Editorial du 5 juin 2021 : commentaires
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Los Teignos
Les temps changent : pour leur notable contribution à la misère du monde, autrefois on bannissait les empereurs corses sur des îles, désormais on bannit les présidents américains de Facebook. Rassurons-nous toutefois : ces peines symboliques n’entravent en rien la bonne marche de la bêtise humaine, comme en atteste le déploiement de Starlink, le projet imaginé par Elon Musk pour défigurer le ciel de sept milliards d’êtres humains sans leur demander leur avis.
Il faut le voir pour le croire : par un beau soir de printemps, vous vous installez face à la voûte céleste pour observer comme le font les hommes depuis des temps immémoriaux le spectacle grandiose et rassurant d’un ciel criblé d’étoiles. Quand tout à coup, un train d’une soixantaine de points se meut au milieu de tout cela, donnant à la nuit des airs de Space Invader… À quoi cela sert-il ? À disposer d’Internet où que vous vous trouviez sur la Terre pour la modique somme de cent euros par mois, ce qui constituerait une forme de progrès d’après Elon, persuadé d’oeuvrer comme Mark, Larry, Steve ou encore Jeff pour le bien de l’humanité dans la plus pure tradition de l’impérialisme occidental. C’est vrai quoi : il n’y a pas de raison qu’un Touareg ne puisse pas jouir du plaisir de regarder des vidéos de chats sur Youtube ou qu’un Éthiopien qui n’a rien mangé depuis six jours ne puisse pas saliver en regardant sur Instagram les photos des cheesecakes qu’on dévore à New York, fussent-ils l’un et l’autre en plein désert. Merci pour eux Elon, qui ne réalisent sans doute pas encore le bonheur qui les attend, et même si quelques ingrats souligneront que la pertinence d'Internet pour le bien-être de l'humanité reste toujours à démontrer...
Convaincu désormais que grâce à Google Trad et Starlink, il doit se trouver au Tigré quelques éthiopiens pour s’intéresser au matériel audio plus qu’à la triviale obsession de se nourrir, j’en profite pour leur signaler les tests de la Charvel Super Stock SC1 Black Relic, des amplis Hughes & Kettner AmpMan Classic et AmpMan Modern et du synthétiseur Norand Mono qu’ils se payeront au prix d’une petite diète de quelques années, sachant qu’ils pourront aussi profiter des habituelles vidéos de la semaine. Non, vraiment : merci, Elon…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Anonyme
il doit se trouver au Tigré quelques éthiopiens pour s’intéresser au matériel audio plus qu’à la triviale obsession de se nourrir, j’en profite pour leur signaler…
Il n'y a pas que nous qui avons droit à un accès au monde, ça paraît incongru de cantonner les peuples à l'imagerie qu'on s'en fait. Je ne vais pas, en plus de l'air ambient, me taper une culpabilité dont je ne suis pas comptable, difficile de stigmatiser l'un au détriment de l'autre, c'est un peu comme gagner un point Godwin, il y aura toujours le méchant de l'Histoire. On ne connaît pas les modalités d'accès, un seul à 100 dollars ou bien peut-on partager une connexion à plusieurs, à 100 sur un même tuyau ça fait 1 dollar/personne.
midiphil30
Ça fait peur de s’attaquer aux problèmes de notre mode de vie de méga prédateur... ce n’est pas parce qu’on en ait utilisateur que nous ne pouvons pas émettre des critiques!
C’est même au contraire très sain de ne pas dire « Amen » à tout...
De plus, et je pense que c’est une question très importante, tout cela est il compatible avec le monde « fini » dans lequel nous vivons?
Toujours plus vite, toujours plus haut... et si on s’inspirait plutôt des sociétés éthiopiennes pour entrevoir le futur?
Qui dort, din.
[ Dernière édition du message le 05/06/2021 à 18:04:25 ]
8oris
En Guyane française, il y a une réserve dans laquelle vivent des tribus amérindiennes, autrefois en totale symbiose avec leur environnement depuis des millénaires, connaissant parfaitement la forêt, des tribus qui n'avaient rien demandé à personne et qui ne se pensaient certainement pas sous-développées. Grâce à la colonisation française, ces gens ont découvert qu'en fait, ils étaient de sinistres abrutis en retard sur les merveilles de l'occident mais grâce au concours précieux de la France, ils ont désormais des générateurs électriques au fuel en pleine forêt et des antennes satellites pour capter TF1, ils se sont sédentarisés et utilisent leur RSA pour se cramer la gueule au rhum cependant que leur culture disparaît peu à peu, et notamment leur rapport à la forêt. On peut observer la même chose avec des peuples de pêcheurs en Nouvelle Calédonie qui vivaient très bien de leur pêche avant qu'une entreprise française ne vienne exploiter le nickel dans le lagon, détruise leur environnement, et leur explique qu'en travaillant dans l'usine, ils pourront avoir une maison avec une télé, parce que c'est ça la vraie vie...
Désolé mais c'est comme si je disais que parce qu'il y a des gens qui ont des accidents de vélo, il faut le supprimer. Un exemple de mauvais usage n'est pas un usage généralisé. Et dans une argumentation, c'est un peu faible.
En Afrique, il y a des gens qui ont accès à l'eau grâce à des panneaux photovoltaïques qui alimentent des pompes. Le progrès quand il est raisonné, réfléchi, philanthrope est plus que bénéfique à n'importe quelle société. D'ailleurs, les sociétés les plus reculées qui refusent le progrès, souvent uniquement par croyance, s'auto-détruisent . Volontairement coupé du monde, la plupart sont victimes de maladies dues à la consanguinité. Je ne dis pas qu'Internet et/ou Musk les sauveraient de leur déclin programmé, mais il est évident que c'est la curiosité, à l'origine du progrès, qui a permis de brasser les populations au fil des millénaires et donc d'avoir aujourd'hui cette formidable diversité de peuples et de cultures. C'est la volonté de progrès qui a fait voyager les hommes, leur a fait faire toutes ces belles découvertes dont nous profitons aujourd'hui sans même nous en rendre compte.
Tout cela, c'est de l'impérialisme : de penser que ce que nous considérons nous comme progrès est un progrès à imposer à tous, avec cette idée condescendante que nous sommes en avance sur les autres, que nous leur sommes supérieurs et que ces pauvres cons n'ont pas compris, qu'il faut les éclairer alors qu'ils étaient sans doute tout aussi heureux que nous et peut-être même plus avant que nous les rencontrions pour leur apprendre ce qu'est le bonheur.
Et Internet sur la surface entière du globe, c'est cela encore, surtout qu'Internet n'a plus grand chose à voir avec l'utopie de Paul Otet mais plus avec un supermarché et un outil de contrôle des masses.
Encore une fois, c'est du raisonnement technophobe qui ne voit pas très loin. L'accès à l'information, l'aspect patrimonial, le devoir de mémoire, l'accès à la culture, la possibilité d'être acteur d'un média (contrairement à la radio, tv, litterature), Internet, c'est aussi cela.
Et je dirais la même chose des droits de l'homme et du citoyen français, ou encore de l''espérance de vie, de notre rapport à la religion et à la morale.
Une encyclopédie dont la vérité repose sur ce que croit le plus grand nombre, c'est forcément une bonne idée !
Non mais sérieusement, comment un gars comme toi peut écrire de telles énormités? Je pense que tu ne sais pas vraiment comment fonctionne Wikipedia pour écrire de telles choses.
Sans même aller dans ces considérations sur l'impérialisme occidental, je suis convaincu que j'étais plus heureux à l'époque où le répondeur téléphonique n'existait pas, et surtout à l'époque où le téléphone mobile n'existait pas.
Pourtant, tu conserves ton téléphone, non? C'est un peu schizophrène comme raisonnement.
Et concernant Internet ? Eh bien, ce n'est absolument pas simple de trancher car pour quantité de bonnes choses que cela a apporté, cela en a aussi apporté d'affreuses.
Et j'ai beau savoir qu'Internet, c'est aussi de l'entraide, de la coopération, un espace d'expression, je sais également qu'un seul tweet de Trump y a plus d'importance que toutes les conférences de Deleuze, et me souviens également qu'en 2018, Pornhub a à lui tout seul consommé autant de bande passante que tout Internet en 2002.
C'est même pire. Une étude de 2018 (de mémoire) a montré que 90% du trafic mondial sur le web n'avait aucune fin utile. Sauf que c'est un média jeune qui se renouvelle sans cesse aussi bien dans ses technologies que dans ses pratiques. Il faut le juger comme tel et à mon avis, il est dangereux de l'enterrer tout de suite.
J'ai un gamin de 12 ans et mon souci du moment par exemple, c'est de m'assurer qu'il comprenne qu'un rapport sexuel avec une femme n'implique pas systématiquement de lui claquer les fesses et lui faire une faciale, sachant que j'aurai aussi à lui expliquer que oui, il y a des gens qui se donnent du plaisir en se faisant caca dans la bouche et que non, la plupart des femmes n'aiment pas qu'on les appelle "grosse pute". Voilà Internet, c'est cela aussi, et c'est cela bien plus que de la collaboration entre ONG. Et encore ne parlé-je pas de l'outil de désinformation que c'est devenu, au point que des thèses comme le platisme touchent désormais 10% de gens en France et 20% aux USA, ou de l'outil de contrôle que cela représente quand des algos qui évoluent seuls sont capables d'influencer le résultat d'élections... Pensez-y chacun : que vous a apporté Internet, en bien comme en mal, et demandez-vous vers quoi il tend. Vous verrez que même dans le référentiel occidental, il n'est pas si évident de trouver que c'est une grande et belle chose. Alors de là à le déployer sur toute la planète en niquant ce ciel de nuit qui revêt sans doute un caractère sacré dans certaines cultures...
Internet, c'est aussi Yuka qui a permis de changer les pratiques des groupes agro-alimentaires, c'est le développement facilité des milieux associatifs, la diffusion de l'information, la possibilité de bénéficier de plusieurs sources d'informations d'ailleurs, les échanges facilités entre des équipes de chercheurs, la révolution arabe, les pétitions en ligne et tant d'autres choses positives. On ne peut pas condamner une chose parce qu'elle est mal utilisée et c'est ce que les technophobes ont tendances à faire. Je préfère les positions plus "technocritiques" qui savent peser le pour et le contre et oeuvrent à développer les aspects les plus positifs d'une technologie.
Elka21
https://www.liberation.fr/checknews/2018/05/17/yuka-est-elle-une-application-publicitaire-deguisee_1653688/
[ Dernière édition du message le 05/06/2021 à 18:43:39 ]
Shreddator
Alors déjà : ça coûte 100 balles par mois (donc 1200€ par an + les 500€ que coûte l'équipement). Autre chose : l'Internet par satellite existe déjà (certes avec une latence plus élevée). Encore autre chose : cette technologie ne convient pas à un usage massif d'Internet (comme toute transmission sans-fil il y a une limite imposée par le fait que le canal de transmission est partagé entre les usagers et qu'on ne peut pas ajouter des satellites en orbite au delà d'une certaine limite). Starlink n'est pas un projet philanthropique ayant pour but d'apporter Internet aux plus pauvres (ça me semble un peu évident mais j'ai l'impression que beaucoup croient au storytelling des techno-capitalistes sauveurs de l'humanité). C'est le projet d'un milliardaire mégalomane aux aspirations féodales (regardez un peu son projet de voyage sur Mars), pour qui aucun obstacle ne devrait exister entre les entreprises et les consommateurs, comme cela existe habituellement avec un déploiement filaire d'internet. C'est un projet purement libertarien et élitiste (d'ailleurs le nombre d'abonnés à Starlink est limité pour garantir la meilleure qualité de service). Dans un genre comparable, on a eu Mark Zuckerberg qui proposait d'apporter un Internet gratuit dans certains pays, par Internet il entend évidemment un accès privilégié à Facebook et aux entreprises clientes de Facebook, faut pas rêver.
On retrouve à peu près les mêmes arguments pour Starlink que pour la 5G (sur laquelle je n'ai pas spécialement d'avis, je note juste qu'on entend des chose très bêtes aussi bien pour dire qu'elle est indispensable que pour dire qu'elle est un danger), par exemple la télémédecine, en oubliant que bien souvent il y a tout un tas d'obstacles à l'accès aux soins autres qu'un manque de technologie. Si on prend l'exemple des tribus amazoniennes, en imaginant qu'ils ont envie de bénéficier de la médecine moderne (ce dont je ne suis pas sûr), vous pensez que ce qu'il leur manque c'est une connexion haut-débit ? Si on prend le niveau le plus basique de télémédecine qu'est la consultation en visio-conférence (déjà possible sans Starlink mais bon), ça veut déjà dire qu'il y a des médecins disponibles et payés pour assurer ces consultations (on parle là du Brésil, où le régime actuel cherche plus à exterminer les peuples d'Amazonie qu'à les soigner), qu'il y a des interprètes pour traduire sachant que c'est pas forcément possible de traduire depuis des langues où les concepts de santé ou de maladie n'ont rien à voir avec nos langues occidentales... Et la téléchirurgie, c'est vraiment une grosse blague. Parce que pour pratiquer la téléchirurgie, ça suppose qu'on a un bloc opératoire équipé avec un robot de chirurgie, un anesthésiste sur place, des infirmier⋅e⋅s... Dans le cas hypothétique où on instalerait tout ça dans le désert ou dans la forêt ça coûterait moins cher de faire se déplacer les gens.
Bon, c'est qu'un exemple, mais le solutionnisme technologique oublie toujours que l'absence de technologie est un problème mineur face aux barrières sociales, politiques, financières, etc.
Shreddator
En Afrique, il y a des gens qui ont accès à l'eau grâce à des panneaux photovoltaïques qui alimentent des pompes. Le progrès quand il est raisonné, réfléchi, philanthrope est plus que bénéfique à n'importe quelle société.
Toujours cette vision colonialiste du «progrès». Parce qu'en Afrique, avant l'arrivée de blancs il n'y avait pas d'eau, d'ailleurs il n'y avait rien, c'est bien connu
D'ailleurs, les sociétés les plus reculées qui refusent le progrès, souvent uniquement par croyance, s'auto-détruisent . Volontairement coupé du monde, la plupart sont victimes de maladies dues à la consanguinité.
Tu as des sources sérieuses pour dire ça ? Je m'intéresse un peu à l'anthropologie et c'est pas ce que j'ai lu. Je dirais même que c'est l'inverse et que les maladies qui détruisent ces peuples sont plus souvent dues aux épidémies amenées par les colons ou à la pollution amenée par les capitalistes (comme par exemple l'empoisonnement au mercure de pas mal de rivières en Amérique du Sud). Je dois dire que je trouve même carrément raciste l'image des tribus indigènes détruites par leur consanguinité et leur refus du «progrès» (pourtant si gentiment amené par les occidentaux).
Los Teignos
C'est même pire. Une étude de 2018 (de mémoire) a montré que 90% du trafic mondial sur le web n'avait aucune fin utile. Sauf que c'est un média jeune qui se renouvelle sans cesse aussi bien dans ses technologies que dans ses pratiques. Il faut le juger comme tel et à mon avis, il est dangereux de l'enterrer tout de suite.
Un média jeune qui en 20 ans n'a fait que progresser dans le sens de la désinformation et du flicage, de la simplification de la pensée, du mercantilisme et non de l'encyclopédisme et de l'érudition. Tous les moteurs de recherche reposent sur le principe que plus une page est vue alors plus elle est importante et donc plus l'info qu'elle contient est vraie : de sorte, le web est devenu une espèce d'immense usine à feedback. Et pour avoir corrigé d'énormes conneries dans wikipedia au niveau de l'audio (il y a encore quelques années, on pouvait y lire que les micros statiques sont meilleurs que les micros dynamiques qui tendent à disparaître, comme une guerre complètement inventée dans l'histoire de Goa), avec tout le respect que j'ai pour l'Utopie Wikipedienne, disons que je partage plutôt le point de vue de Larry Sanger, son co-fondateur qui a quitté le projet pour fonder une encyclopédie plus traditionnelle : celle où un texte est attaché à un auteur, ce qui est de la plus haute importance pour garder une distance critique vis-à-vis d'un contenu. De fait, le jour où 60% de la planète pensera que la Terre est plate, alors on écrira dans Wikipedia qu'elle est plate.
Par ailleurs, la massification des données et l'opportunité donnée à chacun de s'exprimer produit tout sauf de l'information mais une saturation d'informations, un bruit blanc parfaitement contreproductif. Au moment de grandes violence au Vénézuela, j'avais essayé de comprendre ce qu'il s'y passait depuis Internet : et après des heures à consulter des sites, des comptes twitters, des pages Facebook, j'en étais arrivé à la conclusion qu'il était impossible de savoir qui parlait, dans quel intérêt, et ce qui relevait de l'information ou de la propagande. A moins d'être sur place, impossible de se faire une idée, à plus forte raison quand tout est fait sur le net pour mettre au même plan un journaliste et un quidam. Celui qui compte le plus, c'est celui qui a le plus de vues, quelle que soit son opinion et son autorité pour la formuler. C'est d'ailleurs en suivant ce principe que le web est devenu un espace dont les trolls sont devenus les rois, qu'ils s'appellent Zemmour ou Trump. L'important n'y est pas de dire vrai, de dire intéressant, mais de faire du trafic, parce que ce dernier est le seul monétisable.
