Le Marshall Origin 20C est un combo développant 20 watts. Il est conçu, comme son nom l’indique, pour renvoyer aux sonorités originelles des premiers amplificateurs guitare de la fameuse marque anglaise.

Le premier ampli réalisé par Jim Marshall et qui allait devenir le JTM45 est au départ une réinterprétation du Fender Bassman. Cet ampli allait évoluer au fil des années soixante pour devenir le célèbre Super Lead Plexi, véritable Graal pour de nombreux guitaristes. Ce sont ces sonorités typiques et iconiques que Marshall a essayé de reproduire avec la série Origin. L’ampli bénéficie en effet d’un schéma beaucoup plus moderne, d’un volume global et d’améliorations diverses qui en font un ampli polyvalent et à l’aise dans de nombreuses situations, tout en conservant ces sonorités classiques immédiatement reconnaissables.
Bluesbreaker du 21e siècle
L’ampli est recouvert d’un vinyle noir avec peu d’aspérités, et le tissage qui recouvre le haut-parleur est serti d’un liseré doré. Le panneau de contrôle est, lui aussi, doré tout comme les boutons de potentiomètres. Cette esthétique globale noire et or rappelle l’identité visuelle de la marque, complétée ici par le tissage gris clair et le logo de type script en plastique blanc. Pas de doute, l’ampli essaie visuellement de renvoyer dans les années soixante, aux origines de Marshall.
L’ampli est monocanal, le panneau de contrôle est donc assez intuitif. De gauche à droite il se compose d’une entrée jack, d’un potentiomètre de gain avec une fonction Boost que l’on active en tirant le bouton et d’une égalisation à trois bandes complétée par un réglage Tilt. Ce dernier correspond à une balance entre deux sonorités différentes obtenues à l’époque grâce aux quatre entrées ; elles correspondaient aux deux canaux différents des JTM45 et 1959SLP, l’un étant plus brillant que l’autre. Ce réglage Tilt permet donc de mélanger en continu le son des deux canaux : au minimum on joue sur le son le plus feutré, et au maximum on est sur le canal brillant, la position centrale étant un mélange équitable des deux sons obtenus à l’époque en insérant un câble de patch d’un canal à l’autre. Cette section d’égalisation est suivie du bloc Master qui comporte un volume et un réglage de présence. Un switch à trois positions permet de basculer entre les trois modes de puissance, ving, cinq ou un watt. Enfin, le switch d’alimentation complète le panneau de contrôle.
Ce panneau arrière est difficilement accessible puisqu’il est aligné avec le panneau avant en position verticale. Il faut opérer quelques contorsions et se munir d’une lampe de poche si l’on ne souhaite pas renverser l’ampli pour le brancher au secteur, tous les branchements étant situés dans un renfoncement assez sombre. C’est dommage et plutôt mal pensé. Cependant, la disposition de ce panneau arrière oblige l’ampli à avoir un dos semi-ouvert, ce qui l’aide à développer davantage de basses. Un mal pour un bien, si on veut.
Un ampli, trois niveaux de puissance
Le potentiomètre de gain conjugué au volume global permet d’obtenir des niveaux de saturation assez variés, du son très clair à la distorsion tranchante. La section de préampli comporte trois lampes 12AX7. Avec le potard de gain au maximum, on profite de toute la saturation de deux lampes. Ce n’est qu’en tirant sur le bouton du potentiomètre que l’on ajoute la troisième lampe dans le circuit ; on profite alors d’un étage de gain supplémentaire. L’égalisation quant à elle agit sur le son de manière très musicale et on peut utiliser les potentiomètres sur toute leur course sans tomber dans des réglages trop extrêmes.
Un Plexi de salon ?
Après s’être contorsionné et avoir passé quelques instants à trouver la fiche d’alimentation et la boucle d’effets, on allume l’Origin. La diode témoin d’alimentation rappelle fortement les premiers amplis de la marque, c’est rassurant et assez joli. L’ampli ne possède pas de stand-by, il est donc recommandé de le laisser chauffer quelques minutes afin que les lampes atteignent leur température optimale de fonctionnement.
Le réglage Tilt n’est pas spécialement convaincant bien qu’il soit agréable d’avoir le choix entre deux sonorités. On utilise assez rapidement ce réglage à fond, ce qui correspond à la sonorité la plus brillante, mais également à celle avec laquelle l’ampli semble être le plus ouvert et riche harmoniquement. Mais en studio, cela peut être pratique d’éliminer quelques fréquences dans le haut du spectre et éviter un effet « fizzy ».
Les sons clairs sont agréables et riches en fréquences basses, un petit peu à la manière d’un JTM45. L’ampli est très bien réalisé, avec tous les paramètres d’égalisation sur leur position médiane, le son est très équilibré. On peut alors, à sa guise, ajouter ou soustraire certaines fréquences.
Le potentiomètre de gain est étagé selon une course très progressive et on peut ajuster le niveau de saturation avec beaucoup de précision en fonction des pédales avec lesquelles on utilise l’ampli. Car l’Origin est une excellente plateforme pour pédales d’effets. Sa boucle permet l’insertion d’effets temporels (réverbérations, délais) et le circuit est conçu pour très bien réagir aux effets en façade comme les effets de saturation. À la manière de nombreux groupes des années soixante-dix qui utilisaient des SLP, on place une Tube Screamer en face de l’ampli pour l’emmener vers des saturations plus compressées et riches en gain. On reconnaît tout de suite le son classique Marshall. Appliquer une pédale de saturation plus extrême directement sur le son clair de l’ampli est également une option qui fonctionne très bien ; on peut alors transformer l’Origin en ampli de deux canaux (ou plus si affinités). Un footswitch à deux boutons est fourni avec l’ampli ; l’un active et désactive le boost et le second active ou désactive la boucle d’effets.

- Clean Strat – Tilt Minimum00:37
- Clean Strat – Tilt Maxed00:27
- Clean Strat – EQ & Tilt @ 12 o’clock01:05
- Clean + Alexander Silver Overdrive00:36
- Crunch Les Paul – Tilt Minimum00:44
- Crunch Les Paul – Tilt Maxed00:19
- Crunch Strat – Tilt Minimum00:37
- Crunch Strat – Tilt 12 o’clock00:42
- Crunch Strat – Tilt 12 Maxed00:36
- Crunch Les Paul – Tilt 12 o’clock00:45
- Crunch boosted with TS Mini – Tilt Sweep01:18
- Maxed, Boost off:on02:08
- Big Crunch Boosted with EP Boost Strat00:54
Petit mais costaud
Pari réussi donc pour ce petit combo de vingt watts. On replonge totalement dans l’âge d’or de la firme de Londres et les balbutiements des premiers produits développés par Jim Marshall pour Pete Townsend. Son look rétro totalement assumé lui permettra de trouver aisément sa place dans un salon, bien qu’il soit très à l’aise en environnement de studio, voire sur scène.
Bien construit, fiable et assez puissant pour la plupart des scènes, l’Origin 20C réussit à produire des sonorités typiques marshaliennes pour un encombrement, un poids et un volume considérablement réduits. Le fait qu’il prenne bien les effets permet de l’utiliser dans de nombreux contextes musicaux différents et en fait un produit très polyvalent.
Le tarif est dans la moyenne des amplis de cette puissance par rapport aux fonctions proposées. La réduction de puissance Powerstem (qui équipe d’ailleurs toute la nouvelle série Studio de Marshall), la boucle d’effets, le boost de gain et le bloc de puissance alimenté par des lampes EL34 en font un produit original et intéressant pour tous les amoureux du son Marshall.