Originalité ou plaisir?
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Anonyme
Même s'il est évident que l'on peut prendre son pied dans l'orginalité, êtes-vous plutôt du genre à chercher coûte que coûte le côté innovant dans ce que vous faîtes, ou au contraire votre seul but est-il de vous éclater tranquillou dans un style bien défini?
Dans ce deuxième cas quelle est votre part d'interprétation/appropriation d'un genre?
Qu'est-ce qui fait votre style?
Que fait la police?
...
Head Minerve
VT6 a beau être un (bon) guitariste, je suis d'accord avec ses propos. Par plaisir, revenir aux sources ou aller plus loin dans la technique de composition, tel est le choix de chacun et aucun de ses deux choix ne sont meilleurs l'un que l'autre.
P-dro, le choix de revenir à des choses plus simples, ou même de désapprendre ce qu'on a appris, est un choix qui ne soutend pas nécessairement une évolution positive.
Ça peut choquer, mais je le pense, dans certains cas bien sûr, je suis ô combien loin de généraliser.
Par là, j'ai la vague impression que le choix de revenir à des choses plus simples intervient au moment où les musiciens bloquent. Comme un plafond qu'on ne peut transpercer. Mais ce plafond, on est pas obligé de s'y arrêter et de redescendre pour chercher sous la moquette.
Au-delà de ce (faux) plafond il y a encore d'autres choses, souvent ce qui nous permet de nous dépasser, techniquement mais pas que ça. Mais à un certain âge, quand on a passé des années à creuser vers le haut, on est las et on se red compte qu'on a loupé plein de choses plus bas.
Vt678828
Citation : Sinon, tu as aimé ?
L'Adagio de la Sonata n°3, beaucoup, et la Sarabande de la Partita n°2 également.
C'est vrai que l'interprétation de Hilary Hahn laisse sur le chtu, quand tu écoutes ensuite Perlman, tu te demandes s'ils jouent bien les mêmes pièces.
Tiens, au passage, me semble que tu devrais accrocher à l'imposé du Reine Elisabeth 2001 (Qilaatersorneq) par Barnabas Kelemen.
Citation : Mais à un certain âge, quand on a passé des années à creuser vers le haut, on est las et on se rend compte qu'on a loupé plein de choses plus bas.
Parfois cette impression d'avoir passé plus de temps à chercher la reconnaissance des autres qu'à créer la zique qu'on voudrait vraiment faire.
Sauf que, la zique que je voudrais vraiment faire, je la cherche encore...
Pour le "bon guitariste", je l'accepterai peut-être dans 20 ans. Pas avant. Mais venant d'un guitariste tel que toi, suis flatté.
Anonyme
Citation : P-dro, le choix de revenir à des choses plus simples, ou même de désapprendre ce qu'on a appris, est un choix qui ne soutend pas nécessairement une évolution positive.
Pas nécessairement non, mais de toute façon "positif" ne signifie pas grand chose ici non? Positif pour qui, positif pourquoi? Enfin, tu n'as peut-être pas choisi le bon terme, mais je devine ce que tu sous-entends.
Tu sembles, et c'est tout à fait respectable, chercher beaucoup le dépassement de soi, que ce soit par la forme, la structure, les moyens employés, la technique utilisée... J'aime me dépasser aussi, mais d'une autre manière, dans l'expression, l'interprétation, l'épure parfois, le groove souvent.
Une différence qui peut peut-être expliquer nos points de vue divergents: tu as l'air de faire beaucoup d'instrumental. J'ai tendance depuis peu à adopter un format plutôt chanson, ce qui fait que j'ai beaucoup d'histoires à raconter, par le texte, le choix des mots (le chant est en anglais), la mélodie vocale, son interprétation. Je pourrais publier cents chansons sur le même groove avant d'en avoir fait le tour. De plus, il est souvent nécessaire que les instruments derrière la voix usent de la répétition, pour créer un écrin, une ambiance. En revanche ces mêmes répétitions sur un morceau purement instrumental serait vite lassantes, il manquerait quelque chose.
Citation : j'ai la vague impression que le choix de revenir à des choses plus simples intervient au moment où les musiciens bloquent
C'est vrai, mais pourquoi bloquent-ils? Beaucoup, après avoir tenté beaucoup de chose, créer des orchestrations extrêments complexes, des arrangements sophistiqués, bloquent en effet. Et si tu leur pose la question au moment où ils reviennent vers des choses plus simples, plus courtes, plus dépouillées, moins tape à l'oeil, ils te répondent qu'ils avaient perdu l'âme de leur musique, à force de sophistication, de méticulosité technique, de dépassement vers la forme. Ils ont alors soudainement besoin d'essentiel, de diamants bruts, de raviver leur inspiration en la nettoyant des fioritures qui avaient fini par prendre toute la place.
Franchement, rares sont ceux qui échappent à cette prise de conscience, ou alors après ça donne de la musique comme en produit le groupe "Air" aujourd'hui, une somptueuse parure sophistiquée qui sonne creux, vide, sans âme, et qui ne "raconte" rien.
Je pense à ce groupe parce que je viens de lire un article de Télérama, et ces couillons ont formulé à peu près le même avis que moi sur ce groupe, je vais donc de ce pas les attaquer en justice (Télérama hein, pas Air)
Anonyme
On m'a ensuite proposé une thèse, mais ça ne m'a pas franchement motivé pour les raisons suivantes:
1/ j'avais pas fait de DEA, et n'en avait pas l'envie.
