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morceau épique dans la veine du prog 70's

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Sujet de la discussion morceau épique dans la veine du prog 70's
Bonjour,

Je viens de créer un pièce de près de 23 minutes dans la veine prog / space rock (pink floyd genesis, yes), qui commence à prendre forme. Tout avis constructif est le bienvenu :

https://soundcloud.com/half-a-band/epsilon-zero
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Citation de Birkenhead :
Je m'y suis essayé, mais le résultat était assez moche, j'écris plus facilement en anglais en fait.


Je trouve que tout sonne pareil en anglais. Et que les auditeurs se limitent trop souvent au rythme. Le français a une consonance particulière qui met en valeur la poésie et un type de son en particulier. J'ai composé en anglais dans le passé. Je trouvais ça plus facile car ça coule bien. Mais je n'arrivais pas à mettre de la profondeur. C'est normale c'est pas ma langue. Donc, j'écris avec les mots qui me sont plus naturelles. Ecrire des textes c'est pas facile. En tout cas pour pas que ça sonne moche et pour que les images soient puissante. Mais en anglais c'est la même chose sauf que si on n"écoute pas les paroles...

Pour moi aussi la voix est un instrument mais j'aime travailler les images véhiculées avec l'ambience de la musique.

Par example voici le texte de ma pièce 106 km/h, en passant, 106 km/h est la vitesse de la terre dans sa révolution autour du soleil.
J'aimais bien la sonorité du "an" dans "néant... cela sortait bien de ma gorge avec le piano. Bref, je mets beaucoup de travail dans la phonétique et l'image tout ça en parallèle avec la musique.


--------------
Elle danse, dans le néant (cette première je l'ai improvisé un matin en me rendant au boulot. J'aime cette image d'une danse dans le vide)
À chaque pas qu’elle avance (qui danse dans le néant? C'est la terre. Et à chaque pas elle est inquiète dans la nuit froide de l'univers)
Elle retient son souffle (alors, vous pouvez voir comment je pousse cette image d'insécurité)

Elle pense, autrement
Des idées se bousculent
Et sèment le doute

Elle se lance, sur un sentier de brume (un avenir incertain, mais je ne veux pas aller vers l'environnement)
Guidée par les silences (je veux rester dans cette ambience mystérieuse du vide intersidéral)
qui s’accumulent

À cent-six mille kilomètres à l’heure (la vitesse de sa révolution autour du soleil)
Elle se consume sous le secondes (elle s'use avec le temps)
Confuse dans la noirceur (toujours cette inquiétude infantile dans le noir)
Elle avance dans ce monde ambulant (dans un monde changeant)

Elle joue, à contre temps (là y a beaucoup rime et des images)
Ses notes l’une contre l’autre
Transpercent le gouffre

Elle chante, évidement
D’une voix qui détonne
Dans ce bruit incessant

À cent-six mille kilomètres à l’heure
Elle se consume sous le secondes
Confuse dans la noirceur
Elle avance dans ce monde ambulant
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Citation de Ykar :
Je pense qu'il évoquait le ghetto imposé par la prééminence de l'anglais autour de lui.

Je n'aurais su aussi bien dire. Ici, au Québec on survie dans le français. C'est une guerre sans relâche.
Nous sommes autour de 8 millions de francophone sur un continent où il y a 400 millions d'anglophone et 900 millions hispanophone si on regarde de l'Amérique du nord à l'Amérique du sud. Donc, oui, notre langue et notre culture est en danger.
43
Citation :
les auditeurs se limitent trop souvent au rythme. Le français a une consonance particulière qui met en valeur la poésie


C'est très juste comme remarque, c'est même tout à fait ça. L'anglais chanté a un rythme naturel qui sied bien à la musique, quel que soit le contenu textuel (profond ou complètement cul-cul), et c'est en majorité ce qui est accrocheur pour les oreilles du public; c'est sûrement la raison du succès de la chason anglophone en général par delà les frontières. Le français ne l'a pas naturellement, ce rythme, et il n'y a que certaines artistes qui y mettent un phrasé particulier qui ont compris comment rythmer le français chanté.

