Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
228 réactions

Test du Steinberg Cubase 7 - 7 un fameux trois-mâts...

8/10

Alors que l'on avait l'habitude d'attendre au moins deux ans entre chaque version de Cubase, Steinberg a changé un peu de stratégie en sortant une version 6.5 payante en début d'année, suivie d'une version 7 (payante elle aussi) au mois de décembre. Quoi de neuf dans cette nouvelle mouture ?

La marché des séquen­ceurs est plus que jamais très disputé : entre le prix à la limite de l’in­so­lence de Logic 9 sur le Mac App Store qui attend une prochaine mise à jour, le nouveau venu et ingé­nieux Studio One 2 au rapport qualité/prix excellent, Sonar qui vient de passer en version X2, Live qui s’ap­prête à sortir en version 9, Digi­tal Perfor­mer qui débarque sur PC, Pro Tools qui a sorti sa version 10 et ses plug-ins AAX l’an­née dernière, Sampli­tude qui est passé au X, Reason qui fait main­te­nant de l’au­dio ou encore Reaper qui reste en embus­ca­de… Stein­berg a du souci à se faire ! C’est peut-être pour cela que l’édi­teur alle­mand a décidé de chan­ger de stra­té­gie commer­ciale en rappro­chant les mises à jour payantes et en faisant bais­ser légè­re­ment leurs prix, un peu à l’ins­tar des Opera­ting Systems équi­pant nos ordi­na­teurs : Mac OSX nous fait passer à la caisse tous les ans, mais affiche un tarif tout à fait honnête, et Micro­soft compte a priori faire la même chose avec son Windows.

En sortant une version 6.5 payante, Stein­berg a donc cassé le rythme. Le prix de 49,99€ a eu un peu de mal à passer chez certains utili­sa­teurs, même si les nouveau­tés étaient inté­res­santes : deux nouveaux synthés, Analogue et Padshop, des trai­te­ments (DJ-EQ, Morph­fil­ter), le support du Rewire 64 bit, le format Flac ou encore des nouveaux outils de comping et quan­ti­sa­tion audio. Il fallait en fait comprendre que cette mise à jour payante n’était qu’un palier avant la version 7 qui allait sortir quelques mois plus tard… En effet, les acqué­reurs de la version 6.5 n’au­ront à débour­ser « que » 150€ pour adop­ter la dernière mouture, tandis que les posses­seurs de la version 6 devront payer 200€. Au final, cela revient donc au même, les acqué­reurs de la version 6.5 ayant quand même eu le privi­lège de ces nouveau­tés quelques mois durant. Les nouveaux acqué­reurs devront quant à eux débour­ser 602,02€ (sur stein­berg.net), ce qui est beau­coup plus élevé que Studio One 2 (287,75€), Sampli­tude, Sonar, Digi­tal Perfor­mer et Logic Pro (envi­ron 500€ pour les versions « boîtes »), mais moins que Pro Tools 10 (677,11€ sur avid.com). Le séquen­ceur de Stein­berg reste donc malheu­reu­se­ment dans le haut du panier en termes de tarif…

Tour du proprio

Steinberg Cubase 7

L’an­nonce de la septième version de Cubase a excité plus d’un home-studiste, et pour cause, l’édi­teur s’est cette fois-ci attaqué à l’un des éléments clés du séquen­ceur : sa console de mixage virtuelle. Cette nouvelle MixCon­sole repré­sente le gros de cette mise à jour, avec un accent mis sur l’er­go­no­mie et sur l’op­ti­mi­sa­tion de l’af­fi­chage sur nos écrans pour­tant toujours plus grands. On le verra, si Stein­berg a pris quelques idées sur la concur­rence, notam­ment Studio One 2 (c’est de bonne guerre !), cette nouvelle console hausse le ton vis-à-vis de la concur­rence tant par son design que ses fonc­tion­na­li­tés.

