Le Marshall DSL1C est un ampli guitare tout lampe au format combo. Il appartient à la série DSL basée sur les JCM2000 de la fin des années quatre-vingt-dix. Cette série a été ré-éditée et quelque peu actualisée par la firme britannique qui l’a déclinée en une foultitude de formats. De la classique tête 100 watts au petit combo 1 watt en passant par une tête 20 watts, la série DSL est très large. Tout au bout de la chaîne se trouve donc ce petit combo 1 watt qui embarque un haut-parleur de 8 pouces et deux lampes.
Envoyons du watt !
Visuellement, on peut affirmer que l’ampli est très réussi. Il reprend les codes esthétiques établis par la marque depuis la fin des années soixante-dix avec ce tolex noir et ce panneau de contrôles doré si célèbres. Le logo type manuscrit orne la grille noire qui est sertie du classique filet blanc crème.
Le DSL1C, bien qu’étant un ampli de travail pour la maison, est doté des caractéristiques principales de la série. On trouve donc un circuit à deux canaux baptisés comme sur le modèle original « Classic Gain » et « Ultra Gain ». Ce circuit à deux canaux est piloté par deux lampes ; on trouve une ECC82 pour l’amplification et une ECC83 (ou 12ax7) pour la section préampli. De par sa petite taille, le combo de 1 watt possède moins de possibilités que ses aînés tout en développant un son qui rappelle franchement ses grand-frères.
Chaque canal est équipé d’un réglage de volume ; le canal « Ultra Gain » possède un réglage de gain qui ajuste le niveau de saturation. Le canal « Classic Gain » est essentiellement dédié aux sons clairs. Néanmoins, comme tout ampli Marshall qui se respecte, il suffit de monter le potentiomètre de Volume pour faire saturer l’ampli. On obtient alors des saturations assez classiques qui rappellent le grain des Plexis et JCM800. À noter que ces saturations sont obtenues en augmentant le volume ; attention aux voisins, donc !
L’interface de l’ampli est assez simple. On retrouve de gauche à droite : une entrée guitare sur jack (la fiche jack est en métal, ce qui inspire davantage confiance que les prises en plastique noir utilisées sur les précédents modèles), le volume du canal clair, le commutateur qui permet de passer d’un canal à l’autre, le volume et le réglage de saturation du canal saturé, un commutateur changeant le caractère des fréquences médiums (baptisé « Tone Shift »), une égalisation à trois bandes et un réglage de réverbe. En dernière position se trouve le commutateur d’alimentation de l’ampli. Premier petit point négatif, l’ampli ne possède pas de circuit de chauffage des lampes, le switch passe de la position « on » à la position « off ». On aurait apprécié une position « standby » avec un commutateur à trois positions par exemple…
Le panneau arrière est assez complet pour un ampli de sa catégorie. On y trouve une boucle d’effets, une prise pour le pédalier qui permet de basculer d’un canal à l’autre, une entrée auxiliaire sur mini-jack, une sortie avec simulation de haut-parleur sur mini-jack et un commutateur appelé « Low Power ». Ce switch passe du mode 1 watt (pleine puissance) au mode 0,1 watt. Ce mode Low Power permet de pousser l’ampli sans se fâcher méchamment avec son voisinage. Cette fonctionnalité devient intéressante sur le canal « Classic Gain » qui ne commence à saturer qu’avec le potentiomètre de volume sur 6 ou 7. Deuxième ombre au tableau : bien que l’ampli soit de taille assez réduite, on aurait apprécié un réglage du niveau de saturation pour le canal « Classic Gain ». Dans le cas d’un appartement mal isolé, il devient très compliqué voire impossible d’obtenir des sons crunch. C’est dommage.
Enfin, une sortie haut-parleur de 16 Ohms sur laquelle est branchée le HP de 8 pouces vient compléter le panneau arrière. Il est donc possible de jouer le DSL1C à travers une enceinte 2×12 ou 4×12. On remarque que le haut-parleur de 8 pouces, malgré sa petite taille, développe une réponse en fréquences intéressante qui fait oublier que l’on joue sur un petit ampli.
