Lancé à l’été 2019 par la firme autrichienne, le K361 est une version plus abordable du K371 que nous avions également testé il y a peu de temps. Présentant ces casques comme des solutions pour le studio, le monitoring live et l’écoute HiFi, AKG cherche à séduire différents publics avec un produit qui se voudrait polyvalent.
Déballage
À la première prise en main on est frappé par la ressemblance avec le K371. Lors des tests, il faut souvent revérifier lequel on tient entre ses mains tellement les deux se ressemblent. Mais la similitude n’est pas qu’esthétique : le K361 est lui aussi repliable, avec des oreillettes orientables, fourni avec la même pochette grise siglée et des câbles très similaires. Le poids est sensiblement le même (219 grammes, à peine plus léger) et les mousses sont interchangeables.
Du côté des accessoires, comme on peut s’y attendre, l’offre est un peu plus restreinte que pour le modèle supérieur : deux câbles droits de 1,2 et 3 mètres, un adaptateur mini-jack 3,5 mm > 6,35 mm. Les câbles se connectent au casque grâce à un jack 3,5 mm à baïonnette. Bonne nouvelle donc : les câbles sont détachables (toujours appréciable sur un casque « nomade ») et remplaçables. Aucune différence de qualité de câble entre les deux modèles.
Lorsqu’on le met sur la tête on remarque une différence avec le modèle supérieur : le K361 présente la même technologie circum-auriculaire, mais l’isolation phonique n’est pas aussi parfaite. L’arceau semble plus souple et le casque, malgré tous les réglages essayés, ne permet pas la même isolation de l’oreille. Dans les écouteurs, on trouve des haut-parleurs de 50 mm avec une sensibilité de 114 dB SPL et une impédance assez basse de 32 Ohms, pratique pour l’usage avec une source dématérialisée sans besoin d’un amplificateur dédié.
Comme souvent chez AKG, on est sur du 100% plastique, assez robuste, et totalement serti : difficile d’intervenir soi-même pour effectuer des petites réparations.
La réponse en fréquences annoncée par le constructeur est assez classique : 15 Hz à 28 kHz. Pour savoir ce que cela donne, il va falloir passer aux mesures…
Benchmark
Si vous connaissez déjà de ces tests, vous le savez : nous avons mis en place un protocole de mesures objectives, afin de compléter l’écoute comparative subjective. Avec l’aide précieuse de notre partenaire Sonarworks, nous avons le plaisir de pouvoir vous fournir des courbes précises de la réponse en fréquences et du taux de distorsion harmonique (THD), réalisées à l’aide d’une tête artificielle et de matériel de mesure de laboratoire.
Le constat est assez évident : malgré une courbe déclarée commencer à 15 Hz, on n’a pas grand-chose avant 40 Hz, donc il ne faudra pas s’attendre à des résultats incroyables sur le sub. Ensuite, de 50 Hz à 100 Hz, peu de déviation, donc on peut s’attendre à avoir des graves assez présents et définis. On observe ensuite une montée progressive sur les bas médiums puis une bonne linéarité jusqu’à 2 kHz. Les hauts-médiums seront un peu plus en retrait, mais avec une baisse de seulement –3 dB. Dans les aigus, on trouve l’habituelle bosse crénelée, commençant à 5 kHz, avec un pic quand même assez marqué à 9 kHz (+10dB). Le casque ne faiblit pas tout en haut du spectre, même si on y remarque une plus grande déviation d’une voie à l’autre.
Pour ce qui est du THD, les mesures sont plus que correctes, avec les déviations habituelles dans le grave et l’aigu. Sur tout le spectre, on reste en dessous de 1%, avec une diminution significative dès le troisième harmonique : c’est vraiment remarquable pour un casque dans cette gamme de prix, surtout au point de vue des fréquences basses.
