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Test du MicroFreak d'Arturia - Le synthé de la peur

9/10
Award Qualité/Prix 2019
2019
Qualité/Prix
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Un an après le MiniBrute 2, Arturia présente un nouveau concept de synthé paraphonique hybride à mémoires. Avec ses caractéristiques originales et son prix réduit, le MicroFreak est-il l’alternative à un marché saturé de synthés mono analogiques ?

Test du MicroFreak d'Arturia : Le synthé de la peur

En 2012, le Mini­Brute d’Ar­tu­ria redé­fi­nit le synthé analo­gique mono acces­sible au plus grand nombre, DJ comme musi­cien, démon­trant l’adage que les propo­si­tions de valeur en rupture proviennent rare­ment des compé­ti­teurs instal­lés de longue date sur un marché. Après diffé­rentes décli­nai­sons (Micro­Brute et séries spéciales), six ans se seront écou­lés avant que n’ap­pa­raissent de nouvelles incar­na­tions, un clavier et un module, remus­clées et modu­la­ri­sées. Entre­temps, la firme greno­bloise ne s’est pas endor­mie, entre les logi­ciels, contrô­leurs, cartes audio et synthés, avec notam­ment l’im­pres­sion­nant Matrix­Brute testé dans nos colonnes. Mais la concur­rence s’est réveillée, en parti­cu­lier dans l’en­trée de gamme, et de nouveaux entrants sont appa­rus. On trouve aujour­d’hui des synthés analo mono à mémoires neufs pour 150 €. Sans comp­ter les modu­laires montés ou DIY qui conti­nuent à explo­ser. Il n’en fallait pas moins à Artu­ria pour propo­ser une nouvelle offre en entrée de gamme : le Micro­Freak, un synthé hybride à clavier capa­ci­tif. Un nouvel océan bleu ?

Planche à pains

MicroFreak_2tof 01.JPGLe Micro­Freak est un synthé compact plat (311 × 233 × 55 mm pour 1 kg) tout en plas­tique très rigide. Le petit clavier capa­ci­tif deux octaves saute immé­dia­te­ment aux doigts, avec ses sépa­ra­teurs de touches blanches, ses touches noires légè­re­ment suréle­vées et ses capteurs cuivrés à l’air libre. Il permet de déclen­cher notes, arpèges et séquences, tout en répon­dant à la vélo­cité ou à la pres­sion poly­pho­nique (option à choi­sir pour chaque programme) ; cette pres­sion (en fait une surface de contact du doigt) est assi­gnable libre­ment via la matrice de modu­la­tion, par exemple au temps de Glide. Le clavier ne prend toute­fois pas en compte la posi­tion Y (profon­deur de touche), ce qui n’est pas choquant au regard du prix. Le jeu néces­site un certain appren­tis­sage et une bonne dexté­rité pour éviter la distri­bu­tion des pains ; outre le fait que les touches soient fixes et de taille réduite, la rugo­sité des capteurs et le relief compro­mettent les glis­sandi fluides, ce n’est pas un Easel, un Roli ou un Conti­nuum.

La façade comprend bon nombre de commandes pour faci­li­ter l’édi­tion directe, parmi lesquelles 20 rota­tifs (plutôt bien ancrés) et 13 boutons pour éditer les sons : en haut, une matrice de modu­la­tion à LED parfai­te­ment visibles, un petit écran OLED (affi­chage des noms de programmes, valeurs des para­mètres, avec repré­sen­ta­tion graphique) et des commandes mémoires ; en partie centrale, deux rangées pour les modules de synthèse : oscil­la­teur (enco­deurs), filtre, enve­loppes, LFO, arpèges, séquen­ces… deux boutons permettent de trans­po­ser le clavier sur plus ou moins trois octaves, mais on ne trouve nulle part de trans­po­si­tion par demi-ton. Signa­lons au passage l’ac­cès direct par menu à quelques para­mètres de synthèse addi­tion­nels et aux réglages globaux (MIDI, synchro, étalon­nage CV/Gate, réponse des poten­tio­mètres, accor­dage, courbes de vélo­cité / pres­sion), une première chez Artu­ria depuis l’Origin !

