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Sujet Editorial du 20 avril 2019 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 20 avril 2019 : commentaires

Notre Dame du FeuComme chacun sait grâce à cette BD où l’on empêche les bardes de chanter lors des festins, les Gaulois n’ont peur que d’une chose : que le ciel leur tombe sur la tête. Et c’est à Lutèce qu’on a pu vérifier cela cette semaine puisque le très regrettable incendie de Notre Dame et ses images dignes de l’Évangile de Jean ont donné lieu à quantité de jérémiades venues de France comme de Navarre, et même bien au-delà. Si personne n’a à se réjouir de voir une vieille dame malmenée de la sorte (il semblerait toutefois qu’elle soit toujours debout et que ses abeilles soient hors de danger), on gardera à l’esprit que les termes de « tragédie », « d’épreuve énorme et terrible », de « deuil » ou « d’arrachement » employés par des médias comme par certains hommes et femmes politiques sont sans doute un peu disproportionnés et risquent de laisser bien peu de vocabulaire lorsqu’il faudra mettre des mots sur un prochain tsunami, un prochain Bataclan, une prochaine famine ou une prochaine épidémie qui touchera un peuple, ici ou ailleurs.

Gageons que les ménestrels auront donc des mots plus justes pour broder autour de ce Cremat nec deletur, sachant qu’ils pourront cette semaine trouver leurs notes de quantité de façons différentes : avec le synthé MicroFreak et les compresseurs logiciels d’Arturia, avec la pédale Boss DC-2w Dimension C ou encore avec le Drum Kit Trap réalisé en vidéo par RED BEATS, nouveau (bien)venu dans notre équipe.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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71
;)

:-D

:bave:

:bravo:

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

72
Citation :
Et pourtant, la perte de ces ouvrages me semble bien plus importante qu'un toit d'église qui a brûlé. Excusez moi pour ce comparatif qui est peut être mal venu, mais c'est mon avis.


Non mais c’est sûr. Notre-Dame sera reconstruite, et bien. Pas d’inquiétude là-dessus.

Les livres uniques ou très rares, les villes du Yémen... c’est une autre histoire. Sans parler des vies humaines... :(
73
Citation de Ben :
En découvrant fort tardivement l'édito de Los teignos, mais avec la joie de lire que je n'étais pas seul à penser c'qu'on pense, j'ai craint que la lecture des commentaires ne me déprime à coups de malédictions crétines (chrétiennes) et autres bienpensances éculées.
Je me réjouis d'avoir découvert que cette vision de l'évènement reste plus partagée que ce que veulent nous faire croire les médias dominants et que l'esprit critique perdure encore bien vivement ici et là...


Si tu as besoin de ne pas être le seul à penser ce que tu penses pour te mettre en joie..., je me demande où donc peut bien s'activer ton "esprit critique".

Quant à la ritournelle "crétin chrétien"..., ben, en voilà une qui est éculée, et depuis quelques temps !

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

74
Citation de bidouille2004 :

......Et pourtant, la perte de ces ouvrages me semble bien plus importante qu'un toit d'église qui a brûlé. Excusez moi pour ce comparatif qui est peut être mal venu, mais c'est mon avis. ;)
En tout cas, chaque fois que je peste pour allumer mon barbecue qui ne veut pas prendre, je pense à ces incendies qui démarrent tout seuls et là, je me trouve vraiment nul. ;)


A propos de barbecue... on peut faire un petit topo sur "le triangle du feu" ?
Utile pour savoir faire partir un barbecue récalcitrant, autant que pour éviter les incendies domestiques...
;)
Sinon, la comparaison entre le sinistre sur Notre-Dame et l'incendie ravageur de la bibliothèque... il est effectivement incongru. Les conséquences du premier sont remédiables, ce que ne sont pas celles du second.
Par ailleurs, parler ici d'un "toit d'église"... Bof... Tout ce qui est excessif est insignifiant.
A part ça, je suis un athée résolu et, je crois, conséquent. C'est peut-être pour ça que je peux espérer ne pas confondre la réalité de mes désirs et la réalité de leurs objets...

