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Test de la TC Electronic BH800 - On se lève tous pour ma tête !

9/10
Award Qualité/Prix 2015
2015
Qualité/Prix
Award

Il était une fois un roi du Danemark, qui débarqua en Normandie pour aider son peuple à se libérer du joug des Francs. On raconte qu’il jeta l’ancre la hache à la main pour épauler Richard Sans-Peur, comte des normands, dans sa bataille. Il mena si bien sa mission, que le roi des Francs finit emprisonné, sa liberté rançonnée contre celle de toute une province.

Ce souve­rain nordique et bon sama­ri­tain s’ap­pe­lait Harald à la Dent Bleue et son sobriquet (Blue­tooth en Anglais) sera repris en son hommage, pour bapti­ser le proto­cole de commu­ni­ca­tion que nous connais­sons bien. Si la tête d’am­pli que j’ai devant moi n’use pas encore de cette tech­no­lo­gie, elle est pour­tant bien Danoise et reste aussi bruyante qu’un Drak­kar rempli de guer­riers avinés par la mer et l’hy­dro­mel. Huit cents watts, pour à peine six cents euros : que l’on soit normand ou pas, les Danois restent géné­reux. Et comme ces anciens Vikings ont perdu la Norman­die il y a un bout de temps main­te­nant et qu’on ne leur rendra certai­ne­ment pas, soyons chics et prêtons-leur un peu l’oreille… 

Numéro de Sirène

Je rate rare­ment l’oc­ca­sion de tester un système de chez TC. La marque sort du neuf régu­liè­re­ment et propose une tari­fi­ca­tion acces­sible à un large public, en témoigne ce presque kilo­watt s’of­frant pour une somme modique à qui voudra s’y bran­cher. Les dimen­sions sont appré­ciables pour un système d’une telle puis­sance : 241 × 55 × 279 mm. Son poids, quant à lui, ne dépasse pas les 3 kilos. Pour l’heure, cette tête n’est pas rackable et si la marque a bien prévu une solu­tion pour les systèmes RH de son cata­logue, il n’en est pas de même pour les séries BH. Il faudra donc utili­ser un plateau adap­ta­teur pour les amateurs de flight case. 

TC Electronic BH800

Assem­blée en Thaï­lande dans un beau châs­sis en alumi­nium et anodi­sée rouge en façade, la BH800 a fière allure, avec un design pour­tant sobre. Le panneau est en relief : la plaque d’alu­mi­nium qui couvre le châs­sis le fait partiel­le­ment, si bien qu’une partie des contrôles se présente en arrière-plan (gain et Tone­Print). Les quatre bandes de l’éga­li­seur sont ainsi mises en valeur, ce qui consti­tue un plus sur une scène mal éclai­rée. Il en est de même pour le master et le mute qui se retrouvent instinc­ti­ve­ment en bout de tableau de bord. Sur ce même plan, on dispose aussi d’un accor­deur à LED pour six cordes, activé constam­ment. Le gain d’en­trée et les contrôles asser­vis aux Tone­Prints (un sélec­teur trois posi­tions et deux potards) se partagent l’ar­rière-plan. Ce qui est assez bien vu, puisque le niveau du préam­pli est à ajus­ter en fonc­tion de celui du préset utilisé.

TC Electronic BH800

À l’ar­rière, on a la bonne surprise de trou­ver quan­tité de connexions pratiques : une sortie symé­trique permet­tant de passer outre l’éga­li­seur et la section Tone­Print (via le switch pré/post EQ), une prise casque, une entrée auxi­liaire, une connexion USB (pour les mises à jour du firm­ware ou le trans­fert filaire des présets) et une entrée foots­witch. Cepen­dant, je suis un peu déçu de ne trou­ver qu’une sortie HP, qui impose le recours au « daisy chain » pour connec­ter une seconde enceinte. Il faudra alors dispo­ser de deux connexions paral­lèles sur son baffle, ce qui n’est pas forcé­ment le cas de toutes les enceintes du marché. La sortie unique devient déci­dé­ment tendance, surtout sur les systèmes d’am­pli­fi­ca­tion aux dimen­sions réduites. Il ne manquait pour­tant pas d’es­pace à l’ar­rière de ce châs­sis. Cet unique défaut étant soulevé, penchons-nous main­te­nant sur la tech­no­lo­gie embarquée dans cette tête. 

