La technologie V.A.S.T. permet une quasi infinité de sons, puisqu'elle combine la lecture d'échantillons (synthé numérique classique), qu'elle possède des oscillateurs (principe du synthé analogique) cumulables en grande quantité, que ses nombreux algorithmes permettent des modulations type FM... Et encore, je passe pas mal de détails. Vous l'avez compris, les possibilités sont gigantesques. C'est comme avoir tous les synthés connus en un seul panneau de contrôle.
Pas moins de 31 algorithmes sont utilisables, combinant des filtres et des traitements non linéaires.
Parmi les filtres, citons plusieurs types de passe bas, passe haut, passe bande, coupe bande, de pente variable et modulable. Il existe même un passe bas avec une pente infinie (LP Gate). Des égaliseurs paramétriques sont nombreux (haut, médium, bas). La résonance de chaque filtre est réglable et monte jusqu’à 24 dB/octave.
Parmi les traitements non linéaires, vous trouverez un « panning » (évolution du son de droite à gauche), l’éclaircissement du son (enhancement), la modulation en amplitude, de la distorsion ou du gain, mais aussi des effets qui changent radicalement le son, comme des waveshapers, des modulations de type « pulse width modulation », hard sync…
Tous les paramètres sont modulables en temps réel via des contrôleurs externes ou des calculs internes, LFO etc. Par exemple, la molette de modulation peut contrôler indépendamment le filtre d’un instrument, son vibrato, sa résonance, le dosage des effets…
Sampleur et synthé ne font qu’un
Kurzweil avait fait une innovation intéressante en couplant un synthé (sons provenant d’une ROM interne) avec un sampleur. Ainsi, il est possible de transformer le K2000 en véritable sampleur, grâce à la carte sampling si vous voulez enregistrer des sons de l’extérieur, ou simplement avec de la mémoire vive pour charger des sons à partir d’un support (CDROM, disquette, ZIP, PC via le SCSI…)
Tous les algorithmes précédents sont utilisables avec les samples tout comme avec les ondes de base présentes en ROM. On a donc en une seule machine plus ou moins tous les types de synthèse connus plus un sampleur. Quelle polyvalence !
Workstation
Ce synthé complet ne pourrait être qualifié de workstation s’il n’avait pas de séquenceur. Or c’est encore un bon point pour cette machine qui en possède un de très bonne facture : le séquenceur gère toutes les pistes du synthé, et les fonctions de séquence abondent (quantisation, copier coller, modification de paramètres MIDI…). En outre, le K2000 peut lire les fichiers MIDIfiles type 0.
Côté physique
Derrière sa robustesse, le K2000 cache une connectique assez développée : 6 sorties audio (2 master et 4 sorties séparées), des MIDI IN OUT THRU, 3 prises pour des pédales, une prise SCSI pour les transferts en SMDI avec le PC (voir le test de Sound Forge dans la rubrique traitement du son pour plus d’information).
Le clavier de 5 octaves est sensible à la pression (monopressure). Les contrôles du son sont en outre permis par la molette de modulation et celle de data, les deux assignables à n’importe quel contrôleur MIDI.
A noter, la présence d’un lecteur de disquettes bien pratique pour sauver les sons personnels (jusqu’à 1000 sons stockés en mémoire vive).
Autres caractéristiques
La multitimbralité de la machine est portée à 16 voix, et la polyphonie à 24, sans compter les oscillateurs (jusqu’à 4 par voie), ce qui fait 96 voies au total! Il ne faut pas se leurrer cependant, à moins d’utiliser des sons type « onde triangulaire », on n’a que 24 voix de polyphonie, ce qui à mon avis est un petit peu limité, dans la mesure où la qualité des sons donne envie de n’utiliser que le K2000 comme source sonore ! Il faut bien que le K2000 ait un tout petit défaut non ? ;)
La ROM propose 176 échantillons rangés dans 8 Mo, ce qui totalise 200 programmes d’usine. Personnellement, j’ai craqué pour la machine simplement à l’écoute des programmes d’usine, (mais c’est une question de goûts). Et peu après, j’ai senti à quel point on pouvait créer de nouvelles sonorités !
L’ergonomie en est évidemment un petit peu amoindrie, étant donnée la complexité de la machine. J’ai souvent entendu dire des gens qu’ils n’arrivaient pas à exploiter le K2000. C’est à chacun de voir, car lorsque l’on approfondit un peu plus la machine, on apprend vite à l’utiliser et à l’exploiter au maximum. Ce synthé est donc assez intuitif malgré les possibilités infinies.
Enfin, les effets sont nombreux et de bonne qualité. On peut en utiliser 4 simultanément en choisissant parmi 47 algorithmes.
Conclusion
Le K2000 n’a pas perdu une ride depuis sa naissance (1991) et il reste à mes yeux toujours la référence en matière de flexibilité et de créativité : tout est programmable, tout est paramétrable (molettes), chaque filtre peut être modulé par des LFOs, contrôleurs … Un total de 31 algorithmes qui permettent d’avoir tous les types de sons que l’on peut imaginer ! Et le tout, avec une qualité excellente. Bref, une référence tous styles confondus ! Personnellement, c’est mon synthétiseur préféré et de loin devant tous les autres…
A noter, l’existence de la version rack du K2000, le K2000R, qui possède 6 sorties séparées au leu de 4, ainsi qu’un second port SCSI.