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Sujet Les trésors cachés du rock

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Sujet de la discussion Les trésors cachés du rock
Voila j'ouvre un thread pour que l'on poste ici les albums que peu connaissent, et qui sont des petits bijoux, ou au moins des bizarreries à écouter absolument. Avec la pochette c'est encore mieux.
Je ne parle pas de disques de collections, mais des trucs, soit réédités il y a peu, soit complètement oubliés, ...

Voila je commence avec ça, Kevin Ayers, ancien membre de Soft machine, je ne connais que cet album mais c'est assez chouette, bien arrangé, typique seventies

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1921

Jules Joffrin (mille pardons, je n'avais pas vu ta question) > D'après Discogs, le disque de The Flame aurait été réédité en 2006, en vinyle et CD, sur le label anglais "Fallout". Un mien ami l'a trouvé récemment (le vinyle) pour pas cher du tout chez un soldeur parisien. Je ne peux pas en dire beaucoup plus..

 

[ Dernière édition du message le 05/07/2014 à 13:23:56 ]

1922
1969 mom année musicale préférée :bravo:
Bonne pioche Arka, je ne connaissais pas ce groupe.
1923

arkanovoid > J'avais déjà remarque la pochette de ce Morgen car il avait du être réédité chez Eva autour de la fin des années 80. Mais je n'ai pas le souvenir de l'avoir jamais écouté jusqu'à maintenant. Merci pour ton post, donc. Même si les groupes américains psychédéliques oubliés ou semi-oubliés de cette époque sont légions, certains comme celui-ci dominent le lot. Tous les morceaux semblent être des originaux et sont de bonne tenue. Et le son tient la route. De fait, ce disque a toute sa place ici!

1924
:bravo:

Il était déjà passé dans ce topic en 2005 (en ayant recherché) mais pas de son, mais maintenant grâce à YouTube...
1925

Poliphony: Un groupe de prog-jazz-rock-fusion britannique qui a sorti un unique album en 1973. Pas trop ma tasse de thé à titre personnel, mais objectivement le disque est de bonne qualité et les amateurs du genre devraient y retrouver leurs petits..

1926
Dando Shaft, un groupe de la mouvance Pentangle/Fairport Convention, actif de 68 à 77 qui mérite d'être écouté. Comme originalité notable, ils ont utilisé des rythmiques des Balkans dans certains morceaux.
1927
J.P.Decerf un autre zicos touche à tout, oublié (comme Jean pierre Massiera, on en cause page 175), auteur de nombreux albums d'illustration sonore au siècle dernier et qui est réédité pour notre plus grand plaisir du moins c'est sûr, le mien, j'attends la suite avec impatience

http://www.bornbadrecords.net/releases/bb068-jean-pierre-decerf-space-oddities-1975-1978/
Citation :

jean-pierre-decerf-space-oddities-1975-1978

Jean Pierre Decerf est né Neuilly en 1948 et a vécu à Paris jusqu’en 2003. Du début des années 70 jusqu’au milieu des années 80, cet autodidacte a composé une vingtaine d’albums d’illustrations sonores aux pochettes génériques dont les titres (Out of the way, Magical Ring, Keys of the Future, Pulsations, More and More…) sont autant d’appels à des voyages interstellaires. Ces disques expérimentaux, composés avec amour, humilité et des moyens rudimentaires, n’avaient alors d’autres fonctions que de servir les images des autres. En exhumant ces obscurités des oubliettes de l’histoire, Alexis Le Tan et Jess, en ont décidé autrement. En diggers éclairés, ils ont voulu rendre à Jean Pierre Decerf la place qu’il mérite : celle d’un innovateur dont les compositions rythmiques et synthétiques ont autant inspiré les hérauts de la French Touch (Air en tête) que certains rappers de la cote Est. Alors que l’été ne voulait pas s’en aller, il nous a reçu chez lui, dans un hameau isolé en Touraine où il vit en ermite. Parfois il croise Mick Jagger, qui a un château dans les environs, au supermarché du coin et la plupart du temps il parle en anglais avec ses voisins britanniques. Ce jour là, il a fait une exception pour évoquer son passé.
D’où vient votre intérêt pour la musique ?
Mes parents n’étaient pas musiciens mais gamin j’étais passionné par l’illustration musicale. Dans les années 50 mon père avait un projecteur de cinéma 9.5 car il faisait des films à droite et à gauche. Il était ingénieur du son mais sa passion c’était de filmer, de mettre en scène des films amateurs bâtis sur de petits scénarios. Ses films étaient muets et moi je m’amusais à y coller de la musique avec des moyens rudimentaires : je copiais de disques sur des bandes magnétiques en essayant de les synchroniser avec l’image. J’avais 12, 13 ans.