Stein­berg a bien sûr aussi mis l’ac­cent sur le work­flow, qui devient un peu le nerf de la guerre des séquen­ceurs, les utili­sa­teurs compre­nant aisé­ment que moins on a de clics à faire, plus on gagne de temps. Et le temps, c’est de l’ar­gent ! Si en plus, on peut devi­ner l’ac­cès à certaines fonc­tions sans passer par le manuel utili­sa­teur, c’est carré­ment des lingots d’or qui se jettent sur nous ! Nous le verrons, les séquen­ceurs restent des outils complexes pour les néophytes, mais il faut avouer que d’an­née en année, ces derniers deviennent de plus en plus acces­sibles.

Nous verrons aussi les nouveau­tés côté trai­te­ments, avec le nouveau Chan­nel Strip et le CurveEQ emprunté à Voxengo, ou encore la nouvelle Chord Track (piste accord), le loud­ness meter, la version 2 du VariAu­dio, le mode Pure Tuning, la nouvelle Control Room, et même le VST Connect SE, permet­tant d’en­re­gis­trer un musi­cien à distance, via le réseau des réseaux, j’ai nommé l’in­ter­net (première sortie à gauche sur la rocade après le rond-point).

Vous l’au­rez compris, les nouveau­tés sont nombreuses, alors au boulot !

Au commen­ce­ment étaient les tutos

Première bonne surprise au lance­ment de Cubase 7, le splashs­creen a été revu avec à droite, les clas­siques templates et projets récents prêts à être rappe­lés, et à gauche un flux de news, à la manière de ce que l’on peut avoir sur Studio One, infor­mant l’uti­li­sa­teur des dernières nouveau­tés Stein­berg, comme les mises à jour. Mais, l’édi­teur a eu aussi la bonne idée de mettre les liens vers les tuto­riels vidéos permet­tant de faire le tour des dernières fonc­tion­na­li­tés et des fonc­tions de base pour les nouveaux utili­sa­teurs. N’en déplaise à certains maugréant sur la géné­ra­tion YouTube, il est bien plus agréable de regar­der quelques minutes/heures de vidéos afin d’ap­prendre rapi­de­ment à se servir d’un logi­ciel que de lire un manuel toujours aussi inti­mi­dant (913 pages !). Ce dernier reste bien entendu incon­tour­nable, et toujours au format élec­tro­nique PDF, pour ceux dési­reux d’ap­pro­fon­dir leur connais­sance et maîtrise du logi­ciel. Trois vidéos « avan­cées » d’une quin­zaine de minutes chacune permettent de faire le tour de la nouvelle MixCon­sole. Le seul gros point noir est que ces vidéos sont unique­ment dans la langue de Shakes­pea­re… Être non-anglo­phone a toujours été compliqué dans le milieu des nouvelles tech­no­lo­gies et la MAO confirme cette règle. Le guide rapide est en français, le logi­ciel aussi, mais le gros manuel reste en anglais. Dommage !

Et la MixCon­sole fut

Nous n’al­lons pas tour­ner autour du pot pendant 107 ans et allons nous inté­res­ser direc­te­ment à la plus grosse nouveauté de cette 7e version de Cubase, la nouvelle console de mixage MixCon­sole.

Pour ceux qui n’aiment pas lire, j’ai fait un petit screen­cast afin de présen­ter les prin­ci­pales fonc­tions de cette MixCon­sole. Mille excuses pour le son (et mon rhume), j’ai dû utili­ser un micro casque, le logi­ciel de screen­cast n’étant pas compa­tible avec mon inter­face audio externe.

À la première ouver­ture de Cubase 7, une première petite décep­tion fait surface : l’ap­pli­ca­tion n’est pas compa­tible Retina. Sur les MacBook Pro « Retina » sortis il y a main­te­nant plus de 6 mois, les pixels sont donc gros­siers, ce qui est dommage, car mis à part cela, l’in­ter­face graphique est très réus­sie. On espère une mise à jour prochaine, Stein­berg en parle depuis la version 6… De plus, Cubase 7 n’est pas non plus compa­tible avec l’op­tion plein écran d’OS X Moun­tain Lion, c’est dommage, car sur les écrans de laptops, cela fait gagner quelques précieux pixels. Heureu­se­ment un mode plein écran reste possible pour la MixCon­sole et l’on peut l’as­si­gner direc­te­ment à un moni­teur. On espère malgré tout que Stein­berg mettra à jour son logi­ciel afin que la fenêtre projet puisse être elle aussi en plein écran.