Il y a peu, il y avait un sujet à la télé sur Francis Cabrel. Je ne sais plus quel artiste disait de lui "Francis, il est le seul à avoir compris que pour donner un rythme percussif à ses textes ciselés, la seule recette est de marteler les consonnes; tous les autres qui accentuent ou allongent les voyelles se trompent de recette, ça ne fontionne pas". J'ai trouvé le propos extrêmement pertinent, et je me suis amusé à réécouter certains de ses titres: c'est parfaitement exact. Il assène ses consonnes comme un des éléments de percussion d'une batterie; ça pourrait être par moment aussi claquant qu'un coup de caisse claire. Allez réécouter aussi, c'est très surprenant.

[ Dernière édition du message le 30/04/2016 à 22:42:24 ]

44
Intéressant YKAR, ici un groupe qui a percé même en Californie, Harmonium. C'est un groupe prog québécois des années 70 dont les textes étaient fabuleux. Même pour des anglais.

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wow, merci Sylvain pour la découverte d'Harmonium, j'ai eu un peu de mal à trouver le temps d'écouter jusque là, mais c'est vrai que c'était un excellent groupe de prog en effet, et le chant en français du Québec passe très naturellement sur les musiques.

Le fait que je n'en ai jamais entendu parler dans la presse spécialisée sur le rock progressif (Prog magazine par exemple) est assez évocateur du fait que les groupes non anglophones sont moins considérés dans l'histoire officielle du rock progressif.

Je vais de ce pas reconsidérer les alternatives au tout anglais:D:
46
Citation de Birkenhead :

Je vais de ce pas reconsidérer les alternatives au tout anglais:D:


Et que dire de Premiata Forneria Marconi? J,ai toujours préféré leur version italienne.
47
Au fait, vous savez qu'on a sur AF un super fil entièrement dédié au Rock Prog! En dehors de l'anglophone, on y a fait des découvertes vraiment sympa.
48
@Birkenhead : je suis impressionné par tes morceaux de 20...30 minutes :bravo:

peut-on savoir avec quelle DAW, astuces et matériel tu structures des morceaux aussi longs? Les logiciels que je connais ne sont pas très pratiques pour le processus de composition de longs morceaux prog. En fait, il faudrait pouvoir gérer en simultané la compo de plusieurs pièces ou chansons courtes et toutes les transitions qui vont avec. Et en plus on a aussi besoin d'avoir une gestion souple des tempo et signatures :?!:
49
Les gens de chez Tracktion (je ne sais pas si c'est la DAW utilisée pr Birkenhead) te répondront que c'est d'une facilité déconcertante: Tu ouvres un projet avec un ou plusieurs onglets si tu veux, qui peuvent avoir plusieurs orientations (ex: par groupes d'instrument, ou instruments d'un côté et vocaux de l'autre, ou couplets et refrain), et bénéficier d'une fonction automatique de compilation.

Dans cette optique, il est parfaitement concevable de créer autant d'onglets que d'articulations d'un long morceau, ça aiderait grandement plutôt que de traîner des milliers de mesures à la suite les unes des autres. On peut même modifier un des onglets, celui de compilation se mettra alors à jour lors de son téléchargement (infos données de mémoire, j'avais vu la vidéo détaillé du processus sur la chaîne de Tracktion).
50
En fait, j'utilise une technique toute simple, la Daw que j'utilise est très rustique, puisqu'il s' agit de la version lite de Live fournie avec ma carte son. Je trouve que d'être limité à 8 pistes stéréo m'oblige à aller à l'essentiel. Avant, j'utilisais Cubase, et le fait de n'avoir aucune limite de pistes me poussait à toujours essayer autre chose et à ne jamais rien finaliser. Je pense qu'en ce qui me concerne, les contraintes stimulent la créativité.

Enfin, pour les longues pièces de 20 à 30 minutes, j'utilise un peu la même technique qu'avait utilisé Yes pour enregistrer Close to the Edge en assemblant les bandes magnétiques des différentes parties, sauf que j'assemble dans Live les différentes sections enregistrées et mixées séparément. Ça permet aussi de voir quels sont les enchaînements de sections qui fonctionnent le mieux ensemble.