0–6 pour le Dane­mark

À mon tour d’être géné­reux et de grati­fier mes nouveaux lecteurs d’une présen­ta­tion sommaire du Tone­Print, véri­table cheval de Troie lancé par la marque il y a quelques années sur le marché du DSP. Le prin­cipe est simple : la machine est équi­pée d’un proces­seur d’ef­fets qui permet de char­ger des présets depuis un télé­phone mobile ou un ordi­na­teur. On lance l’ap­pli­ca­tion gratuite sur son mobile, on choi­sit son préset et il suffit de coller l’en­ceinte de son smart­phone au micro de son instru­ment. Ça marche très bien, les banques sont égale­ment gratuites. Et l’in­no­va­tion permet de jouir de mises à jour constantes, dont le meilleur exemple corrige partiel­le­ment un point néga­tif soulevé dans un précé­dent test.

TC Electronic BH800

Souve­nez-vous : je m’agaçais un peu sur le fait que l’on ne pouvait pas mélan­ger les deux Tone­Prints présents sur le tableau de bord du BG250–210. Eh bien la marque propose, depuis quelques mois, des combi­nai­sons d’ef­fets cumu­lés au sein d’un même préset. On ne pourra toujours pas user simul­ta­né­ment des deux canaux du proces­seur, mais on pourra profi­ter de quelques asso­cia­tions clas­siques, pensées pour nous. On aura rare­ment vu une marque exploi­ter aussi bien son parc d’en­dor­sés, qui proposent tous un ou plusieurs présets à leur nom. La compa­gnie peut ainsi exploi­ter la renom­mée d’un artiste ou présen­ter du neuf, sans avoir à inves­tir dans du hard­ware. Déci­dé­ment, le Viking a de la suite dans les idées…

Le son et les images

Voici moult exemples, sonnants et trébu­chants, car je dois vous l’avouer, j’aime ce que j’ai entendu jusque là. Et pour appor­ter une peu de variété, j’ai utilisé trois confi­gu­ra­tions de micros diffé­rentes : un micro Preci­sion, un kit PJ et enfin deux micros Jazz Bass. Les instru­ments utili­sés sont une Ibanez Road­ster­Bass (une RB924 de 1983) et une Jazz Bass (un vieux cru de 66), deux instru­ments passifs. J’uti­lise la sortie DI et la capta­tion d’un Beyer­dy­na­mic M88, sur une inter­face UR22. Afin d’illus­trer certaines lignes de basse qui vont suivre, j’ai aussi exporté quelques patterns de batte­rie d’Ad­dic­tive Drums. Je n’uti­li­se­rai que trois égali­sa­tions diffé­rentes pour tout le test et je vais vous montrer mes réglages en images. Veuillez m’ex­cu­ser de la piètre qualité de ces clichés, réali­sés avec mon vieux télé­phone portable.

1 Bypass comp Micro PB EQ1
00:0000:45
  • 1 Bypass comp Micro PB EQ1 00:45
  • 2 Comp in the mid Micro PB EQ1 00:45
  • 3 Spec­tra­Comp, Micro PB EQ1 00:45
TC Electronic BH800

Je commence sur le micro Preci­sion de ma RB924, qui sonne vrai­ment comme un stan­dard Fende­rien, pour tâter de la compres­sion avec le réglage du Tone­Print figé aux deux-tiers. On notera que l’unique potard assi­gné au Tone­Print agit comme une balance entre le Dry et le Wet. Le premier extrait est une prise sans compres­sion, puis on passe sur un préset qui agit surtout sur la bande médium (Comp in the mid) et on termine par le Spec­tra­Comp, qui fonc­tion­nera plus comme un compres­seur multi-bandes, régu­lant les diffé­rences de volume entre les cordes. Je donne ma préfé­rence à ce dernier préset, qui agit discrè­te­ment, mais qui se fera tout de même entendre. 

4 Tube warmth and comp, Micros PJ EQ2
00:0000:45
  • 4 Tube warmth and comp, Micros PJ EQ2 00:45
  • 5 Tube Bite and comp, Micros PJ EQ2 00:45
  • 6 Subtle comp and drive, Micros PJ EQ2 00:45
  • 7 Spec­tra­comp and drive, Micros PJ EQ2 00:45
TC Electronic BH800

Toujours sur la RB924, avec cette fois le micro aigu en plus, dont je n’ai sélec­tionné qu’un bobi­nage (c’est un double Jazz Bass) pour avoir le rendu d’un kit PJ. Je vous présente ici ce que j’at­ten­dais le plus du Tone­Print, à savoir les combi­nai­sons d’une distor­sion, suivie d’un étage de compres­sion.

D’un simple gonfle­ment du gain, aux prémices d’une fuzz, en passant par un mordant plus ou moins affirmé : on trou­vera certai­ne­ment le couple qu’il nous faut, en fonc­tion du contexte musi­cal dans lequel évolue. 

