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Coup de gueule (ou pas) contre les pseudo-ingés-son! (discussion fructueuse inside)

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Sujet de la discussion Coup de gueule (ou pas) contre les pseudo-ingés-son! (discussion fructueuse inside)

Sur tous les concerts que j'ai vu hier aux Eurockéennes, le seul groupe bien sonorisé était Massive Attack.
Pour les autres, UNE CATASTROPHE. Pourquoi? un volume sonore insuportable qui transforme la musique en une soupe dégueulasse. J'ai pu ainsi assister à un concert de grosse caisse du batteur de Watcha (c'est comme si les autres faisaient du playback).
A 16 ans, j'avais un meilleur son dans le garage de mon batteur.
Asian dub foundation a été massacré de manière inverse: son strident même à 200m de la scène.
Ils ont quoi les mecs, de la merde dans les oreilles? Beaucoup de gens habitués aux concerts restent ainsi à l'écart et essaient d'entendre qqchose de potable en s'éloignant des scènes. Dommage pour les artistes.

 

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Citation :
Si tu le fais sur chaque instrument, comment chacun peut-il prendre plus de place que les autres ? :-D

Je pense que tu as compris le fonds de mon raisonnement vu le smiley, mais au cas ou: Si on égalise un instrument seul, on va avoir tendance à en faire un peu trop pour obtenir un gros son, hors un un instrument seul qui a un gros son, ce qui est aussi souvent synonyme d'une bande fréquentielle large, ne s’intégrera pas forcément bien dans le mix, surtout si celui ci comporte beaucoup d'instruments. Un bon technicien son sait qu'il faut jouer avec le placement des fréquences si on veut que chaque instrument soit bien distinct des autres à l'écoute. Si tous les instruments jouent dans la même bande dominante de fréquences, c'est le chaos assuré. C'est en faisant jouer un instrument dans une dominante fréquentielle différente des autres instruments qu'on s'assurera que tout sera à sa place et que chaque instrument sera bien distinct des autres (c’est d'ailleurs aussi pour cela que j'ai parlé des arrangements qui avaient leur importance). Mais si on fait jouer en solo un instrument sans les autres, impossible de définir une zone fréquentielle ou l'instrument aura sa place. Le mix est un tout: Ne pas tenir compte des autres instruments est l'erreur trop souvent commise.
522

Je vais me répéter, mais le but d'écouter chaque source n'est pas forcément de forger le son de cette source, mais de détecter les problèmes éventuels, les sonorités non souhaitées, les résonances, les soucis de buzz, etc. Bref, ce qui doit être corrigé avant même de penser à faire un mix. Ne pas en passer par cette étape expose le technicien à des soucis plus difficiles à régler dans les phases suivantes.

Par exemple, sur un instrument acoustique grave, je vais chercher s'il y a des risques d'accrochage avec la façade, c'est un classique avec des grosses caisses (pas des kick, mais de vraies grosses caisses). Si ça tourne plus tard lors de la balance, c'est plus compliqué à cerner que si on cherche avec une seule source ouverte.

523
Mais personne n'a dit qu'on ne devait absolument pas écouter en solo l'instrument: c'est utile ne serait ce que pour caler les gains d'entrée, les gate et compresseurs (que tu devras toutefois re régler le soir de la presta puisque le bruit d'ambiance aura augmenté et les musiciens vont jouer plus fort), mais c'est juste qu'il est idiot de passer 3 heures à faire des eq pour un résultat qui ne pourra jamais être optimal. On ne fait jamais les corrections définitives d'une voie sans écouter les autres ensembles.

Un petit article de Chris Lord-Alge qui a travaillé entre autres avec les Rolling Stones, Joe Cocker, Tina Turner, Prince,etc

http://therecordingrevolution.com/2012/09/28/the-secret-to-mixing-vocals-from-chris-lord-alge/
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Je n'ai pas lu que Jan déclarait faire les "corrections définitives" sur les écoutes en solo.

Autant, c'est bien de discuter des différentes méthodes, autant c'est bien de ne pas sur-interpréter les propos des autres dans le but de susciter une contradiction artificielle. :bravo:
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Hors sujet :
Citation :
Autant, c'est bien de discuter des différentes méthodes, autant c'est bien de ne pas sur-interpréter les propos des autres dans le but de susciter une contradiction artificielle.

Mais il n'y a pas de sur interprétation de ma part. Quand j'ai fait ma réponse au post 515, c'était en référence au post 510 de Etienne1992 qui donnait sa méthode qui est correcte et dénonçait les techniciens qui passent trop de temps à vouloir faire le son sur un instrument solo.

Je n'ai jamais fait référence à un post de Jan, d'ailleurs mon post 515 comporte bien la citation de Etienne1992, c’est sans ambigüité aucune.

Mon propos ne portait que sur les longues corrections faites en solo. Ca ne va pas plus loin que cela.
526

sinon y'a le PFL les gars, c'est comme faire du kick pendant 5 min au balance, sauf qu'on peut le faire pendent la balances Générale/ le concert.

