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Test de Studio One Pro 7 de Presonus - Game changer ?

9/10
Award Qualité / Prix 2024
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Award Valeur sûre 2024
2024
Valeur sûre
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Quatorze ans que Studio One existe et qu’à force de bonnes idées et d’innovations, il a creusé doucement mais sûrement son trou dans le petit marché des STAN…. Reste qu’avec cette septième version, il semble bien que Presonus ait envie de passer à la vitesse supérieure, histoire que le trou devienne cratère, et que la concurrence ait du fil à retordre…

Test de Studio One Pro 7 de Presonus : Game changer ?

Avant d’évoquer les nouveau­tés de cette nouvelle mouture, on souli­gnera le chan­ge­ment radi­cal de stra­té­gie commer­ciale annoncé récem­ment par Preso­nus : plus ques­tion d’avoir diffé­rentes versions de Studio One s’éta­lant de 100 à 400 euros, la gamme se simpli­fie à l’ex­trême. Exit donc les versions Prime et Artist ; ne demeure désor­mais qu’une seule et unique version nommée Studio One Pro, dispo­nible au prix de… 200 euros ! Face aux 555 euros d’un Cubase et aux 230 euros de Logic, disons que l’ar­gu­ment pèse lourd, sachant que seul le trublion Reaper peut se targuer d’être moins cher…. La nouveauté n’est toute­fois pas qu’une ques­tion de tarif car au lieu de propo­ser une nouvelle version tous les deux ans, l’édi­teur affirme désor­mais vouloir propo­ser trois à quatre mises à jour par an, dans une logique évoquant le déve­lop­pe­ment agile… Or, il est à préci­ser que l’achat d’une version complète du logi­ciel (qu’il est toujours possible de louer via l’abon­ne­ment « Studio One Pro + ») vous donne accès à un an de mises à jour… Passé ce délai, il vous en coûtera 150 euros pour accé­der un an de plus aux nouveau­tés…

Il est évidem­ment diffi­cile de juger de la perti­nence du système sans avoir une idée du contenu des mises à jour à venir. On notera aussi que ceux que recon­duire chaque année l’ac­cès aux mises à jour coûtera plus cher que l’an­cien système, mais gageons que le prix de 200 euros demeure toute­fois une excel­lente chose pour les primo-accé­dants et que cela pour­rait bien tirer les prix de la concur­rence vers le bas comme permettre à Studio One de gagner des parts de marché : c’est bien en ce sens qu’on peut se poser la ques­tion du « game chan­ger »… Et il devrait d’au­tant plus en gagner que cette septième version propose quan­tité de nouveau­tés attrac­ti­ves…

Stair­way to Seven

Le premier chan­ge­ment qui nous appa­raît à l’ins­tal­la­tion de cette nouvelle version tient dans l’icône bleu vif… Un double-clic et l’on se retrouve toute­fois en terrain connu, le design global de l’in­ter­face utili­sa­teur n’ayant pas gran­de­ment chan­gé… à ceci près que quelques nouvelles icônes ou commandes appa­raissent ça ou là.

launcherLa plus grosse nouveauté de cette septième se présente d’ailleurs sous la forme d’une nouvelle icône dispo­nible dans la barre d’ou­tils : le Laun­cher. De quoi s’agit-il ? D’une matrice à la Able­ton Live qui, comme dans Track­tion Wave­form ou Logic vient se poser en regard des pistes pour permettre de compo­ser intui­ti­ve­ment avec des boucles audio/MIDI et des scènes déclen­chables en temps réel. Bien évidem­ment, comme pour Logic, on est loin de dispo­ser d’un outil aussi sophis­tiqué que dans Live, mais ça n’en reste pas moins un très bon ajout qui rend Studio One plus ouvert aux diffé­rentes façons de faire de la musique, sachant que vous pouvez direc­te­ment enre­gis­trer dans les cellules, les éditer, enre­gis­trer en temps réel dans la Time­line une perfor­mance réali­sée dans le Laun­cher, passer de l’un à l’autre en toute trans­pa­rence et que les contrô­leurs ATOM, ATOM SQ et l’ap­pli Studio One Remote peuvent être utili­sés pour contrô­ler tout cela (tout comme les Launch­pad de Nova­tion aussi d’ailleurs)…

spliceAccom­pa­gnant cette fonc­tion, on notera une façon plus détaillée d’af­fi­cher les sons dans le navi­ga­teur de fichiers, ainsi que l’in­té­gra­tion de Splice, au cata­logue duquel vous pouvez accé­der direc­te­ment dans Studio One…

La navi­ga­tion se fait alors selon diffé­rents critères, avec le tempo et la clé qui vont bien pour votre projet ainsi qu’une préécoute. Une fois votre bonheur trouvé, un simple drag&drop suffit à récu­pé­rer le fichier : c’est très bien inté­gré et pensé… pour peu que vous dispo­siez d’un abon­ne­ment à Splice, évidem­ment…

Boucles d’or

demixMais les boucles, dans la plus pure tradi­tion hip hop, on peut aussi se les brico­ler à partir d’en­re­gis­tre­ments préexis­tants. Et dans ce contexte, on accueillera avec joie la nouvelle possi­bi­lité de pouvoir démixer un contenu audio en STEM… La fonc­tion­na­lité n’est pas gran­de­ment une surprise dans la mesure où on l’a vue fleu­rir chez plusieurs concur­rents ces derniers temps (Logic, FL Studio) mais elle n’en est pas moins la bien­ve­nue d’au­tant qu’elle est très bien inté­grée.