2/ j'avais un fort besoin de concret, et surtout de m'essayer à la production musicale pure et dure
2/ certains (pour ne pas dire beaucoup) compositeurs et/ou chercheurs transpirent un élitisme excécrable, et un profond mépris pour les classes populaires, c'est à dire celles qui n'entendent rien à leur musique savante (globalement le reste du monde quoi).
Bonus: l'activité de recherche de l'Ircam se situe au 2ème sous-sol sous la place Stravinsky, tu sors chaque soir il te faut 10 minutes pour te réhabituer à la lumière du jour, like a grosse taupe qui sort de son trou
Aujourd'hui j'habite Montpellier et tout est plus simple
Anonyme
Citation : (...)enrichissant du coup le mien en le rendant ainsi moins partiel.
(...)Donc en résumé, ma philosophie n'est pas de me taire au non d'un jugement forcément partiel(...)
C'est véritablement "partiel" que tu as voulu dire ou est-ce "partial" ? "au non" plutôt que "au nom" me laisse un doute.
Sinon je viens de lire les quelques pages précédentes et bravo a tous, c'était plaisant à lire
Bien souvent sur af les débats s'arrêtent au niveau des désaccords, personne ne cherche à savoir quels sont les points de références des autres pour appuyer leurs propos.
J'aime bien l'idée du plafond à creuser
Maintenant une question si vous le voulez bien : Pink Floyd pouvait-il se remettre de "Dark side of the moon" ?
Anonyme
cela dit designer sonore est une spécialité qui doit pas courir les rues !
euh, vt6 je connais les perf de perlman pas de hilary hahn ...
lebat/head lorsque 'la technique est maitrisé ,elle ne sert plus '
et pis lappin albinos arrete de manger des popcorn c'est salissant et ça fait grossir !
Anonyme
Citation : "au non" plutôt que "au nom" me laisse un doute.
ben ça devrait pas, c'est évidemment "au nom" qu'il fallait lire
Citation : C'est véritablement "partiel" que tu as voulu dire ou est-ce "partial"
Tu as raison c'est souvent "partial", comme "parti pris" qu'on associe à jugement. C'est pourtant bien "partiel" que je voulais souligner ici, du fait d'une connaissance non-exhaustive forcément fragmentée, qui se voit en permanence complétée par la confrontation avec les autres, les livres, les disques etc... On notera d'ailleurs qu'une fois cela accepté, le concept de partialité devient évident, puisque inhérent au jugement basé sur une connaissance fragmentée.
Diantre ça chauffe ici
Citation : Pink Floyd pouvait-il se remettre de "Dark side of the Moon" ?
Tu veux dire comment redescendre sur Terre?
ha ha ha elle est fine celle-là
Vt678828
Concernant le débat sur le choix de faire une musique plus dépouillée ou plus complexe, me semble qu'à ce stade, des exemples seraient intéressants, non ?
Je sais pas, mais par exemple, vous nous feriez écouter une de vos compos qui à votre sens représente la musique vers laquelle vous voulez aller. Ou une compo qui a un certain sens à vos yeux. Ou un fragment de compo...
Bon, c'est un peu vache comme suggestion vu qu'entre la musique qu'on fait et celle qu'on voudrait faire, y'a peut-être une sacrée différence, mais soit, ce serait juste histoire de "visualiser" le propos de chacun. Et de causer à partir d'exemples concrets...
Z'en dites quoi ?
Citation : Pink Floyd pouvait-il se remettre de "Dark side of the moon" ?
Heu... Pink Floyd pouvait-il se remettre du départ de Syd Barrett ?
Citation : euh, vt6 je connais les perf de perlman pas de hilary hahn ...
Ouch, suis trop nul pour pouvoir te répondre. C'est Lebat qui m'a fait écouter Hilary Hahn.
Hé, Lebat, viens causer par ici, please, ça m'évitera de dire encore des crétinnades.
a.k.a
Citation : Hilary Hahn was born in Lexington, Virginia. At the age of three she moved to Baltimore, where she began playing the violin one month before her fourth birthday in a local children's program. From age five to ten, she studied in Baltimore with Klara Berkovich, a native of Odessa who taught for 25 years at the Leningrad School for the Musically Gifted. From ten to seventeen she studied at Curtis with the legendary Jascha Brodsky - the last surviving student of the great Belgian violinist Eugene Ysaÿe - working closely with him until his death at the age of 89. Though she completed the Curtis Institute's university requirements at age 16, Ms. Hahn deferred graduation and remained at the school for several more years, taking additional elective courses in languages and literature, coaching regularly with Jaime Laredo, and studying chamber music with Felix Galimir and Gary Graffman. In May of 1999, at the age of 19, Ms. Hahn graduated from Curtis with a bachelor of music degree.
Je veux bien faire péter quelques compos (en fait, je ne compose pas, j'improvise électroniquement, et par tous moyens avec un ami flûtiste), je vous fait signe quand elles sont sur mon FTP. N'importe comment, j'ai un site en préparation, là aussi, je tiendrais au courant les intéressés...
Je cherche la complexité parce qu'elle est satisfaisante intellectuellement, et en général, c'est aussi plaisant à l'oreille, donc je ne vois pas pourquoi j'arrêterais...
La véritable force de Hahn, c'est sa jeunesse et la brillance de son jeu. La partita en ré mineur de Bach, elle l'a enregistrée à 18 ans.
a.k.a
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