 

bon après faut avoir un bon casque fermé.

Matos Basse: PV T40, Fender Mustang bass, GK backline 210

Matos Guitare: Jaguar jap', Pedale SD-1 japan, Small clone, bassballs, Rc1 Ampli Epiphone valve junior hot rod avec V30.

527
Le PFL ne te renseigne que très peu sur le couplage du son de l'intrument avec la salle.
528
On peut tirer du positif sur ce thread, d'une bataille rangée à balancer sur les sonorisateurs, on est passé à un débat ouvert qui fait vraiment avancer le shmilblick, ce qui n'est pas possible sans écoute réciproque. Je vois qu'on à ici des sondiers et musiciens intelligents capables de faire la part des choses et ne peut que féliciter les différents acteurs de ce sujet !

Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un sondier, je suis régisseur de théâtre plutôt spécialisé en lumière mais étant amené ponctuellement à faire du son, voir à sonoriser des groupes (même si je délègue cette partie de plus en plus). J'ai des bases solides et comprend bien la chaine du son, mais je manque énormément de pratique, et j'avoue que sonoriser des groupes n'est absolument pas ma partie préférée, je le fait quand je doit le faire, mais si un autre peut le faire à ma place, je lui cède ma place volontiers. Toutefois, comme régisseur général, j'ai vu pas mal de dérives, mais aussi entendu du très bon son et connais de très bons professionnels !

En tout cas, on en apprend tous les jours et quand je serai amené de nouveau à sonoriser, j’appréhenderai surement certaines choses différemment en ayant entendu certaines remarques pertinentes, qu'elles viennent des musiciens ou des techniciens.

Ce sujet mériterai de changer de nom afin de devenir un espace d'écoute entre les musiciens et les techniciens, ça ne peut faire que du bien à la profession.

Les musiciens ne comprennent que rarement nos contraintes et les problématiques de la profession, et c'est clairement frustrant pour les deux parties, l'une se sentant sacrifiée sous l'hospice de la sacro-sainte basse, l'autre se sentant mis sous pressions par des musiciens qui cherchent, la plupart du temps à avoir le meilleur rendu de leur travail sur scène. Je dirai que nous sommes dans le même bateau et la seule chose qui peut désarmer cela est la communication, quelle soit ici sur ce genre de sujets, mais surtout sur le terrain ! Je fait aussi mon bisounours, mais je l'assume, c'est ce que je suis généralement dans le boulot (ça pose autant de problèmes que ça en résoud), c'est surement utopique dans un festival qui enchaine un groupe toute les 1h30 balance comprise, mais quand on a le temps, on devrai passer plus de temps, nous professionnels de la technique à essayer de communiquer avec les artistes.

désolé pour la tartine, mais le matin au p'tit dej une tartine c'est bon toute la journée !
Riton, Spécialiste en Lapalissade depuis 1978

[ Dernière édition du message le 23/07/2014 à 10:36:01 ]

529
J'ai des casques qui isolent bien (un HD25 et un Beyer DT770M avec isolation renforcée). Ça permet de détecter des problèmes de spécifiques en live, ça permet de caler grossièrement une réverbe. Mais aucun casque n'isole suffisamment - surtout dans le grave - pour qu'on puisse corriger correctement avec. Le son live passe au travers. Et puis ce n'est pas très linéaire (le 770M pas du tout, les HD25 un peu plus). Enfin c'est comme en studio: on ne mixe pas au casque.

Je rejoins en grande partie Jan sur le fait que le sondier de concert passe l'essentiel de son temps à résoudre des problèmes, et peu à s'occuper d'artistique.

Ma méthode de mixage:
- line check rapide après avoir tout branché, j'en profite pour faire mes gains, je cale mes coupe-bas, et j'envoie un peu de son en retour.
- puis instrument par instrument, je corrige les défauts les plus gênants: résonances pas belles, agressivité dans le haut médium, sifflantes sur la voix d'un chanteur... Et cette étape là, je touche aux EQ et aux gates, mais je ne bosse pas pour la beauté de l'art. Je suis juste en train de faire que le son soit moins désagréable. Je continue de gérer les retours aussi. J'aime bien fonctionner instrument par instrument parce que ça me permet d'être sûr de quel instrument génère quel défaut. Si tout le monde joue ensemble, j'entends que ça ne me plait pas sans être capable d'en identifier la cause. C'est aussi un moment privilégié pour parler à chaque musicien, du son, du retour, etc. Ils apprécient cela. Ça m'est déjà arrivé qu'une contrebassiste fasse de gros yeux noirs avec des éclairs au guitariste qui continue de faire des coups de grattes alors que c'est pas son moment à lui. Y'a donc pas que moi que ça gêne.
- puis tout le monde joue ensemble, et là je traite les conflits entre instruments. Je peux enfin commencer à faire dans le subtil. Je règle mes réverbes. Il faut à nouveau toucher aux retours (les musiciens s'entendent moins quand tout le monde joue, normal)
- Et enfin début de concert, avec le public qui modifie l'acoustique, les musiciens qui donnent bien plus d'eux même qu'en balance, il faut de toute façon corriger pas mal de choses.

