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L'Art

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Sujet de la discussion L'Art
A écouter en secouant la tête hein c'est du rock quand même !
Ben tant que j'y suis : http://www.myspace.com/honeyforpetzi (Silver Banana !)
http://www.myspace.com/marvinband (groupe de montpellier, ils tournent mais ils ont presque rien enregistré encore hélas)
http://www.myspace.com/fordamage (Nantais, noise barrée)
un morceau d'oxes http://www.monitorrecords.com/MP3/OXES-BossKitty.mp3

et bon Shellac, Don Caballero tu trouves ça avec google c'est pas dur :mrg:
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Ah c'est du bonheur que ce forum reparte du feu de dieu. Excellents posts kumo. Et figure toi que Satanic Porno Cult Shop passait à Limoges la semaine dernière et que je les ai loupé parce que je jouais j'suis vert vert vert...
Sinon je suis assez d'accord sur le fait que c'est dans les labos que se prépare la musique de demain. Bjork par exemple réussi à merveille à amener dans ses disques des concepts de musique contemporaine et expérimentale que grâce à sa notoriété elle fait écouter à un large public.

A ce propos voici une petite anecdote.
J'ai des amis qui vont avoir un bébé. J'ai fait le tour des magazins pour trouver un instrument de musique pour nouveau né, genre un tapis musical, un xylo... Et j'ai halluciné sur le fait que l'on ne propose que des objets fonctionnant avec la gamme majeure diatonique. En admettant qu'un enfant apprenne la hauteur des sons musicaux avec ce genre de jouets, on peut se dire qu'il est déjà à la base conditionné à un certain type d'harmonie. Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton pour que nos enfants accélèrent l'anéantissement du système tonal chromatique... (même si il est mon gagne pain...)
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Citation : Et j'ai halluciné sur le fait que l'on ne propose que des objets fonctionnant avec la gamme majeure diatonique. En admettant qu'un enfant apprenne la hauteur des sons musicaux avec ce genre de jouets, on peut se dire qu'il est déjà à la base conditionné à un certain type d'harmonie. Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton pour que nos enfants accélèrent l'anéantissement du système tonal chromatique... (même si il est mon gagne pain...)



L'observation est intéressante.
Mais plus que "l'anéantissement" du système tonal il s'agirait en fait de le mettre à sa place, c'est à dire n'importe où parmi d'autres systèmes, qu'il soit un outil comme un autre.
La révolution passe aussi malgré tout par les médias, d'une façon plus subtile.
Exemple, ce matin en arrivant au boulot j'ai allumé la télé (oui je bosse avec des télés mais juste pour enregistrer des programmes en langues étrangères) et j'ai entendu le petit jingle de l'émission du matin sur Canal vers 8h30.
Il y avait deux sonorités dominante: une rythmique jouée par des tablas, et une petite mélodie un peu atonale...sorte de musique vaporeuse, 4 secondes de faille sonore dans le monde musical télévisuel habituel.
Ces concepteurs de jingle c'est la révolution douce.

Je vous conseil à tous mais absolument à tous l'audacieux DVD documentaire de ARTE:
"ECOUTE"...un peu déroutant au départ mais bourré de réfléxions de pédiâtres, compositeurs, psychologue, sociologue sur la musique. Foncez !!!
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>Amanite

Hors sujet :

Citation : Alors du coup moi je dit, fabriquons des jouets chromatiques, des xylos en quart de ton



ça m'intéresse ça, comment t'y prends-tu car je voudrais essayer de reproduire le tempérament approximatif d'un jeu de gong de gamelan.
J'ai enregistré un glockenspiel jouet, et en le dépitchant j'ai obtenu de beaux sons bien ronds et riches, mais trop "justes". T'as une technique? Tu limes les lames?

