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Aux origines de Marshall
9/10
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Le Marshall Origin 20C est un combo développant 20 watts. Il est conçu, comme son nom l’indique, pour renvoyer aux sonorités originelles des premiers amplificateurs guitare de la fameuse marque anglaise.

Test de l'ampli Marshall Origin 20C : Aux origines de Marshall

Le premier ampli réalisé par Jim Marshall et qui allait deve­nir le JTM45 est au départ une réin­ter­pré­ta­tion du Fender Bass­man. Cet ampli allait évoluer au fil des années soixante pour deve­nir le célèbre Super Lead Plexi, véri­table Graal pour de nombreux guita­ristes. Ce sont ces sono­ri­tés typiques et iconiques que Marshall a essayé de repro­duire avec la série Origin. L’am­pli béné­fi­cie en effet d’un schéma beau­coup plus moderne, d’un volume global et d’amé­lio­ra­tions diverses qui en font un ampli poly­va­lent et à l’aise dans de nombreuses situa­tions, tout en conser­vant ces sono­ri­tés clas­siques immé­dia­te­ment recon­nais­sables.

Blues­brea­ker du 21e siècle

Origin 20C FrontLe look de l’am­pli rappelle tout de suite les combos Marshall des années soixante, notam­ment le Blues­brea­ker. La firme britan­nique a utilisé la grille qui recouvre le haut-parleur la plus clas­sique possible afin de donner à l’am­pli un aspect rétro très sédui­sant. Le panneau de contrôle se trouve sur le dessus de l’am­pli, comme sur le Blues­brea­ker. Une large poignée en plas­tique noire sertie de fixa­tions dorées et deux grilles d’aé­ra­tion égale­ment dorées parachèvent le look vintage. Son haut-parleur de dix pouces de type V (on pense à une version de dix pouces du Vintage 30) permet à l’am­pli de conser­ver un format raison­nable pour un produit de sa caté­go­rie.

L’am­pli est recou­vert d’un vinyle noir avec peu d’as­pé­ri­tés, et le tissage qui recouvre le haut-parleur est serti d’un liseré doré. Le panneau de contrôle est, lui aussi, doré tout comme les boutons de poten­tio­mètres. Cette esthé­tique globale noire et or rappelle l’iden­tité visuelle de la marque, complé­tée ici par le tissage gris clair et le logo de type script en plas­tique blanc. Pas de doute, l’am­pli essaie visuel­le­ment de renvoyer dans les années soixante, aux origines de Marshall.

L’am­pli est mono­ca­nal, le panneau de contrôle est donc assez intui­tif. De gauche à droite il se compose d’une entrée jack, d’un poten­tio­mètre de gain avec une fonc­tion Boost que l’on active en tirant le bouton et d’une égali­sa­tion à trois bandes complé­tée par un réglage Tilt. Ce dernier corres­pond à une balance entre deux sono­ri­tés diffé­rentes obte­nues à l’époque grâce aux quatre entrées ; elles corres­pon­daient aux deux canaux diffé­rents des JTM45 et 1959SLP, l’un étant plus brillant que l’autre. Ce réglage Tilt permet donc de mélan­ger en continu le son des deux canaux : au mini­mum on joue sur le son le plus feutré, et au maxi­mum on est sur le canal brillant, la posi­tion centrale étant un mélange équi­table des deux sons obte­nus à l’époque en insé­rant un câble de patch d’un canal à l’autre. Cette section d’éga­li­sa­tion est suivie du bloc Master qui comporte un volume et un réglage de présence. Un switch à trois posi­tions permet de bascu­ler entre les trois modes de puis­sance, ving, cinq ou un watt. Enfin, le switch d’ali­men­ta­tion complète le panneau de contrôle.

Origin 20C OutsL’ar­rière de l’am­pli est lui aussi assez simple et intui­tif ; il se compose d’une entrée pour l’ali­men­ta­tion de l’am­pli, de trois sorties pour baffle externe, d’une sortie sur jack pour l’en­re­gis­tre­ment direct, d’une fiche jack pour le péda­lier inclus et une boucle d’ef­fets.

Ce panneau arrière est diffi­ci­le­ment acces­sible puisqu’il est aligné avec le panneau avant en posi­tion verti­cale. Il faut opérer quelques contor­sions et se munir d’une lampe de poche si l’on ne souhaite pas renver­ser l’am­pli pour le bran­cher au secteur, tous les bran­che­ments étant situés dans un renfon­ce­ment assez sombre. C’est dommage et plutôt mal pensé. Cepen­dant, la dispo­si­tion de ce panneau arrière oblige l’am­pli à avoir un dos semi-ouvert, ce qui l’aide à déve­lop­per davan­tage de basses. Un mal pour un bien, si on veut.