Vous avez appris un instrument ?
Ado, car c’était le début de la pop musique : les Beatles, les Stones, les Yardbirds etc… On a commencé a monter un groupe avec les copains de l’école vers 14, 15 ans qui s’appelait The Witchers. On faisait des repets et des concerts dans des salles de la banlieue parisienne comme le Centaure Club à Enghien. Je jouais de la guitare en autodidacte, j’avais le feu sacré mais j’avais quand même du mal, j’ai donc pris 6 mois de cours. On avait un peu de succès. On a fait le tremplin du Golf Drouot. On faisait des reprises comme la majorité des groupes de l’époque : Pretty Things, Them, Yardbirds, Action… Du rock Anglais plutôt pointu pour l’époque, les gens nous aimait bien car ils ne connaissaient pas notre répertoire.

Comment avez vous découvert ces groupes ?
Chez les disquaires parisiens, Lido Music, Symphonia, le Discobole de la gare Saint Lazare plus tard Givaudan vers 68, 69, une boutique d’enfer : des disques très chers mais les seuls à avoir des imports. C’était mon repère. J’y achetais du Grateful Dead, du Jefferson Airplane, du Big Brother, du 13th floor elevators… que l’on ne trouvait nulle part ailleurs.

Vous alliez également à des concerts ?
Oui tout le temps. Les Beatles à l’Olympia, j’y étais. La plupart des concerts des Stones. Mais aussi Move et des vieux rockers comme Chuck Berry ou Bo Diddley. Ensuite ça a été la Locomotive tous les samedi soirs. C’étaient des grosses stars comme les Who qui passaient là-bas : la Walker Brothers, les Pretty Things. C’était la boite référence avec le Golf Drouot qui était plus français. Il y avait le Bus Palladium aussi mais qui avait une réputation plus sulfureuse : ça trafiquait de la drogue, il y avait des bastons. La Loco, le clientèle était assez bcbg : cheveux long mais propre, bien sJ-P DECERF 00apé. Le style Beau Brummell à jabots

C’était votre look à l’époque ?
Non, moi j’avais le look Eric Clapton de Cream : cheveux courts, favoris et veste militaire.

Comment avez vous commencé dans l’illustration sonore?
Le groupe était un passe temps. La musique est arrivée par hasard. Je suis rentré à Pathé Cinéma en 72-73 grâce à mon père qui y travaillait. Je suivais sa trace sans enthousiasme en tant qu’assistant son. Mais il y avait un petit département d’illustration musicale et j’ai tanné mon père pour y entrer. Je m’occupais du catalogue, recevait les clients. Un jour le réalisateur Carlos Villardebo est arrivé à la recherche d’une sélection musicale. Sans trouver son bonheur. Il m’a alors dit « dis donc ton père m’a dit que tu jouais de la guitare, je veux juste de la guitare solo, tu pourrais me faire ça ? Dans le style Atahualpa Yupanqui… » Je connaissais pas du tout et j’ai couru acheter un disque. J’ai improvisé le lundi suivant dans un gros délire à la guitare encouragé par un Carlos extatique. C’était pour un film institutionnel intitulé Les trois vallées. Je trouvais ma musique horrible mais il a fait un montage son formidable. Ça a été un déclic. Je me suis ensuite lancé dans une musique électro acoustique – prémisses de la musique électronique – mais faite avec des objets, des bidons, des pots de peinture, des ressorts et de la guitare. C’était expérimental mais composé en examinant les sonorités au plus près. J’enregistrais tout avec un Revox et je m’amusais pas mal avec son système d’écho, je travaillais les répétitions comme dans la musique séquentielle. Je bossais alors avec Lawrence Whiffin, un compositeur australien de 20 ans mon aîné qui faisait de la musique contemporaine et qui m’a beaucoup encouragé.

Vous aviez l’impression de retrouver instinctivement ce que d’autres, notamment au GRM, faisaient à l’époque ?
Oui, Pierre Henri et Pierre Schaeffer avaient des bases, moi je n’en avais aucune. Mais j’ai arrêté cette veine là car elle ne me correspondait pas réellement à ce que j’aimais, à ma culture rock. J’ai fait quand même quelques titres dans ce style pour l’éditeur De Wolf qui ont servi d’illustration sonore mais n’ont pas été publiés.