Steinberg Cubase 7

La MixCon­sole a un look vrai­ment sympa, plutôt sombre, ce qui devrait un peu moins fati­guer les yeux après plusieurs heures d’uti­li­sa­tion. Il est vrai que l’an­cienne console de Cubase 6 prend un gros de vieux à côté de la nouvelle, et celle de certains concur­rents aussi. La taille de la fenêtre est modi­fiable à souhait, et on est ainsi sûr qu’elle s’adap­tera parfai­te­ment à la réso­lu­tion de son écran.

La MixCon­sole se découpe en trois parties : à droite, on choi­sira les voies que l’on souhaite affi­cher dans la partie centrale et prin­ci­pale, et à droite se logera le coin « Control Room » avec le nouveau « loud­ness meter ». Sur le bandeau hori­zon­tal situé en haut de l’in­ter­face graphique, se situent toutes les options, dont certaines nouvelles qui sont très pratiques.

À la carte

Pour commen­cer, on pourra cliquer sur le bouton « spéci­fier confi­gu­ra­tion », afin d’af­fi­cher ou non les diffé­rentes parties de la MixCon­sole. En effet, suivant l’étape dans laquelle on se trouve, certaines parties seront inutiles et on gagnera de la place en les désac­ti­vant. En plus, un petit système de sauve­garde de confi­gu­ra­tion a fait son appa­ri­tion, avec 4 slots mémoire, permet­tant de sauver et rappe­ler rapi­de­ment une confi­gu­ra­tion. Vous êtes en train d’en­re­gis­trer ? Mémoire 1. Vous êtes en train de régler les diffé­rents trai­te­ments sur les voies ? Mémoire 2, etc. On retrouve aussi l’exis­tant : la possi­bi­lité de n’af­fi­cher que certains types de voies (entrées, audio, instru­ment, MIDI, etc.)

Steinberg Cubase 7

La partie « sélec­teur de voie » s’ins­pire forte­ment de Studio One, et permet de n’af­fi­cher que certaines voies en quelques clics. De plus, avec le clic droit, des options inté­res­santes pointent le bout de leur nez : on pourra masquer la voie sélec­tion­née (ou le dossier regrou­pant des voies), mais aussi n’af­fi­cher qu’elle. Vous êtes en train de bosser sur les choeurs ? Pas de problème, clic sur le groupe choeurs, et hop, seuls les choeurs s’af­fichent dans la MixCon­sole. Sur les projets ayant beau­coup de pistes, c’est à la limite de l’in­dis­pen­sable ! Stein­berg a eu aussi la bonne idée d’in­sé­rer quelques options inté­res­santes : il sera possible de n’af­fi­cher que les voies ayant des données à la posi­tion du curseur de lecture, entre les limi­teurs, ou sur le projet en entier. C’est aussi très pratique : vous êtes sur le pont de votre chan­son, un clic droit ou un clic sur le bouton « agent » et hop, seules s’af­fichent les pistes jouant sur le pont. À noter aussi un petit moteur de recherche permet­tant de trou­ver rapi­de­ment une voie, pour peu que vous les ayez bien nommées !