Un clic droit sur un fichier audio vous affiche la commande « Sépa­rer les stems » qui vous permet­tra de sépa­rer le contenu en quatre couches : voix, basse, batte­rie et le reste… Et sans surprise, cela marche aussi bien que chez les autres dans la mesure où tous recourent aux mêmes algos Open Sour­ce… On est évidem­ment loin en tout cas des possi­bi­li­tés offertes en la matière par un Spec­tra­layers dont c’est la spécia­lité, mais rien ne vous empêche d’uti­li­ser ce dernier comme Melo­dyne via ARA pour démixer toujours plus loin… C’est en tout cas un très bon ajout qui permet­tra de récu­pé­rer des boucles comme des acapel­las : les fans de hip hop appré­cie­ront…

Tant qu’à parler boucles, on notera d’ailleurs la nouvelle possi­bi­lité de défi­nir un clip audio ou MIDI comme « boucle », ce qui se fera par un simple clic droit sur l’élé­ment ou en tirant direc­te­ment depuis le bord infé­rieur droit du clip, dans quelque chose d’as­sez simi­laire à ce qu’avait inventé Acid en son temps. Voici une très bonne chose qui permet de gagner du temps pour bâtir très vite des drafts et qui manquait vrai­ment à Studio One…

Et puisqu’on parle de ce qui manquait, allons faire un tour du côté des « stock plug-ins » qui, sur le plan des instru­ments, ont toujours été la faiblesse de Studio One…

En terre Synth

deepflightuiproblemCôté effets et instru­ments, il n’y a en hélas pas grand chose à mention­ner si ce n’est l’ar­ri­vée d’un plug-in CV Instru­ment qui permet­tra à Studio One de dialo­guer avec les synthé­ti­seur parlant CV/Gate, et l’in­té­gra­tion de Deep Flight One et Lead Archi­tect, deux romplers dédiés aux sons synthé­tiques que Preso­nus avait sortis aupa­ra­vant. Le premier propose des drones, des nappes, des paysages sonore, tandis que le second se concentre plus sur les sons leads/mono­pho­niques… Tous deux partagent la même inter­face un brin amateur dans ce qu’elle pose de gros problèmes de lisi­bi­lité dans le cas de Deep Flight One (les choix de couleurs très discu­tables se marient mal avec l’illus­tra­tion de fond de l’in­ter­face)… Les sons propo­sés par ces deux petits nouveaux n’en sont pas moins dignes d’in­té­rêt, même s’il occul­te­ront diffi­ci­le­ment la pauvreté de Studio One du côté des instru­ments virtuels : toujours pas de synthé à table d’ondes, toujours pas de synthé granu­laire, toujours pas de synthé FM, ou de synthé à modé­li­sa­tion physique, tandis que Presence demeure encore l’unique solu­tion propo­sée pour tous les instru­ments acous­tiques et élec­tro-acous­tiques, et que si certaines banques sont correctes, bien d’autres sont très en deça de ce qu’on trouve sur le marché… ou dans les bundles des STAN concur­rentes. On est loin de la richesse d’un Logic sur ce point…

Notons-le toute­fois : Tout comme le Batch Conver­ter, Presence est enfin livré avec son éditeur, autre­fois vendu, de sorte qu’on peut espé­rer que la commu­nauté s’en saisisse pour propo­ser des banques inté­res­san­tes…

Tant qu’on est à parler plug-ins, notons que Studio One supporte désor­mais le format CLAP dont on adore­rait qu’il supplante les formats un peu trop proprié­taires que sont VST et AU, mais qui demeure pour l’heure à ses débuts…

Mais aussi… et enco­re…

Et c’est tout ? Que nenni car des dizaines de petites choses sont appa­rues ou ont évoluée. Je ne les cite­rai pas toutes ici pour me concen­trer sur les plus notables, à comman­cer par la fonc­tion « Global Trans­pose », une chose que person­nel­le­ment j’at­ten­dais avec impa­tience car elle permet de chan­ger en un clic la tona­lité d’un morceau dans son entier sans avoir à faire des trans­po­si­tions piste par piste. Que de temps de gagné lorsqu’il s’agit, par exemple, de s’adap­ter à la tessi­ture d’un chan­teur ou d’une chan­teu­se…

