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Test du Native Instruments Discovery Middle East - Swing of sultan

8/10

Après Cuba, l’Afrique de l’Ouest et l’Inde, c’est au Moyen-Orient que nous emmène Native Instruments pour la suite de sa série Discovery. Une destination parfaite pour les vacances.

Test du Native Instruments Discovery Middle East : Swing of sultan

L’idée de la collec­tion Disco­very Series est simple : propo­ser des instru­ments et des ensembles folk­lo­riques de divers pays du monde pour permettre aux compo­si­teurs de son à l’image de se débrouiller avec des genres musi­caux abso­lu­ment pas évidents pour qui n’est pas fami­lier des cultures concer­nées. Il est vrai qu’outre les sono­ri­tés des instru­ments, le rapport au groove et à l’har­mo­nie diffère gran­de­ment suivant les lati­tudes et il y a un monde au-delà de la gamme pytha­go­ri­cienne, du clavier tempéré et de la façon dont nous conce­vons le rythme comme l’har­mo­nie en Occi­dent. Un monde dont fait partie le Moyen-Orient et que ce Middle East ambi­tionne de vous faire décou­vrir.

Comme les autres titres de la série, ce dernier vous propose des instru­ments mélo­diques comme des percus­sions qui vous seront propo­sés en solo comme au sein d’en­sembles. Un petit passage en revue de tout cela s’im­pose.

Quand le saz est là…

Côté percus­sion, la collec­tion s’ar­rête sur les incon­tour­nables des cultures arabes et perses, qu’il s’agisse de tambours (Darbuka, Doum­bek, Dohola, Tombak) ou de tambou­rins (Bendir, Daire, Daf, Davul, Duff, Katem, Kudüm, Riq, Zil). Au rayon mélo­dique, on aura évidem­ment droit à des instru­ments à cordes pincées (Oud, Saz, Tanbur), frap­pées (Kanun) ou frot­tées (Kemeçe) ainsi qu’à deux instru­ments à vent (Ney et Zurna). Trois ensembles complètent le tout : le premier regrou­pant toutes les percus­sions, le second tous les instru­ments mélo­diques et le dernier, surprise du chef, qui consiste en un quatuor à cordes (deux violons, un alto et un violon­celle).

globalIl y a donc de quoi faire même si, en fonc­tion de la défi­ni­tion que l’on se fait du Moyen-Orient (et qui peut s’avé­rer très variable d’un contexte à un autre, cette notion inven­tée par les occi­den­taux demeu­rant très floue suivant qu’on la consi­dère d’un point de vue poli­tique ou cultu­rel), on regret­tera de ne pas trou­ver quan­tité d’autres instru­ments tels le duduk (certes armé­nien, mais égale­ment joué en Turquie), le zummara irakien ou encore le scho­far israé­lien, ce qui est d’au­tant plus dommage que les instru­ments à vent sont ici sous repré­sen­tés. Préci­sons-le enfin : comme tous les autres volumes des Disco­very Series, Middle East fait l’im­passe sur les voix. Ce n’est pas un défaut en soi, plutôt un parti-pris, mais il vaut mieux le savoir.

Les présen­ta­tions faites, il convient à présent d’al­ler voir comment tout cela s’uti­lise.

Agence tout riq

groovesgammesTous les instru­ments reprennent la même orga­ni­sa­tion d’in­ter­face : en vis-à-vis d’une jolie illus­tra­tion de l’ins­tru­ment, on dispose de 4 onglets : options pour gérer les détails de fonc­tion­ne­ment du moteur (poly­pho­nie/mono­pho­nie, assi­gna­tion des molettes de modu­la­tion et pitch bend, de la pédale de sustain et de l’af­ter­touch, etc.), mapping pour affi­cher sans possi­bi­lité d’édi­tion les assi­gna­tions de touches aux touches, phra­sés et aux diffé­rents keys­witches sans possi­bi­lité d’édi­ter quoi que ce soit, Mixer pour doser les diffé­rents micros et la réverbe à convo­lu­tion offrant cinq réponses à impul­sion, et Perform pour accé­der au lecteur et navi­ga­teur de phra­sés et adap­ter ces derniers au contexte, en doublant ou dimi­nuant de moitié leur vitesse de lecture et en les trans­po­sant dans une gamme parti­cu­lière.

seqensembleC’est en effet la grande force de ce Middle East que de propo­ser pour chaque instru­ment des séquences prêtes à l’em­ploi car il est bien peu évident pour le néophyte de jouer de tous ces instru­ments de façon crédible : au-delà de gammes qui ne sont pas forcé­ment fami­lières à l’oreille occi­den­tale, le groove lui-même n’a rien d’évident à choper. Ces séquences, on pourra les déclen­cher simple­ment via l’oc­tave qui leur est affec­tée ou bien les cliquer-glis­ser vers le séquen­ceur pour pouvoir ensuite les éditer à loisir.

Et pour les ensemble me deman­de­rez-vous ? Eh bien, c’est à peu de chose près la même chose, à ceci près qu’on dispose d’une grille pour la séquence des diffé­rents instru­ments consti­tuant l’en­semble au lieu d’une simple ligne. Mais les grooves prêts à l’em­ploi sont égale­ment de la partie. On dispose ainsi d’une bonne base pour la program­ma­tion, une base qui ne serait pas très inté­res­sante si le son n’était pas au rendez-vous.