Écoute
Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur Truelove’s Gutter)
Une ballade acoustique, avec beaucoup de réverbe et une différence de dynamique importante entre la voix et la guitare. On ressent un peu le creux dans les hauts médiums : sur la guitare et la voix, on est dans un rendu assez aigu, avec peu de coffre et pas mal de souffle. Pour autant, pas de sifflantes fatigantes et une très bonne mise en valeur du timbre de la réverbe (merci la bosse dans l’aigu). Contrairement au K371, la contrebasse, certes en retrait, gagne en précision par rapport au grave de la guitare : le casque agit comme un filtre coupe-bas, à bon escient. La scie musicale est superbe, pas agressive pour un sou.
Sun Kil Moon – Butch Lullabye (sur Common As Light And Love…)
Sur l’intro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmoniques médiums ajoutés par la distorsion, l’attaque légèrement piquée des notes, tout en séparant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Avec le K361, on a beaucoup d’harmoniques, avec un grave en retrait. Le drive joué à la croche par le batteur est très en retrait dans cet enregistrement, et ce casque permet de très bien l’entendre sans pour autant le faire ressortir de manière exagérée. La voix, et sa réverbe, sont traitées d’une manière assez analytique grâce à la bosse dès 5 kHz, mais encore une fois pas de façon fatigante.
Massive Attack – Teardrop (sur Mezzanine)
Un titre avec beaucoup d’extrême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Ici, la basse très grave passe bien, mais pas la résonance infrabasse du kick sur le couplet, qui est presque inaudible. La voix est détaillée, mais manquant un peu de corps : on a cette même impression d’une écoute assez analytique, très précise dans le médium et l’aigu. On remarque également une belle lisibilité des percussions électroniques, avec une image stéréo très précise et séparée.
Charlie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)
Morceau avec beaucoup de soufflants jouant dans des tessitures similaires : c’est très touffu et le but est d’essayer de discerner les timbres. Le casque se sort très bien de l’enchevêtrement de cuivres : le mix complexe de la contrebasse, du trombone contrebasse et du saxophone baryton est aidé par le grave écourté de ce casque, qui masque certaines informations mais permet une meilleure lisibilité des instruments les uns par rapport aux autres.
Edgar Varèse – Ionisation (New York Philharmonic, dir. Pierre Boulez)
Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réverbération naturelle de la salle, qui joue sur l’impression d’espace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 mins. Tout est là, du grave à l’aigu, à part la résonance extrême grave de la grosse caisse. On remarque une belle image stéréo, très large, avec un beau rendu de la réverbération de la salle, mise en avant par les aigus accentués du K361. Attention, à la longue, on pourrait trouver les aigus un peu agressifs, sur une musique aussi dynamique.
Existe aussi sans le fil !
C’est tout nouveau, tout chaud, une version Bluetooth vient de sortir, tout simplement dénommée K-361-BT. Annoncée à 129$, cette version intègre une batterie permettant d’avoir 40 heures d’autonomie et il restera possible d’utiliser le casque en filaire avec les câbles inclus. On pourra répondre à des appels grâce au micro intégré et des touches de contrôle placées sur les oreillettes permettront de régler le volume, de répondre à des appels et de mettre la musique sur pause. De bons arguments pour ceux voulant utiliser le casque dans leur home studio, mais aussi en dehors.
Conclusion
Après écoute, il nous a semblé que le K361 était un plutôt bon casque dans sa gamme de prix (autour de 130 €, prix variable selon les vendeurs), avec certes une isolation qui laissait un peu à désirer, mais avec un rendu sonore assez fin, parfois presque analytique, sans pour autant avoir des aigus fatigants. Bien adapté aux musiques acoustiques, il ne présente toutefois pas la même linéarité des graves et des médiums que le modèle supérieur auquel nous le comparions. On notera également une construction plutôt élégante et bien pensée (repliable, orientable, câble détachable, etc.) même si l’on ne s’avancera pas à prédire une grande durabilité. Pour conclure, il nous semble important de noter que le modèle supérieur peut être trouvé chez certains vendeurs pour un prix assez proche du K361, ce qui rend l’achat de celui-ci moins attractif.