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Test du casque HD-400 Pro de Sennheiser - Promu parmi les Pros

8/10

 Cette semaine sur notre banc d'essai, et sur nos petites oreilles, voici le petit nouveau de la nouvelle gamme pro Sennheiser, le HD-400 Pro. Avec ce casque, le constructeur allemand reprend un de ses best sellers récents, et lui apporte quelques petits plus bienvenus...

Test du casque HD-400 Pro de Sennheiser : Promu parmi les Pros

Élimi­nons tout de suite le gros sujet sur lequel risquent de se foca­li­ser les commen­taires : oui, le HD-400 Pro est en réalité une version rebad­gée (et très légè­re­ment custo­mi­sée) du HD-560S, sorti lui-même il y a peu, ayant reçu de nombreuses critiques posi­tives et qui fait partie des bonnes ventes de Senn­hei­ser. C’est même offi­ciel : la marque alle­mande l’a elle-même reconnu sur Twit­ter, suite aux ques­tions répé­tées d’in­ter­nautes à l’oeil – et à l’oreille – aigui­sés. Et oui, le HD-400 PRO est plus cher que le 560S.

HD400PRO 4

Nous préci­sons donc tout de suite le propos de cet article : cette semaine, nous nous penchons sur le HD-400 Pro. Nous n’avons pas eu le 560S entre les mains, et même si des compa­rai­sons seront occa­sion­nel­le­ment soule­vées dans l’ar­ticle, nous ne sommes en mesure de donner un avis que sur le produit testé. Certes, nous ne pouvons pas éviter de prendre en compte cette simi­la­rité, qui influera sur notre conclu­sion et la note finale. Toute­fois, nous ne lance­rons pas dans un procès des pratiques marke­ting de la marque alle­mande, qui ne concernent pas ce que nous jugeons prin­ci­pa­le­ment dans un test.

Pour finir, si cet article non-parti­san peut servir de trem­plin à ceux qui souhaitent se lancer dans un débat, qu’ils soient pour ou contre d’ailleurs, nous nous en réjouis­sons à l’avance, car chez AF, nous aimons les débats.

Cela étant dit, commençons à le débal­ler.

Débal­lage

Bien protégé dans sa boîte, le HD-400 Pro et un casque de concep­tion circum-auri­cu­laire, ouvert, et dont le design n’est pas sans nous rappe­ler d’autres casques de cette gamme : HD-600 ou 660S par exemple. Il s’agit, exté­rieu­re­ment, du même casque que le HD-560S, à cela près que le logo Senn­hei­ser n’est pas coloré en argent. Un détail seule­ment ? On peut le nier. Mais si le HD-400 Pro doit répondre à un usage réel­le­ment profes­sion­nel (qui implique des mani­pu­la­tions et des trans­port régu­liers), alors l’ab­sence de pein­ture, qui peut s’écailler au fil du temps, est un détail plutôt bien pensé. Par ailleurs, le plas­tique utilisé nous a paru très robuste, ce qui laisse présa­ger une bonne soli­dité sur le long terme. En revanche, la plupart des parties sont serties : peu de vis appa­rentes, excep­tées deux juste au-dessus de chaque oreillette. Comme souvent dans ces colonnes, on aurait préféré un casque qui donne le senti­ment que l’uti­li­sa­teur lui-même, ou un répa­ra­teur profes­sion­nel, puisse aisé­ment effec­tuer des répa­ra­tions ou des modi­fi­ca­tions.

HD400PRO 2Si le plas­tique qui compose l’ar­ceau est bien souple, les arti­cu­la­tions du casque ne sont pas nombreuses : l’ha­bi­tuel réglage par glis­sière pour la hauteur des oreillettes/largeur de la tête, et l’orien­ta­tion de l’oreillette sur son axe antéro-posté­rieur (c’est comme cela que ça s’ap­pelle, j’y peux rien !) Bref… le casque ne se plie pas : bonus pour sa longé­vité (deux char­nières de moins, qui risque­raient de s’user à la longue), malus pour l’as­pect pratique du trans­port (c’est un casque qui, dans un sac, pren­dra de la place). Et à ce propos : ajou­ter un sac de trans­port aurait été une bonne idée.