La partie prin­ci­pale de la MixCon­sole permet d’af­fi­cher : un aperçu des voies affi­chant la console dans son inté­gra­lité et permet­tant de repé­rer rapi­de­ment sa posi­tion, des vumètres, les courbes des égali­seurs qui sont en plus direc­te­ment éditables (il faudra être précis, car l’af­fi­chage est tout petit !), le rack des voies sur lequel on revien­dra, une image parmi la banque four­nie ou une person­na­li­sée et enfin un petit bloc note par piste. Ces deux dernières options sont nouvelles et inté­res­santes, car la première permet d’avoir un aperçu rapide de l’ins­tru­ment de la voie (Stein­berg rattra­pant son retard sur la concur­rence), et la deuxième permet de mettre quelques infos sur la prise de son par exemple (micro utilisé, gain du préam­pli, etc.). Il est à noter que toutes ces parties sont redi­men­sion­nables en hauteur, même les faders, et l’on pourra donc faire sa confi­gu­ra­tion aux petits oignons. Côté largeur, c’est aussi très flexible, les trois parties prin­ci­pales (sélec­teur de voies, console et control room) sont aussi redi­men­sion­nables, et petit plus sympa­thique, il sera possible de redi­men­sion­ner aussi la largeur des voies de la console, avec les touches H et G, comme le zoom dans la fenêtre projet. On dispose ainsi de 22 largeurs diffé­rentes, contre deux aupa­ra­vant. Pour la fenêtre projet, il existe d’ailleurs une nouvelle commande dénom­mée « MemZap », permet­tant de passer rapi­de­ment d’un état A à un état B de zoom. C’est plutôt pratique pour passer d’une vue globale à une vue détaillée (pour de l’édi­tion, par exemple).

Gueule de rack

Steinberg Cubase 7

Le système de rack fait aussi son appa­ri­tion, et c’est sur cette partie de la fenêtre que vous allez passer le plus clair de votre temps : il regroupe, pour chaque voie, le routing (entrée et sortie), les filtres, les inserts, l’éga­li­seur, le chan­nel strip, les envois, les cues (retours casque), les contrôles instan­ta­nés et le panneau d’uti­li­sa­teur. Évidem­ment, chacune de ces parties peut être déve­lop­pée ou non, afin de toujours opti­mi­ser l’af­fi­chage suivant la tâche du moment. Petit détail : quand vous ouvrez, par exemple, la partie EQ, cela le fait sur toutes les voies. Vous ne pour­rez donc pas avoir des confi­gu­ra­tions diffé­rentes suivant le type de voies. Il faudra passer par le système de rappel de confi­gu­ra­tion en haut à gauche, mais avec 4 mémoires, on est rapi­de­ment limité. C’est peut-être un choix de l’édi­teur, car il faut avouer que si chaque voie avait sa propre confi­gu­ra­tion, cela pour­rait rapi­de­ment deve­nir illi­si­ble…

Côté inserts, le nombre affi­ché est dyna­mique et dépen­dra de la voie qui en possède le plus, +1, afin de ne pas affi­cher des slots vides pour rien. On note aussi la présence d’un moteur de recherche direc­te­ment acces­sible quand on clique sur un insert vide, pratique pour trou­ver rapi­de­ment son plug-in. Aussi, certains slots pour­ront être post-fader, et un bouton A/B est désor­mais dispo­nible systé­ma­tique­ment sur tous les plug-ins : bonne nouvelle.

Steinberg Cubase 7

Les para­mètres de l’éga­li­seur sont aussi acces­sibles direc­te­ment dans le rack, via des sliders ou en cliquant direc­te­ment sur la courbe, mais on préfè­rera y accé­der en cliquant sur le « E » (comme éditer) de la voie afin d’af­fi­cher tout ce qui est en rapport avec la voie dans une nouvelle fenêtre (Chan­nel Central) et profi­ter ainsi d’un plus grand espace. On pourra d’ailleurs garder cette fenêtre ouverte et passer d’une voie à une autre via un petit moteur de recherche, c’est assez pratique. L’éga­li­seur est très complet, avec ses 4 bandes para­mé­triques, ses 8 types de filtres, et son retour visuel du spectre du signal et de la courbe d’éga­li­sa­tion. Il n’a pas grand-chose à envier à certains plug-ins dédiés, il manque peut-être quelques détails d’er­go­no­mie comme le fait de pouvoir modi­fier le facteur Q d’une bande avec la molette de la souris direc­te­ment sur la courbe.

Le strip fait son appa­ri­tion avec un gate, un compres­seur, une satu­ra­tion, un limi­teur et un enve­lope shaper (tran­sient desi­gner). On pourra aussi placer l’éga­li­seur et les autres trai­te­ments où l’on veut dans la chaîne d’ef­fets. Cela fait un ensemble vrai­ment très complet, dont les para­mètres sont acces­sibles direc­te­ment dans l’in­ter­face, pas besoin d’ou­vrir une autre fenêtre. Enfin, le rack affiche l’en­voi vers des voies auxi­liaires, comme des effets (réverbe, écho).

La partie avec les faders reste assez clas­sique, et on notera quand même l’ap­pa­ri­tion d’un mode « listen » qui est une sorte de solo, mais avec une atté­nua­tion des autres pistes réglable dans la partie « Control Room ». Ainsi, on fait un « focus » sur une voie tout en l’écou­tant dans le contexte du mix. Inté­res­sant.

Autre nouvelle petite douceur de cette MixCon­sole : le Q-Link. Cette fonc­tion permet de lier momen­ta­né­ment plusieurs voies, afin de chan­ger les para­mètres de toutes ces voies en même temps, de manière abso­lue ou rela­tive. Par exemple, si un fader est à –10 et l’autre est 0, si vous bais­sez en mode rela­tif le premier fader de 5dB, le second sera à –5. En mode absolu, la valeur du para­mètre est appliquée à toutes les autres voies, quelle que soit la valeur initiale.

Control Room

Steinberg Cubase 7

On termine le tour de cette MixCon­sole avec la Control Room qui elle-aussi a été amélio­rée d’une belle manière. Cette partie vous permet­tra de gérer à la fois ce qui arri­vera sur vos diffé­rentes paires d’en­ceintes (jusqu’à 4 paires), mais aussi ce que vous enver­rez aux musi­ciens (jusqu’à 4 cues, un talk­back), et enfin 6 entrées externes (lecteur CD ou autre). Le tout est plutôt bien fait et permet­tra de faire tout ce que l’on veut. Ainsi on pourra envoyer dans un cue (circuit pour musi­cien) : le mix, une entrée externe, le cue (dans la plupart des cas), le clic (avec réglage de niveau et de pano­ra­mique), et bien sûr le talk­back.

La gestion des diffé­rentes paires de moni­teurs est plutôt bien faite aussi, on pourra swit­cher d’une paire à une autre en un clic, régler les niveaux du signal pour chaque paire d’en­ceintes, mais aussi le niveau d’at­té­nua­tion du circuit « listen », du « dim » et du « talk­back ». Cerises sur le pompon : on pourra acti­ver un niveau de réfé­rence cali­bré et y reve­nir en appuyant sur le bouton idoine, ainsi que régler le niveau d’écoute global, ce qui vous permet­tra de ne pas toucher au bus master et de garder la balance de niveaux entre vos diffé­rentes paires d’en­ceintes. À noter qu’il est aussi possible d’in­sé­rer des plug-ins sur tous les canaux de la Control Room, pour mettre par exemple un retour visuel ou encore un correc­teur comme l’ARC d’IK Multi­me­dia.

Steinberg Cubase 7

Mais Stein­berg ne s’est pas arrêté là et a rajouté à la section Vumètre un « Loud­ness meter » qui vous donnera une indi­ca­tion sur le niveau de votre mix. Pour le « Master Meter », tous les stan­dards de l’in­dus­trie sont gérés : Digi­tal, DIN, EBU, British, Nordic, K-20, K-14 ou K-12, le niveau RMS, les peaks, l’AES 17… En plus de cela, si vous cliquez sur « loud­ness », vous aurez une indi­ca­tion en LUFS (Loud­ness Unit Full Scale) ou LU, pour ces valeurs : « momen­tary max » montre le niveau de loud­ness sur une période de 400ms, « short-term » sur une période de 3ms, « inte­gra­ted » pour la mesure du début à la fin du morceau (il est possible de la réini­tia­li­ser à la demande), « range » pour connaître l’éten­due de la dyna­mique de votre mix afin de savoir si ce dernier est trop ou pas assez compressé, et enfin « true peak » pour le vrai niveau maxi­mum (norma­le­ment –1dB). Autant dire que ces mesures sont vitales pour bien réus­sir le maste­ring de son mix, et c’est un très bon point qu’elles soient inté­grées au séquen­ceur. On regrette quand même qu’il n’y ait pas de gestion de projet regrou­pant plusieurs chan­sons comme dans Studio One, afin de maste­ri­ser un album dans son ensemble.