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Hors sujet : le top c'est les tubes en duralumin. Ca se scie aisement avec un scie à métaux, et tu peux affiner ton accordage millimètre par millimètre. Cependant pour les faire résonner correctement il faut qu'ils soient suspendus comme pour un carrillon, ou bien (et la c'est top), tu les bouche à chaque extrémité avec un petit bout de liège et tu les fait flotter dans un bac ou une bassine, en prenant soin de les atacher ensemble tout en les maintenant séparés pour qu'ils ne se cognent pas entre eux (par exemple avec des bouchons de liège, faut boire pas mal de pinard...). La sonorité est excellente, l'ondulation de l'eau créant des ondulations aléatoires assez envoutantes. Si en plus tu peux coller un micro dans la flotte ( en le protégeant bien sur !!!!!!!! va pas faire ton Claude François) pour faire une équa et amplifier tout ça, tu va triper...
La solution bois fonctionne trés bien aussi, avec des lamelles de tèque. Inspire toi du ballafon pour ce genre de xylo.

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Citation : Il faudrait [alors] définir si une révolution artistique est un changement technique comme celui provoqué par la musique concrète ou bien un changement conceptuel comme l'apport de la musique indienne dans la musique hippie de 60's: le problème est donc l'origine de la rupture externe ou interne à l'art ?



Une révolution, par définition, implique que le tour de la question ait été fait. La musique des 12 notes a fait son tour complet, je pense. Les 1/4 de tons sont une bouffée d'oxygène vers de nouvelles harmonies/mélodies. La réciproque est vraie. Si un bébé français est formaté pour écouter une gamme majeure, un petit indien sera formaté pour la trouver dissonante et désagréable à son oreille. Un joueur de tabla indien de mes connaissances était infoutu de taper une valse swing alors qu'il est capable de faire du 17/8 ou du 11/pi ( fallait la penser cette métrique) sans problème. En clair, chaque culture a ses limites propres et l'évolution artistique consiste précisémment en l'éclatement de ces limites. Mais cela est déjà du réchauffé. La musique, ce n'est plus seulement du rythme et des hauteurs de notes (pourquoi pas des 1/8èmes de tons pendant qu'on y est ? en théorie, dans le tempérament égal, la série serait de raison k = 2^(1/48)). Des sons nouveaux ont créés de nouveaux instruments. Il faut donc inventer l'écriture associée à cette trinité . Nous sommes incapables d'écrire ce que nous sommes devenus capables de faire. Au XIXème siècle, la musique "savante" était celle qu'on pouvait écrire. Ce qui serait révolutionnaire, je crois, c'est que nous arrivions à écrire cette trinité pour en faire une représentation savante. Autrement dit, pour dépasser le stade expérimental.
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Y'a déjà eu des travaux sur du micromicrotonal : cherchez "huitième de ton" et "seizième de ton" sur Google, ya des trucs qui peuvent être intéressants.
Ca m'intéresserait de travailler avec, mais je n'ai pas trop envie (ni le temps ni l'agrent) de fabriquer un instru "intratonal".
En revanche, un vst serait plus faisable. Quelqu'un saurait exactement en cents comment pitcher un seizième de ton correctement ?
Peut-être qu'à plusieurs on pourrait faire un vst midi avec direct des touches pour quart, huitième et seizième de ton :aime:
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Autour du temps> hyper bien ton post

Citation : La musique, ce n'est plus seulement du rythme et des hauteurs de notes (pourquoi pas des 1/8èmes de tons pendant qu'on y est ? en théorie, dans le tempérament égal, la série serait de raison k = 2^(1/48)).Des sons nouveaux ont créés de nouveaux instruments. Il faut donc inventer l'écriture associée à cette trinité



Pour tout ce qui est micro-tons et instruments à créer, je pense que Harry Partch et sons système à 48 notes jouables uniquement sur les instruments qu'il a crée est un pionnier, ou encore le grand grand John Cage :aime: et son piano préparé, détourner un instrument ancien pour en faire un nouveau qui sortira des notes d'un tempérament plus fins, ça c'est énorme.
Il y a aussi les structures sonores Brachet.



