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Sujet Est-ce que la maîtrise de son instrument nuit à la créativité ?

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Sujet de la discussion Est-ce que la maîtrise de son instrument nuit à la créativité ?
Qu'en pensez-vous?
Zub37 ( de la musique avant toute chose et pour cela préfère l'impair )
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Ouah, t'es dur. Bon j'ai pas aimé ce que j'ai écouté mais bon. Pourquoi pas Chrlie Oleg ausi ? :lol:

Citation : « Il y a plus de mauvaise musique en jazz que dans tout autre style. Peut-être parce que le public ne sait pas vraiment ce qui se passe. ».



Pourquoi je le prends pour moi ? :(((
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Parce que t'es parano ? :mdr:
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Citation : Quelle que soit l'époque où ça a été fait, c'est mauvais (au niveau où c'est sensé se situer). J'ai hésité entre lui et Richard Clayderman. Pour moi, il s'agit du même acabit.



C'est un peu exagéré tout de même.

Allez va, laisse toi faire, pourquoi ça ne pourrait pas être facile la musique ? :mdr: :mdr: :mdr: :mdr:
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Citation : pourquoi ça ne pourrait pas être facile la musique ?



Il n'y a pas de raison que la musique soit simple à faire. Je peux admettre qu'il existe des personnes douées, capables d'une excellente oreille et d'un bon sens rythmique mais le "don" s'arrête là, à mon avis. On ne fait pas de bonne musique sans un minimum de boulot. Apprendre un instrument, ce n'est pas évident. Il y a du boulot. Même chanter, ça s'apprend, ça se travaille. Trouver son timbre, son débit... ce n'est jamais évident au premier coup.

Vient ensuite le problème de la créativité. On peut "entendre" des symphonies dans sa tête et être incapable de les reproduire, soit parce qu'on ne sait pas écrire correctement ce qu'on entend dans sa tête, soit parce qu'on ne dispose pas du matériel suffisant pour enregistrer les bribes de ce qu'on créé à un instant t, dans les chiottes, dans son lit ou même dans un embouteillage en bagnole. C'est parfois rageant car, après, on est incapable de retenir exactement les trucs géniaux (nous semble-t-il) qui nous viennent à l'esprit.

En fait, pour créer, il faut, après avoir acquis un certain niveau musical, avoir un instrument à demeure et être capable de figer ce qu'on a dans le crâne à l'instant où ça vient (c'est le cas de l'impro, par exemple). Faire appel à la mémoire est très difficile et demande un bon niveau de concentration. Je ne sais pas vous, mais, en ce qui me concerne, j'ai souvent des trucs en tête que j'oublie la plupart du temps. Il m'est arrivé une seule fois d'écrire un rif que j'avais en tête alors que j'étais dans un embouteillage, sur une page de mon agenda. Mais c'était juste une ligne de basse. Quant à écrire une symphonie... oublie, je suis pas Mozart. :(((

Je crois donc que la créativité suppose de la disponibilité, du temps à soi et un savoir faire qui permet de figer la musique pour être en mesure de la reproduire. Savoir écrire la musique est essentiel pour ça, évidemment, sinon on ne fait que de l'impro... ou alors, on fait appel à sa mémoire.
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Y a deux topic qui n'ont rien à voir qui sont en train de gliser tout doucement... :mdr:

Citation : Je peux admettre qu'il existe des personnes douées, capables d'une excellente oreille et d'un bon sens rythmique mais le "don" s'arrête là,



Tu crois ? Moi j'ai tendance à penser que ça va plus loin. Y a différentes forment d'intelligence. Y a "l'intelligence mémoire", "l'intelligence créativité", "l'intelligence anticipation", "l'intelligence facultés cognitives", "l'intelligence capacité de représentations", etc...
Je pense que les grands grands improvisateurs sont un peu comme les grands joueurs d'echecs qui peuvent anticiper 15 coups en avance. Eux je pense que c'est pareil : Il joue tel arpege sur tel accord, mais ils sont déjà en train d'anticiper l'accord suivant et celui d'après également, qui lui-même amenera le suivant.

ref, quand j'écoute Giant Step (27 fois en deux jours, record absolu du morceau le plus "scotchant") je me dis que ce gars là n'est pas de la même éspece que moi. Improviser à cette vitesse alors que les accords tournent si vite et modulent en tout sens, c'est juste pas possible quoi. Si je trvaille jour et nuit je pense pas y arriver. Et je pense que c'est indépendant de l'oreille et du rythme.

En plus l'oreille, je suis pas certain que ce soit là où se situe le don. La qualité de l'oreille ne dépend pas pas pluôt de la musique (qualité et quantité) qui a été écouté depuis le début de la vie ?
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Citation : Je pense que les grands grands improvisateurs sont un peu comme les grands joueurs d'echecs qui peuvent anticiper 15 coups en avance. Eux je pense que c'est pareil : Il joue tel arpege sur tel accord, mais ils sont déjà en train d'anticiper l'accord suivant et celui d'après également, qui lui-même amenera le suivant.