Un ampli, trois niveaux de puis­sance

Origin 20C EQ 3Le Marshall Origin 20C déve­loppe vingt watts grâce à deux lampes EL34. Ce sont des lampes que l’on a l’ha­bi­tude de croi­ser avec un trans­for­ma­teur de sortie déve­lop­pant cinquante ou cent watts. Ce choix permet de déve­lop­per un son très ouvert et une satu­ra­tion très riche en harmo­niques. L’am­pli est doté de la dernière tech­no­lo­gie déve­lop­pée par Marshall en termes de réduc­tion de puis­sance bapti­sée Powers­tem. Ce système permet de dimi­nuer la tension trans­mise au haut-parleur et donc de réduire consi­dé­ra­ble­ment le volume sans chan­ger le son ni la réac­tion de l’am­pli. C’est un système diffé­rent du clas­sique pentode/triode, beau­coup plus souple et qui permet à l’uti­li­sa­teur de choi­sir entre trois modes de fonc­tion­ne­ment : 20 W, 5 W ou 1 W. Ce sont évidem­ment des valeurs approxi­ma­tives dans la mesure où c’est la tension qui dimi­nue et non la puis­sance effec­tive. C’est une fonc­tion vrai­ment appré­ciable et qui permet aisé­ment de faire satu­rer natu­rel­le­ment l’am­pli à un volume très correct. C’est cette satu­ra­tion natu­relle des lampes de puis­sance, syno­nyme du son Marshall typique que le fabri­cant a souhaité déve­lop­per avec la série Origin.

Le poten­tio­mètre de gain conju­gué au volume global permet d’ob­te­nir des niveaux de satu­ra­tion assez variés, du son très clair à la distor­sion tran­chante. La section de préam­pli comporte trois lampes 12AX7. Avec le potard de gain au maxi­mum, on profite de toute la satu­ra­tion de deux lampes. Ce n’est qu’en tirant sur le bouton du poten­tio­mètre que l’on ajoute la troi­sième lampe dans le circuit ; on profite alors d’un étage de gain supplé­men­taire. L’éga­li­sa­tion quant à elle agit sur le son de manière très musi­cale et on peut utili­ser les poten­tio­mètres sur toute leur course sans tomber dans des réglages trop extrêmes.

Un Plexi de salon ?

Après s’être contor­sionné et avoir passé quelques instants à trou­ver la fiche d’ali­men­ta­tion et la boucle d’ef­fets, on allume l’Ori­gin. La diode témoin d’ali­men­ta­tion rappelle forte­ment les premiers amplis de la marque, c’est rassu­rant et assez joli. L’am­pli ne possède pas de stand-by, il est donc recom­mandé de le lais­ser chauf­fer quelques minutes afin que les lampes atteignent leur tempé­ra­ture opti­male de fonc­tion­ne­ment.

Origin 20C InputLe Marshall Origin 20C convainc tout de suite par la qualité de ses sons clairs et crunch. On sent réel­le­ment l’iden­tité de la marque anglaise dans chaque accord que l’on joue. L’am­pli réagit très bien aux diffé­rentes solli­ci­ta­tions du guita­riste et varia­tions de dyna­mique dans le jeu. On peut passer d’un son clair cris­tal­lin à un gros crunch simple­ment en jouant avec le poten­tio­mètre de volume de la guitare.

Le réglage Tilt n’est pas spécia­le­ment convain­cant bien qu’il soit agréable d’avoir le choix entre deux sono­ri­tés. On utilise assez rapi­de­ment ce réglage à fond, ce qui corres­pond à la sono­rité la plus brillante, mais égale­ment à celle avec laquelle l’am­pli semble être le plus ouvert et riche harmo­nique­ment. Mais en studio, cela peut être pratique d’éli­mi­ner quelques fréquences dans le haut du spectre et éviter un effet « fizzy ».

Les sons clairs sont agréables et riches en fréquences basses, un petit peu à la manière d’un JTM45. L’am­pli est très bien réalisé, avec tous les para­mètres d’éga­li­sa­tion sur leur posi­tion médiane, le son est très équi­li­bré. On peut alors, à sa guise, ajou­ter ou sous­traire certaines fréquences.

Origin 20C TogglesEn augmen­tant légè­re­ment le niveau de gain, on entre dans le terri­toire favori de l’Ori­gin, les sons crunch. Cet ampli excelle dans ce domaine comme tout bon ampli Marshall qui se respecte et on est très agréa­ble­ment surpris par le carac­tère rétro­vin­tage. C’est une sono­rité clas­sique très inspi­rante. En plaçant le potard de volume sur sa posi­tion maxi­male, on fait satu­rer les lampes de puis­sance, ce qui implique un niveau de gain beau­coup plus élevé. On entre presque dans le terri­toire du JCM800.