Je te courbe

Steinberg Cubase 7

Une autre surprise de ce Cubase 7, c’est l’in­té­gra­tion du plug-in tiers CurveEQ de Voxengo. Vu la répu­ta­tion de l’édi­teur, c’est une très bonne nouvelle pour les Cuba­siens qui ont ainsi une corde de plus à leur arc sans débour­ser un centime. Le plug-in est plutôt destiné au maste­ring, même s’il n’est pas inter­dit de l’in­sé­rer sur une voie. Il intègre un analy­seur de spectre et permet à la fois de faire des courbes douces ou de dessi­ner à la souris des pentes abruptes. L’une des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques de cet EQ et de propo­ser une fonc­tion appe­lée « spec­trum matching » permet­tant de calquer une balance spec­trale sur une autre. Ainsi, on pourra rééqui­li­brer certains mix entre eux, ou en prendre un comme réfé­rence afin de corri­ger les autres et garder ainsi une homo­gé­néité spec­trale. Il est à noter que les filtres de CurveEQ peuvent être à phase linéaire ou pas. Ce petit bout de plug-in est donc assez complé­men­taire de celui équi­pant Cubase, et sachant qu’il vaut par ailleurs 90$ sur le site de Voxengo, c’est toujours ça de pris !

Comme un accord

Stein­berg a profité de cette nouvelle mouture pour ajou­ter un nouveau type de piste dans son séquen­ceur, la Chord Track, ou piste accord en français. Cette piste aura plusieurs inté­rêts pour les compo­si­teurs que nous sommes. Le premier est l’aide à la compo­si­tion : vous donnez le premier accord (via un éditeur ou un contrô­leur MIDI) et le gentil Cubase vous propo­sera d’autres accords via le « chord assis­tant » pour la suite de votre chan­son, avec plus ou moins de complexité. Outil génial ou briseur de magie, à vous de voir. Quoi qu’il en soit, ça fonc­tionne très bien et on fait une progres­sion d’ac­cords tout à fait crédible en quelques clics et sans aucune notion de solfège. Et comme si ce n’était pas suffi­sant, le piste affiche en-dessous des accords la gamme asso­ciée… Tout est fait pour aider à la compo­si­tion. Main­te­nant que le logi­ciel connait la grille d’ac­cords et les gammes utili­sées, il n’y a plus qu’à choi­sir les « voicings » (piano, guitare) avec diffé­rentes options (rock, pop, jazz) afin de donner des indi­ca­tions sur la manière de jouer les notes, et ensuite tout est permis. On pourra ainsi contrô­ler des pistes MIDI ou VariAu­dio avec la Chord Track pour qu’elles suivent auto­ma­tique­ment les accords et la gamme de la chan­son, mais on pourra aussi faire l’in­verse, c’est-à-dire deman­der à la Chord Track de puiser ses accords dans une piste MIDI impor­tée ou préa­la­ble­ment jouée.

Steinberg Cubase 7

Une fois que la Chord Track est remplie, on peut donc deman­der à n’im­porte quelle piste MIDI ou piste audio avec VariAu­dio de la suivre. Ainsi, il devient facile d’écrire un lead dans la bonne gamme, ou encore de modi­fier/écrire des choeurs assez faci­le­ment et sans trop de connais­sance en solfège.

Que dire d’autre sur cette Chord Track mis à part que c’est une très bonne idée, plutôt bien inté­grée au séquen­ceur et qui servira autant aux débu­tants dési­rant une aide à la compo­si­tion qu’aux musi­ciens confir­més voulant aller un peu plus loin (l’as­sis­tant peut propo­ser des progres­sions assez complexes et four­mille d’op­tions) ou tout simple­ment garder une trace écrite de leurs progres­sions harmo­niques direc­te­ment dans leur séquen­ceur.