Citation : Nous sommes incapables d'écrire ce que nous sommes devenus capables de faire. Au XIXème siècle, la musique "savante" était celle qu'on pouvait écrire. Ce qui serait révolutionnaire, je crois, c'est que nous arrivions à écrire cette trinité pour en faire une représentation savante. Autrement dit, pour dépasser le stade expérimental



Je ne crois pas qu'écrire soit une nécessité, si ce n'est pour marquer de son empreinte dans le monde de la musique savante.
Nous abordons avec ça la question DES musiques, de la sainte trinité des genres: musiques savantes, populaires et sacrées.
Les deux premières ont évolué avec leurs temps, la dernière n'a pas trop bougé, exception faite pour le gospel qui a revigoré le genre ou les "remix" à la sauce locale dans les pays non-occidentaux où les missionaires faisaient du prosélytisme.
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Pour beaucoup d'entre nous l'Art est une passion.
Or lorsqu'on regarde l'éthymologie du mot "passion",
ça vient du grec "pathos", qui signifie, je cite:

"ce qu'on éprouve, en opposition à ce qu'on fait, mais aussi tout ce qui affecte le corps ou l'âme, en bien ou en mal, quoique surtout en mal. C'est aussi l'état de l'âme agitée par des sentiments extérieurs, tels que la pitié, le plaisir, l'amour, le chagrin, l'affliction, la colère, la haine..., en somme, la résultante de ce qu'on éprouve. ."

ça a donné le latin "passio":
"action de supporter, de souffrir, souffrance du corps, maladie, enfin affection de l'âme.
L'ancien français qui le métamorphose en passion, passiun, paission, paxion use de ces variantes en part négative, et pour signifier quasi exclusivement la "souffrance", -et d'abord la souffrance corporelle, ou la maladie
."

A partir de là, je me suis dit que pour faire du "vrai" art peut-être faut-il le libérer de ces "pathos" qui peuvent être qqfois liés à notre égo ou notre volonté de nous affirmer au détriment de l'art que l'on pratique.
Peut-être que l'on fait vraiment de l'art lorsqu'il ne nous "passionne" plus, lorsqu'il ne nous rend plus "souffrants".
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Je ne vois pas le rapport entre l'art et la souffrance, sauf à faire un transfert avec le "tu enfanteras dans la souffrance" judéo-chrétien.
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Déterrage !!!
Je ne sais pas si vous avez entendu Jean Clair entre 8h30 et 9h ce matin dans la matinale de France-Inter sur le thème de l'identité culturelle européenne c'était :aime:

Il a magistralement dézingué toutes les utopies "gauchistes" de l'accès à la culture comme émancipatrice de l'homme aujourd'hui.

Les journalistes étaient presque choqués par tant "d'insolence", Sandra Freeman s'est ridiculisée et Pierre Weil ne voulait pas admettre que Jean Clair pouvait avoir raison.

En gros M.Clair expliquait qu'en l'An Mil le monde occidental a été recouvert par le blanc manteau de l'église et que depuis l'an 2000 c'est le blanc manteau des musées qui recouvre l'occident.

On invite les gens à aller au musée mais ils n'en ressorte pas cultivés pour autant, car la culture n'est pas magique et elle nécessite une éducation préalable qui devrait normalement être prodiguée par l'état au sein de l'éducation nationale, ce qu'elle ne fait plus depuis un certain temps.
Il proposait le retour de l'étude de l'histoire de l'art dans les écoles.

Mais l'état ne semblant pas avoir de projet allant dans ce sens, il fait la promotion des musées, en offrant une culture pratiquement accessible mais néanmoins intellectuellement incompréhensible car superficielle. Il ne suffit pas toujours de voir une oeuvre pour la comprendre.

Il regrettait bien évidemment l'amalgame culture et consommation, soulignant au passage que le futur directeur du centre Pompidou de Metz (qui ressemble selon lui à un Buffalo Grill)est une ancien de chez McDonald.

A un moment le journaliste je crois, faisait part du fait qu'il y avait 1000 traducteurs au parlement européen et que c'était là une belle image du brassage culturel européen.
Jean Clair lui, trouvait cela triste, car il fut un temps où l'on apprenait la langue des autres et que dans les années 20 beaucoup d'intellectuels parlaient plusieurs langues et traduisaient les oeuvres de leurs collègues étrangers.

Bon j'ai résumé au mieux mais je vous invite à aller écouter Jean Clair lui-même.

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septneuf_dim/index.php