Le poten­tio­mètre de gain est étagé selon une course très progres­sive et on peut ajus­ter le niveau de satu­ra­tion avec beau­coup de préci­sion en fonc­tion des pédales avec lesquelles on utilise l’am­pli. Car l’Ori­gin est une excel­lente plate­forme pour pédales d’ef­fets. Sa boucle permet l’in­ser­tion d’ef­fets tempo­rels (réver­bé­ra­tions, délais) et le circuit est conçu pour très bien réagir aux effets en façade comme les effets de satu­ra­tion. À la manière de nombreux groupes des années soixante-dix qui utili­saient des SLP, on place une Tube Screa­mer en face de l’am­pli pour l’em­me­ner vers des satu­ra­tions plus compres­sées et riches en gain. On recon­naît tout de suite le son clas­sique Marshall. Appliquer une pédale de satu­ra­tion plus extrême direc­te­ment sur le son clair de l’am­pli est égale­ment une option qui fonc­tionne très bien ; on peut alors trans­for­mer l’Ori­gin en ampli de deux canaux (ou plus si affi­ni­tés). Un foots­witch à deux boutons est fourni avec l’am­pli ; l’un active et désac­tive le boost et le second active ou désac­tive la boucle d’ef­fets.

Clean Strat – Tilt Mini­mum
00:0000:37
  • Clean Strat – Tilt Mini­mum00:37
  • Clean Strat – Tilt Maxed00:27
  • Clean Strat – EQ & Tilt @ 12 o’clock01:05
  • Clean + Alexan­der Silver Over­drive00:36
  • Crunch Les Paul – Tilt Mini­mum00:44
  • Crunch Les Paul – Tilt Maxed00:19
  • Crunch Strat – Tilt Mini­mum00:37
  • Crunch Strat – Tilt 12 o’clock00:42
  • Crunch Strat – Tilt 12 Maxed00:36
  • Crunch Les Paul – Tilt 12 o’clock00:45
  • Crunch boos­ted with TS Mini – Tilt Sweep01:18
  • Maxed, Boost off:on02:08
  • Big Crunch Boos­ted with EP Boost Strat00:54

Petit mais costaud

Pari réussi donc pour ce petit combo de vingt watts. On replonge tota­le­ment dans l’âge d’or de la firme de Londres et les balbu­tie­ments des premiers produits déve­lop­pés par Jim Marshall pour Pete Town­send. Son look rétro tota­le­ment assumé lui permet­tra de trou­ver aisé­ment sa place dans un salon, bien qu’il soit très à l’aise en envi­ron­ne­ment de studio, voire sur scène.

Bien construit, fiable et assez puis­sant pour la plupart des scènes, l’Ori­gin 20C réus­sit à produire des sono­ri­tés typiques marsha­liennes pour un encom­bre­ment, un poids et un volume consi­dé­ra­ble­ment réduits. Le fait qu’il prenne bien les effets permet de l’uti­li­ser dans de nombreux contextes musi­caux diffé­rents et en fait un produit très poly­va­lent.

Le tarif est dans la moyenne des amplis de cette puis­sance par rapport aux fonc­tions propo­sées. La réduc­tion de puis­sance Powers­tem (qui équipe d’ailleurs toute la nouvelle série Studio de Marshall), la boucle d’ef­fets, le boost de gain et le bloc de puis­sance alimenté par des lampes EL34 en font un produit origi­nal et inté­res­sant pour tous les amou­reux du son Marshall.

  • Origin 20C Front
  • Origin 20C Logo
  • Origin 20C Logo 2
  • Origin 20C Logo Front
  • Origin 20C Low Corner
  • Origin 20C Handle
  • Origin 20C Input
  • Origin 20C Input 2
  • Origin 20C EQ 3
  • Origin 20C EQ 2
  • Origin 20C EQ
  • Origin 20C Toggles
  • Origin 20C Name
  • Origin 20C Name 2
  • Origin 20C FX Loop
  • Origin 20C Outs
  • Origin 20C Speaker Outs

 

9/10
Points forts
  • Esthétique très réussie
  • Sonorités authentiques marshaliennes
  • Système de réduction de puissance très abouti et efficace
  • Encombrement limité vue la puissance
  • Simplicité d’utilisation
  • Excellente plateforme pour pédales d’effets
Points faibles
  • Tarif légèrement élevé
  • Panneau arrière totalement bâclé
  • Fonction Tilt un peu anecdotique
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)