VariAu­dio, le retour

VariAu­dio, le Melo­dyne made in Stein­berg, se voit lui aussi mis à jour et profite de la présence de la piste accord pour aider le musi­cien à écrire des harmo­nies vocales à partir d’une piste prin­ci­pale, tout en suivant les règles impo­sées par la progres­sion harmo­nique. Ainsi, il devient aisé de créer des harmo­nies : clic droit sur le segment audio, on choi­sit le nombre de voix et on peut même réduire le vibrato. Cela a pour effet de lancer une analyse VariAu­dio, et ouvre ensuite l’édi­teur audio. Là, surprise de la v2 de VariAu­dio, on aperçoit toutes les harmo­nies dans une seule et même fenêtre, pratique. Vous voulez chan­ger un accord dans la Chord Track ? Pas de problème, les harmo­nies suivront.

Côté ergo­no­mie, il n’y a rien à redire et on accède rapi­de­ment à des harmo­nies vocales complexes, toujours sans aucune connais­sance néces­saire. On regrette juste les limites de l’al­go­rithme zPlane, bien que mis à jour pour l’oc­ca­sion, qui reste infé­rieur à celui de Melo­dyne, sans même évoquer la poly­pho­nie. Il manque aussi quelques fonc­tions afin d’hu­ma­ni­ser rapi­de­ment et faci­le­ment les harmo­nies (déca­lage tempo­rel ou tonal), car le résul­tat peut rapi­de­ment sonner « arti­fi­ciel ». Quoi qu’il en soit, même si les harmo­nies créées ne sont pas toutes exploi­tables direc­te­ment, elles pour­ront faire gagner beau­coup de temps lors de l’écri­ture des arran­ge­ments. Libre à vous de faire ensuite rechan­ter les parties par un vrai ténor, soprano ou alto !

Le pur accor­dage

Une autre nouveauté est le « Pure tuning » repre­nant le prin­cipe du Hermode Tuning et s’ap­pliquant prin­ci­pa­le­ment à la musique élec­tro­nique et aux sons de synthèse. Si certains instru­ments, comme les bois ou les cuivres, permettent aux musi­ciens d’adap­ter l’in­to­na­tion, les claviers « bien tempé­rés » n’ont que douze demi-tons par octave. L’Her­mode tuning permet de modi­fier à la volée l’ac­cor­dage des instru­ments virtuels et la diffé­rence s’en­ten­dra surtout sur les inter­valles comme la tierce et la quinte : le son aura plus de punch et de clarté. Le résul­tat est assez probant, mais atten­tion cela ne fonc­tionne que sur les instru­ments VST3.

Pour les anglo­phones dési­reux d’ap­pro­fon­dir le sujet, jetez un coup d’oeil sur le site d’Her­mode, des exemples audio sont aussi dispo­nibles. Un nouveau mode qui ravira donc les utili­sa­teurs d’ins­tru­ments virtuels qui lorgnaient devant cette fonc­tion déjà présente dans Logic 9.

Connec­tez-vous

Steinberg Cubase 7

Les séquen­ceurs sont de plus en plus connec­tés à la toile, ce qui faci­lite les échanges entre les musi­ciens situés à des centaines voire des milliers de kilo­mètres. On a vu appa­raitre des exports en MP3, favo­ri­sant les envois par mail, puis les exports vers des services tels que Sound­Cloud permet­tant d’hé­ber­ger et strea­mer des fichiers audio pour enfin voir naître des séquen­ceurs, comme Ohm Studio des Français de Ohm Force, permet­tant de direc­te­ment parta­ger sa session et colla­bo­rer en ligne et en temps réel. Sans en arri­ver à ce stade-là, Cubase dispose désor­mais d’un petit outil permet­tant d’en­re­gis­trer un musi­cien à distance. Le prin­cipe est simple : le musi­cien, qui n’est pas obligé d’avoir une licence de Cubase, installe un petit logi­ciel gratuit lui permet­tant de commu­niquer avec le « maître de session » sous Cubase 7 via chat, talk­back et webcam inter­po­sée. Pour l’uti­li­sa­teur, VST Connect SE se présente sous forme de plug-in : VST Connect SE que l’on insè­rera sur la piste à enre­gis­trer et VST Connect SE Cue Mix sur le groupe qui servira de retour casque au musi­cien à distance. En se loguant, le home studiste se verra confier une clé qu’il donnera à son musi­cien afin de proté­ger la connexion. L’in­ter­face graphique n’est pas très jolie, mais tout est là : on pourra régler les niveaux du micro, du play­back, du métro­nome, mais aussi faire une petite égali­sa­tion, compres­ser et ajou­ter une pointe de réverbe. C’est simple à mettre en place et ça marche plutôt bien !