MicroFreak_2tof 13.JPGEn partie infé­rieure, juste au-dessus du clavier, un bandeau de capteurs capa­ci­tifs permet de faire certains réglages ou de lancer des modu­la­tions en temps réel : modes de l’ar­pé­gia­teur, trans­port du séquen­ceur et ruban de modu­la­tion (pitch­bend absolu ou rela­tif, quan­tité de Gate aléa­toire sur les séquences, nous y revien­drons). Avec leur séri­gra­phie chrome et orange, elles sont hélas peu visibles. De même, la posi­tion du ruban est décon­cer­tante quand on veut (tenter de) taper un solo main droi­te… Là encore il faudra s’y faire !

La connec­tique est regrou­pée à l’ar­rière : sortie casque, sortie audio, sorties CV (V/octave et Hz/V) / Gate (S-Trig et V-Trig) / pres­sion (ou vélo­cité), entrée/sortie horloge, entrée/sortie MIDI (commu­table en Thru). À part la sortie audio mono­pho­nique au format jack 6,35 TRS (oui, elle est symé­trique !), toutes les prises sont au format mini-jack 3,5 mm. Les prises MIDI néces­sitent l’uti­li­sa­tion de cordons mini-jack / DIN femelle, merci d’en avoir fourni deux… On pour­suit avec la prise USB type B pour le MIDI (notes, CC, export des programmes via le logi­ciel MCC gratuit), le micro-inter­rup­teur marche/arrêt et la borne pour trans­for­ma­teur externe 12V/1A (de type bloc au milieu, ok). On regrette juste l’ab­sence d’en­trées pour pédales et d’en­trée audio.

Vastes terri­toires

MicroFreak_2tof 05.JPGLe Micro­Freak est un synthé­ti­seur hybride basé sur un oscil­la­teur numé­rique, un VCF et un VCA. Il est para­pho­nique quatre voix, chacune ayant son propre oscil­la­teur et son propre contrôle de volume (numé­rique dans ce cas), mais toutes se parta­geant le même VCF et le même VCA final. Autre bonne nouvelle, il est entiè­re­ment program­mable. Aux 128 Presets d’usine s’ajoutent 128 mémoires pour l’uti­li­sa­teur, avec sélec­tion par caté­go­rie, sympa. Pour program­mer un son, on peut soit repar­tir d’un Preset, soit passer en mode Panel, soit réini­tia­li­ser les valeurs. Les commandes répondent en mode saut, rela­tif ou seuil, bravo ! Au premier coup d’oreille, la sortie audio nous semble un peu faible par rapport au 0 dB console, même en utili­sa­tion symé­trique. Heureu­se­ment, le bruit de fond est bas et on peut boos­ter le niveau de +12 dB dans chaque programme grâce à un réglage de gain.

Les sons propo­sés par Artu­ria démontrent une variété assez incroyable, même s’ils ne sont dans leur majo­rité pas toujours exploi­tables tels quels : basses grasses, Super­saw façon Hoover, textures FM, tables d’ondes, formants de voix, arpèges para­pho­niques, séquences à filtrage évolu­tif, riffs solo type EDM, effets spéciaux déjan­tés et réso­na­teurs subtils avec réver­bé­ra­tion natu­relle. On sent immé­dia­te­ment le poten­tiel des oscil­la­teurs à synthèse multiple, la puis­sance de la matrice de modu­la­tion et la flexi­bi­lité du séquen­ceur à mouve­ments. Bon nombre de synthés beau­coup plus chers devraient s’ins­pi­rer d’Ar­tu­ria, qui incon­tes­ta­ble­ment maîtrise ces trois domaines au point de les inté­grer sur un synthé à prix plan­cher. La rapi­dité des enve­loppes est satis­fai­sante, notam­ment sur les sons arpé­gés ou hachés. Là où le Micro­Freak nous laisse un peu sur notre faim, c’est au niveau du VCF multi­mode qui manque de carac­tère à notre goût, surtout si l’on compare à ce qu’Ar­tu­ria propose dans la série Brute. On ressent aussi un peu les limites du moteur numé­rique quand on module certains para­mètres de l’os­cil­la­teur via la matrice, par exemple la posi­tion dans les tables d’ondes : la tran­si­tion n’est pas aussi fluide que lorsqu’on tourne l’en­co­deur corres­pon­dant…

