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Deux lampes pour un watt
8/10
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Le Marshall DSL1C est un ampli guitare tout lampe au format combo. Il appartient à la série DSL basée sur les JCM2000 de la fin des années quatre-vingt-dix. Cette série a été ré-éditée et quelque peu actualisée par la firme britannique qui l’a déclinée en une foultitude de formats. De la classique tête 100 watts au petit combo 1 watt en passant par une tête 20 watts, la série DSL est très large. Tout au bout de la chaîne se trouve donc ce petit combo 1 watt qui embarque un haut-parleur de 8 pouces et deux lampes.

Test de l'ampli Marshall DSL1C : Deux lampes pour un watt

Envoyons du watt !

marshall-dsl1cVisuel­le­ment, on peut affir­mer que l’am­pli est très réussi. Il reprend les codes esthé­tiques établis par la marque depuis la fin des années soixante-dix avec ce tolex noir et ce panneau de contrôles doré si célèbres. Le logo type manus­crit orne la grille noire qui est sertie du clas­sique filet blanc crème.

Le DSL1C, bien qu’étant un ampli de travail pour la maison, est doté des carac­té­ris­tiques prin­ci­pales de la série. On trouve donc un circuit à deux canaux bapti­sés comme sur le modèle origi­nal « Clas­sic Gain » et « Ultra Gain ». Ce circuit à deux canaux est piloté par deux lampes ; on trouve une ECC82 pour l’am­pli­fi­ca­tion et une ECC83 (ou 12ax7) pour la section préam­pli. De par sa petite taille, le combo de 1 watt possède moins de possi­bi­li­tés que ses aînés tout en déve­lop­pant un son qui rappelle fran­che­ment ses grand-frères.

Chaque canal est équipé d’un réglage de volume ; le canal « Ultra Gain » possède un réglage de gain qui ajuste le niveau de satu­ra­tion. Le canal « Clas­sic Gain » est essen­tiel­le­ment dédié aux sons clairs. Néan­moins, comme tout ampli Marshall qui se respecte, il suffit de monter le poten­tio­mètre de Volume pour faire satu­rer l’am­pli. On obtient alors des satu­ra­tions assez clas­siques qui rappellent le grain des Plexis et JCM800. À noter que ces satu­ra­tions sont obte­nues en augmen­tant le volume ; atten­tion aux voisins, donc !

L’in­ter­face de l’am­pli est assez simple. On retrouve de gauche à droite : une entrée guitare sur jack (la fiche jack est en métal, ce qui inspire davan­tage confiance que les prises en plas­tique noir utili­sées sur les précé­dents modèles), le volume du canal clair, le commu­ta­teur qui permet de passer d’un canal à l’autre, le volume et le réglage de satu­ra­tion du canal saturé, un commu­ta­teur chan­geant le carac­tère des fréquences médiums (baptisé « Tone Shift »), une égali­sa­tion à trois bandes et un réglage de réverbe. En dernière posi­tion se trouve le commu­ta­teur d’ali­men­ta­tion de l’am­pli. Premier petit point néga­tif, l’am­pli ne possède pas de circuit de chauf­fage des lampes, le switch passe de la posi­tion « on » à la posi­tion « off ». On aurait appré­cié une posi­tion « standby » avec un commu­ta­teur à trois posi­tions par exem­ple…

marshall-dsl1c-7Le panneau arrière est assez complet pour un ampli de sa caté­go­rie. On y trouve une boucle d’ef­fets, une prise pour le péda­lier qui permet de bascu­ler d’un canal à l’autre, une entrée auxi­liaire sur mini-jack, une sortie avec simu­la­tion de haut-parleur sur mini-jack et un commu­ta­teur appelé « Low Power ». Ce switch passe du mode 1 watt (pleine puis­sance) au mode 0,1 watt. Ce mode Low Power permet de pous­ser l’am­pli sans se fâcher mécham­ment avec son voisi­nage. Cette fonc­tion­na­lité devient inté­res­sante sur le canal « Clas­sic Gain » qui ne commence à satu­rer qu’avec le poten­tio­mètre de volume sur 6 ou 7. Deuxième ombre au tableau : bien que l’am­pli soit de taille assez réduite, on aurait appré­cié un réglage du niveau de satu­ra­tion pour le canal « Clas­sic Gain ». Dans le cas d’un appar­te­ment mal isolé, il devient très compliqué voire impos­sible d’ob­te­nir des sons crunch. C’est dommage.

Enfin, une sortie haut-parleur de 16 Ohms sur laquelle est bran­chée le HP de 8 pouces vient complé­ter le panneau arrière. Il est donc possible de jouer le DSL1C à travers une enceinte 2×12 ou 4×12. On remarque que le haut-parleur de 8 pouces, malgré sa petite taille, déve­loppe une réponse en fréquences inté­res­sante qui fait oublier que l’on joue sur un petit ampli.

Ce petit Marshall DSL1C pèse 7,9 kg ; il est surplombé d’une large poignée qui auto­rise un trans­port assez facile. Son encom­bre­ment mini­mum rendra son inté­gra­tion simple dans un inté­rieur déjà bien rempli.

Ultra Gain : Marshall ne fait pas dans la dentelle

marshall-dsl1c-4Le canal saturé baptisé Ultra Gain porte bien son nom. La satu­ra­tion devient épaisse et très dense même sur un réglage assez faible. Le meilleur moyen d’uti­li­ser cet ampli sur son canal saturé est de jouer avec le volume et le gain en conjonc­tion. Le niveau de satu­ra­tion étant concrè­te­ment énorme, on a assez vite beau­coup trop de gain et le son peut deve­nir criard voir « fizzy ». On perd alors le côté « gros son » conféré par la lampe de puis­sance pous­sée dans ses retran­che­ments.

Sur son réglage mini­mum de satu­ra­tion, ce canal Ultra Gain est capable de produire de très gros crunchs ; en montant le potard sur sa posi­tion médiane, on rentre dans des terri­toires beau­coup plus extrêmes, et on a immé­dia­te­ment envie d’ac­cor­der sa guitare quelques tons plus bas. Comme sur les modèles origi­naux et les réac­tua­li­sa­tions du modèle, il est très facile d’en­ga­ger trop de satu­ra­tion. En trou­vant un équi­libre entre le volume et le gain, on peut décou­vrir des sono­ri­tés inté­res­santes et récu­pé­rer ce côté « tran­chant » qui rappelle un JCM800 sous stéroïdes. À noter que cette réédi­tion de la série DSL a été modi­fiée et amélio­rée par rapport à l’ori­gi­nal qui était beau­coup trop baveux.

marshall-dsl1c-2L’éga­li­sa­tion à trois bandes est effi­cace et les réglages sont bien ajus­tés ; même dans leurs posi­tions extrêmes, le son reste toujours exploi­table et corres­pond à un certain type de musique.

Enfin, la réver­bé­ra­tion numé­rique est un vrai plus pour ce petit combo. Présente sur les amplis de la série DSL dès leur créa­tion à la fin des années quatre-vingt-dix, cette réverbe numé­rique permet de spatia­li­ser légè­re­ment le son sans bran­cher de pédale dans la boucle. Un seul poten­tio­mètre ajuste le niveau de réverbe.

La fonc­tion Tone Shift est exac­te­ment la même que sur les premiers modèles. Il s’agit simple­ment d’un commu­ta­teur qui modi­fie le carac­tère des fréquences médiums. Sur un son clair, ce commu­ta­teur permet à cet ampli typique­ment britan­nique de déve­lop­per des sono­ri­tés « Fende­riennes ». En effet, le Tone Shift coupe une partie des fréquences médiums pour donner un carac­tère très diffé­rent au son. Sur le canal saturé, ce switch permet de s’at­taquer à des registres beau­coup plus modernes.

Strat-clean-vol maxed, Tone shift
00:0001:12
  • Strat-clean-vol maxed, Tone shift01:12
  • Strat-clean-vol 7:10, Tone shift00:48
  • Strat-clean-vol 5:10, Tone shift, Reverb 3o’clock00:30
  • Strat-clean-vol 5:10, Tone shift, Rev 12o’­clock00:41
  • Strat-clean-vol 3:10 EQ 12o’­clock00:28
  • Strat in-bewt­ween sound-clean-vol 5:10, Tone shift, 00:30
  • LesPaul-gain@2:10– EQ 12oclock00:26
  • LesPaul-gain@3:10-clas­sic rock:hard rock tone01:47
  • LesPaul-gain@4:10– EQ 12oclock00:36
  • LesPaul-gain@5:10 – hard rock EQ00:46
  • LesPaul-gain@5:10– Tone shift off:on, EQ scoo­ped00:44
  • LesPaul-gain@8:10– Tone shift off:on, EQ scoo­ped00:36

Marshall se minia­tu­rise

Ce Marshall DSL1C qui déve­loppe une puis­sance de 1 watt est un très bon ampli de travail. Doté de deux canaux, il est assez poly­va­lent bien qu’il soit quasi impos­sible d’ob­te­nir des sons crunchs. C’est dommage surtout que c’est ce type de sons qui a rendu la firme britan­nique célèbre autour du globe.

Néan­moins, on retrouve la sono­rité, les fonc­tion­na­li­tés et le carac­tère de la première mouture de la série DSL. Pour un encom­bre­ment assez réduit, ce petit combo déve­loppe des sono­ri­tés clas­siques de la série Dual Super Lead. Pari réussi, donc !

Tarif moyen : 277 €

  • marshall-dsl1c
  • marshall-dsl1c-6
  • marshall-dsl1c-2
  • marshall-dsl1c-3
  • marshall-dsl1c-4
  • marshall-dsl1c-5
  • marshall-dsl1c-10
  • marshall-dsl1c-7
  • marshall-dsl1c-8
  • marshall-dsl1c-9

 

8/10
Points forts
  • Tarif intéressant pour un combo tout lampes
  • Réverbe intégrée
  • Encombrement réduit
  • Sonorités typiques de la série DSL
Points faibles
  • Pas de standby sur l’ampli
  • Sons crunchs très compliqués à obtenir
  • Pas de réglage de gain sur le canal clair
  • On aurait aimé une sortie HP supplémentaire
  • Sortie directe sur mini-jack pas très pratique
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)


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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)