Ce petit Marshall DSL1C pèse 7,9 kg ; il est surplombé d’une large poignée qui autorise un transport assez facile. Son encombrement minimum rendra son intégration simple dans un intérieur déjà bien rempli.
Ultra Gain : Marshall ne fait pas dans la dentelle
Le canal saturé baptisé Ultra Gain porte bien son nom. La saturation devient épaisse et très dense même sur un réglage assez faible. Le meilleur moyen d’utiliser cet ampli sur son canal saturé est de jouer avec le volume et le gain en conjonction. Le niveau de saturation étant concrètement énorme, on a assez vite beaucoup trop de gain et le son peut devenir criard voir « fizzy ». On perd alors le côté « gros son » conféré par la lampe de puissance poussée dans ses retranchements.
Sur son réglage minimum de saturation, ce canal Ultra Gain est capable de produire de très gros crunchs ; en montant le potard sur sa position médiane, on rentre dans des territoires beaucoup plus extrêmes, et on a immédiatement envie d’accorder sa guitare quelques tons plus bas. Comme sur les modèles originaux et les réactualisations du modèle, il est très facile d’engager trop de saturation. En trouvant un équilibre entre le volume et le gain, on peut découvrir des sonorités intéressantes et récupérer ce côté « tranchant » qui rappelle un JCM800 sous stéroïdes. À noter que cette réédition de la série DSL a été modifiée et améliorée par rapport à l’original qui était beaucoup trop baveux.
L’égalisation à trois bandes est efficace et les réglages sont bien ajustés ; même dans leurs positions extrêmes, le son reste toujours exploitable et correspond à un certain type de musique.
Enfin, la réverbération numérique est un vrai plus pour ce petit combo. Présente sur les amplis de la série DSL dès leur création à la fin des années quatre-vingt-dix, cette réverbe numérique permet de spatialiser légèrement le son sans brancher de pédale dans la boucle. Un seul potentiomètre ajuste le niveau de réverbe.
La fonction Tone Shift est exactement la même que sur les premiers modèles. Il s’agit simplement d’un commutateur qui modifie le caractère des fréquences médiums. Sur un son clair, ce commutateur permet à cet ampli typiquement britannique de développer des sonorités « Fenderiennes ». En effet, le Tone Shift coupe une partie des fréquences médiums pour donner un caractère très différent au son. Sur le canal saturé, ce switch permet de s’attaquer à des registres beaucoup plus modernes.
- Strat-clean-vol maxed, Tone shift01:12
- Strat-clean-vol 7:10, Tone shift00:48
- Strat-clean-vol 5:10, Tone shift, Reverb 3o’clock00:30
- Strat-clean-vol 5:10, Tone shift, Rev 12o’clock00:41
- Strat-clean-vol 3:10 EQ 12o’clock00:28
- Strat in-bewtween sound-clean-vol 5:10, Tone shift, 00:30
- LesPaul-gain@2:10– EQ 12oclock00:26
- LesPaul-gain@3:10-classic rock:hard rock tone01:47
- LesPaul-gain@4:10– EQ 12oclock00:36
- LesPaul-gain@5:10 – hard rock EQ00:46
- LesPaul-gain@5:10– Tone shift off:on, EQ scooped00:44
- LesPaul-gain@8:10– Tone shift off:on, EQ scooped00:36
Marshall se miniaturise
Ce Marshall DSL1C qui développe une puissance de 1 watt est un très bon ampli de travail. Doté de deux canaux, il est assez polyvalent bien qu’il soit quasi impossible d’obtenir des sons crunchs. C’est dommage surtout que c’est ce type de sons qui a rendu la firme britannique célèbre autour du globe.
Néanmoins, on retrouve la sonorité, les fonctionnalités et le caractère de la première mouture de la série DSL. Pour un encombrement assez réduit, ce petit combo développe des sonorités classiques de la série Dual Super Lead. Pari réussi, donc !