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Pédago
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La synthèse FM (modulation de fréquence) - La synthèse sonore - 21e partie

Dans l’article 15 de notre série, en préambule de la présentation des différents types de synthèse sonore, j’avais évoqué la synthèse FM. Voici enfin l’occasion de parler d’elle, et… ah, mais attendez, on me dit que je dois d’abord vous entretenir de...

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La synthèse par modu­la­tion dampli­tude

Nous avons vu dans l’ar­ticle 14 le prin­cipe de la modu­la­tion en anneau, et dans les deux articles précé­dents le prin­cipe d’une enve­loppe appliquée à une forme d’ondes (pour la créa­tion des grains, rappe­lez-vous…). Eh bien les deux prin­cipes susnom­més sont en lien direct avec la modu­la­tion d’am­pli­tude.

L’un des points communs avec la modu­la­tion en anneau est que nous avons une onde porteuse (P) dont l’am­pli­tude est modu­lée par une onde modu­lante (M). La diffé­rence réside dans le fait que pour la modu­la­tion en anneau, la forme d’onde M est « bipo­laire », c’est-à-dire qu’elle oscille entre le domaine posi­tif et le domaine néga­tif (au-dessus et en dessous de zéro). 

La synthèse à modulation de fréquence (FM)

Concer­nant la modu­la­tion d’am­pli­tude, la modu­lante est dite « unipo­laire » : elle n’évo­lue que dans le domaine posi­tif. Et c’est ce qui rapproche la modu­la­tion d’am­pli­tude du prin­cipe d’une enve­loppe appliquée à une autre onde, une enve­loppe évoluant elle aussi unique­ment entre les valeurs 0 et 1. Tant que l’onde modu­lante M ne se situe pas dans le domaine audible – donc tant que sa fréquence n’at­teint pas les 20 Hz – elle agit comme une enve­loppe sur l’onde porteuse P. On peut aussi consi­dé­rer que son action se traduit par un trémolo, tel que décrit dans l’ar­ticle 13 de cette série.

Par contre, lorsque la fréquence de M atteint le domaine audible, sa rencontre avec P entraine la géné­ra­tion d’ondes laté­rales, comme pour la modu­la­tion en anneau (cf article 14) : c’est leur second point commun. Mais à une diffé­rence de taille près : alors qu’une modu­la­tion en anneau fait dispa­raître la fréquence de l’onde porteuse, la modu­la­tion d’am­pli­tude la conserve entre les bandes laté­rales.

La modu­la­tion de fréquence ? Du vibrato comme à la radio…

 Enfin, nous y voilà pour de vrai, nous pouvons à présent réel­le­ment trai­ter la modu­la­tion de fréquence, après cette brève, mais néces­saire digres­sion intro­duc­tive autour de la modu­la­tion d’am­pli­tude.

Tout comme pour la modu­la­tion d’am­pli­tude, la synthèse FM repose sur le prin­cipe d’une onde porteuse sur laquelle vient agir une onde modu­lante, sauf que l’on agit ici non plus sur l’am­pli­tude de la porteuse, mais… sur sa fréquence.

La synthèse à modulation de fréquence (FM)

Nous avons évoqué le trémolo pour la modu­la­tion d’am­pli­tude, rappe­lons-nous main­te­nant l’ef­fet de vibrato évoqué lui aussi dans l’ar­ticle 13 de cette série. Eh bien, nous pouvons consi­dé­rer la synthèse FM comme une forme extrême de cet effet. C’est d’ailleurs en expé­ri­men­tant autour du vibrato qu’à Stan­ford, durant les années 60, John Chow­ning en vint à décou­vrir qu’au-delà d’un certain point, l’ef­fet de vibrato dispa­rais­sait au profit de l’ap­pa­ri­tion d’un signal harmo­nique complexe. La synthèse FM était née !

Au fait, quelle diffé­rence avec la radio FM ? Une seule : pour cette dernière, la bande de fréquences de la porteuse n’est plus dans le domaine de l’au­dible, mais dans une four­chette allant de 87,5 MHz à 108 MHz. Mais voyons un peu comment elle fonc­tionne. 

Opéra­teurs

La synthèse FM ne repose plus unique­ment sur des oscil­la­teurs, mais sur ce que l’on appelle des « opéra­teurs ». Ils sont la combi­nai­son d’un oscil­la­teur à ondes sinu­soï­dales, d’un VCA/DCA et d’un géné­ra­teur d’en­ve­loppes (sur ces derniers concepts, voir article 8).

Le nombre d’opé­ra­teurs n’est pas limité. Les opéra­teurs peuvent se modu­ler entre eux au niveau de la fréquence, ou bien leurs signaux peuvent tout simple­ment s’ad­di­tion­ner : on n’a alors plus à faire à de la modu­la­tion de fréquence, mais à quelque chose qui est plus de l’ordre de la « bête » synthèse addi­tive !

La synthèse à modulation de fréquence (FM)

Les opéra­teurs peuvent égale­ment se réinjec­ter leur propre signal comme onde modu­lante. Ceci peut être la source de signaux d’une grande richesse, mais aussi vite trans­for­mer un son pério­dique en bruit (cf article 5).

Il est donc temps de voir main­te­nant comment se comporte le spectre – les fréquences présentes dans le signal – dans le cadre de la synthèse FM.

Des fréquences en veux-tu, en voilà

Je parlais d’un signal complexe… Et pour cause ! En effet, contrai­re­ment à la modu­la­tion d’am­pli­tude, les bandes de fréquences laté­rales de la synthèse FM ne sont pas limi­tées à deux, mais peuvent être beau­coup plus nombreuses, théo­rique­ment illi­mi­tées. C’est ce qui rend la synthèse FM parti­cu­liè­re­ment inté­res­sante : avec seule­ment 2 oscil­la­teurs – pardon, opéra­teurs ! - on peut obte­nir un signal extrê­me­ment riche en harmo­niques. Nous sommes dans ce cas très loin de la synthèse addi­tive, qui néces­si­te­rait l’em­ploi d’un nombre bien plus impor­tant d’os­cil­la­teurs (un par élément fréquen­tiel…). D’ailleurs, la synthèse FM fait en quelque sorte partie d’une grande famille, qu’on appelle les synthèses « à spectre animé » (et non, je ne fais pas réfé­rence à Casper…). Il s’agit de toutes celles (modu­la­tion d’am­pli­tude, granu­laire, parmi celles que nous avons vues) qui produisent un signal dont le contenu fréquen­tiel peut évoluer sans néces­si­ter le recours à un filtre. 

On peut noter, pour les plus curieux d’entre vous, que la modu­la­tion de fréquence est égale­ment très proche de la modu­la­tion de phase, et que leur seule diffé­rence réside dans l’am­pli­tude des partiels (voir para­graphe suivant) qu’elles génèrent.

Chaque bande de fréquence laté­rale corres­pond à la fréquence de la porteuse plus ou moins un entier multiple de la fréquence modu­lante. Théo­rique­ment, cet entier peut être de n’im­porte quelle valeur, ce qui suppo­se­rait une infi­nité de valeurs fréquen­tielles, ce qui est bien entendu impos­sible dans le monde réel. Mais il vous faudra attendre le prochain article pour en savoir plus !

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