Vous étiez nombreux a travailler dans l’illustration sonore ?
Non pas du tout. On pouvait se compter sur les doigts d’une main. La plupart c’étaient des gens de télévision : Bernard Gandrey-Rety, Betty Willemetz, Bernard de Ronseray et Dominique Paladille. Ils faisaient tout : le journal télévisé, les documentaires etc. C’était de la musique orchestrale principalement. Betty Willemetz, que j’ai bien connu, s’inspirait souvent de musiques de films. Le métier s’est ensuite élargi dans le privé avec des illustrateurs freelance.

Vous êtes ensuite contacté par la société Montparnasse 2000…
Oui ils avaient entendu parler de ce que je faisais. Ça les intéressait. Il voulaient que je fasse un disque pour eux. C’est à ce moment où j’ai arrêté la musique expérimentale et que j’ai acheté mon premier synthé, un Korg 700 monophonique, qui valait une fortune à l’époque, et une boite à rythme Yamaha, une des premières. J’avais également un 4 piste et un Revox pour le mastering.

Comment un disque naissait ? Vous composiez en fonction d’une commande précise ou vous rassembliez des morceaux existants ?
Ça dépendait des éditeurs en fait. Chez Montparnasse 2000 on me laissait faire ce que je voulais, chez Patchwork plus tard c’était plus précis. Des fois c’est pas mal de se raccrocher à quelque chose, d’avoir une direction comme dans les musiques originales pour les pubs et les documentaires. Mais je travaillais le plus souvent au feeling, je composais en général une vingtaine de titres et je sélectionnais au final les meilleurs. J’étais vraiment isolé, un peu égocentrique : je travaillais avec des musiciens mais je ne leur laissais pas vraiment la parole.

Il y a des compositeurs avec lesquels vous auriez aimé travailler en France à l’époque ?
François de Roubaix dont j’adorais la musique et à qui j’ai prêté un synthétiseur, un Elka Rhapsody, pour composer le thème principal de la Scoumoune. On s’est juste croisé et il a disparu trop vite. Mais ses musiques je les écoute toujours. Elles sont immortelles.

A cette époque vous sortez un disque sous le pseudo de William Gum-Boot intitulé Thèmes Médicaux avec Lawrence Whittin…
Ah en voilà de la musique expérimentale ! On a décidé de faire ce disque ensemble sans commanditaire pour s’amuser et Lawrence a trouvé que l’ambiance de nos expérimentations était scientifique, médicale. C’est comme ça que le thème général a surgi. On l’a ensuite proposé à Renaldo Cerri qu’on croisait pas mal à ce moment et qui l’a sorti sur son label Chicago 2000. Il nous a aidé a trouvé les titres comme Cancer ? Au secours ? Maison de repos, Transfusion Sanguine…

Vous preniez des drogues à l’époque ?
Non. J’ai fumé quelques joints comme tout le monde, mais c’est Phillip Morris qui a pris le dessus. Je ne dirais pas la même chose des gens avec qui je jouais. J’en ai fini des séances tout seul.

Vous vous intéressiez à la science fiction ?
Pas trop. Mais à l’astronomie oui. La science mais pas la fiction. Mon révélateur ça a été le Floyd. Celui de Syd Barret. Astronomy Domine, Interstellar Overdrive… tu n’as pas besoin de joints pour planer.

C’est ce qui vous amené a composer vos disques d’illustration dont la thématique tourne autour de l’espace ?
Absolument. Ça combiné avec mes livres d’astronomie.

Comment avez vous vu l’arrivée de musiciens comme Space ou Jean Michel Jarre ?
Ni chaud ni froid. A part Tangerine Dream qui étaient moins commerciaux. En fait la musique que je faisais à l’époque ce n’était pas celle que j’écoutais. J’étais dans le rock progressif, Yes, King Crimson, Asia et le jazz.

