Sujet Editorial du 28 octobre 2017 : commentaires
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Los Teignos
« On est un nouveau pays !
- Non, vous l’êtes pas.
- Si, on l’est !
- Non, vous l’êtes pas.
- Bien sûr qu’on l’est.
- Évidemment que vous l’êtes pas… »
Voilà en gros à quoi se résume pour l’heure le dialogue entre les Catalans, qui viennent de proclamer leur indépendance, et l’Espagne, soutenue par l’Europe comme les États-Unis, qui n’entend pas la reconnaître. De l’autre côté de la frontière, à hauteur d’homme, on espère juste que tout cela ne va pas tourner en guerre civile et que, si indépendance il y a, ce ne sera pas pour que la Catalogne se retrouve avec une dette publique qui en ferait une nouvelle Grèce.
Disons que pour calmer les esprits, un peu de musique ne serait pas de trop, de la guitare de préférence, en jouant sur le pédalier Headrush les tablatures qu’on aurait bossées sous Guitar Pro 7 pour masteriser le tout avec Ozone 8. L’occasion pour moi de souligner que deux de ces tests ont été réalisés en Live sur Youtube, et que l'on compte bien remettre ça très prochainement, probablement à la fin de la semaine prochaine avec une chouette surprise.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
CapitaniOccitània
Ni dieu ni clavier maître
davv
Pour ce qui est des états plurilingues qui marchent, ils semble ironique de citer la Belgique et, dans une moindre mesure, la Suisse...
Pour les idées qui ne sont que des idées, c'était le cas, il y a vingt ans de l'idée d'indépendance, etc. Tout ce qui, aujourd'hui, existe est né d'une idée, voire d'un coup de tête (le brexit par exemple.)
[ Dernière édition du message le 04/11/2017 à 11:15:11 ]
Anonyme
Des propositions farfelues de toutes sortes existent . Récemment j'ai lu qu'une association s'était créée pour obtenir qu'il y ait une rue Pétain à Paris
Les ricains ont fait une pétition officielle pour que soit construite l'Etoile Noire, et comme la pétition a été faite dans les règles, elle a obligé l'administration à y répondre (non sans humour) : http://www.telerama.fr/medias/p-tition-les-etats-unis-ne-construiront-pas-d-etoile-noire,92180.php
Anonyme
Elle est parlée par 10 millions de personnes, soit plus que le Danois, le bulgare ou les langues des pays baltes... elle équivaut au suédois.
Pas mal pour un patois parlé par 3 pelés et 4 tondus.
Will Zégal
Tous ceux qui parlent plusieurs langues savent qu'on ne commence à vraiment correctement parler une langue quand on arrive à penser dans cette langue. Et que chaque langue comprend des constructions grammaticales et des tournures idiomatiques qui lui sont propres et qui déterminent des façons de penser et de voir le monde légèrement différentes.
Je prends l'exemple du breton (que je ne parle pas, mais que je comprends en partie). C'est une langue assez marrante. En effet, elle n'a pas la rigidité grammaticale qu'on trouve par exemple dans le français ou dans l'allemand. On peut même s'abstenir de mettre un verbe dans la phrase si celle-ci est suffisamment explicite et l'ordre des mots dans la phrase n'est pas strictement structuré comme elle peut l'être en français (sujet-verbe-complément).
Par ailleurs, le verbe "être" peut avoir le sens de "avoir" selon la préposition qui le précède. Et il y a plein d'autres choses marrantes comme ça, par exemple des verbes qui ont des sens beaucoup plus larges qu'en français, le sens précis étant donné par le contexte de la phrase.
Résultat : il est très facile de faire des phrases à double sens ou ambiguës. Cela ne veut pas dire que la langue soit forcément ambiguë, mais sa liberté grammaticale le permet. Ceci donne des trucs très particuliers pleins d'humour car quand la langue est bien maîtrisée, une phrase peut avoir un sens immédiat plus un second sens souvent drôle ou ironique voir (assez souvent) subversif.
Justement, quand on lit un livre comme "les mémoires d'un paysan bas-breton" (le journal d'un type du XIXe siècle qui a bourlingué un peu partout), l'auteur (qui a la dent dure pour ses compatriotes) se plaint du caractère des bretons qui ne prennent rien au sérieux et voient des plaisanteries dans tout.
Sans aller jusque là, c'est un caractère que j'ai beaucoup connu dans mon enfance chez les gens de langue maternelle bretonne et qui parlaient en partie par bretonnismes (expressions bretonnes directement traduites mot à mot en français).
Même si des sujets graves, il y avait toujours une petite plaisanterie, un jeu de mots, une petite pique qui, soit dédramatisait le sujet (genre même c'est grave, mais ça ne nous fera pas un second trou au c***), soit bâchait un protagoniste cité, surtout si celui-ci était un notable.
C'est un esprit qui se perd en grande partie avec la disparition des bretonnants de langue maternelle. Ceux qui ont le français comme langue maternelle et ont appris le breton ensuite peuvent conserver cette tournure d'esprit qui fait partie de la culture, mais elle est fortement atténuée. C'est une perte de richesse et pas seulement pour la région, mais pour la richesse du français en général.
La France ayant largement mis sous le boisseau les langues régionales, ce sont aujourd'hui les langues et cultures de la francophonie (dont en grande partie nos anciennes colonies) qui enrichissent la langue. Et malheureusement le franglais.
patrick_g75
(Oui, je dis comme je cause : 'ceux' - et non pas ce.ux.lles -, et 'ils', et non pas il.elle.s.)
Cependant, il y aurait à dire sur la façon dont, subrepticement, tu sembles vouloir la mettre en compétition avec le français...
"En compétition" signifiant ici comparer les qualités (entendons : la valeur) de l'une et de l'autre.
Ce qui pourrait être - cette mise en compétition - en contradiction avec ce que tu dis, si justement, sur le fait qu'une une langue est la manifestation d'une "conception du monde" (de l'existence, etc.)
Mais, bon, ça, ce serait plutôt une conversation (longue) à avoir entre nous, à l'abri des trolls, et éventuellement avec quelque boissons (bretonnes ou bourguignonnes, ou autres) à notre portée immédiate, pour rafraîchir nos gosiers dessicés par la chaleur de notre échange...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Anonyme
patrick_g75
Le breton est quand même plus connu pour sa tendance à la picole que pour sa langue.
Tant que la picole délie la langue... moi, ça me convient !
Surtout que, la picole n'étant pas propre au breton, il me semble, ça facilite les échanges internationaux - et inter-régionaux !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Will Zégal
Patrick : je ne met aucunement les langues en "concurrence". Si j'évoque le français, c'est par comparaison parce que c'est une langue que nous connaissons tous ici. Je ne dis absolument pas qu'une langue est meilleure qu'une autre. J'adore le français et c'est pas un hasard si j'ai fait des études de lettres.
Par contre, la volonté de l'état français d'annihiler les langues régionales, même si elle partait d'un bon sentiment (l'unification de la nation, le développement des échanges, etc) est une connerie. On sait aujourd'hui que parler plusieurs langues est un atout pour plein de trucs (y compris apprendre d'autres langues, ce qui est fortement recommandé aujourd'hui) et je n'ai jamais vu que les gens de langue maternelle bretonne ayant appris le français fussent handicapés dans leur intégration dans la société.
Précisons tout de même une chose : malgré la légende qui a la vie dure en Bretagne et la réalité de la volonté de faire disparaître le breton, pas mal d'études et d'analyses montrent que ce n'est pas cette politique qui serait responsable de la forte diminution du breton. Beaucoup affirment que c'est dû à une volonté d'intégration des bretons, de développement économique et aussi au fait que le breton n'était pas une langue adaptée à la modernité car il y manquait le vocabulaire moderne. En effet, la Bretagne est une région qui est passée d'un sous-développement à une forte modernité en quelques décennies seulement.
Je suis assez réservé sur cette analyse : j'ai connu des gens qui n'ont pas appris le breton (leur langue maternelle) à leurs enfants parce qu'ils avaient trop souffert des punitions à l'école et de l'humiliation de l'image de plouc et d'arriéré qu'on renvoyait aux locuteurs bretonnants.
Ensuite, on voit que le breton a su s'adapter à la modernité et développer le vocabulaire adéquat. Quand j'étais môme, j'entendais les bretonnants parler en bretons avec des phrases émaillées de mots français (machine à laver, télévision) parce que ces mots n'existaient pas en breton ou qu'ils ne les connaissaient pas. Aujourd'hui, ces mots existent.
Je pense que les deux phénomènes sont conjoints : à la fois la volonté d'intégration et de développement et l'intériorisation d'un mépris de soi ont contribué à la quasi disparition du breton. Sa pratique augmente à nouveau, notamment dans la lignée des années 60, du renouveau du folk et de la fierté retrouvée de l'identité régionale (apportée en grande partie par les arts). Mais pour beaucoup de gens, cela restera marginal et voué à l'échec tant que la langue ne retrouvera pas une place officielle et sera cantonnée, comme disait quelqu'un, aux discussions de bistrot et au cercle familial / amical (auxquels on peut ajouter la culture, surtout la musique, et la littérature).
C'est pour ça que je comprends parfaitement les catalans de défendre la position de leur langue comme langue officielle à côté du castillan et, pourquoi pas, avant même le castillan dans la région. Ce que je comprends moins, c'est l'attitude (citée par une amie catalane et d'autres témoignages) de catalans qui parlent parfaitement le castillan et refusent de le faire quand ils sont en présence d'étrangers ou d'autres espagnols, faisant comme si ils ne comprenaient pas. Là, on n'est plus dans la défense de sa langue et de sa culture, mais dans l'exclusion bête et le renfermement sur soi.
[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 11:11:45 ]
Anonyme
C'est un peu plus hardcore que les bonnets d'âne de l'école républicaine....
De plus, l'Espagne s'est épargnée purges et procès à la fin de la dictature, ce qui a permis à bon nombre de politiques et de fonctionnaires zélés de rester en place.
Cette injustice a sans doute radicalisé les esprits de certains, le castillan étant assimilé à la langue de l'oppresseur.
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