Je ne pense pas que ça fonctionne comme ça. Les échecs, je veux bien. C'est un art du mental, de l'anticipation, précisément. La musique, en particulier l'improvisation, n'est pas anticipée. Au contraire, c'est une adhérence à l'instant sans réflexion, sans calcul. L'instrument est un prolongement du corps du musicien. On entend la note en même temps qu'on la joue. Tout l'art de l'improvisation repose précisément sur ce point très important de l'absence de préméditation.

Citation : quand j'écoute Giant Step (27 fois en deux jours, record absolu du morceau le plus "scotchant" je me dis que ce gars là n'est pas de la même éspece que moi. Improviser à cette vitesse alors que les accords tournent si vite et modulent en tout sens, c'est juste pas possible quoi. Si je trvaille jour et nuit je pense pas y arriver. Et je pense que c'est indépendant de l'oreille et du rythme.



Tu fais ici, à mon sens, une double erreur. D'abord, Coltrane a un vécu en jazz et un boulot qui ne sont pas comparables aux tiens, qui sont ceux d'un débutant. Pas de comparaison avec ton "espèce" parce que pas la même expérience, pas le même vécu. Deuxième erreur, c'est que tu projettes dans le futur tes lacunes actuelles, normales puisque tu débutes (et on est longtemps débutant dans ce domaine). Si tu avais vraiment envie d'égaler le niveau de Coltrane et si tu t'en donnais les moyens (le temps, en particulier), rien ne te permet de dire que tu n'y arriveras pas. Mais ça n'a pas beaucoup de sens de jouer aussi vite de Coltrane sur Giant Steps. Pour ta gouverne, il y a des tonnes de jeunes saxophonistes niveau DEM jazz qui en sont capables. Des français. Des gens qui bossent 10 à 12 heures par jour leur sax. Rien de bien transcendant là dedans. C'est du boulot.
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Citation : Je ne pense pas que ça fonctionne comme ça. Les échecs, je veux bien. C'est un art du mental, de l'anticipation, précisément. La musique, en particulier l'improvisation, n'est pas anticipée. Au contraire, c'est une adhérence à l'instant sans réflexion, sans calcul. L'instrument est un prolongement du corps du musicien. On entend la note en même temps qu'on la joue. Tout l'art de l'improvisation repose précisément sur ce point très important de l'absence de préméditation.


Tu as raison. Mais tu parles, "dans l'absolu". Il faut avoir une parfaite maitrise de l'instrument pour faire ce que tu dis.
La plupart des guitaristes/bassistes ont en tête des shémas géometriques comme tu le disais. A mon sens, Coltrane ou les musiciens capables d'improviser quelque chose d'aussi riche/interessant (moins nombreux que ce que tu dis ;) ) , ces musiciens ont une sorte d'intelligence, que d'autres n'auront jamais avec tout le travail possible.




Citation : Tu fais ici, à mon sens, une double erreur. D'abord, Coltrane a un vécu en jazz et un boulot qui ne sont pas comparables aux tiens, qui sont ceux d'un débutant. Pas de comparaison avec ton "espèce" parce que pas la même expérience, pas le même vécu.



Je l'espère secrètement. ;)

Citation : Deuxième erreur, c'est que tu projettes dans le futur tes lacunes actuelles, normales puisque tu débutes (et on est longtemps débutant dans ce domaine). Si tu avais vraiment envie d'égaler le niveau de Coltrane et si tu t'en donnais les moyens (le temps, en particulier), rien ne te permet de dire que tu n'y arriveras pas. Mais ça n'a pas beaucoup de sens de jouer aussi vite de Coltrane sur Giant Steps.


C'est pas la vitesse dont je parle mais de la capacité à trouver quelque chose d'intéressant à raconter en improvisant à cette vitesse sur des grilles modulantes (et révolutionnaire harmoniquement (?) ).
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Je reprends katogan sur deux points.

Quand je disais "pourquoi la musique ne serait pas facile" je disais pourquoi la musique ne serait pas facile à écouter ?
On parlais de Kenny G et de son manque de créativité je rapelles et je mettais en avant que ce qu'il propose est trés bien fait et que c'est sans doute son propos que de faire quelque chose de facile à écouter.

Sur la question de l'improvisation je ne suis pas d'accord sur cette notion de non préméditation.
Que dans certains contextes ce soit vrai oui mais pas de cette façon universelle.
Et pour reprendre l'exemple de Coltrane autant on peut être ok sur cette idée pour ce qu'il a joué à la fin de sa vie (où il virait trés nettement vers le free jazz) autant pour sa période bop c'est totalement faux.
Dans ce contexte ce que met en avant django est vrai, il y a anticipation pour pouvoir jouer sur les grilles qui déilent à toute vitesse.

Par contre je suis tout à fait ok pour ce qui concerne les notions de travail et de réussite.
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La critique de Katogan est vri dans le sens ou on anticipe plutot à un coup d'avance en impro jazz, rarement 14 coups comme aux echecs. Et c'est vrai que pour faire une impro dans l'émotion, le but est de "coller à l'instant" plutot que "l'anticiper".