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 24/04/2019 à 13:41:22 ]

75
Citation de Pierogi2022 :
...
des individus très tolérants, en tout cas qui n'avaient aucune intention d'envahir l'Amerique pour la débarrasser de ses autochtones et piller leurs ressources et les remplacer par de la main d'oeuvre gratuite afin de les envoyer au fond de la mine et leur faire extraire les minéraux nécessaires à la quincaillerie du culte, ni même d'exécuter systématiquement leurs contradicteurs en se fondant sur une présomption de culpabilité (et la Question, quelle oeuvre de civilisation!), ni de s'impliquer moralement ou personnellement quand un génocide pointe le bout de son nez (les héros en chasubles existent, mais sont bien rares dans les annees 40, puis au Rwanda par exemple), venir donner des leçons de piété quand on est infoutu de nettoyer devant sa porte et quand on protège les coupables (pédophilie, génocidaires...), ce qui en ferait somme toute de bons chrétiens, mais pas à toutes les époques, si j'ai bien compris.


Beau morceau de littérature - et je dis cela sans ironie. J'apprécie l'effort pour "bien dire".
Mais, bien entendu, cela ne dit qu'une des variantes de, non pas la religion catholique en particulier, non plus que de la religion en général, mais bien des pulsions impérialistes de toutes les organisations sociales un peu structurées et dominantes dans leurs aires spatio-temporelles...
L'Inquisition, l'extermination de certains peuples autochtones et leur asservissement, et tous ces abus de pouvoir - jusqu'à l'omerta sur la pédophilie violente, oui, aussi - ici bien décrits, ils ne sont pas spécifiques d'une croyance, d'une idéologie particulière.
Malheureusement.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

76
Citation :
Sinon, la comparaison entre le sinistre sur Notre-Dame et l'incendie ravageur de la bibliothèque... il est effectivement incongru

définition incongru: adjectif, Contraire aux usages, à la bienséance.
Je suis désolé pour mon incongruité qui nuit à tes valeurs de bienséance et est contraire aux usages de ton milieu de vie, mon cher Patrick ;) ... de Paris. Mais à LYON, la basilique de Fourvière a été restaurée il y a peu sans déclencher le branle-bas national.
Citation :
Les conséquences du premier sont remédiables, ce que ne sont pas celles du second.

On est bien d'accord là dessus. ;)
Citation :
Tout ce qui est excessif est insignifiant

Je ne sais pas d'où tu sors cette phrase bateau (sûrement un auteur imbu de sa petite personne ;)), mais elle ne me parait pas du tout réaliste. Il suffit de regarder l'histoire du départ des guerres et des grandes manifestations humaines pour se rendre compte que c'est bien souvent l'inverse.
77
Congruence : fait de s'adapter, de s'ajuster parfaitement.
D'où incongru : inadapté, etc.
Après, on peut appliquer cette in/congruence à toutes sortes de situations, selon les besoins.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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78
"Tout ce qui est excessif etc." : Talleyrand.
Qui s'y connaissait un peu en matière de guerres et de grandes "manifestations humaines".
Tu confonds excès et grandeur.
Une guerre peut être grandement terrible, horrible, etc., mais à sa mesure propre.
Bref, là, il faut prendre les choses comme elles sont dites. Il ne s'agit pas de se faire la guerre, mais de connaître le sens des mots.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

79
Chers Afiens,
en me nourrissant de tous vos commentaires, d'articles lus ça et là de journalistes, d'écrivains ou de philosophes interrogés sur le sujet et de mes propres recherches, j'ai, me semble-t-il, enrichi mon poème d'une dimension philosophico-religieuse qui lui manquait auparavant. Comme toute œuvre donnée en pâture, je sais que je m'expose, inévitablement, à la critique. J'en demande pardon, par avance, aux croyants.

Faites des cendres

Il est vrai que le temps ride les vieilles dames
Qui cherchent à tromper cet ennemi frontal.
C’est ainsi, qu’à Paris, au toit de Notre-Dame
En visant le remède, on apporta le mal.
Avec du retard sur le mercredi des cendres
Quelques ouvriers, au français aléatoire,
Ont dû prendre pour un ordre : « fête des cendres »
De la forêt de chênes, un feu incantatoire.