Des sons et des grooves

Quoi ? Une nouvelle version de Cubase sans nouvel instru­ment VST ou sans banque de sons supplé­men­taire ? Impos­sible ! Évidem­ment, Stein­berg a inclus la nouvelle exten­sion hybride d’HALion Sonic SE qui propose pas moins de 300 sons d’ins­tru­ments comme le piano, les choeurs des cordes et autres… Cela vient complé­ter l’offre déjà garnie du séquen­ceur de Stein­berg, et ceux qui en veulent plus pour­ront upgra­der pour la version complète d’HALion Sonic (article dispo­nible ici) ou ache­ter d’autres instru­ments virtuels. Quoi qu’il en soit, c’est un bon point de départ. Les beat­ma­kers seront aussi heureux de voir 30 nouveaux kits de batte­ries dans Groove Agent One, accom­pa­gnés de 150 grooves. Notons aussi l’ajout de boucles de construc­tion MIDI.

Conclu­sion

La version 6.5 n’était qu’un avant-goût de la 7 qui offre un grand nombre de nouveau­tés, parfois pour se mettre à niveau par rapport à la concur­rence, mais aussi pour propo­ser des fonc­tions inédites et très inté­res­santes. Ainsi, la nouvelle MixCon­sole a marqué les esprits et parti­cipe gran­de­ment à l’amé­lio­ra­tion du Work­flow dans le séquen­ceur. Le chan­nel strip et CurveEQ va retar­der l’échéance, peut-être indé­fi­ni­ment, d’un éven­tuel achat de plug-in tiers pour les utili­sa­teurs, et la nouvelle Control Room asso­ciée au Loud­ness Meter est exem­plaire. On appré­ciera forcé­ment l’ajout de la nouvelle piste accords appor­tant de nouvelles pers­pec­tives aux utili­sa­teurs novices ou avan­cés et permet­tant indi­rec­te­ment de créer en quelques clics des harmo­nies vocales. Le système de session à distance est la cerise sur le gâteau, permet­tant d’en­re­gis­trer des musi­ciens sans se dépla­cer (mais n’ou­bliez pas : jouez, bougez). On regret­tera que Stein­berg n’ait pas suivi la concur­rence sur certains points comme la gestion de projets dans Studio One 2 ou encore son inté­gra­tion sans pareil de Melo­dyne qui reste un cran au-dessus de VariAu­dio 2. Si la mise à jour vaut le coup pour les utili­sa­teurs des versions 6 et 6.5, on peut s’in­ter­ro­ger sur le prix de la version complète qui reste légè­re­ment supé­rieur à la majo­rité des concur­rents.

Notre avis : 8/10

  • La nouvelle MixConsole, jolie et pratique
  • Tout un tas d'optimisations du workflow
  • Le Channel strip complet
  • Le Channel Central, pratique à l'usage
  • La nouvelle Control Room
  • CurveEQ de Voxengo, c'est cadeau
  • Le Loudness Meter très utile
  • La piste accords, pour les grands et les petits
  • Des harmonies vocales en quelques clics
  • La session à distance avec le VST Connect SE
  • Pas de gestion de projet
  • Plus cher que la majorité de la concurrence
  • VariAudio 2, ça ne vaut toujours pas Melodyne
  • Toujours pas d'édition des pistes freezées
  • Tutos vidéos uniquement en anglais

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre