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Test écrit
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61, année analytique
8/10
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Lancé à l’été 2019 par la firme autrichienne, le K361 est une version plus abordable du K371 que nous avions également testé il y a peu de temps. Présentant ces casques comme des solutions pour le studio, le monitoring live et l’écoute HiFi, AKG cherche à séduire différents publics avec un produit qui se voudrait polyvalent.

Test du casque de studio AKG K361 : 61, année analytique

Débal­lage

À la première prise en main on est frappé par la ressem­blance avec le K371. Lors des tests, il faut souvent revé­ri­fier lequel on tient entre ses mains telle­ment les deux se ressemblent. Mais la simi­li­tude n’est pas qu’es­thé­tique : le K361 est lui aussi repliable, avec des oreillettes orien­tables, fourni avec la même pochette grise siglée et des câbles très simi­laires. Le poids est sensi­ble­ment le même (219 grammes, à peine plus léger) et les mousses sont inter­chan­geables.

AKG K361 : K361 Full 2Du côté des acces­soires, comme on  peut s’y attendre, l’offre est un peu plus restreinte que pour le modèle supé­rieur : deux câbles droits de 1,2 et 3 mètres, un adap­ta­teur mini-jack 3,5 mm > 6,35 mm. Les câbles se connectent au casque grâce à un jack 3,5 mm à baïon­nette. Bonne nouvelle donc : les câbles sont déta­chables (toujours appré­ciable sur un casque « nomade ») et remplaçables. Aucune diffé­rence de qualité de câble entre les deux modèles.

Lorsqu’on le met sur la tête on remarque une diffé­rence avec le modèle supé­rieur : le K361 présente la même tech­no­lo­gie circum-auri­cu­laire, mais l’iso­la­tion phonique n’est pas aussi parfaite. L’ar­ceau semble plus souple et le casque, malgré tous les réglages essayés, ne permet pas la même isola­tion de l’oreille. Dans les écou­teurs, on trouve des haut-parleurs de 50 mm avec une sensi­bi­lité de 114 dB SPL et une impé­dance assez basse de 32 Ohms, pratique pour l’usage avec une source déma­té­ria­li­sée sans besoin d’un ampli­fi­ca­teur dédié.

Comme souvent chez AKG, on est sur du 100% plas­tique, assez robuste, et tota­le­ment serti : diffi­cile d’in­ter­ve­nir soi-même pour effec­tuer des petites répa­ra­tions.

La réponse en fréquences annon­cée par le construc­teur est assez clas­sique : 15 Hz à 28 kHz. Pour savoir ce que cela donne, il va falloir passer aux mesu­res… 

Bench­mark

Si vous connais­sez déjà de ces tests, vous le savez : nous avons mis en place un proto­cole de mesures objec­tives, afin de complé­ter l’écoute compa­ra­tive subjec­tive. Avec l’aide précieuse de notre parte­naire Sonar­works, nous avons le plai­sir de pouvoir vous four­nir des courbes précises de la réponse en fréquences et du taux de distor­sion harmo­nique (THD), réali­sées à l’aide d’une tête arti­fi­cielle et de maté­riel de mesure de labo­ra­toire.

AKG K361 PAPFR

Le constat est assez évident : malgré une courbe décla­rée commen­cer à 15 Hz, on n’a pas grand-chose avant 40 Hz, donc il ne faudra pas s’at­tendre à des résul­tats incroyables sur le sub. Ensuite, de 50 Hz à 100 Hz, peu de dévia­tion, donc on peut s’at­tendre à avoir des graves assez présents et défi­nis. On observe ensuite une montée progres­sive sur les bas médiums puis une bonne linéa­rité jusqu’à 2 kHz. Les hauts-médiums seront un peu plus en retrait, mais avec une baisse de seule­ment –3 dB. Dans les aigus, on trouve l’ha­bi­tuelle bosse créne­lée, commençant à 5 kHz, avec un pic quand même assez marqué à 9 kHz (+10dB). Le casque ne faiblit pas tout en haut du spectre, même si on y remarque une plus grande dévia­tion d’une voie à l’autre.

AKG K361 THD

Pour ce qui est du THD, les mesures sont plus que correctes, avec les dévia­tions habi­tuelles dans le grave et l’aigu. Sur tout le spectre, on reste en dessous de 1%, avec une dimi­nu­tion signi­fi­ca­tive dès le troi­sième harmo­nique : c’est vrai­ment remarquable pour un casque dans cette gamme de prix, surtout au point de vue des fréquences basses.

Écoute

AKG K361 : K361 UpRichard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­lo­ve’s Gutter)

Une ballade acous­tique, avec beau­coup de réverbe et une diffé­rence de dyna­mique impor­tante entre la voix et la guitare. On ressent un peu le creux dans les hauts médiums : sur la guitare et la voix, on est dans un rendu assez aigu, avec peu de coffre et pas mal de souffle. Pour autant, pas de sifflantes fati­gantes et une très bonne mise en valeur du timbre de la réverbe (merci la bosse dans l’aigu). Contrai­re­ment au K371, la contre­basse, certes en retrait, gagne en préci­sion par rapport au grave de la guitare : le casque agit comme un filtre coupe-bas, à bon escient. La scie musi­cale est superbe, pas agres­sive pour un sou.