Micro­Freak_1audio 01 Super­wave
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  • Micro­Freak_1audio 01 Super­wave00:59
  • Micro­Freak_1audio 02 Ethe­real00:51
  • Micro­Freak_1audio 03 Wave­table00:41
  • Micro­Freak_1audio 04 FM Bass01:03
  • Micro­Freak_1audio 05 Reso­na­tor02:06
  • Micro­Freak_1audio 06 Morphed00:44
  • Micro­Freak_1audio 07 VAnal01:32
  • Micro­Freak_1audio 08 Arpette00:49
  • Micro­Freak_1audio 09 Karpette00:29
  • Micro­Freak_1audio 10 Counts00:42

Défilé de modèles

Entrons main­te­nant dans le détail de la synthèse. Chaque voix possède un seul oscil­la­teur numé­rique multi­fonc­tions (rappe­lons qu’il y en a quatre en mode para­pho­nique). C’est l’un des points forts du Micro­Freak, qui le distingue des sempi­ter­nels VCO à ondes basiques. Ici, on a douze modèles plus ou moins complexes dont on peut éditer trois para­mètres pour chan­ger le contenu harmo­nique. Tous les para­mètres sont modu­lables via la matrice, nous en repar­le­rons plus tard !

MicroFreak_2tof 06.JPGC’est parti pour le défilé : « Basic Waves » trans­forme en continu une onde carrée en dent de scie, puis en deux dents de scie ; on peut jouer sur la largeur d’im­pul­sion de l’onde carrée ou le dépha­sage des deux dents de scie ; on peut aussi doser un sub-oscil­la­teur. « Super­wave » permet d’épais­sir des ondes dent de scie, carrée, triangle ou sinus, en créant des copies multiples ; on peut les désac­cor­der et jouer sur leur ampli­tude rela­tive. « Wave­table » permet de balayer 16 tables de 32 ondes et de doser un effet chorus. « Harmo­nic » génère des ondes addi­tives sinus ou triangle dont on peut varier les ampli­tudes puis le dépha­sage avec un chorus. « KarpS­trg » est une modé­li­sa­tion physique Karplus-Strong impliquant une corde frap­pée et un archet ; on peut régler la quan­tité d’ac­tion de l’ar­chet, la posi­tion de frappe et le déclin du réso­na­teur. 

Les sept modèles suivant sont tirés du code open-source des modules Plaits déve­lop­pés par Mutable Instru­ments. Artu­ria peut embras­ser Emilie Gillet sur les deux joues, car les oscil­la­teurs Plaits sont très origi­naux : « V. Analog » génère deux ondes avec morphing continu (impul­sion variable <–> formants et dent de scie <–> triangle), que l’on peut désac­cor­der fine­ment. « Wave­sha­per » fait inter­ve­nir un Wave­sha­per et un Wave­fol­der avec réglage progres­sif de symé­trie, dans la plus pure tradi­tion West Coast. « Two Op. FM » est un algo­rithme FM simple à deux opéra­teurs sinus, dont on peut régler le ratio, la quan­tité de modu­la­tion et le feed­back. « Formant » fait appel à la synthèse granu­laire pour géné­rer deux formants dont on peut régler le rapport de fréquences, la fréquence fonda­men­tale et la largeur, pour obte­nir diffé­rentes voyelles. « Chords » génère 11 types d’ac­cords prédé­fi­nis à quatre voix, avec diffé­rents renver­se­ments et plusieurs dizaines de formes d’ondes. « Speech » permet de géné­rer des formants de voix modu­lés (parlés), dont on peut chan­ger le genre et les mots préen­re­gis­trés. Enfin « Modal » est un réso­na­teur dont on peut éditer la matière, la brillance et le déclin, idéal pour créer des cloches et autres percus­sions métal­liques. On ne peut impor­ter ses propres modèles d’os­cil­la­teur comme sur un Mini­logue XD ou un Prologue, mais le Micro­Freak en offre déjà beau­coup dans ce rayon ! Il manque juste un géné­ra­teur de bruit et un réglage de gain avant filtrage.

Modules analo­giques

MicroFreak_2tof 08.JPGLa sortie de l’os­cil­la­teur (ou des oscil­la­teurs en mode para­pho­nique) est envoyée dans l’unique VCF multi­mode 2 pôles. Inspiré du filtre SEM d’Obe­rheim, il offre les modes passe-bas, passe-bande et passe-haut (mais pas réjec­tion de bande). Il sonne beau­coup moins agres­sif que le filtre Stei­ner Parker du Mini­Brute, un choix sans doute lié à la nature des oscil­la­teurs à filtrer, moins riches en contenu harmo­nique qu’un oscil­la­teur analo­gique mais beau­coup plus souple ; certains le trou­ve­ront trop sage, pas assez sélec­tif ou colo­rant. La fréquence de coupure peut varier de 16 Hz à 27 kHz via le poten­tio­mètre dédié. Elle est direc­te­ment modu­lable par l’en­ve­loppe ADSR grâce à un autre poten­tio­mètre, bipo­laire. Pour la modu­ler avec le LFO ou le suivi de clavier, il faut passer par la matrice, elle est d’ailleurs faite pour cela.

La réso­nance n’écrase pas le reste du spectre audio quand on la pousse et est capable de faire entrer le filtre en auto-oscil­la­tion. Il se produit alors une onde sinus assez hurlante dans les aigus ! La réso­nance est modu­lable via la matrice, après assi­gna­tion à l’une des trois desti­na­tions libres (nous y revien­drons). En sortie de filtre, le signal passe par le VCA final, lui-même modu­lable par l’en­ve­loppe ADSR (inter­rup­teur marche/arrêt) et la vélo­cité. En revanche, le volume final n’est pas une desti­na­tion de la matrice, domma­ge… En mode para­pho­nique, chaque voix dispose de son propre VCA numé­rique modu­lable, bien joué ! Pas de Brute Factor ici, le VCA est sage comme une image…

Matrice program­mable

Le Micro­Freak est bien doté au rang des modu­la­tions. Pour commen­cer, on peut varier le pitch via le Glide, avec réglage de vitesse ou de pente (temps fixe ou synchro­nisé au tempo). On dispose égale­ment d’un LFO à cycle libre ou redé­clen­ché par le clavier/arpé­gia­teur/séquen­ceur. Il peut oscil­ler entre 0,06 et 100 Hz ou se synchro­ni­ser au tempo suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles (de 8 mesures à 1/32 en passant par des valeurs ternaires). Il offre les ondes sinus, triangle, rampe, carrée, S&H et aléa­toire lisse. Il est évidem­ment une source de modu­la­tion de la matrice (voir juste après). Pas de délai, fondu, réglage de phase ou autres fiori­tures à noter…

MicroFreak_2tof 07.JPGPassons à l’en­ve­loppe ADSR. L’at­taque varie de 0 à 10 secondes. Les temps de déclin et relâ­che­ment, communs, varient de 0 à 25 secondes. Cette enve­loppe est libre ou peut être redé­clen­chée par le clavier/arpé­gia­teur/séquen­ceur. Elle est capable de modu­ler direc­te­ment la coupure du filtre (modu­la­tion bipo­laire) et le VCA (simple marche/arrêt). Le Micro­Freak dispose d’une seconde enve­loppe, cyclique, de type Rise/Hold/Fall. On peut régler la courbe des segments Rise et Fall en main­te­nant Shift et en tour­nant le poten­tio­mètre corres­pon­dant, une bonne idée emprun­tée au Deep­Mind de Behrin­ger. L’en­ve­loppe cyclique offre trois modes de déclen­che­ment : stan­dard, Run (= LFO en cycle libre), Loop (= LFO dont le cycle est redé­clen­ché par une note jouée/arpé­gée/séquen­cée ou externe). Un atté­nua­teur permet de doser la quan­tité d’en­ve­loppe. Un complé­ment très inté­res­sant à l’en­ve­loppe ADSR. Un réglage permet de conser­ver le contour des deux enve­loppes (ne pas redé­clen­cher leur cycle) en jeu legato.