En 77, vous sortez Magical Ring, c’est un disque particulier dans votre discographie…
En fait Renaldo Cerri voulait sortir mes morceaux dans le commerce, notamment ceux d’Univers Spatial Pop. J’étais contre car pour moi c’était de la musique d’illustration sonore. Il a insisté et j’ai fini accepter à une seule condition : que je puisse faire Open Air, un projet réellement destiné au commerce. Il a accepté. À l’époque j’enregistrais des bases chez moi sur quatre piste que je branchais ensuite sur le 24 pistes en studio et ensuite les musiciens radinaient. Mixage compris tout devait être réalisé en une demi journée. C’était intense. Des conditions limites car Renaldo n’avait pas beaucoup de budget. Mais pour Magical Ring on a pu mixer le morceau Light Flight en Angleterre à Olympic Sound Studio avec l’ingé-son Keith Grant qui avait enregistré les Beatles, les Who, Genesis etc… Il y avait l’idée de faire un coup. Derrière ses consoles, Keith Grant s’éclate, mets des sons à l’envers en intro, fait venir un chanteur black avec une voix pas possible, un batteur formidable. Il fait un mix de fou que j’adorais. Là, Je me suis dis : « Il va nous faire un tube. » Le soir il nous invite à dîner chez lui avec Renaldo et lui dit que le produit l’intéresse et qu’il veut le sortir en Angleterre chez Island. Mais Renaldo tirait la gueule car le mixage ne lui plaisait pas du tout. Il part néanmoins au Midem avec et revient en disant que ça ne plaisait pas du tout. Il décide de refaire le mixage en France en supprimant le travail de Grant. Ça ne me plaisait pas et je retourne en studio pour accoucher d’un clone entre les deux. On retourne avec ce mix sous le bras voir Keith Grant pour qu’il nous en fasse un nouveau. Il l’a fait du bout des doigts avant de nous foutre à la porte. J’étais furieux contre Renaldo, je l’ai laissé rentrer seul en France. Au final le disque est sorti trop tard : après Oxygène de Jarre et Magic Fly de Space.

Vous avez pu grâce à ce disque sortir Open Air, un projet personnel.
Open Air c’était mon bébé. Mon idée c’était de remonter un groupe, de donner des concerts, de sortir ensuite Open Air 2, 3… C’était les musiciens de Magical Ring principalement, Gerard Zajd, mon ami d’enfance à la guitare et Clarel Betsy au chant. Mon idée c’était de mélanger la musique space et le prog rock. Mais ça n’a pas marché. Autant sur Magical Ring on a bénéficié d’un peu de promotion et du titre More & more qui passait en rotation sur FIP -ce qui nous a permis de vendre 12000 exemplaires- autant sur Open Air on a rien eu. On en a vendu 850.

Pourquoi ne pas avoir fait de la Disco qui explosait à l’époque ?
On en a fait avec Gerard Zajd. Un projet qui s’appelait Manhattan. Mais en 1984. Autant on pu être précurseurs sur certaines choses, autant pour la disco on était trop en retard. On l’a produit nous même mais ça n’a pas été distribué.

Il y a un aspect assez dance dans votre musique.
Sans doute parce que je suis très attaché à la rythmique. J’ai travaillé avec d’excellents batteur, notamment Jean Marie Hauser qui est très précis, très carré. Je mélangeais aussi souvent boite à rythme et batteur, ce qui donnait de l’ampleur à la musique en soulignant son identité dance.
Open Air 1978 01



Après Open Air vous revenez à l’illustration sonore…
Oui j’étais un musicien professionnel et il fallait que je gagne de l’argent. J’ai enregistré Keys of The Future, Reincarnation, Sound Space… J’avais plus de moyens, du nouveau matériel. J’enchaîne alors sur une collaboration assez fructueuse avec le Label Patchwork avec lequel j’ai sorti les disques que je préfère dans mon répertoire, notamment Moments qui a un coté jazz fusion très prononcé. Les autres disques Patchwork restent dans le space rock mais sont différents de ceux réalisé pour Montparnasse Chicago ou Pema, ils sont musicalement plus structurés, pointus moins débridés, les sons et la mises en place sont plus intéressants. J’avais aussi plus de temps pour composer un album sur Patchwork, 6 à 8 mois alors qu’avec Renaldo j’étais dans une production trop intensive, parfois 3 ou 4 disques par an. A un moment il y a eu saturation, j’avais parfois l’impression de faire du remplissage. Avec Renaldo, on a quand même eu de très bon moments. Quand on s’est connu on était dans la dèche. C’est comme ça que se soudent les amitiés. Il aimait bien ce que je faisais et il a essayé de m’aider à la mesure de ses moyens, même si c’était difficile.

A quel moment vous avez constaté un nouvel intérêt pour votre musique ?
Grâce à Internet que j’ai installé ici en 2006. Mon neveu m’appelle un jour et me dit : « dis donc tonton tu es connu sur Internet, tu as vachement d’occurrences. » J’étais interloqué, j’ai vérifié et c’était vrai.

Vous faites toujours de la musique ?
J’attends de vendre ma maison et je vais partir m’installer dans le Gers où m’attends mon ami Gérard Zajd dans son studio. Ça va repartir !

