Présentée rapidement au NAMM 2020, la PlexiRanger regroupe deux effets au sein du même châssis. Le but ? Recréer les sons de guitare emblématiques des années 60, 70 et 80. Promesse tenue ?
![Test de la Carl Martin PlexiRanger : Force vert kaki !](https://img.audiofanzine.com/img/fr/article/cover/3824.jpg?fm=pjpg&w=704&h=396&fit=fill&s=cb05599850bfbce33f8241c36f4b2027)
La marque Carl Martin s’est constituée une belle réputation dans le milieu des pédales « Boutique » grâce à quelques circuits hyper bien conçus qui sont devenus aujourd’hui de véritables standards. Nous l’avions vu avec le test de la Panama l’an dernier, quand il s’agit de concevoir une pédale de saturation, notre ingénieur danois préféré ne manque pas de créativité. Pour la PlexiRanger que j’ai (enfin) le plaisir d’avoir entre les pattes, Carl Martin est parti d’un constat assez simple : tous les sons de guitare électrique les plus beaux des années 60 et 70 ont été obtenus en utilisant un ou plusieurs amplis britanniques (on pense immédiatement aux deux marques influentes à l’époque, Marshall & Vox) en amont desquels les guitaristes comme Brian May, Ritchie Blackmore et Tony Iommi plaçaient un Treble Booster afin de gonfler leur son en fréquences et en saturation. Faisons un tour complet de cette pédale qui promet de recréer ces sons légendaires.
Plexi et Ranger sont sur un bateau…
Comme son nom l’indique, la PlexiRanger regroupe deux circuits au sein du même châssis : d’un côté le très célèbre circuit de la Plexi Tone, grande réussite de Carl Martin devenue une référence dans les pédales « amp in a box » de type Marshall Super Lead, et de l’autre un Treble Booster inspiré du Dallas Rangemaster. Les contrôles sont assez simples à comprendre bien que quelques subtilités se soient glissées dans l’équation.
Un super Super Lead !
Bon, un point sur lequel Carl Martin n’a pas beaucoup insisté est le look de la pédale. La forme de cette dernière est assez pratique avec les connectiques situées sur le dessus, mais le visuel est austère, triste et sans fantaisie.
Sans surprise, le circuit Plexi est une énorme réussite. Carl Martin a tenu sa promesse : capturer les nuances, le grain et la saturation de ces amplis de légende. On peut regretter l’absence d’une égalisation à trois bandes, mais on s’en passe finalement très bien, le réglage de tonalité étant très efficace pour sculpter le son à loisir. J’ai été surpris par le gros headroom de la pédale, et pour cause : on l’alimente en 9 volts, mais un transfo interne monte la tension à 12 volts.
![](https://img.audiofanzine.com/images/u/audio/491318.png)
- Plexi, léger crunch Telecaster01:00
- Plexi, gain 12o’clock Telecaster01:52
- Plexi, Max gain, Les Paul Custom01:35
Range ta chambre, Master
Je ne l’ai pas encore mentionné, mais chaque circuit peut être utilisé de manière indépendante ce qui est un des (nombreux) points forts de la pédale. La partie Boost de la PlexiRanger nécessite un petit temps d’adaptation ; il faut en effet trouver un bon équilibre entre le clean boost et la partie Rangemaster. Mais c’est là toute la force de cette petite boîte vert kaki : son extrême polyvalence. Pour booster un ampli déjà saturé, on peut utiliser uniquement le clean boost qui envoie déjà la purée et transformera n’importe quel petit crunch en overdrive très musical, avec de belles harmoniques et un sustain agréable. Même chose pour la partie Rangemaster qui, grâce à l’étendue du potard Frequency (de 250 Hz à 5 kHz), permet de trouver LA fréquence parfaite pour bien ressortir du mix, quels que soient la guitare et l’ampli utilisés. En conjuguant les deux côtés de la pédale, on retrouve, comme promis par le constructeur, les sons de nos guitaristes préférés des années 60 et 70 en poussant même jusqu’aux années 80. Mais ce qui m’a le plus enthousiasmé est la polyvalence de la pédale. On peut obtenir une très large variété de sons sur le même niveau de saturation. Cette dernière peut venir du circuit Plexi, du clean boost ou du Rangemaster ! On a donc beaucoup d’options pour concocter des sons sur mesure. J’ai testé la pédale avec des micros simples, les fameux Grey Bottom très vintage installés sur ma Telecaster et des micros doubles, le couple EMG 81/85 qui équipe ma Les Paul Custom (Zakk Wylde style) et la pédale a très bien réagi dans les deux cas.
Le circuit Rangemaster est donc aussi une belle réussite qui peut se suffire à lui-même en embellissant n’importe quel son crunch. Le clean boost est bien calibré et les réglages Range et Frequency apportent une couleur très particulière au son qui m’a rappelé, sur certains réglages, le grain de ma Xotic EP Boost. Le jeu de paume est un régal et les harmoniques sortent toutes seules, surtout avec les micros EMG. Pari réussi donc pour la PlexiRanger qui nous renvoie à l’âge d’or du son de guitare rock et aux premiers balbutiements du Heavy Metal.
![](https://img.audiofanzine.com/images/u/audio/491324.png)
- Ranger + Boost into Crunch amp, Telecaster01:32
- Ranger into Crunchy Plexi, Les Paul Custom01:09
- Ranger into Big Crunchy Plexi, Les Paul Custom03:11
- Ranger, max Range, frequency Sweep, Telecaster01:47
Polyvalence, musicalité et rock’n’roll !
Voici le court descriptif que je choisirais si je devais résumer succinctement les caractéristiques de la PlexiRanger. Comme à son habitude, Carl Martin signe une pédale efficace et qui tient ses promesses. Si comme moi et Carl Martin, vous aimez les sons de guitare british des années 60 et 70, un seul conseil : jetez-vous sur cette pédale.