la modu­la­tion à la réverbe. Lorsque ce poten­tio­mètre est réglé à des valeurs inter­mé­diaires, il est alors très effi­cace pour donner un peu de mouve­ment à la réver­bé­ra­tion. Dans l’exemple numéro 3, ce même poten­tio­mètre est réglé à son mini­mum et c’est parfait pour travailler sur des textures plus « lisses ». Ainsi, en bais­sant un peu le poten­tio­mètre de MIX, on peut très bien utili­ser la Cloud­burst pour appor­ter une simple et légère réverbe d’am­biance.

Voyons main­te­nant ce que cela donne en acti­vant le mode « ENSEMBLE » sur la posi­tion 2 mezzo piano :

5 – mp – Tout à midi
00:0000:41
  • 5 – mp – Tout à midi00:41
  • 6 – mp – PRE-DELAY 5 – TONE 3 – MOD 8 – DECAY 7 – MIX 600:33
  • 7 – mp – PRE-DELAY 0 – TONE 6 – MOD 10 – DECAY 7 – MIX 600:57

 Avec les réglages « tout à midi », le rendu est radi­ca­le­ment diffé­rent. La pédale génère une nappe aux sono­ri­tés un peu élec­tro­niques. On a l’im­pres­sion que la guitare est doublée par un synthé­ti­seur. L’ef­fet est inté­res­sant et musi­ca­le­ment très inspi­rant.

Voici quelques extraits avec ce même switch en posi­tion forte :

8 – forte – Tout à midi
00:0000:53
  • 8 – forte – Tout à midi00:53
  • 9 – forte – PRE-DELAY 3 – TONE 6 – MOD 7 – DECAY 7 – MIX 601:00
  • 10 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 10 – MOD 10 – DECAY 0 – MIX 600:19
  • 11 – forte – PRE-DELAY 0 – TONE 7 – MOD 5 – DECAY 0 – MIX 1000:17

Sans surprise, l’ef­fet orches­tral est ici bien plus prononcé et plus profond. Sur les exemples 10 et 11, j’ai essayé quelques réglages aux rendus un peu moins communs. L’exemple 11 est proba­ble­ment le plus fun avec le PRE-DELAY et le DECAY réglés à 0 en plus du MIX à son maxi­mum. On obtient une sorte de son de synthé assez origi­nal.

La Cloud­burst propose égale­ment deux autres modes de fonc­tion­ne­ment qui ont tota­le­ment leur inté­rêt. Le premier est nommé « Analog Mode ». Lorsque celui-ci est activé, le signal analo­gique qui rentre dans la pédale est toujours préservé. Ainsi, même en pous­sant le poten­tio­mètre de MIX à 10, le son origi­nal de la guitare ne dispa­rait pas.

Le second mode est nommé « Kill Dry Mode » et son fonc­tion­ne­ment est tout à fait inverse. Le signal analo­gique est inté­gra­le­ment noyé dans la réverbe. Le poten­tio­mètre de MIX agit à ce moment-là davan­tage comme un volume géné­ral.

Voici deux exemples utili­sant chacun de ces deux modes :

12 – Analog Mode – MIX 10
00:0000:23
  • 12 – Analog Mode – MIX 1000:23
  • 13 – Kill Dry Mode00:39

Du MIDI mais pas (encore) de Nixie

C’était une nouveauté atten­due lors de la sortie de la blueSky seconde géné­ra­tion et on est heureux de consta­ter que Stry­mon a décidéNixie d’in­cor­po­rer le proto­cole MIDI dans la Cloud­burst malgré son format plus modeste. L’in­té­gra­tion de ce proto­cole est complète. On peut sans problème agir sur les diffé­rents para­mètres qui font varier la réverbe, bran­cher une pédale d’ex­pres­sion direc­te­ment sur son contrô­leur MIDI et bien entendu navi­guer à travers les 3 banques de presets qui sont à notre dispo­si­tion et qui permettent d’y stocker un total de 300 réglages. Si tout cela est fantas­tique, j’ai été dans l’in­ca­pa­cité de faire fonc­tion­ner la Cloud­burst avec l’ap­pli­ca­tion Nixie que Stry­mon préco­nise dans le manuel utili­sa­teur. Nixie dans sa version la plus récente au moment de ce test, à savoir la 1.0.0.3, ne semble pas encore suppor­ter la pédale. Le logi­ciel essaie bien de détec­ter un produit Stry­mon au lance­ment, mais cela ne va pas plus loin. De ce fait, très concrè­te­ment, gérer une biblio­thèque de 300 presets, sans retour visuel sur la pédale et sans appli­ca­tion dédiée, n’est pas vrai­ment réaliste. C’est un gros défaut, proba­ble­ment tempo­raire, mais il est impor­tant de le souli­gner car la pédale, elle, est bien commer­cia­li­sée.

En conclu­sion

La Cloud­burst de Stry­mon est une excel­lente pédale de réverbe. Malgré son unique algo­rithme, l’am­pli­tude des réglages ainsi que les deux modes desti­nés à rajou­ter des cordes synthé­tiques rendent cette pédale, non pas poly­va­lente, mais plutôt capable de produire des résul­tats très variés. La prise en main est simple, les réglages sont nombreux et la connec­tique est complète. On pourra seule­ment repro­cher une appli­ca­tion Nixie encore non fonc­tion­nelle pour profi­ter de tout le poten­tiel de cette Cloud­burst. Aussi, son prix d’en­vi­ron 320 euros la place direc­te­ment en concur­rence avec la blueSky de première géné­ra­tion, certains pour­raient y voir un poten­tiel dilemme.

9/10
Fabrication (?) : États-Unis
Points forts
  • Excellente qualité de fabrication
  • Un nouveau format réduit adapté aux pedalboards de petite taille
  • Une qualité sonore à la hauteur de ce à quoi nous ont habitués les équipes de Strymon
  • L’option « ENSEMBLE » qui apporte une palette sonore supplémentaire très intéressante
  • La possibilité de « geler » le son
  • Une prise en main aisée en ce qui concerne les réglages de la réverbération
  • La connectique et le protocole MIDI
Points faibles
  • Les réglages techniques (True Bypass/Spillover/Freeze/Infinite…) se font par des manipulations qu’il faudra pouvoir retenir sur le long terme
  • L’application Nixie ne supporte pas encore la pédale
Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Auteur de l'article RomanRouzine

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.