C'est mon chemin de base, il y a bien sûr des écarts. S'il y a des guitares qui se répondent, c'est bien qu'elles soient à des niveaux similaires. Je vais leur demander de jouer ensembles, et seulement elles. Pareil pour les chœurs. Il est courant aussi de faire sonner ensemble basse + batterie. Je ne le fais pas forcément, mais je sais que beaucoup de sondiers le font.

Globalement, sur une balance d'1h30, il y a 30 min d’installation sur scène, 45min de réglage grossier, pas plus de 15 min de subtil. Ça, c'est dans une salle au calme. En festival, l'étape du subtil n'est jamais atteinte en balance. Peut-être en concert après trois chansons si le sondier est bon.

Citation :
Si on égalise un instrument seul, on va avoir tendance à en faire un peu trop pour obtenir un gros son, hors un un instrument seul qui a un gros son, ce qui est aussi souvent synonyme d'une bande fréquentielle large, ne s’intégrera pas forcément bien dans le mix, surtout si celui ci comporte beaucoup d'instruments.

C'est vrai mais avec l'expérience, on apprend à corriger plus sévèrement que nécessaire certains instruments car on sait d'avance les conflits qu'on va avoir dans le mix complet. Et même, on choisit les micros pour modifier le son dans ce sens. Par exemple, je coupe pas mal dans l'aigu des guitares dès les réglages en solo, pour qu'elles laissent de la place aux voix plus tard. Bon, faut pas virer au systématisme non plus: parfois des guitares ont peu d'aigu d'office, ça sert à rien de leur en enlever encore. Inversement, quand j'entends des guitares très, très brillantes, je demande au gars s'il n'a pas un EQ sur sa gratte. Soit son EQ est mal réglé, et il le corrige (ce qui m'évite de faire de très fortes corrections inverses), soit c'est voulu et il va me le dire. Ça permet d'engager la discussion.

J'écoutais beaucoup les myspace des groupes quand je débutais. Ça m'aidait à comprendre le son qu'ils cherchent. Ça m'arrive encore de la faire, mais beaucoup moins. Plusieurs raisons:
- le son d'un CD enregistré en studio n'est pas forcément le son recherché en live
- la composition du groupe peut varier pas mal, en nombre d'instruments, en type d'instruments, mais aussi en personnes; tel contrebassiste a été remplacé par tel autre qui ne joue pas de la même manière.
- il y a beaucoup d'arrangements additionnels en studio qui ne seront pas présents en concert.

Dans tous les cas, respecter le son global du groupe est totalement différent de cette idée assez répandue mais fausse que le sondier doit respecter le son de chaque musicien; On en a déjà parlé: chaque musicien n'a pas un seul son, le son qu'il produit ne s'intègre pas forcément bien dans un mix complet, et le risque le plus important est celui évoqué par Marc: si chaque musicien peaufine un "gros" son bien beau en solo, ça peut donner un truc affreux tous ensembles.

Néanmoins il y a quand même des trucs qui sont révélés par une écoute d'enregistrement studio ou de maquette: Si non veut des guitares très en avant, si la voix est au dessus du mix ou rentrée dedans, si la contrebasse est un instrument à part entière ou si elle donne juste un peu d'assise, etc. Mais bon, si t'as pas écouté le groupe avant, spa ben grave, tu leur poses la question en balance, ça prend à peu près 20 secondes réponse incluse.

[ Dernière édition du message le 23/07/2014 à 11:24:28 ]

530

Citation de Nick :

Dans tous les cas, respecter le son global du groupe est totalement différent de cette idée assez répandue mais fausse que le sondier doit respecter le son de chaque musicien

 Je ne l'aurais pas mieux exprimé.

Citation de Nick :

Je rejoins en grande partie Jan sur le fait que le sondier de concert passe l'essentiel de son temps à résoudre des problèmes, et peu à s'occuper d'artistique.

 Ce n'est pas tout à fait ce que je dis. Je pense que sur scène il y a pas mal de soucis techniques à corriger avant de se préoccuper d'artistique. Mais je pense qu'avec l'expérience, c'est une étape qui doit se faire très vite car les soucis sont récurrents, et les solutions aussi. Quand on a réglé les problèmes de technique dont je ne referai pas la liste, et fait un équilibre acceptable, le son est déjà normalement très écoutable. La partie "artistique" c'est la cerise sur le gâteau. Mieux vaut ne pas avoir eu le temps de peaufiner une réverbe que d'avoir laisser passer une fréquence qui tourne sur le plateau. La réverbe on arrivera facilement à l'améliorer en cours de concert, la fréquence qui tourne, ça peut être plus compliqué, et pendant qu'on essaye de résoudre le problème, on ne s'occupe pas du reste et on risque de détruire une partie du taf fait à la balance.