Oudblast

mixersoloDeux micros (dont les posi­tion­ne­ments varient suivant les cas) ont été utili­sés pour la prise de son, et entre la tranche qui les concerne (volume, pano­ra­mique, EQ fixe 4 bandes, satu­ra­tion et filtre coupe-bas / coupe-haut), l’en­voi dans la réverbe à convo­lu­tion et les trai­te­ments propo­sés sur la tranche Master (largeur stéréo, EQ 4 bandes fixe, réverbe de type Ambiance, proces­seur de tran­si­toires, compres­seur et simu­la­tion de satu­ra­tion typée ‘magneto à bande’), il y a déjà de quoi faire pour obte­nir un vaste panel de sons, sachant que plusieurs presets globaux sont à votre dispo­si­tion. On pourra regret­ter le manque de réglages de la réverbe à convo­lu­tion, mais la chose est rattra­pée par le fait de pouvoir assi­gner des sorties audio diffé­rentes aux micros, ce qui permet­tra de faire sa petite cuisine dans son séquen­ceur. Pour les ensembles, on dispose d’une tranche par instru­ment, mais le prin­cipe global reste le même au niveau des trai­te­ments.

ensemblemixerTout cela est d’au­tant plus agréable que la qualité audio est au rendez-vous, même si, vu le nombre d’ins­tru­ments propo­sés et la taille de la banque, on se doute bien que l’édi­teur a dû faire des choix. Si les déve­lop­peurs ont fait l’ef­fort de sampler pas mal de tech­niques carac­té­ris­tiques de chaque instru­ment (tremo­los et hammers sur les saz et le oud, roule­ments et grat­te­ments sur les percus­sions, glis­sés et trilles sur les cordes frot­tées, etc.), le round robin se limite à du 3x dans le meilleur des cas et à du 2x la plupart du temps, tandis le nombre de couches de vélo­ci­tés est lui aussi rela­ti­ve­ment limité : trois au mieux, deux le plus souvent. En pur jeu solo, les instru­ments de Middle East ne riva­li­se­ront sans doute pas avec des banques dédiées qu’on trouve chez la concur­rence (notam­ment chez Soun­di­ron, Impact Sound­works ou Eduardo Tari­lonte, pour n’en citer que quelques-uns) sur le plan de l’ex­pres­si­vité, mais sauront suffi­sam­ment convaincre une fois dans le mix, pourvu qu’on ne compte pas trop sur eux pour tenir le rôle de vedette.

Voyez cet exemple où vous pouvez entre chaque instru­ment isolé­ment avant que le tout soit réuni :

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Et cet autre dans un registre plus onirique :
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Rien ne vous empêche enfin de tirer la banque vers d’autres registres, que ce soit vers le rock zeppe­li­nien :

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Ou encore l’élec­tro :
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Voyez que ça fait la blague, comme on dit. Et pour 100 balles, disons qu’il n’y a pas grand-chose à redi­re…

Conclu­sion

Même si elles ne sont pas toujours aussi exhaus­tives qu’on le voudrait, les Disco­very Series demeurent enthou­sias­mantes et ce Middle East n’échappe pas à la règle. Pourquoi ? Parce que le son comme la simpli­cité d’em­ploi sont au rendez-vous et qu’on peut grâce à cela obte­nir des choses crédibles très rapi­de­ment dans des genres bien diffi­ciles à abor­der pour le musi­cien occi­den­tal moyen. Bien sûr, on aurait voulu encore plus d’ins­tru­ments, tout comme un sampling plus détaillé, toujours plus de boucles… Mais à cent euros la banque, avouons qu’il n’y a pas grand-chose à redire sur ce Middle East qui remplit très correc­te­ment son office.

De fait, le plus grand reproche que l’on fera donc à Native, c’est la faible cadence à laquelle sortent ces Disco­very Series, car de l’Océa­nie aux trois Amériques en passant par toute l’Afrique et l’Eu­rope dans son entier, il y a mille cultures et instru­ments qui n’ont toujours pas été abor­dés sous Kontakt, même par des éditeurs de tierce partie. À quand le Flamenco anda­lou ? À quand le Taiko japo­nais ? À quand le Huayno péru­vien ? À quand les maria­chis mexi­cains ? À quand les 1001 genres musi­caux qu’on trouve en Chine ou en Russie ? Bref, ce voyage au Moyen-Orient est agréable, mais on a hâte de pouvoir ajou­ter quelques tampons exotiques à notre passe­port musi­cal.

Notre avis : 8/10

  • Destination atteinte !
  • Le son global
  • Instruments en solo et en ensembles pour les plus pressés
  • Les articulations essentielles sont là pour chaque instrument
  • Des séquences prêtes à l’emploi qui simplifient la vie…
  • …et qu’on peut exporter en MIDI pour bosser dans son séquenceur
  • Bonnes gestion des gammes
  • Le prix
  • Manuel qui en fait vraiment le minimum
  • Nombre limité de couches de vélocité et round robin minimum
  • Bien des instruments absents et sous-représentation des vents

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