Le HD-400 Pro est accom­pa­gné de deux câbles : un droit de 1,8 m et un câble torsadé de 3 m, tous les deux termi­nés par une prise jack de 3,5 mm. Le câble torsadé, c’est un peu « chacun sa came » : il a ses adeptes, d’autres qui détestent. On dira seule­ment que donner le choix est une bonne idée de la part du construc­teur. Et puis bien sûr, il y a l’ha­bi­tuel et néces­saire adap­ta­teur 6,3 mm. Si le câble droit a un peu tendance à ajou­ter des bruits et réso­nances dans les oreillettes lorsqu’il est mani­pulé, le câble torsadé du HD 400 Pro nous a paru au contraire très « discret ». Et un câble qui n’ajoute que très peu de bruit dans les oreillettes, c’est toujours un plus sur un casque dit « profes­sion­nel ».

HD400PRO 7Pour ce qui est des spéci­fi­ca­tions, l’im­pé­dance est de 120 ohms (donc assez peu adap­tée à une utili­sa­tion sans ampli­fi­ca­teur dédié), la réponse en fréquence avan­cée par le construc­teur s’éten­drait de 6 Hz à 38 kHz (plus que néces­saire, nous ne teste­rons le casque qu’entre 20 Hz et 20 kHz de toute façon) et avec un niveau de pres­sion sonore de 210 dB (à 1 kHz à 1 VRMS). Le casque pèse 240g, ce qui reste assez léger pour un casque de studio, et nous avons trouvé que son arceau et ses cous­si­nets en velours assu­raient un bon confort sur les deux heures d’écoute que nous avons pratiquée pour l’ar­ticle.

NB : la remarque ci-dessus est dépen­dante de la morpho­lo­gie de chaque utili­sa­teur, et ne corres­pon­dra pas au ressenti de chacun.

Bench­mark

Si vous êtes un habi­­tué de ces tests, vous le savez déjà : nous avons mis en place un proto­­cole de mesures objec­­tives, afin de complé­­ter l’écoute compa­­ra­­tive subjec­­tive. Avec l’aide précieuse de notre parte­­naire Sonar­­works, nous avons le plai­­sir de pouvoir vous four­­nir des courbes précises de la réponse en fréquence et du taux de distor­­sion harmo­­nique (THD), réali­­sées à l’aide d’une tête arti­­fi­­cielle et de maté­­riel de mesure de labo­­ra­­toire.

Commençons par la réponse en fréquence :

Sennheiser HD 400 Pro PAPFR

C’est plutôt droit, ce qui est détonne avec une bonne partie de la produc­tion actuelle, voire de la produc­tion passée de Senn­hei­ser eux-mêmes : pas trop de basses gonflées, ni de chute forte sous 80 Hz, ni de creux trop impor­tant entre 2 et 3 kHz. Enfin… Si, mais sur une voie seule­ment ! Et cela, c’est un peu embê­tant : on voit bien qu’à la mesure, le casque révèle une dispa­rité parfois impor­tante d’une oreille à l’autre : presque 3 dB de diffé­rence à 40 Hz ou à 2 kHz. Est-ce que cela pertur­bera l’écoute ? Nous verrons. On note aussi que le casque monte très haut sans problème, et ça, on sait qu’on va l’en­tendre (même avec nos oreilles embru­mées de vieux zikos).

Sennheiser HD 400 Pro THD

Sur la THD, rien à redire, à part qu’elle est un peu élevée sous 30 Hz (ce qui n’est pas inha­bi­tuel). Sur le reste du spectre, c’est très bon !

Écoutes

Richard Hawley - Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­lo­ve’s Gutter)

Une ballade acous­tique, avec beau­coup de réverbe et une diffé­rence de dyna­mique impor­tante entre la voix et la guitare. On ressent un bien l’éten­due des aigus : sur la guitare et la voix, on est dans un rendu brillant, plein de détail et avec, par effet de contraste, peu de coffre et pas mal de souffle. Pour autant, pas de sifflantes fati­gantes et une très bonne mise en valeur du timbre de la réverbe (merci la bosse dans l’aigu). C’est clair sur la scie musi­cale, pas agres­sive pour un sou, avec une réverbe longue, au pano­ra­mique large. La contre­basse perd un peu en préci­sion par rapport au grave de la guitare, et de la voix : sur ce morceau, mieux vaut des basses écour­tées, sinon l’ar­ti­cu­la­tion des graves a tendance à pâtir.