Sun Kil Moon – Butch Lulla­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­niques médiums ajou­tés par la distor­sion, l’at­taque légè­re­ment piquée des notes, tout en sépa­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Avec le K361, on a beau­coup d’har­mo­niques, avec un grave en retrait. Le drive joué à la croche par le batteur est très en retrait dans cet enre­gis­tre­ment, et ce casque permet de très bien l’en­tendre sans pour autant le faire ressor­tir de manière exagé­rée. La voix, et sa réverbe, sont trai­tées d’une manière assez analy­tique grâce à la bosse dès 5 kHz, mais encore une fois pas de façon fati­gante.

AKG K361 : K361 FoldedMassive Attack – Tear­drop (sur Mezza­nine)

Un titre avec beau­coup d’ex­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Ici, la basse très grave passe bien, mais pas la réso­nance infra­basse du kick sur le couplet, qui est presque inau­dible. La voix est détaillée, mais manquant un peu de corps : on a cette même impres­sion d’une écoute assez analy­tique, très précise dans le médium et l’aigu. On remarque égale­ment une belle lisi­bi­lité des percus­sions élec­tro­niques, avec une image stéréo très précise et sépa­rée.

Char­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Morceau avec beau­coup de souf­flants jouant dans des tessi­tures simi­laires : c’est très touffu et le but est d’es­sayer de discer­ner les timbres. Le casque se sort très bien de l’en­che­vê­tre­ment de cuivres : le mix complexe de la contre­basse, du trom­bone contre­basse et du saxo­phone bary­ton est aidé par le grave écourté de ce casque, qui masque certaines infor­ma­tions mais permet une meilleure lisi­bi­lité des instru­ments les uns par rapport aux autres.

Edgar Varèse – Ioni­sa­tion (New York Phil­har­mo­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­bé­ra­tion natu­relle de la salle, qui joue sur l’im­pres­sion d’es­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 mins. Tout est là, du grave à l’aigu, à part la réso­nance extrême grave de la grosse caisse. On remarque une belle image stéréo, très large, avec un beau rendu de la réver­bé­ra­tion de la salle, mise en avant par les aigus accen­tués du K361. Atten­tion, à la longue, on pour­rait trou­ver les aigus un peu agres­sifs, sur une musique aussi dyna­mique.

Existe aussi sans le fil !

C’est tout nouveau, tout chaud, une version Blue­tooth vient de sortir, tout simple­ment dénom­mée K-361-BT. Annon­cée à 129$, cette version intègre une batte­rie permet­tant d’avoir 40 heures d’au­to­no­mie et il restera possible d’uti­li­ser le casque en filaire avec les câbles inclus. On pourra répondre à des appels grâce au micro inté­gré et des touches de contrôle placées sur les oreillettes permet­tront de régler le volume, de répondre à des appels et de mettre la musique sur pause. De bons argu­ments pour ceux voulant utili­ser le casque dans leur home studio, mais aussi en dehors.

Conclu­sion

Après écoute, il nous a semblé que le K361 était un plutôt bon casque dans sa gamme de prix (autour de 130 €, prix variable selon les vendeurs), avec certes une isola­tion qui lais­sait un peu à dési­rer, mais avec un rendu sonore assez fin, parfois presque analy­tique, sans pour autant avoir des aigus fati­gants. Bien adapté aux musiques acous­tiques, il ne présente toute­fois pas la même linéa­rité des graves et des médiums que le modèle supé­rieur auquel nous le compa­rions. On notera égale­ment une construc­tion plutôt élégante et bien pensée (repliable, orien­table, câble déta­chable, etc.) même si l’on ne s’avan­cera pas à prédire une grande dura­bi­lité. Pour conclure, il nous semble impor­tant de noter que le modèle supé­rieur peut être trouvé chez certains vendeurs pour un prix assez proche du K361, ce qui rend l’achat de celui-ci moins attrac­tif.

  • AKG K361 : K361 Full 2
  • AKG K361 : K361 Connector
  • AKG K361 : K361 Cable
  • AKG K361 : K361 Full
  • AKG K361 : K361 Folded
  • AKG K361 : K361 Up
  • AKG K361 PAPFR
  • AKG K361 THD

 

8/10
Points forts
  • Repliable, orientable, casque détachable
  • Médiums et aigus très précis et présents
  • THD très bas
  • Très bon sur instruments acoustiques
Points faibles
  • Isolation moyenne
  • Plastique 100% serti
  • Rapport qualité / prix concurrencé par d’autres modèles de la même marque
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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