La détec­tion du tempo d’un morceau a elle aussi gran­de­ment progressé puisque Studio One est désor­mais capables de repé­rer les fluc­tua­tions de ce dernier : un petit bonheur pour ajou­ter des séquences MIDI sur un enre­gis­tre­ment audio au tempo un peu mouvant…

scaleIl se passe aussi des choses plutôt inté­res­santes du côté de l’édi­teur de notes où une nouvelle icône permet d’ou­vrir le « Panneau de gamme ». Dans ce dernier, on pourra sélec­tion­ner une gamme pour qu’elle s’af­fiche à même le piano roll, sachant qu’on peut choi­sir de colo­rer les notes en fonc­tion de leur appar­te­nance ou non à la gamme… C’est plutôt bien vu…

miniimpactToujours dans l’édi­teur, mais côté rythme cette fois, on notera qu’il est désor­mais possible d’af­fi­cher en regard de la séquence MIDI une version minia­ture de l’édi­teur de pad d’Im­pact, ce qui évite bien des allers-retours inutiles entre la séquence et l’ins­tru­ment à l’heure de program­mer un pattern…

Je pour­rais encore mention­ner la possi­bi­lité de déta­cher la fenêtre du navi­ga­teur qui permet­tra de mettre celui-ci en plein écran pour ceux qui ont deux moni­teurs, ou encore la compa­ti­bi­lité avec Able­ton Link. Bref, 1001 petites choses ont évolué on point que je vous invite à consul­ter le chan­ge­log du logi­ciel dans le détail… Il ne fait aucun doute, toute­fois, que cette septième version ne déçoit pas, et elle déçoit d’au­tant moins que son prix a été divisé par deux et que si Studio One n’a pas encore un bundle d’ins­tru­ments aussi abouti que ses compé­ti­teurs, il a bien des argu­ments à faire valoir sur la concur­rence : il est notam­ment dispo sur Mac ET PC (un critère impor­tant pour ceux qui ne veulent pas être mariés avec une plate­forme), et dispose surtout d’un écosys­tème hard/soft qui fait défaut à la plupart. Des inter­faces audio au contrô­leurs ATOM en passant par les surfaces de contrôle Fader­port, Preso­nus propose des solu­tions qui n’ont pas d’équi­valent si ce n’est chez AVID à des prix autre­ment plus élevés…

Bref, Studio One se porte mieux que jamais : on en est ravi et on a hâte de voir la suite…

Notre avis : 9/10

Award Qualité / Prix 2024
2024
Qualité / Prix
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Award Valeur sûre 2024
2024
Valeur sûre
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En intégrant un Clip Launcher comme des fonctions de démixage et 1000 petites améliorations qui simplifient le travail au quotidien, ce Studio One Pro 7 est vraiment une excellente mise à jour de la STAN de Presonus. Si l’on considère qu’au-delà du fait qu’il est très complet sur le plan fonctionnel, c’est la seule STAN avec Pro Tools, et dans une moindre mesure Cubase, à disposer d’un écosystème hard/soft, il va sans dire que Studio One est plus attractif que jamais, en dépit de ses défauts historiques qui demeurent (notamment du côté des instruments virtuels fournis…).

Reste enfin à parler du détail qui tue : un prix divisé par deux ! Si bien évidemment, l’éditeur ne pourra pas être aussi « généreux » qu’Apple qui, parce que Logic est un produit d’appel qui fait vendre des Mac, propose des mises à jours gratuites depuis plus de dix ans, cette nouvelle stratégie pourrait bien bousculer un peu l’ordre établi sur le marché des séquenceurs. En regard d’un Logic à 230 €, d’un Reaper à 60 $ et d’un Studio One à 200 €, il s’agira de voir qui pourra se permettre à l’avenir de vendre une STAN à 400 euros, voire plus, sans souffrir de la comparaison…

  • Un prix divisé par deux !
  • Le Launcher parfaitement intégré et offrant une autre façon de composer/arranger
  • Le démixage
  • Intégration de Splice
  • Bouclage des clips
  • Le panneau des gammes
  • L’édition des pads d’Impact à même le piano roll
  • La transposition globale
  • Amélioration de la détection du tempo et de ses fluctuations
  • Compatible Ableton Link et CLAP
  • Possibilité de dialoguer avec les intruments électroniques via CV/Gate
  • Les deux nouveaux romplers orientés vers les sons de synthé
  • Batch Converter et Presence Editor désormais fournis
  • Tout ce qu’on adore depuis le début dans Studio One : un grand souci de l’ergonomie, la gestion du mastering comme du Live, la bonne intégration ARA, etc.
  • Toujours pas de transient designer ni de réverbe True Stereo
  • Relative pauvreté du côté des instruments virtuels que PresenceXT ne compense toujours pas
  • Toujours pas de modulateurs MIDI comme on en trouve dans Bitwig/Reaper
  • Le nouveau modèle économique aura vite fait de coûter plus cher que l'ancien si on fait la mise à jour chaque année...
Intêret de la mise à jour :
Pays de fabrication : Allemagne

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