Internet, c'est aussi Yuka qui a permis de changer les pratiques des groupes agro-alimentaires, c'est le développement facilité des milieux associatifs, la diffusion de l'information, la possibilité de bénéficier de plusieurs sources d'informations d'ailleurs, les échanges facilités entre des équipes de chercheurs, la révolution arabe, les pétitions en ligne et tant d'autres choses positives. On ne peut pas condamner une chose parce qu'elle est mal utilisée et c'est ce que les technophobes ont tendances à faire. Je préfère les positions plus "technocritiques" qui savent peser le pour et le contre et oeuvrent à développer les aspects les plus positifs d'une technologie.
Qu'il y ait des choses positives sorties d'Internet, je ne le nierai absolument pas mais la question est de savoir si le positif l'emporte sur le négatif et je crois qu'on en est loin aujourd'hui, et puisque tu parles de la possibilité de pétitionner qui n'est pas une forme si évidente de progrès quand on voit les sujets des pétitions ainsi réalisées, je le demande : où sont les 3,5 milliards de signatures qui autoriserait Elon Musk à croire que le ciel est à lui vu qu'il n'est à personne en particulier ?
C'est le cas de toutes technologie. La roue est une merveilleuse invention, pourtant elle est utilisée à des fins affreuses dans bien des cas. Supprimerais-tu la roue pour autant?
Ah mais je ne conteste pas ça, ni même l'usage d'un réseau global. Ce que je conteste, c'est le fait d'avoir bien des indicateurs nous montrant que le bénéfice d'Internet n'est pas forcément évident dans le monde occidental et qu'un homme tout seul décide que c'est bon pour toute la planète.
L'accès à l'information, l'aspect patrimonial, le devoir de mémoire, l'accès à la culture, la possibilité d'être acteur d'un média (contrairement à la radio, tv, litterature), Internet, c'est aussi cela.
C'est typiquement le problème impérialiste dont je parle : crois-tu que ces concepts occidentaux intéressent tout le monde sur la planète ? De quel accès à la culture parles-tu quand c'est précisément le déploiement des technologies occidentales qui a depuis plusieurs siècle concouru à décimer les cultures locales : les langues, les traditions, les religions, les rites, les histoires. Et que ce n'est pas un dommage collatéral, mais précisément le but recherché par les politiques coloniales. Les indiens d'Amérique, ils voulaient du chemin de fer et de la carabine, tu penses ? Pourtant ce sont de belles inventions. Ils voulaient du Whisky et des selles en cuir pour leur chevaux ? Non, et c'est d'ailleurs parce ce qu'ils ne voulaient pas de tout cela en échange d'une position d'esclave qu'on en a fait le quasi-génocide alors, face à ces sauvages incapables d'apprécier les largesses de l'homme blanc... Alors quoi, n'importe quel homme sur Terre devrait sauter de joie à l'idée de savoir que grâce aux satellites d'Elon Musk, il peut lui aussi ouvrir un compte Gmail ? Je ne le pense pas.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 05/06/2021 à 19:16:13 ]
el cachafaz
Los Teignos
Les droits de l'homme, un outil de contrôle des masses, sérieux?
Ce n'est pas ce que je dis. Ce que je dis, c'est que Les droits de l'homme sont un truc né en Europe et qui, si universel qu'il puisse nous paraître à nous et à nous seulement, ne s'exporte pas comme une limonade. Ce sont des idées qui doivent naître de l'intérieur des peuples. Si l'on avait un tout petit peu conscience de cela, alors on n'aurait peut-être pas eu cette condescendance de vouloir démocratiser les régimes Aghans et Irakiens en laissant derrière nous des pays dans un état pire qu'avant notre intervention.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
ripger
Là où il y avait un désert, sans une mob ni un troquet, d'un seul coup, il y a un cybercafé 4G, sans être passé par l'étape "infrastructure filaire".
Mais ce "saut de grenouille" technologique provoque une consommation exponentiel
Il sera difficile de réduire le CO2 et avoir des électrons pour tout le monde.
Sans parler des matières premières qui ne cessent d'augmenter pour les besoins des USA et des Chinois quand les pays en voie de développement s'y mettrons de plein droit, on ne pourra même plus fabriquer une cabane en bois en France
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