Sun Kil Moon - Butch Lulla­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­niques médiums ajou­tés par la distor­sion, l’at­taque légè­re­ment piquée des notes, tout en sépa­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Avec le HD-400 Pro, on a beau­coup d’har­mo­niques, (merci le médium pas trop creusé), avec aussi un grave bien soutenu, bien présent. Le drive, joué à la croche par le batteur, est très en retrait dans cet enre­gis­tre­ment, et ce casque permet de très bien l’en­tendre sans pour autant le faire ressor­tir de manière exagé­rée. La voix, et sa réverbe, sont trai­tées d’une manière assez analy­tique grâce à la bosse dès 4 kHz, mais encore une fois pas de façon fati­gante.

HD400PRO 2

Massive Attack - Tear­drop (sur Mezza­nine)

Un titre avec beau­coup d’ex­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Ici, le synthé-basse, très grave, passe assez bien, ainsi que la réso­nance infra­basse du kick sur le couplet, qui reste audible (ou percep­tible, plutôt). La voix est détaillée, sans trop de sifflantes, ce qui reste le danger parti­cu­lier sur ce morceau : on a cette même impres­sion d’une écoute assez analy­tique, très précise dans le médium et l’aigu. On remarque égale­ment une belle lisi­bi­lité des percus­sions élec­tro­niques, durant la coda, avec une image stéréo très précise et sépa­rée. C’est la deuxième fois que nous sommes frap­pés par la qualité de l’image pano­ra­mique.

Char­lie Mingus - Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Morceau avec beau­coup de souf­flants jouant dans des tessi­tures simi­laires : c’est très touffu et le but est d’es­sayer de discer­ner les timbres. Le casque se sort plutôt bien de l’en­che­vê­tre­ment de cuivres : le mix complexe de la contre­basse, du trom­bone contre­basse et du saxo­phone bary­ton n’est pas trop masqué par le grave étendu du casque. Au contraire, la belle tenue du casque dans les médiums permet de bien arti­cu­ler les cuivres entre eux. Le piano est bien percep­tible égale­ment, et la réverbe sur la courte phrase solo du saxo­phone est bien suivie dans l’es­pace. Encore une fois, on est impres­sionné par la sépa­ra­tion stéréo, excel­lente.

Edgar Varèse - Ioni­sa­tion (New York Phil­har­mo­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­bé­ra­tion natu­relle de la salle, qui joue sur l’im­pres­sion d’es­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 mins. Pas de surprise, par rapport à ce que nous avons dit jusque là : tout est bien là, du grave à l’aigu, avec une belle image stéréo, très large, et un beau rendu de la réver­bé­ra­tion de la salle. Pas de fatigue, alors qu’on arrive au bout de l’écoute : c’est sûre­ment le meilleur compli­ment pour un casque qui cible un public profes­sion­nel.

Conclu­sion

HD400PRO 5Le produit que j’ai testé était, tout simple­ment, très bon. Un confort excellent (même si, encore une fois, ce point dépend de la morpho­lo­gie de chacun), une écoute agréable et très « linéaire » – le casque n’a pas une courbe litté­ra­le­ment linéaire, mais ses accen­tua­tions dans l’aigu jusqu’à 20 kHz et son grave bien tenu corres­pondent bien aux besoins de l’oreille humaine. La dispa­rité des deux voies, notée à la mesure, ne m’a pas frappé à l’écoute. J’ai pu écou­ter atten­ti­ve­ment de la musique pendant plusieurs heures sans fatigue, et j’ai été impres­sionné par la très bonne sépa­ra­tion stéréo. Je ne peux donc que noter très bien ce produit.

Reste une ques­tion : les ajouts faits au HD-560S ne seraient-ils pas un peu négli­geables ? Il me semble que l’usa­ger « moyen » ou « pro » a surtout besoin d’un bon casque, dont il connaisse bien le rendu, qui lui apporte du plai­sir et sur lequel il puisse comp­ter dans son travail, et à ce titre-là (et si leur simi­la­rité est véri­ta­ble­ment si grande) le HD-560S ne pour­rait-il pas lui suffire ? Cela ne m’amè­nera pas à moins bien noter le casque (car ce test concerne le HD-400 Pro, qui est à mon sens un très bon casque), juste à rappe­ler au lecteur qu’une option presque égale en tous points au HD-400 Pro s’ouvre à lui, pour une somme inté­res­sante.

Notre avis : 8/10

  • Confort
  • Solidité
  • Sonorité excellente
  • Monte très aigu
  • Descend très grave
  • Câble torsadé + droit
  • Peu pliable
  • Pas de sac de transport
  • Prix élevé en rapport avec le HD-560s

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