Comme venant des yeux du Diable ricanant,
Une étrange étincelle a jailli dans le noir.
Tout d’abord feu follet à l’esprit malfaisant,
Il s’enfla pour brûler ses neuf siècles d’histoire :
De l’évêque Sully, son premier bâtisseur,
Jusqu’à Viollet-le-Duc qui la sauva des ruines,
Des mariages royaux, un sacre d’empereur,
La Marseillaise aussi à l’humeur assassine.

Les larmes des badauds n’étaient que gouttes d’eau
Dans l’océan du feu dansant sur la toiture.
Les flammes de l’enfer se moquaient du radeau
Qui geignait, impuissant, sous ses mille brûlures.
Sautant de poutre en poutre, on entendit, dément,
Le cri désespéré de feu Quasimodo
Qui se pendait jadis, léger comme Tarzan,
Aux lianes des clochers pour réveiller Hugo.

Comme si un seul cierge était insuffisant,
Pour bien montrer à Dieu toute l’ardente flamme,
La flèche toute entière, au corps incandescent,
Jusqu’à son dernier souffle a consumé son âme.
Et puis elle a plongé droit dans le cœur des hommes
Comme pour signifier que rien n’est éternel :
Ni le bois, ni la pierre, ainsi que tout podium
Qui veut prouver la foi mais nous éloigne d’elle.

C’est dans ces moments-là, c’est devant l’impensable
Qu’on mesure, interdits, toute la vanité
De l’arrogance humaine, et son invraisemblable
Intérêt à se perdre en des futilités.
Ce baptême du feu cachait-il un péché ?
Qu’importe ! Les pompiers, d’un seul homme, acceptèrent
Son vœu « asperges me ! » pour la débaptiser
De leurs eaux, non sacrées, qui, pourtant, la sauvèrent.

Les cloches Jean-Marie, Étienne ou Gabriel,
Depuis longtemps déjà bâillonnées du tocsin,
Accusèrent le coup du destin gratte-ciel,
Comme au cœur de Marie, dans son bourdon d’airain.
Quand, au petit matin, comme après une cuite,
Elle nous montra sa gueule de bois brûlés,
Les murs restant debout avaient bien du mérite
Pour ne pas, de chagrin, eux aussi s’effondrer.

Quel message a reçu, par ces fumées d’indiens,
L’Éternel esquivant cent mille satellites ?
Une élection d’un pape, adorateur de biens
Dont l’Église, elle-même, a la collectionnite ?
Un appel au secours montant plus vite aux cieux
Sans ce toit obligeant à faire messe basse,
Quand les chants, implorants et miséricordieux,
Se cognent à la voute où, cloitrés, ils s’entassent ?

A-t-il, dans son jardin d’Éden, bienheureux,
Entendu, rien qu’un jour, un chant de carmélites ?
À quoi sert la prière des cœurs malheureux
Sans aucun écho de son refuge d’ermite ?
Comme à l’accoutumé, il laisse au soin des hommes
De chercher le comment, de trouver le pourquoi,
Tant, de toute réponse, il paraît économe,
Trop occupé, peut-être, à maintenir sa foi…

Ou, peut-être a-t-il vu notre hybris si vantarde
D’un confort fou sur la Terre martyrisée,
Qu’il se dit, le matin, en se taillant la barbe :
« Un seul âtre vous centre, et tout est repeuplé ?
Vous courez tous les jours vers de nouveaux veaux d’or
Qui fondront au soleil comme, jadis, Icare,
Quand vous en comprendrez l’éphémère décor !
N’y a-t-il que les pleurs qui ouvrent vos regards ? »

Mais Joseph, obstiné, pour recouvrir sa belle,
Sait bien ce qui l’attend, ses deux mains sur la planche.
Pour coudre sur mesure une neuve dentelle,
Il aiguise ses scies et retrousse ses manches.
Puis, quand le feu d’amour, vainqueur du feu du mal,
Dictera aux humains ce qu’on sait en attendre,
Qu’une autre flèche au ciel poussera, magistrale,
Nous verrons le Phénix renaître de ses cendres.

Mais pour qui ? Mais pour quoi ?

Myckaël Marcovic, le 23 avril 2019
80
Citation :
Bref, là, il faut prendre les choses comme elles sont dites. Il ne s'agit pas de se faire la guerre, mais de connaître le sens des mots.


Là, je reste stupéfait devant tant de connaissance....:???: