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Pédago
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Le retard - Les bases de l'harmonie - 27e partie

On peut être parfois frappé par les similitudes qui existent entre les événements de la vie et la musique. En effet, dans la vie, que l'on soit en retard ou en avance, l'on n'est pas en phase avec son environnement. Eh bien en musique, c'est pareil : qu'il s'agisse de retard ou bien d'anticipation (comme nous le verrons dans le prochain article), il y a souvent dissonance. D'où l'importance d'être … bien préparé !

Le retard : Les bases de l'harmonie - 27e partie
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Construc­tion du retard

J’évoquais dans l’ar­ticle 23 l’al­ter­nance entre les conso­nances et les disso­nances. L’ef­fet de retard illustre bien ce phéno­mène. Car le retard se construit sur une succes­sion de trois accords : l’ac­cord prépa­ra­toire (conso­nant), l’ac­cord du retard (disso­nant) et l’ac­cord de réso­lu­tion (à nouveau conso­nant). La fonc­tion de chacun de ces accords est défi­nie par une note bien précise. À ce propos, je vous invite à reje­ter un œil sur la défi­ni­tion des notes réelles et des notes étran­gères dans l’ar­ticle 8, si si, vous verrez que cela pourra vous être bien utile ! Mais reve­nons à nos trois accords.

Dans le premier, nous avons la note dite « prépa­ra­toire », qui est une note réelle de l’ac­cord en ques­tion. Dans le troi­sième, nous avons la note dite « réso­lu­tive », elle aussi une note réelle de l’ac­cord qui la contient. Celle-ci résout la disso­nance engen­drée dans le deuxième accord par la note dite « attrac­tive », disso­nance due au fait que la note concer­née n’est plus une note réelle mais une note étran­gère à l’ac­cord qui la contient. Et je vous révèle main­te­nant le grand secret du retard : la note attrac­tive du deuxième accord n’est autre que le prolon­ge­ment de la note prépa­ra­toire du premier ! Donc on peut dire que l’ac­cord de prépa­ra­tion et l’ac­cord de retard contiennent et sont défi­nis dans leur fonc­tion par le prolon­ge­ment d’une même note créant alors une disso­nance qui se résout dans le troi­sième accord. Nous allons voir tout de suite comment cela se traduit concrè­te­ment.

Dans l’exemple suivant, nous avons les accords de Sol majeur, Si mineur et Ré majeur. La réso­lu­tion harmo­nique se situe ici dans le passage de la note Si du deuxième accord à la note La du troi­sième accord. Or, la note Si du deuxième accord est une note prolon­gée du premier accord. Celui-ci est donc bien l’ac­cord de prépa­ra­tion, Si mineur l’ac­cord de retard et Ré majeur l’ac­cord de réso­lu­tion.

retard 1
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Mais on notera que dans cet exemple, le retard ne crée pas à propre­ment parler de disso­nance, la note attrac­tive Si n’est pas étran­gère à l’ac­cord de retard. C’est par l’ac­cord réso­lu­tif (ici l’ac­cord du degré V, Ré majeur) que l’on comprend réel­le­ment la fonc­tion de retard du deuxième accord.

En revanche, on trou­vera une disso­nance nette dans l’exemple suivant :

retard 2
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Toute­fois, en règle géné­rale, on évitera de faire entendre simul­ta­né­ment la note attrac­tive et la note réso­lu­tive comme ici (la note réso­lu­tive Mi est déjà comprise dans l’ac­cord de retard, ce qui accen­tue encore la disso­nance). On veillera égale­ment à réali­ser un retard de manière conjointe.

Une ques­tion de rythme

Le concept de retard impliquant forcé­ment une notion de temps, le retard harmo­nique se trouve forte­ment lié au rythme du morceau. Je vous invite d’ailleurs à ce sujet à relire éven­tuel­le­ment l’ar­ticle 10 de ce dossier concer­nant le rythme harmo­nique. Le retard se déve­loppe selon un schéma ryth­mique précis, qui consiste en géné­ral à déclen­cher le retard sur un temps fort (ou une partie forte du temps) et à le résoudre sur un temps faible ou inter­mé­diaire (ou une partie faible du temps). Dans les deux exemples précé­dents, le retard se produit sur le premier temps (fort) de la seconde mesure et se résout sur le troi­sième temps (inter­mé­diaire) de la même mesure.

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