8 Alie­na­tor, Jazz Bass, EQ3
00:0001:01
  • 8 Alie­na­tor, Jazz Bass, EQ3 01:01
  • 9 Octa­Synth, Jazz Bass, EQ3 00:20
  • 10 Old School Octa­ver, Jazz Bass, EQ3 00:30
  • 11 Clean Octa­ver, Jazz Bass, EQ3 00:30
  • 12 Smooth Octa­ver, Jazz Bass, EQ3 00:17
TC Electronic BH800

On passe main­te­nant à la Jazz Bass et à la dernière égali­sa­tion pour une décli­nai­son de l’ef­fet Octa­ver. Et on commence avec une asso­cia­tion sortant un peu des sentiers battus : l’Alie­na­tor qui réunit un octa­ver à un modu­la­teur pour géné­rer un son surpre­nant. Ici le potard agira graduel­le­ment pour modi­fier la fréquence de modu­la­tion. Le rendu est origi­nal et plutôt perti­nent. On obtient des infra­basses proches de l’élec­tro et à un filtre près, on touche­rait presque au son de John Davis ! 

Je trouve l’Oc­ta­synth un peu timide. On pourra en ajus­tant le potard du Tone­Print, épais­sir la couche de synthé, mais il sera diffi­cile de pécher par excès. Pour cet extrait et ceux qui le suivent, je vous propose des petits phra­sés que je répète, tout en augmen­tant le niveau de Tone­Print d’un quart ou d’un tiers. 

13 Jacoyears, Jazz Bass, EQ3
00:0000:48
  • 13 Jacoyears, Jazz Bass, EQ3 00:48
  • 14 Duff Chorus, Jazz Bass, EQ3 00:45

Un petit passage obligé par deux signa­tures : la première de Hadrien Feraud, qui rend hommage au son Pasto­rus­sien (Jaco Years). Puis un peu de Rock, avec le fameux Chorus de Duff McKa­gan.

00:0000:00

Et pour termi­ner, un peu de slap légè­re­ment compressé (slap’n’­comp), histoire de voir si la BH800 répond bien dans les aigus. Et c’est pour moi bien le cas : la dyna­mique de l’am­pli s’ex­prime bien, sans donner aux percus­sions de votre instru­ment le carac­tère chirur­gi­cal de bon nombre d’am­plis actuels. 

TC Electronic BH800

Le grain de la BH800 sonne comme un bon clas­sique parfai­te­ment réfé­rencé et que l’on pourra, sans aucun effort, adap­ter à des contextes musi­caux parti­cu­liers. La préci­sion de l’éga­li­seur est la qualité que j’ap­pré­cie le plus sur cette nouvelle tête : chacune de ses quatre bandes étant parfai­te­ment taillée pour notre instru­ment, on n’a jamais vrai­ment besoin de les pous­ser. Je regrette l’ab­sence d’une seconde sortie pour baffle et il est frus­trant que le réglage unique du Tone­Print ne soit pas compensé par la possi­bi­lité d’édi­ter soi-même ses effets. On pour­rait se consti­tuer une collec­tion à mettre dans un banque toute person­nelle et surtout jouir de modu­la­tions person­na­li­sées, un seul potard étant un peu juste pour gérer un effet. Sinon pour tout le reste : qualité de fabri­ca­tion, ergo­no­mie, puis­sance et rapport qualité-prix, je n’ai qu’un mot à écri­re…

Award ! 

Cet ampli fait vibrer le quart de normand qui est en moi et de tous les formats réduits que j’ai pu tester derniè­re­ment, cette tête est de loin la meilleure. Je donne donc, après l’avoir reçue et avant de devoir la rendre à regret, un Award Qualité à la BH800. Il n’y a pas grand-chose qui puisse faire concur­rence à ce produit dans sa caté­go­rie et surtout à ce prix. Je vous invite ardem­ment à tester la bête qui a vrai­ment peu de défauts et de belles quali­tés faisant assu­ré­ment d’elle un produit incon­tour­nable sur le marché actuel. 

 

  • TC Electronic BH800
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  • TC Electronic BH800
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  • TC Electronic BH800

 

Notre avis : 9/10

Award Qualité/Prix 2015
2015
Qualité/Prix
Award
  • Format/poids
  • Qualité de fabrication
  • Efficacité de l’égaliseur
  • Qualité sonore et grain passe-partout
  • Rapport qualité-prix
  • DSP évolutif
  • Accordeur intégré
  • Une seule sortie HP
  • Toujours pas d’éditeur de Tone Print

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