Texte : CLOVIS GOUX

[ Dernière édition du message le 14/02/2015 à 13:34:31 ]

1928
Allez encore un article de chronicart et j'arrète :fleche:

Après Francis Bebey, Chacha Guitry, Clothilde ou François de Roubaix (pour la réédition en 7’ de sa bande son pour les « Cristaux Liquides » de Jean Painlevé), le toujours éclectique label Born Bad, exhume, par l’entremise des diggers Alexis Le Tan et Jess (déjà responsables des deux très belles compilations Space Oddities chez Permanent Vacation), une figure culte, et donc relativement obscure, de l’illustration sonore des années 1970, Jean-Pierre Decerf. Entre space-rock et musiques électroniques, cet autodidacte, plutôt versé au départ dans le rock psyché (Pretty Things, Pink Floyd, Them) ou progressif (King Crimson, Asia, Yes, comme il le révèle dans l’interview parue sur le site du label ) s’est dirigé, dans les années 1970, grâce à son père qui travaillait dans le cinéma, vers l’illustration sonore, aux côtés d’autres expérimentateurs de la musique à l’image (Claude Perraudin, Roland Boquet, Jean-Jacques Perrey, François de Roubaix, Bernard Fèvre, alias Black Devil Disco Club), qui mélangeaient eux aussi instruments électro-acoustiques et nouvelles sonorités électroniques, dans le sillage, plus pop et commercial, des recherches de Pierre Henry et Pierre Schaeffer pour le GRM. Le multi-samplé Jean-Pierre Decerf a ainsi composé, avec des moyens assez rudimentaires (il enregistrait les bases de ses morceaux sur son 4 pistes pour les amener ensuite en studio) une vingtaine d’albums d’illustrations sonores aux pochettes génériques (Out of the way, Magical Ring, Keys of the Future, Pulsations, More and More...), sur des labels dédiés aux BO de films et d’illustrations sonores (CAM, Patchwork, Pema Music, Editions Montparnasse 2000), avec une fascination particulière pour l’astronomie et les voyages interstellaires, entre Jean-Michel Jarre et le Magic Fly de Space. Cette compilation recèle sans doute les meilleurs titres de Decerf, dont le légendaire Black Safari, co-composé avec son copain Giorgio Zadj, s’ouvrant sur un collage de cris d’animaux (réels ou simulés, on ne sait plus trop), déroulant ensuite une drum-machine que n’aurait pas renié Raymond Scott, ajoutant orgues et guitares dans ses maigres interstices, entre poupée mécanique hystérique et safari extra-terrestre. Une vision. D’autres pépites, plus planantes, déroulant des paysages fantastiques, (Surrounding Seas, Blazing Skyline) dans la lignée d’Alain Goraguer (La planète sauvage) ou de De Roubaix (La scoumoune), auront clairement marquées la modernité électronique, de Air à Egyptology. Certains titres (le très barré Leavin my place, , entre soul-funk et pop 60’s anglaise, ou le très chargé Gates of pop empire, avec ses solis fous de guitares acoustiques) résistent moins bien au passage du temps, et le mix entre synthétiseurs plein de médium et bongos dans les coins, ou les guitares à la Clapton dégoulinantes, titillent bien parfois les nerfs, mais au final, le sentiment de nostalgie rétro-futuriste (hé oui, vieille antienne) fonctionne à plein, entre clichés de l’espace et avant-garde sépia. Et en vinyl, la pochette de l’incontournable La Boca dilate bien les pupilles.

chronicart.com
1929
hmm intéressant... Sinon, si vous voulez découvrir des trucs, le disquaire Souffle Continu, c'est vraiment des chefs. Ils ont un super stock de raretés, et en plus ils en éditent...
1930
Coté nouveauté chez Born Bad j'ai beaucoup aimé les disques de Forever Pavot et Julien Gasc (d'Aquaserge)
ce sont des nouveautés donc un peu hors sujet mais ça ne jure pas avec l'esprit des disques de ce sujet.
J'ai eu l'occasion d'interviewer JB (le boss du label) et j'adore sa volonté de défendre une certaine idée de l'underground français.

Dans les rééditions, pour moi l'événement de ce début d'année c'est la réédition de Marie et les Garçons, un rêve qui se réalise tant ce groupe fait parti des meilleures formations punk françaises (ma favorite avec les Olivensteins en réalité) avec une élégance rare.
Pas vraiment un trésor caché mais quel super disque (quoi que les meilleurs morceaux soient ceux déjà présents sur les 45 tours) !



Sinon récemment j'ai appris l'existence d'un groupe d'indie-pop espagnol vraiment cool, dans l'esprit Sarah Records, le disque est littéralement introuvable, on peut apprécier le single sur youtube.
Aventuras de Kirlian, les futurs Le Mans (que j'aime beaucoup).