Gros point fort du Micro­Freak, une matrice de modu­la­tion permet d’as­si­gner 5 sources prédé­fi­nies (enve­loppe cyclique, enve­loppe, LFO, pres­sion/vélo­cité, note clavier/arpé­gia­teur/séquen­ceur) à 7 desti­na­tions (Pitch, Wave, Timbre, Cutoff, plus trois desti­na­tions assi­gnables) : donc 35 cordons dosables dispo­nibles à tout instant ! L’édi­tion est faci­li­tée par la repré­sen­ta­tion graphique et l’en­co­deur dédié. Ce dernier permet d’une part, d’al­ter­ner entre les 35 points virtuels de patch (une diode s’al­lume à l’in­ter­sec­tion source / modu­la­tion) et d’autre part, de modi­fier la quan­tité de modu­la­tion (bipo­laire) quand on appuie dessus. L’écran affiche les para­mètres concer­nés et la quan­tité de modu­la­tion. Pour réini­tia­li­ser une valeur, il suffit de main­te­nir l’en­co­deur plus d’une demi-seconde.

Pour assi­gner une desti­na­tion à l’une des trois colonnes libres, on appuie sur le bouton de la colonne souhai­tée puis on tourne le poten­tio­mètre du para­mètre à assi­gner parmi ceux dispo­nibles en façade. À ce stade, on peut aussi défi­nir, comme desti­na­tion, n’im­porte quel point de la matrice, créant ainsi une wobu­la­tion (modu­la­tion de modu­la­tion), super ! On comprend aisé­ment la puis­sance d’un tel système pour créer instan­ta­né­ment des mixeurs, multiples, modu­la­teurs et boucles de modu­la­tion. Deux points d’in­sa­tis­fac­tion toute­fois : l’im­pos­si­bi­lité de mettre en jeu des sources de modu­la­tion audio, ce qui n’est pas surpre­nant compte tenu de la tech­no­lo­gie numé­rique utili­sée pour la matrice ; plus gênant, l’im­pos­si­bi­lité d’as­si­gner le volume comme desti­na­tion dans la matrice, certai­ne­ment liée à la gestion du mode para­pho­nique avec l’unique VCA final.

Turbu­lences assu­rées

MicroFreak_2tof 11.JPGFidèle à la tradi­tion, Artu­ria a eu l’ex­cel­lente idée d’équi­per le Micro­Freak d’un arpé­gia­teur et d’un séquen­ceur. Commençons par le premier. Il fonc­tionne sur une plage de 1 à 4 octaves, selon 4 modes dépen­dant de l’ac­cord joué : vers le haut, suivant l’ordre joué, aléa­toire et motif. Dans ce dernier, l’ar­pé­gia­teur génère un nouveau motif aléa­toire à chaque note jouée, d’une longueur comprise entre 4 et 64 pas, avec des répé­ti­tions liées à la plage d’oc­taves sélec­tion­née. La touche Hold permet de main­te­nir une note ou un accord, donc l’ar­pège en cours. Le temps de Gate, par défaut à 45%, peut être réglé de 5 à 85%. Les touches Spice et Dice situées au-dessus du clavier déclenchent des fonc­tions globales permet­tant de faire varier les temps et les espa­ce­ments de Gate de manière aléa­toire, suivant une quan­tité modu­lable avec le ruban capa­ci­tif. Tous les réglages liés au Gate affectent aussi bien l’ar­pé­gia­teur que le séquen­ceur, tout comme le Swing (plage de 50 à 75%). Enfin, des combi­nai­sons de touches permettent d’en­voyer le motif d’ar­pège en cours vers le séquen­ceur, bien vu !

Passons au séquen­ceur para­pho­nique 4 voix. Il offre, dans chaque programme, 2 motifs (A et B) de 4 à 64 pas (longueur commune aux 2 motifs) avec 4 pistes de mouve­ments. Ça commence fort ! En lecture, on peut jouer sur les temps de Gate et le Swing, comme déjà évoqué avec l’ar­pé­gia­teur. Chaque pas mémo­rise de 1 à 4 notes, leur vélo­cité ainsi que le mouve­ment de 4 poten­tio­mètres/enco­deurs pilo­tant les modules de synthèse. En mode mono­dique, jouer le clavier prend le dessus de la séquence en cours ; en mode para­pho­nique, les notes jouées sont ajou­tées à concur­rence de 4 notes au total. En main­te­nant la touche Shift et en appuyant sur une note, on peut trans­po­ser la séquence en temps réel, bien vu !

Pour enre­gis­trer en pas à pas, on commence par jouer un accord ; dès qu’on relâche la dernière touche, les notes et les vélo­ci­tés sont entrées et le séquen­ceur passe au pas suivant ; on peut aussi entrer un silence ou lier des pas consé­cu­tifs ; plus tard, on peut reve­nir sur n’im­porte quel pas pour modi­fier les notes et entrer des mouve­ments de commande (4 au maxi­mum). On peut aussi enre­gis­trer (puis effa­cer ulté­rieu­re­ment) les notes et les mouve­ments en temps réel ; dans ce cas, les notes sont enre­gis­trées en Over­dub alors que les mouve­ments sont enre­gis­trés sur un seul cycle. Si les pas repré­sentent des photos de la posi­tion des 4 commandes modu­lées, il est aussi possible de lisser les mouve­ments pour chacune. Enfin, les notes arpé­gées et séquen­cées peuvent être trans­mises via MIDI ou CV/Gate, bien joué ! 

Micro chic !

Le Micro­Freak est un synthé très origi­nal, comme l’était le Mini­Brute à sa sortie, tant par le format, les contrô­leurs, la géné­ra­tion sonore et les possi­bi­li­tés de modu­la­tion. La prise en main est assez rapide, modulo le petit clavier capa­ci­tif à pres­sion poly­pho­nique un peu dur à domp­ter. Les terri­toires sonores couverts sont vastes, épicés par la sympa­thique matrice et le turbu­lent séquen­ceur. L’os­cil­la­teur numé­rique multi­fonc­tions est égale­ment un véri­table atout. Sans oublier la para­pho­nie de quatre voix incluant oscil­la­teur et volume ! Nous aurions toute­fois aimé avoir un VCF plus typé, même si le mariage fonc­tionne bien avec les modèles d’os­cil­la­teur propo­sés. Le Micro­Freak en offre beau­coup pour le prix, ce qui le contraint natu­rel­le­ment à rogner dans certains domaines : étage de sortie un peu juste, taille du clavier limi­tée, connec­tique un poil sélec­tive, oscil­la­teur unique (par voix) et LFO basique. La ques­tion est main­te­nant de savoir si Artu­ria a prévu d’étendre la gamme vers le haut avec cette nouvelle géné­ra­tion de synthés hybrides tout à fait origi­nale. Sans plus attendre, nous lui mettons un Award qualité/prix 2019 !

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Notre avis : 9/10

Award Qualité/Prix 2019
2019
Qualité/Prix
Award
  • Originalité du concept
  • Prise en main aisée
  • Vastes territoires sonores
  • Multi-oscillateur numérique modulable
  • Matrice de modulation programmable
  • Arpégiateur intégré
  • Séquenceur 64 pas à mouvements
  • Mémoires de programmes
  • MIDI DIN et USB
  • Sorties analogiques CV/Gate/Pression
  • Léger et compact
  • Manuel en français très didactique
  • Prix très compétitif
  • Niveau de sortie audio un peu faible
  • Pas de générateur de bruit
  • Pas de transposition par demi-ton
  • Clavier ardu à apprivoiser
  • Visibilité des commandes tactiles
  • Pas d’entrées pédale ni audio

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